Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE CHEMIN DU SEIGNEUR

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(Luc IX, 20-36.)

Le Seigneur Jésus annonçait la bonne nouvelle touchant le royaume de Dieu, en insistant sur la sainteté pratique qui convient à ceux qui sont amenés dans une relation étroite avec le Dieu qui exerce son autorité dans son royaume et qui y déploie sa bonté;

or, cela ne pouvait convenir à ceux qui cherchaient de la gloire auprès des hommes et voulaient maintenir leur position en foulant aux pieds la loi qu'ils prétendaient enseigner à d'autres (Romains II, 17-29).

Il ne fallut donc pas longtemps pour que le Seigneur et sa doctrine fussent complètement rejetés par les conducteurs du peuple d'Israël; c'est pour cela que Jésus défendit à ceux qui le connaissaient de proclamer qu'il était «le Christ». Il prend publiquement un autre titre, celui de «Fils de l'homme», et, comme tel, Il ne cache pas à ses disciples le vrai caractère du chemin qui était devant Lui.

Jean le Baptiseur avait prêché le baptême de la repentance, mais les pharisiens et les docteurs de la loi ne l'avaient pas écouté; ils avaient pour eux-mêmes rejeté le conseil de Dieu; puis, lorsque le Seigneur se présenta dans la plénitude de sa grâce, ils murmurèrent, l'accusèrent de blasphémer et cherchèrent à lui ôter la vie.

Dès lors le temps était passé où un véritable repentir pouvait ouvrir au peuple d'Israël la porte des bénédictions que leur apporterait le règne du Messie. Une autre offre de grâce leur fut faite par l'apôtre Pierre après la résurrection du Seigneur, mais toujours avec le même résultat (voyez Actes III, 19; IV, 1-3).

La masse du peuple restait incrédule et rebelle, et elle devait rester définitivement fermée jusqu'au jour où «ils regarderont vers Celui qu'ils ont percé» (Zacharie XII, 10).

Pendant cet intervalle, ceux-là seuls qui croient au Seigneur Jésus peuvent jouir par la foi des bénédictions spirituelles que leur donne Celui qui s'est assis à la droite de la Majesté dans les lieux très hauts: — Celui que Dieu a fait «et Seigneur et Christ» (Actes II, 36).

Ceux-là saisissent d'avance «le royaume de Dieu» et reconnaissent l'autorité de leur Seigneur; mais le monde reste encore sous la domination de Satan qui est son «chef» jusqu'à ce qu'il soit emprisonné (Jean XIV, 30; Apocalypse XX, 1-3).

Jésus, envisageant l'état moral des hommes et surtout celui de la nation d'Israël au point de vue de son rejet, commanda donc à ses disciples de ne dire à personne qu'il fût le Christ, et Il ajouta:

«II faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, et qu'il soit rejeté des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu'il soit mis à mort, et qu'il ressuscite le troisième jour.

Et il disait à tous: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce soi-même et qu'il prenne sa croix chaque jour, et me suive; car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, et quiconque perdra sa vie pour l'amour de moi, celui-là la sauvera.»

Le chemin du Seigneur Jésus rejeté est devenu nécessairement celui où ses disciples doivent le suivre. «Le disciple n'est pas au-dessus de son maître.»

Si Jésus va trouver la croix dans ce monde, il faut aussi que ceux qui le suivent l'acceptent pour eux-mêmes et s'en chargent. Et cela n'est pas simplement une affaire de choix, mais une nécessité, une conséquence morale à laquelle aucun de ceux qui le suivent ne saurait se soustraire:

«Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra.»

Nous faisons naturellement partie d'un monde qui a rejeté le Seigneur, qui «gît dans le méchant,» et qui a Satan pour chef. Il s'ensuit donc que celui qui cherche à gagner le monde se range contre le Sauveur et refuse le salut qu'il apporte.

Faut-il que l'homme ait la vue si courte qu'il ne voie rien au delà des choses présentes?

Faut-il que la vie «qui n'est qu'une vapeur» l'absorbe complètement, et qu'il remplisse les quelques instants qu'il croit lui appartenir ici-bas en poursuivant la vanité, ne sachant pas et ne voulant pas croire que la fin de ces choses c'est la mort?

Hélas! l'ennemi de Dieu et des hommes est à l'œuvre, séduisant le monde entier, présentant à chacun l'appât qui lui convient pour qu'il se laisse bander les yeux d'une manière plus efficace et suive aveuglément son conducteur jusque «dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges» (Matthieu XXV, 41).

Et vous, qui dormez encore engourdis par Satan, ne voulez-vous pas secouer votre sommeil et écouter l'avertissement solennel du Seigneur?

«Car, que profitera-t-il à un homme de gagner le monde entier, s'il se détruit lui-même ou se perd lui-même? Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme aura honte de lui quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges.»

En présence d'un tel chemin, on peut bien s'écrier: «Qui est suffisant pour ces choses?» Mais, comme dit l'apôtre: «Si, pour cette vie seulement, nous avons espérance en Christ, nous sommes plus misérables que tous les hommes» (1 Corinthiens XV, 19).

Mais Christ est ressuscité d'entre les morts, et sa résurrection n'est pas seulement le témoignage que Dieu a rendu à l'efficacité de l'œuvre accomplie par sa mort, mais elle est aussi le gage de ce qui est réservé, de la part de Dieu, pour «ceux qui se sont endormis par Jésus» (1 Thessaloniciens IV, 14). «Christ a été ressuscité d'entre les morts, les prémices de ceux qui sont endormis» (1 Cor. XV, 20).

Le Seigneur ne parle pas de sa mort sans ajouter qu'il devait ressusciter le troisième jour. Or cette précieuse vérité a une portée directe pour ceux qui croient au Seigneur Jésus, car II a dit: «MOI, JE SUIS LA RÉSURRECTION ET LA VIE: celui qui croit en moi, encore qu'il soit mort, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra point, — à jamais» (Jean XI, 25; voyez aussi Romains VIII, 11).

Quelle bénédiction et quelle assurance positive pour ceux qui connaissent le Sauveur!

La résurrection du Seigneur Jésus suffit donc pour encourager le chrétien à accepter la croix et à suivre son Maître dans un chemin de souffrance et de mépris qui aboutit à la mort: l'apôtre Paul en voulait connaître la puissance ainsi que la communion des souffrances de Christ, ayant devant lui «la résurrection d'entre les morts» (Philippiens III, 10, 11).

Mais le Seigneur ne cache pas à ses disciples ce qu'il y avait en réserve pour eux au delà de la mort.

Il leur parle de la gloire à venir, — sa propre gloire, celle de son Père et des saints anges, — gloire à laquelle les siens auront part; Il fait plus: II la montre à quelques-uns de ses disciples pour que le souvenir en soit toujours devant leurs cœurs, rendant plus ferme la parole de la prophétie qui en parle (2 Pierre I, 16-19): nous la considérerons, Dieu voulant, dans un prochain article.


 

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