Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SÉDUIT PAR LE DIABLE

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SÉDUIT PAR LE DIABLE


«Satan, celui qui séduit la terre habitée tout entière» (Apocalypse XII, 9).

Vérité solennelle! Le monde entier est sous l'influence des ruses et des artifices de Satan! Le mot «Satan» veut dire «adversaire»: or, l'œuvre d'un adversaire est de s'opposer, de faire du mal, de tromper de toutes les manières. C'est ainsi que Satan agit envers Dieu et l'homme. Selon son caractère plein d'énergie, mais dépourvu de tout amour, il cherche à entraîner «la terre habitée tout entière» vers la fin terrible qui l'attend lui-même: «l'étang de feu».


Réveille-toi donc, toi qui, sans t'en douter, sans te défier de ce cruel ennemi, cherches ton bonheur dans ce monde.

Sors de ton mortel sommeil, vois le filet dans lequel Satan t'a déjà enlacé et les pièges dangereux qu'il tend pour te faire tomber.


Satan ne cherche qu'à te perdre.

Son but perfide, c'est de t'avoir avec lui, afin que tu partages sa misère dans le séjour affreux où sont pour toujours les pleurs et les grincements de dents.


Pécheur, réveille-toi!

L'expérience de bien des siècles a rendu Satan expert dans l'art de tromper. Ses plans, ses combinaisons, ses stratagèmes, ses mensonges se multiplient pour agir sur l'homme d'une manière effrayante, et il forge sans cesse de nouvelles armes de séduction. Le pêcheur expérimenté sait qu'à chaque espèce de poisson il faut un appât différent, ainsi Satan approprie à chacun la séduction qu'il sait lui convenir, pour le retenir ou l'entraîner loin de Dieu et du salut.


Il y en a que le diable prend par des péchés grossiers et notoires.

Voyez ce pauvre ouvrier qu'il entraîne au cabaret. Peu à peu la passion du vin et des liqueurs fortes s'empare de lui. Au lieu d'employer l'argent qu'il gagne à s'entretenir convenablement ou à nourrir sa famille, tout est dépensé pour satisfaire son goût dégradant. Bientôt son corps s'alourdit et devient moins apte au travail.

Ce qui est bien pire, son intelligence s'obscurcit; il devient toujours plus incapable de réflexion à mesure qu'il cède à sa passion. C'est là ce que Satan veut: l'abrutir de manière qu'il ne puisse plus entendre les appels de Dieu. Et puis, objet de dégoût pour tous, il va mourir dans la misère, et, chose terrible, sous la sentence: «Les ivrognes n'hériteront point le royaume de Dieu.» Voilà où Satan voulait l'amener.


Voyez, d'autre part, ces jeunes gens ivres, non pas de vin, mais de plaisirs.

C'est par là que Satan les attire. Voyez-les approcher avidement de leurs lèvres la coupe que bientôt ils trouveront amère, quand, déjà ici-bas, ils moissonneront les tristes fruits de leur légèreté et de leurs débauches. En même temps qu'ils ont ruiné leurs corps, leur âme s'est pervertie et ne peut plus céder qu'aux instincts les plus dépravés. Voilà où Satan a voulu les conduire, pour les placer sous l'effet de cette parole: «Ni fornicateurs, ni adultères, ni efféminés, n'hériteront du royaume de Dieu.»

O vous qui poursuivez sans relâche tout ce qui satisfait «la convoitise des yeux, la convoitise de la chair et l'orgueil de la vie», ce que la parole de Dieu résume dans ces mots: «Les choses qui sont dans le monde», en vous avertissant de ne pas les aimer, — arrêtez-vous un instant dans le tourbillon qui vous emporte et écoutez la voix de Dieu:


«Le monde s'en va et sa convoitise,

mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.»


À côté de ces appâts grossiers, il en est de plus raffinés dont Satan sait se servir.

S'il peut occuper le cœur d'autre chose que de Dieu, son but est atteint. Il sait bien trouver quelque mal pour y pousser les esprits oisifs et les mains inoccupées, mais quelle habileté ne met-il pas à persuader à celui qui travaille qu'il n'a pas de temps à donner à Dieu! Du matin au soir et du soir au matin, jusque dans son sommeil; voyez ce négociant, ce médecin, cet ingénieur ou tel autre, préoccupé de projets, de soucis, d'affaires, de travaux, de sorte que les jours fuient et le laissent toujours plus absorbé dans les choses de la terre; la réflexion sur les intérêts de son âme, les pensées relatives à l'avenir éternel, sont tenues éloignées jusqu'à ce que le cœur, se fermant toujours plus à ces choses, les seules vraiment importantes, n'a plus même le désir d'y penser. Voilà où Satan veut amener ces âmes.

Un propriétaire possède des champs fertiles; il est habile et prudent; il réussit dans ses entreprises; ses récoltes s'augmentent, ses richesses s'accumulent, il lui faut agrandir ses greniers; ses voisins parlent de lui avec considération, lui-même attend avec confiance le moment où il va se reposer et jouir de ses biens.

Oui, mais ce n'est qu'un rêve.

La voix du Dieu que Satan, par ses pièges, lui a fait oublier, se fait entendre: «INSENSÉ, cette nuit même ton âme te va être redemandée!» Ses richesses, dont il se flattait de jouir, il faut les quitter pour paraître devant Dieu.

