Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'HOMME SOLITAIRE DANS L'ACTIVITÉ DU SERVICE

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Lisez Luc V, VI.

L'homme qui est réellement dépendant de Dieu ne se presse pas pour faire face aux exigences du moment et ne se laisse pas non plus influencer par les circonstances où il se trouve.

Sa force, qui vient d'en haut, le rend moralement supérieur aux circonstances, dans lesquelles il apporte toutefois les pensées de Dieu, afin de rendre manifeste à tous ce que Dieu est et de quelle manière II agit.

C'est ce que le monde n'aime pas, parce que la lumière divine le condamne; mais si un pécheur reçoit la parole de Dieu et s'y soumet, il éprouve les effets de la grâce dans laquelle Dieu se révèle, et il se réjouit dans la présence de Celui qu'il a appris à connaître non seulement comme un Dieu Sauveur, mais comme un PÈRE.

Le croyant est ainsi séparé du monde, afin de vivre pour Dieu et avec Dieu; et, dans cette position nouvelle, il est, pour ainsi dire,

forcé de s'attacher au Seigneur Jésus, pour savoir comment vivre et comment marcher ici-bas.

Le monde ne peut plus lui prêter aucun secours; au contraire, il s'oppose à tout ce qui est de Dieu, et Satan sait très bien l'employer pour entraver la marche du croyant et empêcher sa communion avec Dieu.

«Tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie, n'est pas du Père, mais est du monde; et le monde s'en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure ÉTERNELLEMENT» (1 Jean II, 16, 17).

Voilà les principes que le Seigneur, après avoir choisi ses disciples, expose en quelques mots, mais non pas avant d'avoir guéri tous ceux qui étaient malades ou qui étaient tourmentés par des esprits immondes, émissaires de Satan. Quelle grâce!

Jésus fait toujours voir ce que Dieu fait et comment II agit.

D'abord, II leur fait comprendre à tous, en pratique, la puissance de la grâce, et les place tous heureux et reconnaissants dans la présence de Dieu, confiants en sa bonté; ensuite, II expose la doctrine en se présentant Lui-même, — ne l'oublions pas, — comme l'exemple vivant de tout ce qu'il leur disait: ses disciples entendaient la parole de sa bouche, et ils voyaient en Jésus Lui-même les choses dont II parlait.

«Élevant les yeux vers ses disciples, il dit:

Bienheureux, vous pauvres, car à vous est le royaume de Dieu;

bienheureux, vous qui maintenant avez faim, car vous serez rassasiés;

bienheureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.

Vous êtes bienheureux quand les hommes vous haïront, et quand ils vous retrancheront de leur société, et qu'ils vous insulteront, et rejetteront votre nom comme mauvais à cause du Fils de l'homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, car voici, votre récompense est grande dans le ciel, car leurs pères en ont fait de même aux prophètes.

Mais malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation;

malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim;

malheur à vous qui riez maintenant, car vous mènerez deuil et vous pleurerez.

Malheur à vous, quand tous les hommes diront du bien de vous, car leurs pères en ont fait de même aux faux prophètes.

Mais à vous qui écoutez, je vous dis: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous font du tort; à celui qui te frappe sur une joue, présente aussi l'autre; et si quelqu'un t'ôte ton manteau, ne l'empêche pas de prendre aussi ta tunique. Donne à tout homme qui te demande, et à celui qui t'ôte ce qui t'appartient, ne le redemande pas. Et comme vous voulez que les hommes vous fassent, vous aussi faites-leur de même» (Luc VI, 20-31).

Il est évident que le monde ne peut subsister avec de tels principes, aussi ne les veut-il pas. Mais le Seigneur envoie les siens dans le monde en leur accordant le secours de sa présence et de sa puissance: la puissance de l'Esprit, afin qu'en hommes débonnaires, comme «des agneaux au milieu des loups», ils rendent témoignage de la grâce de Dieu qui les a délivrés de la mort et du jugement et leur a préparé une place éternelle avec Jésus dans la maison du Père (Jean XIV, 2, 3).

D'accord avec cela sont les paroles par lesquelles l'apôtre termine son tableau de ce qu'est le serviteur de Dieu dans ce monde (2 Corinthiens VI, 4-10):

«Comme mourants, et voici nous vivons;

comme châtiés et non mis à mort;

comme attristés, mais toujours joyeux;

comme pauvres, mais enrichissant plusieurs;

comme n'ayant rien et possédant toutes choses».

Quel paradoxe pour ceux qui sont du monde et qui ne connaissent pas Dieu! Mais, notre Dieu Sauveur est un Dieu de résurrection «qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient» (Romains IV, 17), qui a fait les cieux et la terre et qui les soutient; et c'est dans sa dépendance que le croyant doit vivre.

Le Seigneur Jésus était débonnaire, «l'homme de douleurs», «portant les langueurs» de ceux qu'il guérissait (Matthieu VIII, 17), «souffrant, mais ne menaçant pas».

