(Lisez Jean XIV, 1-3.)
«Que votre cœur ne soit pas troublé», disait Jésus aux siens. Que de sujets de trouble il y avait en effet pour eux! Judas allait Le trahir, et Pierre Le renier; les Juifs les entouraient de leur haine, et Jésus, qui les avait jusqu'alors soutenus, instruits, consolés et défendus, Jésus allait les quitter.
Il
allait
disparaître de devant leurs yeux, Lui, l'objet de leurs
espérances et de leur affection.
Pour aller où?
Au ciel, où ils ne pouvaient le suivre alors; Il le leur avait dit. Mais le ciel était pour eux une région bien distante, bien inconnue. Hélas! pour combien de chrétiens même n'en est-il pas encore ainsi!
Mais ils devaient maintenant croire en Lui, non pas présent au milieu d'eux, mais absent; non le voyant, mais invisible; non sur la terre, mais au ciel.
C'était la place qu'il allait prendre, c'est celle qu'il a maintenant.
Ils croyaient en Dieu, en sa puissance, en sa miséricorde, bien qu'ils ne le vissent point; ils avaient à CROIRE DE LA MÊME MANIÈRE EN JÉSUS INVISIBLE, au ciel, mais ne cessant pas d'avoir pour eux le même cœur.
C'était là, et c'est là le fondement pour n'être pas troublé.
Ce n'est pas seulement de croire en un Christ mort, mais en un Christ vivant actuellement, toujours vivant où Il est allé, et vivant pour intercéder pour nous.
Croire en Dieu n'est pas tout pour ôter le trouble du cœur.
Nous avons besoin de croire en Celui qui est là-haut pour nous, après avoir été pour nous sur la terre. Il y a été pour Dieu, sans doute, Le glorifiant jusqu'au bout. Mais Il a eu les siens, et Il les a sur la terre; Il les a aimés jusqu'à la fin, et Il les aime au ciel.
Il dirige leurs regards là où Il allait, où Il est maintenant. Quelle consolation!
Chers lecteurs, connaissez-vous Christ dans le ciel?
Croyez-vous en Lui, là où Il est?
Il voulait donc ôter le trouble de leur cœur avant de les quitter.
Mais où s'en allait-il?
Au ciel, sans doute.
Mais le ciel, qu'est-ce?
Quelle vue leur en ouvre-t-Il?
C'est la maison du Père, c'est là où Il retourne!
Ah! nous le comprenons, et ses disciples le comprenaient aussi, c'était bien sa place à Lui, le Fils de Dieu, Lui qui avait marché dans l'obéissance, Lui, le Saint et le Juste, Lui, au sujet de qui ils avaient entendu la voix du Père déclarer: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir.»
Après sa douloureuse traversée dans ce monde de peines, de larmes, de péché, d'incrédulité et de mort, II allait dans le repos, la lumière et la joie de la maison du Père; ah! c'était bien sa place.
Mais eux, où était leur place?
Nous, où est notre place?
Nouveau sujet de trouble.
Lui
s'en
est allé dans la maison du Père, nous le voyons là-haut.
Mais nous?...
Ah! «croyez aussi en moi», dit ce précieux Sauveur. C'est comme s'il nous disait: Je vous ai aimés quand j'étais dans ce monde, est-ce pour vous y laisser? Non, regardez: «Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père.»
Elle est vaste, la maison du Père, vaste comme son cœur.
Celui qui nous a aimés jusqu'à donner son Fils pour nous, ne nous donnera-t-il pas toutes choses avec Lui?
Il n'y a pas qu'une seule place dans la maison et dans le cœur du Père.
Il y en a pour tous ceux que Jésus a aimés et qu'il aime, pour tous ceux qui viennent à Lui. Il y a là de la place, plusieurs demeures. Le nombre n'en est pas limité: IL Y A ENCORE DE LA PLACE POUR VOUS, CHÈRE ÂME QUI LISEZ CES LIGNES.
La maison du Père, du Père du Seigneur Jésus!
Quelles pensées ravissantes d'intimité, de jouissance, de communion dans l'amour et la grâce du Père et du Fils fait naître cette expression, «la maison de mon Père»! Quelle lumière, quelle paix, quel bonheur dans le repos et la sainteté!
Comment, ah! comment pourrons-nous y entrer?
Misérable et vil prodigue, couvert de mes haillons souillés, je la vois cette maison bénie, radieuse, où se font entendre «la mélodie et les danses», mais comment pourrait y entrer un être tel que moi, pécheur, rebelle, coupable?
«Que votre cœur ne se trouble pas», dit la voix compatissante de Jésus.
Que servirait de nous montrer cette demeure, ces délices, si nous n'y pouvions entrer?
S'il en eût été autrement, si l'entrée nous en eût été fermée, Il nous l'aurait dit. Ah! sans doute, nous ne pouvions y pénétrer par nous-mêmes, mais II nous dit: «Je vais vous préparer une place.»
Sauveur béni! Il n'a pas voulu être seul dans la maison du Père où Il retourne. Il y veut des «frères». Mais Lui seul peut les y introduire; Il est «le chemin, et la vérité, et la vie».
Lui seul a pu préparer la place.
Et
c'est
ce qu'il a fait.
Mais comment?
