Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ŒUVRE DE DIEU DANS LE BRIGAND CONVERTI

***

(Luc XXIII, 40-43.)


Nous vivons dans des jours où Satan, l'ennemi de Dieu et des hommes, fait tous ses efforts pour séduire ceux-ci.

Pour atteindre son but, il agit avec une subtilité sans égale.

Il entraîne les uns dans la voie de l'incrédulité, leur faisant mettre en doute que la Bible soit la parole de Dieu, et les conduisant peu à peu à le nier formellement et à rejeter les vérités qu'elle présente.

D'autres sont emportés par le torrent de la superstition; ils s'attachent à des pratiques religieuses et pensent qu'elles suffisent pour satisfaire Dieu au moment de la mort.

Il en est enfin qui admettent bien les vérités fondamentales du christianisme, dont ils ont une certaine connaissance, mais qui, estimant que cela suffit pour être chrétien, se laissent aller au courant de la mondanité.

C'est à ces dernières personnes que je désire m'adresser.


* * *

Quelqu'un a dit: «On ne naît pas chrétien, on le devient», et j'ajoute qu'on ne le devient pas par une étude faite comme celle des sciences humaines, par des instructions religieuses, comme on dit, mais:

par le travail de l'Esprit de Dieu dans la conscience et dans le cœur.

Il faut que Dieu laboure le cœur du pauvre pécheur par sa vérité et qu'il l'attire vers Jésus par les liens de sa toute-puissante grâce.

Nous avons un exemple remarquable de ce travail dans le récit de la conversion du brigand sur la croix.

La première chose qui est produite en lui, c'est la crainte de Dieu; il dit à son compagnon: «Et tu ne crains pas Dieu, toi, car tu es sous le même jugement».

Cela montre bien que son cœur, à lui, était rempli de la crainte de Dieu, et c'était, certes, le résultat de l'œuvre de Dieu dans son âme, car il est évident qu'il n'avait pas eu la crainte de Dieu durant sa vie de péché et de crime.


Dans son état naturel, l'homme n'a pas la crainte de Dieu devant ses yeux (Psaume XXXVI, 1; Romains III, 18).

Ce sentiment est la première preuve qu'une âme est vivifiée; c'est le premier fruit de la vie de Dieu dans l'âme, comme nous le voyons chez le centenier Corneille (Actes X, 1, 2).

La crainte de l'Éternel, c'est de haïr le mal (Proverbes VIII, 13).

Elle est produite quand la conscience se trouve en la présence du Dieu trois fois saint.

La vue de la sainteté du Dieu que nous avons offensé remplit le cœur d'horreur pour les péchés que nous avons commis et qui attirent sur nous les terribles jugements et la colère de Dieu.

La crainte de Dieu, c'est, pour ainsi dire, d'entrer dans les pensées de Dieu quant au jugement qu'il porte sur ce que nous avons fait et ce que nous sommes.

Dieu produit à cet égard, dans nos cœurs, les mêmes sentiments qui sont dans le sien. Lisez, je vous prie, avec attention les passages que je vais indiquer, et vous vous rendrez compte de l'importance de cette vérité: (Proverbes I, 7; II, 5; III, 7; X, 27; XIV, 26, 27; XV, 16, 33; XVI, 6).

Le dernier passage nous montre ce que Dieu a fait pour nous et ce qu'il produit en nous.

Lisez encore: Proverbes XIX, 23; XXII, 4; XXIII, 17, 18, 19; XXIV, 21; XXVIII, 14; XXXI, 30; Ecclésiaste V, 7, etc.

Il y a encore bien d'autres passages de la parole de Dieu qui traitent de ce sujet; ceux-là peuvent suffire pour faire voir combien il est précieux de posséder la crainte de Dieu.


Pourquoi les pécheurs inconvertis seront-ils loin de Dieu durant l'éternité?

C'est «parce qu'ils auront haï la science et n'auront pas choisi la crainte de l'Éternel» (Proverbes I, 28, 29).


La seconde chose produite dans le cœur du brigand, c'est le jugement de lui-même.

Il dit: «Et, pour nous, nous y sommes justement, car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises.»

S'il reconnaît que, devant la justice humaine, il était avec raison suspendu à ce bois, combien plus quand il s'agit de paraître en la présence du Dieu saint et juste qu'il a offensé toute sa vie par ses crimes?

La justice divine crie vengeance contre lui à cause de toutes ses offenses contre la sainteté de Dieu.

Il comprend que, devant Dieu, ce qui l'attend, c'est une condamnation éternelle.

Encore ici, sa conscience est d'accord avec la justice divine contre le péché.

Il reconnaît que Dieu serait parfaitement juste en le condamnant.

Il en est ainsi de tout pécheur qui vient à la repentance. Sa conscience prononce son jugement.


Cher lecteur, avez-vous appris à connaître, dans la lumière de Dieu, votre état de péché, votre entière culpabilité?

Votre conscience a-t-elle prononcé ce jugement sur vous-même?

«Oh! direz-vous, je ne suis pas aussi coupable que ce brigand!»

