«JE VAIS RENCONTRER DIEU!»

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Un homme coupable de plusieurs crimes et endurci dans le mal, avait été arrêté, jugé et condamné à mort.

Ayant appris que ce misérable avait refusé de prêter l'oreille aux exhortations que plusieurs personnes lui avaient adressées, en le conjurant de penser à son âme, un serviteur de Dieu, M. R..., sollicita des autorités la permission de passer avec lui la dernière nuit qu'il eût à vivre. M. R... espérait être dans la main de Dieu un instrument pour amener à Christ ce coupable avant qu'il fût retranché de la terre.

La permission ayant été accordée, M. R... fut enfermé dans la cellule avec le condamné.

Pendant des heures, M. R... resta assis, s'efforçant en vain d'attirer les regards de son compagnon et d'entrer en conversation avec lui.

Le prisonnier, bien qu'il fût évidemment dans un état d'agitation extrême, se tenait dans une réserve sombre et défiante, allant et venant dans sa cellule comme un lion captif, faisant résonner la chaîne qui rattachait entre elles ses mains et gémissant à haute voix.

Heure après heure, il poursuivit sans s'arrêter, sauf pour pousser de temps à autre un profond soupir, semblant d'ailleurs ignorer la présence d'une autre personne.

À la fin, comme M. R... fixait sur lui un regard suppliant, il s'arrêta tout d'un coup, secoua sa chaîne et tomba par terre avec fracas et un gémissement affreux qui semblait sortir du plus profond de son être. Se relevant ensuite et se tournant vers M. R..., il lui dit avec un accent terrible:

– «Monsieur R..., ne pensez pas que j'aie peur de mourir!»

– Comment!  vous n'avez pas peur de mourir! Que signifient donc votre agitation, vos gémissements et ces regards de terreur?

– Non, répliqua le condamné, je ne crains pas de mourir. Je ne me soucie pas plus de la mort que de cela! ajouta-t-il en faisant claquer ses doigts.

Mais, monsieur R..., l'affreuse pensée qui me tourmente est que demain matin, à huit heures,

JE VAIS RENCONTRER DIEU!...  RENCONTRER DIEU!

Le jour d'éternité révélera seul quel fut le résultat de la visite de M. R...

Cher lecteur, arrêtez-vous un moment.

Vous devez aussi rencontrer Dieu; oui, il faut que vous soyez un jour face à face avec Lui. Comment soutiendrez-vous ses regards, l'éclat de ces yeux trop purs pour voir le mal, et qui vous sonderont jusqu'au fond?

Vous direz: «Mais je ne suis pas du tout semblable à ce criminel; je n'ai jamais violé les lois de mon pays.»

Je l'admets, mais il ne s'agit pas ici des lois humaines, IL S'AGIT DE LA SAINTETÉ ET DES DROITS DE DIEU.

À cet égard, écoutez la sentence: «II n'y a point de différence: tous ont péché»; et souvenez-vous qu'un seul péché fait qu'un homme est pécheur et le rend passible du juste jugement de Dieu.

Vous n'avez pas à vous comparer à tel ou tel autre; la question est: «ÊTES-VOUS PRÊT À RENCONTRER DIEU?» dût-il vous appeler, non pas demain, à huit heures, mais maintenant.