Ah! la préparation ne s'est pas faite d'un mot comme lorsque Dieu prépara la terre pour la demeure d'Adam. «Il a dit, et ce qu'il a dit a eu son être; Il a commandé et la chose a comparu.» Ce fut bien alors le travail de Dieu, et Adam y entra pour en jouir. C'était l'œuvre de la puissance.
Pour préparer une place aux siens dans la demeure du Père, il fallait le travail de l'âme du Sauveur. Ce fut l'œuvre de l'amour. Quand II disait: «Je vais vous préparer une place», II savait ce qu'il lui en coûterait.
– Il a dû, pour cela, PASSER PAR LA CROIX et y subir le jugement de Dieu à notre – place;
– Il a dû descendre dans la mort pour l'annuler et rendre impuissant celui qui avait l'empire de la mort;
– Il a dû ressusciter pour pouvoir nous introduire avec Lui dans la vie;
– Il a dû monter en haut pour nous ouvrir le chemin,
– puis Il s'est assis, couronné de gloire et d'honneur, à la droite de la Majesté.
L'œuvre était achevée, le péché aboli, Satan rendu impuissant, la mort annulée, Dieu satisfait, et Lui-même, ce précieux Sauveur dans toute l'excellence de son œuvre et de sa personne, agréable à Dieu, avait pris sa place.
Il est là et ma place y est préparée,
si je crois en Lui,
si je Lui appartiens.
Dieu l'a fait asseoir là, et j'y suis en Lui, en attendant d'y être avec Lui.
RIEN dans la justice et dans la sainteté de Dieu, RIEN dans sa nature n'empêche que j'entre dans cette maison du Père.
Je suis revêtu de la plus belle robe, de celle qui seule convient à la gloire de cette maison, et cette robe, C'EST CHRIST LUI-MÊME.
Celui qui y est entré, c'est mon Sauveur qui a porté MES péchés, TOUS MES PÉCHÉS en son corps sur le bois; Il est là, ma justice et ma sainteté devant Dieu; je suis en Lui.
Oh! ma place est préparée, béni soit son amour.
Oh! votre place est préparée aussi, chère âme qui croyez bien en Lui, mort pour vos péchés, mais qui cependant êtes encore troublée.
Votre place est préparée par ses souffrances, par sa mort, par sa résurrection, par sa vie là-haut. Que votre cœur ne se trouble pas, croyez en Lui, là-haut.
Béni
soit
Jésus! Si ma place est préparée là-haut, c'est pour que je
l'occupe.
Mais quand viendra ce moment bienheureux?
Ici la lutte, la douleur, le péché; ici, malgré sa bénédiction, sa joie, sa paix, sa présence spirituelle, c'est pourtant son absence.
Oui, «étant présents dans le corps, nous sommes absents du Seigneur» (2 Corinthiens V, 6).
Oh! quand serons-nous dans la maison du Père, à l'abri du péché qui nous environne, quand verrons-nous Celui qui nous a tant aimés?
«Que votre cœur ne soit pas troublé: si je «m'en vais, et que je vous prépare une place»,
ce n'est pas pour vous laisser loin de cette place, loin de moi. Non, son cœur désire encore plus que le nôtre que nous soyons avec Lui.
«Je reviendrai.»
C'est Lui-même qui reviendra.
Ah! bien-aimé Sauveur, tu ne veux pas envoyer pour nous chercher les anges les plus élevés en puissance et en gloire, tu veux venir toi-même dans ton amour.
Tu sais bien que c'est là ce qui ravira le cœur des tiens. C'est ta voix qui va nous appeler auprès de Toi, Toi-même tu viendras, et notre foi sera changée en vue.
Ton cœur n'est pas satisfait si tu n'as pas les tiens où Tu es Toi-même. Tu l'as demandé au Père et Il t'exauce toujours:
«Père, je veux, quant à ceux que tu m'as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi» (Jean XVII, 24).
Oui, cher lecteur, notre place est préparée, et cette place est la sienne, et II va revenir Lui-même nous prendre à Lui et nous introduire là où nous veut son amour, là où II est.
Il y a plusieurs demeures, plusieurs places, mais Il ne nous mettra pas dans un appartement éloigné de la maison du Père; c'est avec Lui, pour voir sa gloire et combien le Père l'a aimé, et pour jouir de son amour.
Quelle grâce, quelles richesses insondables de grâce! Il a subi le jugement afin qu'il n'y en eût pas pour nous; Il a souffert la mort pour nous donner la vie; II est allé au ciel pour que nous y ayons place avec Lui.
Nous sommes à Lui, pour Lui, et avec Lui pour toujours.
L'amour dont le Père l'aime est l'amour dont nous sommes aimés.
Que nous manque-t-il?
Ah! n'est-il pas vrai que croire en Lui c'est la fin de tout trouble?
«Je reviendrai», a-t-Il dit.
Mais quand?
«Voici, je viens bientôt.»
«Amen; viens, Seigneur Jésus!»
* * *
«SI, ÉTANT ENNEMIS, NOUS AVONS ÉTÉ RÉCONCILIÉS AVEC DIEU PAR LA MORT DE SON FILS, BEAUCOUP PLUTÔT, AYANT ÉTÉ RÉCONCILIÉS, SERONS-NOUS SAUVÉS PAR SA VIE.
ET NON SEULEMENT CELA, MAIS AUSSI NOUS NOUS GLORIFIONS EN DIEU PAR NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, PAR LEQUEL NOUS AVONS MAINTENANT REÇU LA RÉCONCILIATION.»
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