Non, sans doute, devant les hommes; peut-être, à cet égard, comme Saul de Tarse, êtes-vous irréprochable.

Mais n'avez-vous jamais offensé le Dieu saint dans vos pensées, dans vos paroles, dans vos actes?

Vous raisonnez peut-être et vous dites: «En quoi l'aurais-je offensé?», car le cœur est toujours incrédule; mais la conscience ne l'est jamais et elle vous dit, si vous l'écoutez: «Oui, j'ai offensé Dieu», et plus vous prêterez l'oreille, plus elle vous fera découvrir combien vous êtes coupable.


Écoutez le témoignage que Dieu rend à Job: «N'as-tu pas considéré mon serviteur Job qui n'a pas son égal sur la terre, homme intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal?» (Job I, 8.)

Eh bien, quand Job se voit en la présence de Dieu, il dit: «J'avais de mes oreilles entendu parler de toi, mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi j'ai horreur de moi, je me repens sur la poudre et sur la cendre.»

Saul de Tarse, sans reproche quant à la loi (Philippiens III, 6), doit dire, après avoir appris à se connaître en la présence du Seigneur (voyez Actes IX): «Moi le premier des pécheurs» (1 Timothée I, 15).


Ainsi, cher lecteur, que ce soit Job, Saul de Tarse, vous ou moi, ou le pauvre brigand, NOUS SOMMES TOUS COUPABLES DEVANT DIEU, ET TOUS NOUS MÉRITONS LA CONDAMNATION ÉTERNELLE (Romains III, 19, 20).

Oh! qui ne frémirait de terreur en entendant ces mots: «Condamnation ÉTERNELLE»?

Personne n'y échappera que ceux qui se seront condamnés eux-mêmes comme méritant ce terrible jugement.

Vous trouvez mon affirmation trop absolue?

Lisez donc, quant à ceux qui se sont jugés eux-mêmes, les passages suivants: Luc V, 8-10; XV, 17-24; XVIII, 13, 14; Ésaïe VI, 1-7; Actes II, 37-42; XVI, 27-32.

Ceux-là se sont repentis.

Mais quel terrible sort attend ceux qui ont rejeté les appels de Dieu à la repentance! Pour vous en convaincre, lisez encore Matthieu XI, 20-24; Luc XIII, 5, et Romains II, 4, 5.


Avant d'aller plus loin, permettez-moi, cher lecteur, de vous adresser deux questions:

1. Tous ceux qui portent le nom de chrétiens sont-ils remplis de la crainte de Dieu, haïssant le péché, marchant dans la séparation du mal, le rejetant loin d'eux?

2. Tous portent-ils sur eux-mêmes ce jugement qu'ils ne valent rien et ne méritent que la condamnation éternelle?

Je vous laisse répondre vous-même.


Le troisième trait de l'œuvre de Dieu dans le cœur du brigand, c'est qu'il justifie parfaitement le Seigneur Jésus-Christ: «Mais celui-ci, dit-il, n'a rien fait qui ne se dût faire.»

En proclamant ainsi la perfection de la vie de Christ, il fait ressortir toute la culpabilité de ceux qui avaient contraint le peuple de demander à Pilate de relâcher Barabbas et de faire périr Jésus en disant: II est digne de mort; la culpabilité du peuple au milieu duquel et pour lequel Jésus avait fait toutes ses œuvres et qui cependant lui avait préféré un meurtrier; la culpabilité de Pilate qui, en jugeant Jésus innocent, l'avait cependant condamné à une mort ignominieuse et cruelle; la culpabilité des soldats qui, sans motifs, l'insultent et le raillent; enfin, la culpabilité de tous ceux qui aujourd'hui le méprisent et le rejettent; la vôtre, ô lecteur, si jusqu'ici vous ne l'avez pas reçu comme Sauveur.

Les paroles du brigand portaient un jugement sur les Juifs et les Gentils, comme étant les meurtriers de cet homme parfait dans toutes ses œuvres. Ce n'était pas peu de chose que de se porter garant de la perfection de la vie du Seigneur dans ce moment solennel: c'était rendre témoignage en cet instant où chacun se moquait et de Jésus et de tout ce qu'il avait fait, à ce que Dieu allait bientôt démontrer par la résurrection du Fils de l'homme d'entre les morts (Jean XIII, 31,32; XVI, 8-11).

Le brigand était d'accord avec Dieu contre le monde qui avait rejeté l'homme parfait, son Fils bien-aimé; d'accord avec Dieu quant à l'appréciation que Dieu fait des œuvres et de la personne de Jésus.

Maintenant vient un quatrième trait qui se lie au précédent: le brigand reconnaît et confesse Jésus comme Seigneur: «Souviens-toi de moi, SEIGNEUR», dit-il. Jésus était alors mis au rang des iniques, son autorité était foulée aux pieds, même l'autre brigand l'injuriait. Jésus était abaissé par tous, mais lui, le pauvre brigand, le glorifie en reconnaissant son autorité comme SEIGNEUR, Celui à qui tout appartient, ayant droit sur tout, à qui tous auraient dû être soumis (Jean XVII, 2; Hébreux II, 7, 8).


