Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ZACHÉE

***


(Lisez Luc XIX, 1-10.)

Jésus entra dans Jéricho et la traversa, nous dit le récit que nous venons de lire. Ce n'est pas sans une raison divine que cette circonstance est mentionnée. Le Seigneur avait traversé bien des villes qui ne sont pas nommées; mais ici c'est Jéricho qu'il traverse, au moment où Il va achever sa course sur la terre. Cela est significatif.

Qu'est-ce donc que Jéricho?

C'est la ville qui s'opposa la première à l'accomplissement des desseins de Dieu envers son peuple d'Israël. La ruine la plus complète en fut la conséquence, et une malédiction terrible fut prononcée par Josué contre celui qui en relèverait les murs.

Aux temps de l'impie Achab, un homme, méprisant la parole de Dieu, osa le faire et subit le jugement annoncé par l'homme de Dieu. Jéricho relevée subsista, et même, par un miracle de la grâce opéré par Élisée, les traces qui restaient de la malédiction disparurent: ses eaux amères furent rendues saines et son territoire stérile devint verdoyant.

Jéricho, la ville sous la malédiction, est une image de la terre.

L'homme, établi chef de la création, s'est élevé contre Dieu, et la malédiction a frappé même la terre qu'il habite. L'homme a voulu, comme Hiel de Béthel, rebâtir ce que la malédiction avait frappé. Il a élevé ce vaste édifice, le monde, où tout est réuni pour satisfaire la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie. Mais tout dans ce monde, malgré son apparence brillante, porte le cachet de la ruine. Douleur, deuil et mort s'y montrent à chaque pas. Les eaux y sont amères; rien n'y désaltère l'âme et n'y satisfait le cœur, et «quel fruit réel, durable, a l'homme de tout le travail qu'il se donne sous le soleil»?

Mais un miracle de la grâce a été opéré, infiniment supérieur à celui qu'Élisée accomplit dans le domaine matériel.

Jésus, le Fils de Dieu, est venu traverser ce monde, cette scène de souffrances, dépêché et de mort. Et pourquoi? La fin de notre récit nous l'apprend:

«Pour chercher et sauver ce qui était perdu.»

Quelle trace lumineuse à travers nos ténèbres, depuis le moment où le Fils de Dieu vint ici-bas pour être Fils de l'homme et fut couché, petit enfant, dans une crèche, inconnu de tous, mais célébré par les anges disant: Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et sur la terre paix et bon plaisir dans les hommes! jusqu'à cette heure où, sur la croix, ouvrant les sources de la bénédiction éternelle, Lui-même disait au brigand: «Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis!»


Il était venu chercher et sauver ce qui était perdu; il accomplissait ce salut en mourant pour NOS péchés; à la place des eaux amères de notre folie, il fait jaillir celles de la grâce, de la paix, de l'amour qui désaltèrent à toujours, et font produire un fruit de sainteté pour la vie éternelle. «Le désert et le lieu aride se réjouiront, et le lieu solitaire s'égayera et fleurira comme une rosée» (Ésaïe XXXV, 1); image frappante du cœur qui a reçu la bénédiction apportée par Jésus. Nous en avons un exemple en Zachée.

En êtes-vous un aussi, mon bien cher lecteur?

Remarquez ce qu'était Zachée.

Un publicain, un pécheur méprisé. Il était chef de publicains, c'est vrai; riche, c'est encore vrai; mais sa position et ses richesses pouvaient-elles quelque chose pour atténuer ses péchés et la honte dont il était couvert?

Il faisait de bonnes œuvres, preuve qu'il n'était pas satisfait et qu'il cherchait à répondre à quelque exigence de sa conscience, mais cela n'apportait pas la paix et la joie à son cœur.

Position, richesse et bonnes œuvres, ce n'est pas là une source où puisse se désaltérer une âme.

Mais Jésus traversait Jéricho; et Dieu met dans le cœur de Zachée de voir Jésus, quel Il était. Il ne voulait pas être vu de Lui, mais le voir. Sa pensée ne va pas au delà.

Il se rendait peut-être bien peu compte de ses sentiments, mais il avait entendu parler de cet homme de Nazareth qui allait de lieu en lieu faisant du bien, plein de grâce, de compassion et d'amour, et qui ne repoussait aucun de ceux qui venaient à Lui.

Oh! s'il pouvait seulement le voir.

Cher lecteur, n'as-tu pas entendu parler de Jésus, n'aimerais-tu pas le voir, apprendre ce qu'il est?

Ce n'est plus maintenant le méprisé et le rejeté des hommes. Lève les yeux en haut; perce par la foi le voile qui le couvre, et tu verras dans le ciel le même Jésus qui a traversé la terre, mais qui maintenant est couronné de gloire et d'honneur.

Ah! diras-tu, cet éclat m'éblouit. Ne crains pas; son cœur est resté le même; s'il est là, c'est après avoir fait la purification des péchés. Monte au-dessus des vaines pensées de la foule et vois Jésus. Il t'a aimé, Il t'aime et Lui te voit aussi.