Il ne cherchait rien dans ce monde, si ce n'était les pécheurs pour les sauver, les malheureux pour les soulager et les consoler, les malades pour les guérir. En revanche, que reçut-Il de la part des hommes?

Les outrages, la haine, la persécution, la mort. De même aussi les apôtres, qui suivaient ses traces, étaient «comme des gens voués à la mort, les balayures du monde, le rebut de tous»; mais comme leur Seigneur, ils supportaient la persécution et bénissaient lorsqu'ils étaient injuriés (1 Corinthiens IV, 9-13).

L'apôtre supplia les Corinthiens «d'être ses imitateurs». Or cela est écrit pour nous aussi, afin qu'en recevant du Seigneur la parole dévie, nous puissions nous nourrir de Lui et suivre l'exemple qu'il nous a laissé, marchant ainsi sur les traces de ses apôtres.

Il faut avoir le regard fixé sur l'avenir et sur la gloire où Jésus est assis. De cette manière seulement nous arriverons à aimer nos ennemis et à prêter sans en rien espérer.

«Votre récompense sera grande, dit le Seigneur, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon envers les ingrats et les méchants.

Soyez donc miséricordieux comme votre Père est miséricordieux, et ne jugez pas, et vous ne serez point jugés; ne condamnez pas, et vous ne serez point condamnés; acquittez, et vous serez acquittés; donnez, et il vous sera donné, on vous donnera dans le sein bonne mesure, pressée et secouée et qui débordera, car de la même mesure dont vous mesurerez, on vous mesurera en retour» (Luc VI, 35-38).

«Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, mais tout homme accompli sera comme son maître.»

Jésus est descendu du ciel, non pour faire sa volonté, mais la volonté de Celui qui l'a envoyé. Il a marché ici-bas dans l'obéissance, se donnant Lui-même en sacrifice afin de racheter des pécheurs, et II est remonté comme Fils de l'homme là où II était auparavant.

Il attache ainsi à Lui-même, dans la gloire de Dieu, les cœurs de tous ses rachetés.

Mais il faut se nourrir de Lui.

La vie qu'il nous donne a besoin d'être entretenue, et si nos âmes ne se nourrissent pas de Lui, de sa vie et de sa mort, il ne peut y avoir de témoignage pratique. Jésus dit:

«Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père qui est vivant, m'a envoyé et que moi je vis à cause du Père, de même celui qui me mangera, celui-là aussi vivra à cause de moi» (Jean VI, 38, 53-58).

Le monde est rempli de difficultés et de ténèbres; mais Jésus est la lumière du monde, et celui qui le suit aura la lumière de la vie (Jean VIII, 12). Un aveugle ne peut pas conduire un aveugle sans qu'ils tombent tous deux dans la fosse, mais Jésus nous conduira toujours si nous nous laissons conduire, en faisant aussi attention qu'il n'y ait rien dans notre œil qui nous empêche de voir clair et de recevoir la lumière que Jésus donne.

Le cœur qui s'attache réellement à Lui jouira de sa grâce et portera du fruit, de l'abondance que l'Esprit fournit (voyez Luc VI, 39-49).

Auprès de Jésus on apprend, de la part de Dieu, la grâce qui attire le cœur et la vérité qui atteint la conscience;

mais il s'agit de METTRE EN PRATIQUE ce que l'on a entendu, comme un homme prudent qui a creusé profondément et posé le fondement de sa maison sur le roc, de manière à pouvoir résister aux vents et à l'orage.

Connaissant la grâce qui met le cœur en liberté avec Dieu, on apprend aussi de Jésus quel est le secret de la force qui soutient à travers toutes les difficultés de la vie et dans l'énergie d'un service pour Dieu au milieu des hommes.

LA DÉPENDANCE DE DIEU REND INDÉPENDANT DES HOMMES ET DU MONDE, et, dans le secret de sa présence, le cœur trouve le rafraîchissement et le courage dont il a besoin pour vivre d'une manière digne de Lui dans un monde qui rejette son autorité et méprise sa grâce.

Le Seigneur Jésus a été pour Dieu «le témoin fidèle», et Il a tracé un chemin pour ceux qui le connaissent. La grâce divine nous engage à le suivre pas à pas, croissant dans sa connaissance, puisant aussi à la source intarissable de sa joie dans la solitude avec Dieu.


* * * *

LE REPOS PRÈS DE JÉSUS


O Sauveur partait et sans tache,

Ta grâce ravit notre cœur,

Que notre âme à toi seul s'attache

Pour posséder le vrai bonheur!


Ton nom, Jésus, est plein de charmes,

Il suffit pour combler nos vœux;

Ton amour vient sécher nos larmes,

Près de toi nous sommes heureux.


Aussi notre regard s'arrête,

En adorant, sur ta beauté;

En toi, notre âme satisfaite

Repose pour l'éternité.


 

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