Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

«AFIN QU'IL NOUS AMENAT A DIEU»

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Quelle chose merveilleuse que les desseins de Dieu à notre égard!

L'esprit de l'homme le plus intelligent, le plus profond, le plus perspicace, ne saurait les découvrir. «Ce sont les hauteurs des cieux, qu'y feras-tu?» «Autant les cieux sont élevés par-dessus la terre, autant ses voies sont élevées au-dessus de nos voies et ses pensées au-dessus de nos pensées.»

Les paroles que nous lisons en tête de ces lignes nous en disent quelque chose.


Être amené à Dieu! Quel horizon ces mots découvrent!

À Dieu, la source de la lumière, de la joie, de l'amour; au Dieu bienheureux, dont la face est un rassasiement de joie, près duquel est un repos, une félicité sans nuages, immuable, éternelle.


Ah! quelle pensée ravissante! Mais ce Dieu est un Dieu saint, un Dieu juste.

Être amené à Lui suppose que l'on était éloigné de Lui. On n'est pas amené à celui duquel on est près. Et combien, en effet, le cœur naturel est loin de Dieu. Il voudrait s'éloigner encore plus de Lui. Il a peur de Dieu, il le redoute. Car, en effet, la conscience est là qui lui dit: Dieu est saint, et toi, tu es pécheur.

Oh! combien Adam, dans le paradis, après sa faute, aurait voulu s'éloigner de Dieu, se cacher quand il entendit sa voix, se cacher de manière à n'être plus trouvé et ne plus entendre cette voix importune et terrible qui lui rappelait qu'il avait péché, qu'il avait désobéi à Celui qui l'avait comblé de biens et avait tous droits sur lui.

Mais c'est impossible. «Où irai-je loin de ton Esprit? Où fuirai-je loin de ta face?»

Fuir loin de Dieu, c'est le sentiment du cœur naturel. Mais cela ne se peut pas, et Dieu ne le veut point. Non, il faut que le pécheur soit amené devant Lui. Et pourquoi?

Pour entendre sa sentence?

Oui, car le péché a fait de Dieu un juge pour l'homme, et la sentence doit être prononcée.

C'est la justice de Dieu qui le réclame; c'est sa sainteté outragée qui l'exige. On ne peut les violer impunément.

Est-ce tout?

Est-ce uniquement pour cela que Dieu amène Adam devant Lui?

Se révèle-t-il seulement comme juste et saint?

Où est son cœur?

Ne le verrai-je pas?

Oui, il y a aussi le cœur de Dieu, et s'il amène Adam devant Lui, s'il ne lui permet pas de rester caché de devant sa face, c'est pour soulever, aux yeux de l'homme pécheur et justement condamné, le voile qui couvre ses desseins d'amour et lui faire entendre cette parole d'espérance: «La semence de la femme brisera la tête du serpent.»

C'est la première fois que le coeur de Dieu s’ouvre pour l'homme coupable, pour ne plus se fermer jusqu'à la pleine révélation de ce qu'il est quand Christ, «la semence de la femme», est venu, le Fils unique qui est dans le sein du Père et qui nous le fait connaître (Genèse III, 15; Jean I, 18).


Quel est donc le dessein du cœur de Dieu?

C'est d'amener l'homme à Lui, non devant Lui pour entendre une sentence de mort, mais à Lui pour le connaître et entrer dans la jouissance de tout ce qu'il est et participer à son bonheur.

L'homme, placé en Éden, a péché, s'est perdu, s'est ruiné. Mais le cœur de Dieu a des ressources.

Il ne veut pas rétablir l'homme dans un paradis terrestre. Il a mieux que cela pour lui: II a le ciel, là où le péché, la souffrance, la mort, le jugement ne sont plus, mais où sa présence, à Lui, le Dieu bienheureux, remplit l'âme à jamais de délices ineffables.

Où trouver le bonheur, en effet, si ce n'est là?

Eh bien, c'est là, à Lui, près de Lui, que Dieu veut nous amener. C'est le dessein de son amour. Ne désirez-vous pas y avoir part?

Ah! oui, direz-vous peut-être; mais comment arriver là?

Comment oserai-je être à l'aise devant Lui avec tous mes péchés et mon cœur méchant?

Comment?

D'une manière digne de Dieu de toutes manières, cher ami; d'une manière qui le satisfait pleinement et qui est propre à bannir de votre cœur tout doute et toute crainte; oui, d'une manière qui répond à sa justice, à sa sainteté et à son amour.

Vous n'y venez pas seul. Qui donc m'y amène?


Ce n'est pas la loi qui vous conduit à Dieu. Elle vous condamne.

Si vous lui donnez la main dans ce but, elle vous mène devant Dieu, et c'est pour prononcer sur vous la malédiction. Ce ne sont pas vos œuvres, vos prières, votre sainteté plus ou moins grande, votre moralité, bonne pour les yeux des hommes. Oh! je le sais, dites-vous.

Mais qui m'amène à Dieu?

Je ne puis y aller seul. Non, mais quelqu'un vous amène à Lui. Écoutez: «Afin qu'il nous amenât à Dieu.» Ne voyez-vous pas qu'il y a ici trois personnes?

DIEU, dans son ineffable félicité, dans son amour qui veut répandre ce bonheur sur d'autres, mais Dieu dans sa sainteté et sa justice aussi.

