CORRESPONDANCE

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Question:

Quelle est la différence entre l'âme et l'esprit? Je pense surtout à des passages tels que Hébreux IV, 12; 1 Thessaloniciens V, 23.

Réponse:

L'emploi de ces termes dans l'Ancien Testament, surtout au commencement de la Genèse, nous fournit une distinction très nette, qui est confirmée à mesure qu'on approfondit le sujet; Le mot traduit par «âme» et très général et exprime un être animé, soit homme, soit bête; de là il vient souvent à se confondre avec «vie», ou bien, d'un autre côté, il est synonyme de «personne», quand même c'est une personne qui a été vivante, mais qui ne l'est plus, c'est-à-dire un corps mort.

Quelques exemples suffiront à éclaircir ce que nous venons de dire (le mot qui correspond à «âme» est en italiques):

Gen. I, 21: «tout être vivant qui se meut».

II, 7: l'homme devint une âme vivante.

IX, 4: vous ne mangerez pas la chair avec sa vie, c'est-à-dire son sang.

IX, 15: mon alliance qui est entre moi et vous et tout être vivant de toute chair qui est sur la terre.

XIX, 17: Sauve-toi pour ta vie!

XLVI, 15: toutes les âmes (ou les personnes), ses fils et ses filles furent trente-trois.

Nomb. IX, 6: impurs à cause du corps mort (littéralement âme) d'un homme.

On peut comparer avec ceux-ci des passages tels que

1 Corinthiens II, 14, Jude 19, où «homme animal» exprime simplement l'homme naturel, tel qu'il est né dans ce monde, sans aucune action de l'Esprit de Dieu sur lui ou en lui.

Le mot «esprit» exprime la puissance de vie qui anime et qui vient de Dieu. Il signifie aussi «souffle», et est souvent employé pour «vent», comme dans

Genèse VIII, 1; Jean III, 8. il s'applique aussi proprement à Dieu, comme nous le savons: «Dieu est Esprit.»

Voici quelques autres passages:

Gen. I, 2: L'Esprit de Dieu planait sur la face des eaux.

VI, 3: Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l'homme, puisque lui n'est que chair.

VI, 17: pour détruire toute chair en laquelle il y a esprit de vie.

Ex. X, 13: L'Éternel amena un vent d'orient.

De même, on trouve «esprit de sagesse», «esprit de connaissance et de crainte de l'Éternel», Saint-Esprit, et encore «esprit malin», «esprit immonde», etc.

Quelle clarté ne trouvons-nous pas dans ce beau passage de 1 Corinthiens XV, verset 45:

«Le premier homme Adam devint une âme vivante, le dernier Adam (c'est-à-dire Christ), un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier mai, ce qui est animal; ensuite ce qui est spirituel.»

On peut encore les distinguer moralement en disant que le mot âme renferme l'idée d'un état, souvent passif; esprit, plutôt ce qui est actif; ainsi: «l'esprit fidèle», «l'âme libérale» (Proverbes XI, 13, 25);

– l'âme exprime ici la condition, l'état général des sentiments,

– l'esprit, l'activité des affections exercées vis-à-vis de l'objet qui les contrôle.

Cette distinction se retrouve dans l'emploi de ces termes avec leurs contrastes:

«L'esprit» est mis en contraste avec «la chair», comme on le voit Genèse VI, 3; Romains VIII, 5, 6, 12, 13; Galates V, 18, 19, 22; 1 Pierre III, 18; IV, 6; et tant d'autres passages.

L'âme et le corps sont mis en contraste lorsqu'on parle d'une manière générale de ce qui se voit et de ce qui ne se voit pas, de ce qui en nous est mortel et de ce qui est immortel.

D'après le passage Hébr. IV, 12, nous devons comprendre que la parole de Dieu juge les motifs et les mouvements du cœur, distinguant

1. entre ce qui est naturel dans les sentiments et ce qui est spirituel,

2. entre les désirs ou les appétits et la force de la volonté;

nous faisant voir ce qui est de l'homme et ce qui est de Dieu, et nous plaçant, comme on a dit, «dans la présence de Dieu avec tout ce qu'elle nous force de découvrir, mettant notre conscience sous le regard de Dieu lui-même.»

Dans l'autre passage cité (1 Thess. V, 23) il s'agit de la sanctification de notre être tout entier, dont les trois parties sont signalées:

1. «l'esprit», les pensées, les mouvements de la vie dans l'âme, soumis à l'action de l'Esprit de Dieu par la parole;

2. «l'âme», les goûts, les affections, les désirs, tout ce qui nous porte à nous occuper d'une chose ou à la rechercher,

3. «le corps», composé de ses différents membres par lesquels les actions s'accomplissent.

Le croyant a reçu de Dieu une nature sainte, ce qui est impliqué dans la nouvelle naissance (comparez 2 Pierre I, 4). Or, c'est dans la dépendance de Dieu et en ayant Dieu révélé en Christ comme objet pour le cœur, que la sainteté de cette nature nouvelle se développe et se manifeste en pratique.

L'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné.

Et l'Esprit prend des choses de Jésus pour nous les révéler (voyez Romains V, 5; Jean XIV, XV, XVI; 2 Corinthiens III).

À propos de 1 Thess. V, 23, nous ajoutons quelques lignes tirées des «Études sur la parole»:

«L'apôtre demande que, selon ce caractère du «Dieu de paix», Dieu opère en nous pour faire que tout en nous réponde à la nature de Celui qui nous a été ainsi révélé.

C'est dans ce passage seulement que cette division de la nature de l'homme en ses trois parties constitutives est donnée:

l'homme a un corps, une âme et un esprit.

L'apôtre veut exprimer l'homme, dans toutes les parties de son être: il veut que le vase (le corps) par lequel il exprime ce qu'il est, que les affections naturelles de son âme, que la partie la plus élevée de sa nature, savoir son esprit, par lequel il est au-dessus des animaux et en relation intelligente avec Dieu, que toutes ces diverses parties de son être soient pures et consacrées à Dieu, et que Dieu se trouve en tout comme mobile, objet et guide.

«Souvent, en parlant de l'homme, l'Écriture se sert des mots âme et esprit, sans distinction, car:

l'âme de l'homme a été formée autrement que celle des bêtes, en ce que Dieu a soufflé dans les narines de l'homme l'esprit de vie, et que c'est ainsi que l'homme est devenu une âme vivante.

Il suffit donc de dire âme, en parlant de l'homme, la partie supérieure de son être est sous-entendue; et en disant esprit, dans ce même sens, le caractère élevé de son âme est exprimé.

«L'animal a bien ses affections naturelles; il a une âme vivante, il est capable, de s'attacher, il reconnaît ceux qui lui font du bien, se dévoue à son maître, l'aime, donne même sa vie pour lui, mais il n'a pas ce qui le met en rapport avec Dieu (hélas! ce qui en nous se place aussi en inimitié contre Lui); il ne s'occupe pas des choses en dehors de sa nature, comme maître d'autrui.»