Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CORRESPONDANCE

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Question:

Que signifie «la première résurrection» (Apocalypse XX, 5, 6)?

Réponse.

L'idée d'une résurrection générale des justes et des injustes, très répandue même avant le christianisme, n'est pas scripturaire. On voit, d'après la réponse que fit à Jésus Marthe, la sœur de Lazare, qu'elle partageait cette pensée avec la plupart des Juifs de son temps: «Je sais que mon frère ressuscitera en la résurrection au dernier jour» (Jean XI, 24).

Elle ne saisissait pas que Jésus, étant lui-même «la résurrection et la vie», exerçait sur les corps des morts et des vivants une autorité directe relativement à cette vérité qu'il annonçait.

De même, les disciples, bien qu'en Juifs orthodoxes ils ne doutassent pas de la résurrection des morts, d'une manière générale, ne comprenaient absolument rien à l'expression qu'employa le Seigneur: «La résurrection d'entre les morts» (Marc IX, 10); car cela implique que quelques-uns ressuscitent, laissant d'autres dormant encore dans le sépulcre.

Et quoique le Seigneur eût, dans sa doctrine, clairement distingué entre «la résurrection de vie» pour les justes et «la résurrection de jugement» pour les injustes (Luc XX, 35, 36; Jean V, 20, etc.), ce ne fut qu'après sa propre résurrection que les disciples, par l'enseignement du Saint-Esprit, saisirent la portée de la résurrection du Christ relativement à ceux qui lui appartiennent par la foi en son sang.

Qu'il doive y avoir «une résurrection des morts», c'est une doctrine fondamentale, qui a été ainsi considérée par les fidèles de tous les âges: voyez Job XIX, 25-27; Hébreux VI, 2, et le raisonnement du Seigneur, Marc XII, 26.

Mais la résurrection D'ENTRE les morts n'est enseignée que dans le Nouveau Testament, par le Seigneur et par ses apôtres.

Par sa propre résurrection, après avoir été soumis aux souffrances, Christ a le premier annoncé la lumière aux Juifs et aux nations, et il a été l'exemple de ce qui est réservé à tous ceux qui croient en Lui.

En effet, II va donner suite à sa parole quant aux siens: «Je le ressusciterai au dernier jour» (Jean VI, 39, 40; Actes XXVI, 23; 2 Corinthiens IV, 14; 1 Thessaloniciens IV,14).


C'est à l'apôtre Paul que le Seigneur a accordé la grâce de développer la doctrine pour ce qui concerne les croyants.

Pour ceux-ci, il y a une résurrection D'ENTRE les morts, appelée aussi «résurrection de vie» ou «première résurrection».

Les prémices de cette résurrection, c'est Christ; ensuite suivront ceux qui sont à Lui «à sa venue» (1 Corinthiens XV, 20-23).

Le passage cité de l'Apocalypse, chap. XX, 4-6, nous fait assister aux derniers actes de cette «première résurrection». Bienheureux et saints, en effet, sont ceux qui y ont part!


Le reste des morts ne revivra qu'à la conclusion du règne du Messie, qui durera mille ans.

Alors aura lieu la seconde résurrection, celle des «morts», et leur jugement.

Ceux qui s'y trouveront n'auront que «la seconde mort» pour leur portion terrible et éternelle.


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Psaume CII, 4: «Mon cœur est frappé et est desséché comme l'herbe, en sorte que j'ai oublié de manger mon pain.»

Question:

À qui cela s'applique-t-il?

Réponse.

Nous avons, dans les onze premiers versets de ce psaume, comme aussi au verset 23 et première moitié du 24, l'expression saisissante des plaintes d'un homme accablé d'une profonde douleur.

On voit que cette douleur ne provient point d'un sentiment de péché. C'est la détresse provenant de l'abandon, de la solitude morale, sans personne qui sympathise.

Celui qui l'éprouve, dans son humiliation profonde, se voit poursuivi par la haine implacable de ses ennemis, qui prennent occasion de son abaissement pour l'outrager.

C'est l'angoisse de quelqu'un qui rencontre devant lui la colère et l'indignation de Dieu (bien qu'il ne soit point question de péché). C'est la douleur d'un homme qui, appelé à la plus haute position (vers. 10), se voit réduit au plus profond abaissement, retranché au milieu de sa carrière.

Or, à qui seul cela peut-il s'appliquer, si ce n'est à Jésus, au Christ, au Seigneur envisagé comme homme?

Il était venu au milieu des siens pour être leur Messie, le Roi, et Il est rejeté et méprisé.

Il anticipe ici, dans ce Psaume, les souffrances et la mort, comme nous voyons dans Jean XII, 27 qu'il le fit durant sa vie sur la terre.

C'est Lui qui fut dans la détresse et l'abandon quand, durant les jours de sa chair, Il offrit, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort (Hébreux V, 7)


Ce Psaume est l'expression divine des pensées et des sentiments de Christ. En disant: «Ne cache point ta face arrière de moi», Il voyait d'avance le douloureux moment où II s'écrierait: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?»

Près de la mort, son cœur était frappé par la douleur; nul rafraîchissement ne Lui était offert; Il était comme l'herbe séchée par un brûlant soleil, de sorte qu'il oubliait les besoins de son corps. Tel Il était en Gethsémané dans la solitude, emmenant avec Lui ses amis, mais ne trouvant près d'eux aucun soulagement. Il veillait, II était dans l'angoisse du combat, et eux dormaient. Et bientôt ses ennemis s'approchent avec leurs outrages, en attendant l'indignation et la colère et la dernière humiliation, l'abaissement de la mort sur la croix. «Haut élevé» (Il était le Messie), et «jeté par terre». Ce n'est qu'à Christ que tout cela peut s'appliquer.

Un autre trait, qui le montre d'une manière touchante, nous est fourni par la seconde partie du Psaume (v. 12-22).

Dans sa détresse, sa douleur, son abandon, nous voyons Christ s'adressant à Dieu, s'attendant à Lui, et trouvant sa consolation dans la fermeté immuable des promesses de Dieu pour son peuple.

Qu'il soit abandonné, retranché, rejeté, Lui le Messie, l'Éternel n'en sera pas moins glorifié dans le rétablissement de son peuple et de Sion à la face des nations.

N'est-ce pas là la même pensée qu'en Jean XII, 27:

«Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je?

Père, délivre-moi de cette heure; mais c'est pour cela que je suis venu à cette heure. Père, glorifie ton nom!»

Il abandonne tout, Il se livre Lui-même pour que son Père soit glorifié.

Mais la troisième partie du Psaume nous montre d'une manière tout à fait évidente qu'il s'agit de Christ (seconde moitié du vers. 24 à la fin).

C'est la réponse glorieuse et admirable que Dieu fait Lui-même et que l'Épitre aux Hébreux (I, 10-12) cite comme s'appliquant au Fils, à Celui qui s'est abaissé et est devenu un homme pour souffrir et mourir.

Il est Lui-même le Créateur des cieux et de la terre; Il est toujours le même, éternel, permanent, subsistant quand les cieux et la terre disparaîtront.

Lui Christ, le rejeté, le méprisé, est Jéhovah le Créateur.

Contraste merveilleux et d'une beauté divine! le comble de l'humiliation et de l'abaissement, d'une part, comme homme, et, de l'autre, sa grandeur comme Dieu immuable!




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