Ensuite, il y a vous, le misérable pécheur qui a besoin de bonheur, qui soupire après un bonheur complet, que rien ne peut ôter, et qui ne le trouve nulle part ici-bas, qui le voit en Dieu, mais qui ne peut ni n'ose s'approcher de Lui. — Mes péchés, mes péchés! Oh! Dieu, sois apaisé envers moi le pécheur! voilà son cri.

Mais il y a une troisième personne. «Afin qu'IL nous amenât à Dieu.»


II y en a UN qui veut amener le pécheur à Dieu, qui seul le peut. Est-ce un prophète, un saint, un ange?

Non, non, aucune créature ne le peut, aucune n'est capable ni DIGNE de vous introduire sans crainte devant Dieu.

Un seul le peut en justice.

C'est Celui qui a souffert pour les péchés, qui les a ôtés par le sacrifice de Lui-même sur la croix:

c'est Celui-là qui a le droit et le pouvoir de vous amener à Dieu. Il l'a acquis par sa mort, Dieu l'a confirmé en le ressuscitant d'entre les morts, en le faisant asseoir à sa droite.


Oui, Lui, le Christ Jésus, a le droit de vous prendre par la main, de vous introduire dans le ciel même, de vous amener à Dieu comme un pécheur sauvé, lavé, blanchi de tous ses péchés.

C'est le désir de son cœur, c'est son bonheur de prendre sa brebis perdue, mais retrouvée, sur ses épaules, et, tout joyeux, de l'amener à la maison, dans une parfaite sécurité.

Il y a de la joie en Dieu quand un pécheur vient ainsi conduit par Christ, quand Christ l'amène à Lui. Il y a de la joie pour Christ quand Il se présente à Dieu et dit: «Me voici, moi et les enfants que tu m'as donnés.»


Savez-vous, ô chère âme, qu'en saisissant ainsi la main bénie de Christ pour être amenée à Dieu, vous causerez de la joie dans le ciel?

Viens donc, pauvre pécheur abattu, tremblant à cause de tes péchés, viens, prends la main de Celui qui a été navré pour tes forfaits, froissé pour tes iniquités, et qui, à cause de cela même, peut seul t'amener à Dieu.

Et quand II te conduit là, oh! ne crains pas! Il te couvre de sa personne, de toute l'excellence de sa justice et de sa sainteté devant Dieu.


IL A PAYÉ SUR LA CROIX TA RANÇON: la couronne d'épines dont son front a été ensanglanté, ses mains, ses pieds, son côté percés; la verge du jugement dont il a été frappé; son cri d'angoisse dans les ténèbres, tout te dit combien II t'a aimé et qu'il a le droit de t'amener à Dieu, et que Dieu veut te recevoir comme II l'a reçu Lui-même, et que tu ne peux pas être condamné plus que Christ Lui-même. Oh! lève les yeux maintenant; conduit par Christ, ce que tu rencontres en Dieu, c'est la face, le sourire, l'amour d'un Père.


Penses-tu que Christ ait voulu laisser sur toi un seul péché?

Non; II les a tous pris, portés et ôtés. Il t'amène à Dieu tel qu'il est Lui-même.


Oh! saisis sa main, regarde vers Lui et laisse-toi conduire sans défiance vers Dieu, sur son cœur. Lui qui t'a donné son Fils pour t'avoir près de Lui, crois-tu qu'il puisse te repousser?

Il t'a acquis. Tu es devenu un des joyaux de son trésor, dont Christ est le plus précieux.

«Celui même qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don librement de toutes choses avec Lui?

Qui intentera accusation contre des élus de Dieu?

C'est Dieu qui justifie; qui est celui qui condamne?

C'est Christ qui est mort, mais plutôt qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous.

Qui est-ce qui nous séparera de l'amour de Christ? Aucune créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur.»

Oui, tel est le dessein merveilleux de Dieu. Amener à Lui avec justice, avec sécurité et pleine certitude le pécheur et le rendre parfaitement heureux, et le tout garanti par l'amour qu'il a constaté envers nous en donnant son Fils. Veux-tu, ô mon cher lecteur, saisir la main de ce Sauveur et par Lui te laisser amener à Dieu?


Cher lecteur, il faut de toute nécessité être une fois devant Dieu.

1. Si maintenant tu viens à Lui PAR Christ, tu entres dans la vie éternelle, tu es sauvé et nul ne peut t'arracher des mains et de l'amour de Dieu.

2. Si tu repousses la main que Christ te tend, soit en te croyant assez bon pour arriver toi-même à Dieu, soit par légèreté, insouciance, amour du monde et de ses plaisirs, ou par une incrédulité avouée, rappelle-toi que tu dois une fois paraître devant Dieu.

Maintenant, c'est son amour qui te sollicite pour te sauver, te rendre heureux. Mais si le fil fragile de ta vie est coupé (et ce peut être en un instant) et que tu meures inconverti, ce sera la main toute-puissante de sa justice qui te saisira et t'amènera devant Celui que tu auras méprisé, méconnu ou oublié.

Tu seras amené devant le grand trône blanc, devant Celui qui juge, pour entendre ta sentence irrévocable et être pour toujours rejeté loin de. Lui, loin du bonheur, «dans les ténèbres de dehors».


 

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