N'avez-vous jamais vu cette histoire se réaliser à côté de vous?

Ah! Satan sait s'y prendre pour faire d'un «champ», de «cinq couples de bœufs», d'une «femme» que l'on va épouser, un appât séducteur, un piège perfide, pour faire fermer les oreilles aux appels de Dieu.

Hommes occupés d'affaires terrestres, de devoirs sociaux, de relations mondaines, souvenez-vous que les épines, en croissant, étouffent la bonne semence, et que les soucis de ce siècle et la tromperie des richesses la rendent infructueuse. Écoutez ce court récit, et que Dieu veuille vous en faire l'application:

Un bûcheron, occupé à abattre des arbres dans une forêt, avait mis la cognée à la racine d'un chêne... Au moment où sa main allait frapper de son lourd instrument sur l'arbre, une pensée soudaine traversa son esprit. Il laisse tomber à ses pieds son outil, ses regards se portent sur les arbres déjà renversés, et il s'écrie:


«La cognée est mise à la racine, et bientôt l'arbre sera coupé et jeté au feu!»


Ah! ajoute-t-il, l'Écriture sainte parle de moi en disant cela; il est temps que je porte des fruits pour Dieu. — Ce fut le moment de la conversion complète et durable du bûcheron.

Mais il y a un autre appât plus dangereux dont Satan se sert, un piège plus subtil dans lequel il tient enlacées nombre d'âmes, c'est la religion elle-même.

Eh quoi! direz-vous, la religion peut être employée par le diable comme instrument de séduction?

Oui, cher lecteur!

Quand je dis la religion, faites bien attention que je ne parle pas de ce que Dieu nous présente dans sa parole pour répondre d'une manière parfaite à notre véritable état et aux réels besoins de nos âmes; je ne parle pas de ce qui seul nous apporte la paix avec Dieu, la joie du Saint-Esprit, une espérance vivante, la vie éternelle, et, comme conséquences, la sainteté et l'activité d'un service pour Dieu seul.

Par religion, j'entends ces formes, ces habitudes et l'accomplissement de certains devoirs destinés à satisfaire à ce qu'éprouve l'âme quand elle pense à Dieu et à l'avenir, et que, la conscience parlant jusqu'à un certain point, on veut la tranquilliser.

Quand Satan voit qu'un sentier de péché manifeste ou de préoccupations mondaines ne suffit pas pour séduire une âme, qu'elle a des scrupules et des besoins religieux, il la pousse dans la recherche, non de son état devant Dieu, ce qui l'amènerait au salut, mais de ce qui peut faire taire ces scrupules et satisfaire ces besoins.

Il la persuade qu'en suivant des ordonnances, en accomplissant des rites et des cérémonies, Dieu sera satisfait, et même qu'elle aura devant Lui quelque mérite.

Que Satan ait ainsi réussi à revêtir un homme d'une profession religieuse qui fasse taire sa conscience, et il est satisfait; il serre de plus en plus sur ses yeux le bandeau du formalisme, et l'homme s'achemine tranquille vers la perdition.


Prenez garde, ô chrétiens de profession.

Souvenez-vous des vierges folles dont l'apparence fut la même que celle des vierges sages jusqu'au moment de l'épreuve: moment solennel où leur manque la seule chose nécessaire: elles n'avaient point d'huile dans leurs lampes! et lorsqu'elles reviennent heurter à la porte du lieu où est entré l'époux, elles n'entendent que cette réponse écrasante: «Je ne vous connais point.»


Il y a un dernier piège contre lequel je désire vous mettre en garde: c'est celui du «délai».

Comprenant bien l'inutilité pour le salut d'une simple profession religieuse, ou de formes sans vie, pleinement convaincues que Christ seul peut les sauver et qu'il est prêt à le faire, bien des âmes se laissent prendre à cette suggestion de Satan: remettre à plus tard. «Tu es trop occupé», dit-il à l'un; «Tu es bien jeune», souffle-t-il à l'autre; «Encore quelques jours de plaisir», insinue-t-il à un troisième.

Les jours s'écoulent, la conscience parle bien, mais, de délai en délai, le moment de venir à Christ n'arrive jamais.

0 vous qui avez remis ainsi à plus tard le moment de venir à Christ, souvenez-vous que Dieu ne dit jamais «demain», mais «aujourd'hui», et que demain peut être pour vous l'éternité loin de Dieu.


«Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs.»


Lecteur, quel que soit le piège dont Satan t'a enlacé pour t'entraîner en enfer, ouvre les yeux, sors de ton dangereux état.

Un seul peut te tirer de ces filets, un seul peut briser les liens où le diable te tient: c'est Christ.

Oh! viens à Lui sans tarder!

Un regard vers Lui par la foi t'apportera la délivrance. «II te délivrera du filet de l'oiseleur et de la mort, II te couvrira de ses plumes et t'abritera sous ses ailes.»

Tu trouveras en Lui le pardon de tes péchés, la paix pour ton âme, le repos pour ton cœur. Tu jouiras de sa grâce et de son amour ici-bas, jusqu'au moment où, pour toujours à l'abri de tous maux, tu goûteras près de Lui un bonheur que rien ne pourra troubler, un bonheur éternel.


 

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