En effet, Zachée, dans son sycomore, caché parmi le feuillage, ne pensait pas être vu. On s'était peut-être raillé du chef de publicains, de l'homme riche qui montait ainsi sur un arbre comme un enfant. Qu'importait à Zachée?

Son cœur était autre part, il voulait voir Jésus. Mais Jésus le voyait; Il sait tout; Il connaît les besoins de chaque cœur; Il voit l'âme qui le désire, qui soupire après Lui. Il savait d'avance, en entrant dans Jéricho, qu'il se trouvait là un pécheur qui avait soif de salut. Il discerne Zachée au milieu du feuillage, Il l'appelle par son nom:

«Zachée, descends promptement, car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison

Oh! quelle joie pour Zachée; recevoir chez lui ce prophète, ce Maître doux et débonnaire. Il descend promptement et le reçoit avec joie. Il avait bien au delà de ce que son cœur aurait jamais osé penser, et c'est ainsi que Dieu bénit dans sa grâce le pauvre pécheur, le publicain méprisé de Jéricho.

Cher lecteur, écoute la voix de Jésus qui t'a vu et te voit dans ta misère. Il veut aussi venir «aujourd'hui* demeurer chez toi. «Voici», dit-Il, plein d'amour, «je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix, et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui.»

Ne veux-tu pas ouvrir à cet hôte divin, au Sauveur qui te sollicite pour que tu lui ouvres ton cœur afin de le remplir de paix, de joie, de bonheur?

Ah! fais-le «promptement», car le temps s'avance et bientôt la grâce ne sollicitera plus.

Viens à Jésus, II t'appelle,

II t'appelle aujourd'hui;

Trop longtemps tu fus rebelle,

Aujourd'hui, viens à Lui.

Zachée reçut avec joie le Seigneur; puisses-tu le recevoir aussi!

Mais qu'est-ce que recevoir Jésus?

Zachée le comprenait encore peu; sa joie était réelle, toutefois il ignorait la valeur du trésor que sa maison renfermait. Il pensait recevoir un prophète; il croyait pouvoir étaler devant Lui ses œuvres et recevoir son approbation; il estimait que ses œuvres avaient quelque valeur.

Non, non, Zachée, tu te trompes! Tes œuvres ne sont rien.

Ce qui est tout, ce qui seul a de la valeur devant Dieu, c'est de recevoir Jésus, c'est Lui qui est le salut.

Si tes œuvres avaient pu te sauver, Jésus n'aurait pas dit: Aujourd'hui le salut est entré dans cette maison, il y aurait déjà été. Mais il n'y était pas, les œuvres n'apportent pas le salut, il faut que Jésus entre pour que le salut soit là.

Saisir Jésus par la foi, le recevoir dans le cœur, c'est recevoir le salut. Et ce salut comprend tout, car Christ nous a été fait de la part de Dieu, sagesse, justice, sainteté et rédemption.

Rien ne manque devant Dieu à celui qui a reçu Christ; il peut dire:

«Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?

Qui intentera accusation contre des élus de Dieu? C'est Dieu qui justifie; qui est celui qui condamne? C'est Christ qui est mort, mais plutôt qui est ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous; qui est-ce qui nous séparera de l'amour de Christ?»


Voilà le salut plein, parfait, éternel, qui entre avec Jésus reçu par la foi.

En Christ, le croyant est placé dans une position parfaite de justice et de sainteté devant Dieu, celle de Christ Lui-même dans le ciel; une rédemption parfaite lui est aussi assurée à la fin de sa course, celle d'être semblable à Christ dans la gloire, ET CELA POUR L'ÉTERNITÉ; et en attendant, il possède une paix parfaite dans la jouissance de l'amour et de la faveur de Dieu qui aime ceux qui reçoivent Jésus, du même amour dont Il aime son Fils.

Chère âme, ne veux-tu pas venir promptement?

Jésus a traversé la Jéricho de ce monde pour t'apporter la joie et le bonheur éternels et pour cela II est monté sur la croix, car II est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

Attache-toi donc à Lui; pardon, vie, paix, liberté, faveur de Dieu comme étant son enfant bien-aimé; tout est là.

Sa présence dans ton cœur te consolera sur la terre, te soutiendra; Il essuiera tes larmes, Il sera ton fidèle ami, dans le sein duquel tu pourras tout verser, soucis, chagrins, alarmes; Il t'entendra et tu entendras sa voix te dire: Ne crains pas; une joie ineffable remplira ton cœur en pensant à son amour, en attendant que tu le voies avec ravissement dans le ciel où Il veut t'avoir, où II a préparé une place pour les siens dans la maison de son Père.

Ah! viens promptement et reçois Jésus avec joie.


De la croix coulent encore

Des fleuves d'amour et de paix,

Et Jésus, sur qui l'implore,

Répand ses divins bienfaits.

Il vous presse, vous supplie

Par les accents les plus doux;

À cette source de vie,

Jésus vous invite tous.



 

- Table des matières -