Diverses et merveilleuses sont les voies de Dieu pour atteindre l'âme, mais de même que c'est par Sa parole qu'elle est amenée à la vie, c'est aussi par cette même parole qu'elle apprend à connaître la liberté et la vie.
Dieu achève toujours l'œuvre qu'il a commencée, bien qu'un certain temps, prolongé par l'indifférence ou l'incrédulité, ou par l'occupation de soi-même, puisse s'écouler entre le moment où une personne a été réveillée et l'heure de sa pleine délivrance.
Je ne veux pas dire que ce soit toujours le cas, quoiqu'en fait, il en soit souvent ainsi;
mais il est doux de penser que son regard de grâce ne se détourne jamais, non pas même pour un instant, de l'âme qui est l'objet de son amour et envers laquelle sa grâce est sur le point de s'exercer.
Autrefois Il disait à Moïse:
«J'ai très bien vu l'affliction de mon peuple qui est en Égypte, et j'ai ouï le cri qu'ils ont jeté à cause de leurs exactions, car j'ai connu leurs douleurs; et je suis descendu pour les délivrer de la main des Égyptiens, et pour le faire remonter de ce pays-là en un pays bon et spacieux, en un pays découlant de lait et de miel.»
II en est de même maintenant, béni soit son nom, II voit, II connaît et II entend, toutes les larmes, les douleurs et les gémissements d'un pécheur réveillé et exercé, et en son propre temps et de la manière qu'il sait convenable, II aime à «délivrer».
Il y a quelques années qu'un soir je reçus une lettre d'une dame qui me priait de venir, le lendemain, voir sa servante qui était très sourde. Comme je me rendais chez elle le matin suivant, je rencontrai un cher chrétien qui est fruitier. Après nous être entretenus pendant quelques instants des choses de Dieu, il me dit:
«Docteur, j'aimerais beaucoup que vous vissiez une jeune personne que je viens de quitter. J'étais allé porter des légumes pour sa maîtresse, et ayant appris qu'elle était de la même province que moi, je fus conduit à lui parler de son âme. Elle est depuis plus de deux ans dans une grande détresse d'âme. Elle n'était pas alors dans cette ville. L'Esprit de Dieu agissait puissamment dans l'endroit qu'elle habitait et plusieurs personnes furent converties.
Un soir cette jeune fille entendit prêcher M. S., que vous connaissez bien, et elle fut profondément convaincue de son état de péché et de ruine devant Dieu. Bien qu'invitée à rester après la réunion pour parler de l'état de son âme, elle s'en alla à sa maison.
Comme elle en approchait, la pensée se présenta à elle que c'était maintenant le moment où elle pouvait être sauvée, mais que, si elle le négligeait, il ne se retrouverait peut-être plus jamais.
Elle revint donc sur ses pas, à la salle de réunion, mais resta hésitante devant la porte, craignant d'entrer et de parler. En définitive, elle s'en retourna chez elle sans pardon ni paix.
À peine rentrée, Satan lui suggéra la pensée que, puisqu'elle avait agi de cette manière, tout espoir de salut était perdu pour elle, qu'elle avait négligé le jour de la grâce, et que le Seigneur n'avait plus rien à faire avec elle. Elle crut ce mensonge de l'ennemi, et, depuis ce moment, une sombre tristesse s'empara de son âme, et elle fut remplie d'angoisse, en se considérant comme irrévocablement perdue!»
Vivement intéressé par ce que je venais d'entendre, je demandai:
– «Où demeure cette personne?
– Chez Mme X, n. 23, rue....
– N'est-elle pas sourde?
– Oui, mais pourquoi demandez-vous cela?
– C'est très remarquable, dis-je, mais ce doit être la personne à laquelle je vais maintenant faire une visite de médecin. Sa maîtresse m'a fait demander hier soir.
– Que le Seigneur vous donne une parole pour ce pauvre cœurtroublé , me dit mon ami en s'éloignant et je me rendis près de la personne en question.
Après m'être occupé de son mal corporel, comme elle allait quitter la chambre, je la rappelai et lui dit:
– Jeanne (c'était son nom), vous êtes certainement très sourde, mais je ne pense pas que vous le soyez assez pour ne point entendre la voix de Jésus. Avez-vous déjà entendu sa voix?
Elle laissa aussitôt tomber sa tête sur sa poitrine, et son regard, déjà si triste, comme l'est en général celui des sourds, s'assombrit encore, mais elle resta silencieuse.
– Vous ne voulez sûrement pas dire que vous soyez arrivée à votre âge, sans que le Seigneur vous ait parlé de son amour ou vous ait appelée à venir à lui!
– Mon sort est fixé, répondit-elle avec tristesse.
– Votre sort est fixé! Que voulez-vous dire par là? Estimeriez-vous que votre état soit trop mauvais pour Christ et qu'il ne veuille pas vous sauver?
– Je le crains, monsieur.
– Mais pourquoi ne voudrait-Il pas vous sauver? Si ce que vous dites était vrai, vous seriez la première pécheresse que j'aie rencontrée et que Jésus ne voulût pas sauver. Mais dites-moi, ne vous a-t-Il jamais invitée à venir à lui?