Oh! cher lecteur, combien tout cela est merveilleux; qu'elle est grande et belle l'oeuvre de Dieu dans cette âme.

Remarquez-le:

le brigand se juge lui-même comme ne valant rien,

mais il donne gloire à Jésus comme étant un homme parfait dans toutes ses voies et comme étant le Seigneur de gloire.

C'est ainsi que tous ceux qui sont sauvés glorifient le Seigneur Jésus. Saul de Tarse confesse aussi Jésus comme Seigneur quand il dit: «Seigneur, que veux-tu que je fasse?»

Telle est la parole de la foi:


«Si tu confesses Jésus comme SEIGNEUR

et que tu croies dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts,

tu seras sauvé»

(Romains X, 9).


Oh! cher lecteur, soumettez-vous au Seigneur et confessez-le comme tel maintenant, car le jour approche où ceux qui auront rejeté son autorité seront obligés de ployer les genoux devant Lui quand II viendra pour exercer le jugement (Philippiens II, 6-11; Apocalypse XIX, 16)..

Confesser Jésus comme Seigneur est le trait caractéristique du croyant et son bonheur, et il n'y a de bonheur qu'en cela (1 Corinth. I, 2; XII, 3; Philippiens III, 1; IV, 1-5).

Remarquons encore ici que le pauvre brigand, ainsi que TOUTE ÂME EN QUI DIEU TRAVAILLE, EST D'ACCORD AVEC DIEU QUANT À LA GLOIRE DE LA PERSONNE DE JÉSUS, car Dieu «L'A FAIT SEIGNEUR ET CHRIST». C'est encore la communion avec Dieu.

Nous trouvons encore, dans la prière que le brigand adresse au Seigneur, une preuve bien évidente que Dieu agissait en lui. Il proclame la royauté de Jésus: «Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume.»

Toutes les apparences étaient contraires à ce qu'il dit. Jésus était crucifié, au même rang que lui, l'objet des moqueries de tous. Mais, malgré cela, le brigand a l'assurance que Jésus sera assis sur son trône comme Roi des rois.

Sa foi était plus grande que celle des disciples (Luc XXIV, 21). Oh! quelle joie remplissait le cœur de ce pauvre brigand crucifié.


Mon cher lecteur, nous n'avons pas été des brigands, béni soit Dieu; mais avons-nous la foi de celui que nous voyons là?

Évidemment il attendait la résurrection de Christ et la sienne propre. Comment, sans cela, aurait-il pu parler de la venue de Jésus dans son royaume?

Sans m'étendre davantage sur ce point, remarquez la confiance qu'il avait en Jésus. Il se reconnaît justement condamné, il reconnaît Christ comme innocent, comme Seigneur et Roi, et néanmoins il s'adresse à cette personne glorieuse en lui disant: «Souviens-toi de moi!»

Oh! comme son cœur était attiré vers ce précieux Sauveur par les liens de cette grâce qui s'élevait au-dessus de toute sa culpabilité, et qui avait amené le Seigneur à prendre cette place à côté de lui et pour lui. Aussi, oubliant toutes ses souffrances physiques, il s'abandonne à cette grâce tel qu'il est.

Le Seigneur, dont la grâce était plus grande encore que la culpabilité du brigand, ne le repousse pas.

Quel que soit l'état d'une personne qui vient à Lui avec un cœur brisé, il la reçoit: Il ne met pas dehors celui qui vient à Lui (Jean VI, 37).


Voyez maintenant de combien le Seigneur dépasse la demande du pécheur qui s'adresse à Lui par la foi. Il avait demandé que le Roi se souvînt de lui quand Il viendrait dans son royaume, et le Seigneur lui dit: «En vérité, je te dis; AUJOURD'HUI tu seras avec moi dans le paradis.»

Il lui donne une place selon les richesses de sa grâce et la valeur de son œuvre. Ainsi que nous le trouvons dans la parole de Dieu:

«Étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ»,

«en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce» (Romains III, 24; Éphésiens I, 7).

Combien la réponse de Jésus était bonne et précieuse pour ce pauvre brigand! Comme on l'a dit: «C'étaient des paroles qui donnaient à son cœur une consolation éternelle.» «TU SERAS AVEC MOI.»

Quelle grâce pour nous qui avions mérité d'être pour toujours bannis de la présence du Dieu bienheureux et jetés dehors «où il y a des pleurs et des grincements de dents, où leur ver ne meurt point, où le feu ne s'éteint point!»

Qu'il est précieux d'avoir maintenant, de la bouche même du Seigneur, par sa parole, l'heureuse certitude que nous serons avec Lui, dans la présence de Dieu, pour toute l'éternité, les objets du même amour que celui dont il aime son Fils bien-aimé (Jean XVII, 22-26; Éphésiens I, 6).


Mon cher lecteur, avez-vous cette heureuse assurance et cette glorieuse espérance?

Qu'il vous soit donné de vous soumettre au Seigneur et de vous confier en Lui comme ce pauvre brigand l'a fait.


 

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