Jeanne ne répondit pas à ces questions, et, après quelques moments d'attente, je continuai:
– «Je pense que voici le fait. Il vous a appelée à Lui dans les jours passés, et vous avez été presque convertie; mais le diable vous a poussée à attendre avant de saisir le salut de votre âme. Vous l'avez fait et alors il vous a insinué que le jour de grâce était passé pour vous, et que Christ ne voulait plus rien avoir à faire avec une pécheresse aussi méchante et perverse. N'est-ce pas là votre cas?»
Tout à fait confondue d'entendre ainsi son histoire mise au jour, elle s'écria: «Oui, c'est bien cela; mais comment pouvez-vous le savoir?»
Sans lui faire part de la manière dont j'avais été mis au courant de son état, je lui dis:
– «Le Seigneur fait souvent connaître à ses serviteurs l'état des âmes auxquelles ils ont affaire, afin que, par leur moyen, Il puisse répondre aux besoins de celles-ci. Mais comment j'ai appris ce qui vous concerne n'est pas le point important, Jeanne; mais c'est ceci: Désirez-vous réellement être sauvée?
– Certainement, monsieur. Je donnerais tout au monde pour être sauvée et le savoir.
– Bien; et pouvez-vous vous sauver vous- même?
– Non!
– Croyez-vous que Jésus puisse vous sauver?
– Oui, je le crois. Mais le veut-Il? voilà la question.»
Quant à ce point, tout pour elle était ténèbres. Je cherchai à lui donner l'assurance de la volonté, de l'amour et de la puissance du Seigneur pour sauver tous ceux qui viennent à Lui simplement et qui se confient en Lui seul; et enfin je dis:
– «Eh bien, s'il vous dit dans sa parole qu'il veut vous recevoir et vous bénir, le croirez-vous?
– Si je le vois dans sa parole, je le croirai», répondit-elle.
Je demandai au Seigneur de me donner un mot dans sa parole pour aider cette pauvre âme tremblante, et ouvrant mon Nouveau Testament, je lui lus ces versets:
– «Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là, et cria, disant: Si QUELQU'UN a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu'a dit l'Écriture, des fleuves d'eau vive couleront de son ventre» (Jean VII, 37, 38).
Eh bien, Jeanne, poursuivis-je, cela est assez clair. La seule question est celle-ci: Avez-vous vraiment soif! Désirez-vous réellement avoir Christ pour votre Sauveur et Seigneur, pour qu'il apaise la soif de votre cœur?
– Oui, certes, monsieur, mon âme est altérée. Oh! si seulement je pouvais être sûre que cela s'adresse à moi.
– Eh bien, regardez vous-même. Il dit: «Si quelqu'un»; qui veut-Il dire par «quelqu'un»?
Il y eut un moment de silence, puis la foi remporta la victoire et elle s'écria:
– «Il veut dire MOI.»
Dès ce moment elle sut qu'elle était sauvée. Le trouble disparut de son visage et son regard rayonna de la joie du salut de Dieu.
Quelques années plus tard, je prêchais l'Évangile dans une ville de B. Après la réunion une jeune personne s'approcha de moi pour me parler. Ce ne fut qu'après quelques moments que je reconnus mon ancienne amie Jeanne. Me rappelant notre première entrevue, je lui dis:
– «Eh bien, Jeanne, votre sort est-il fixé?
— Oh! oui, monsieur; mon sort est fixé, fixé avec Christ», répondit-elle joyeusement.
Et vous, mon cher lecteur, où en êtes-vous?
Votre sort est-il fixé?
Quelle est votre position relativement à Christ?
Si vous êtes encore un pécheur insouciant, combien votre sort est terrible!
«Les méchants descendront dans le sépulcre, et toutes les nations qui oublient Dieu» (Psaume IX, 17).
Puis
«après la mort, le jugement»!
Oh! je vous en supplie, que ce sort ne soit pas le vôtre. L'Esprit de Dieu vous a-t-il éveillé au sentiment de vos péchés?
Soyez-en reconnaissant; mais n'en restez pas là. Le salut n'est pas dans le trouble de l'âme, mais en Christ. Que rien ne vous retienne loin de Lui. Satan peut mettre à votre charge tous les péchés imaginables, mais cela ne doit pas vous tenir loin de Christ.
Souvenez-vous qu'il est venu «chercher et sauver ce qui était perdu».
Comme perdu, vous pouvez vous réclamer de Lui comme Sauveur en ce moment même.
Oh! combien sont douces ces paroles pour un pécheur fatigué, misérable et qui se condamne lui-même: «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive.»
Êtes-vous altéré?
Tout ce que vous avez à faire est de venir simplement à Lui, de vous confier en lui, de le croire, de croire à son amour et puis de boire et de vivre pour jamais. Il donne la vie éternelle; plus encore, Il donne le Saint-Esprit pour qu'il demeure en vous et vous guide en toute vérité.
Quand vous aurez reçu de Lui ce que son amour donne, alors des fleuves d'eau vive couleront de vous. Quand vous venez à Lui, l'eau vive coule au dedans de vous; ensuite elles coulent au dehors dans votre témoignage et votre service pour Lui. Combien tout cela est simple et précieux!
Lecteur, que désigne ce mot «QUELQU'UN»?
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