Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SINAÏ ET SION

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(Hébreux XII, 18-29.)


Quel contraste entre les deux scènes placées ici sous nos yeux! C'est LA LOI et c'est LA GRÂCE.

Le peuple d'Israël, après avoir été délivré de la dure servitude d'Égypte, est amené au désert de Sinaï, et là, campé vis-à-vis de la montagne où Dieu est descendu, il déclare qu'il obéira à tout ce que l'Éternel lui commandera.

Que nous dit cette déclaration, cher lecteur?

Elle nous montre l'homme dans son état naturel, prenant devant Dieu une position de responsabilité, avec la prétention d'obéir et de se rendre ainsi agréable à Dieu pour pouvoir subsister devant Lui.

Il peut nous sembler que les paroles des enfants d'Israël, «nous ferons tout ce que l'Éternel a dit», partaient d'un cœur généreux et ne pouvaient qu'être agréables à Dieu; et, cependant, que dénotaient-elles?

L'ignorance complète de ce qu'était leur cœur et la présomption qui en résulte.

N'y a-t-il pas, de nos jours encore, des hommes qui pensent comme Israël, qui estiment que par leurs œuvres, par leur vie honnête et morale, ils peuvent se rendre capables de subsister devant Dieu et qui se placent ainsi sur le terrain de la plus redoutable responsabilité?

Lecteur, n'êtes-vous peut-être pas de ceux-là?

Écoutez la réponse de Dieu.

Il ne sourit point à l'homme qui se présente devant Lui avec cette prétention à l'obéissance. Il sait ce qu'elle vaut. Dieu est vrai. Le véritable état de sa relation avec l'homme qui assume la responsabilité doit être manifeste.

Il déploie toute la majesté et les exigences de SA NATURE SAINTE ET JUSTE, ainsi que toutes les terreurs du jugement, contre le transgresseur de la loi qu'il proclame pour être la règle de l'obéissance que l'homme prétend garder.


Dieu s'enveloppe d'obscurité: la loi ne révèle pas le cœur de Dieu. Elle me dit: «Fais et tu vivras.»

Si tu bronches en la moindre chose, tu es maudit, tu es perdu, car «maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites au livre de la loi pour les faire.»

Le feu brûlant du jugement est là pour consumer le coupable; Dieu ne saurait le tenir pour innocent, et la loi ne me parle que de justice inflexible.

La sainteté parfaite de Dieu se montre dans son éclat. Israël, les sacrificateurs même, ne peuvent approcher, ni jeter les yeux sur ce qui en est manifesté; la mort serait aussitôt leur partage.

D'où vient cela?

C'est que ce peuple, qui veut obéir, est une race pécheresse, et que les yeux de Dieu sont trop purs pour voir le mal. La création même, faite pour être soumise à l'homme, est souillée par son péché: «si une bête touche la montagne, elle sera lapidée,» et Moïse, qui a trouvé grâce aux yeux de l'Éternel, en présence de ce déploiement de la sainteté, de la justice, de la majesté et de la puissance de Dieu devant la prétention de l'homme pécheur, s'écrie: «Je suis épouvanté et tout tremblant.»

Qu'eussiez-vous dit, lecteur, si vous eussiez été là?

Que devient l'homme le plus intègre à ses propres yeux et aux yeux des autres, quand la voix redoutable du Dieu saint retentit dans sa conscience et l'amène devant Lui, au contact de sa pureté parfaite?

«C'est fait de moi», s'écrie un Ésaïe; «Je suis vil et j'ai horreur de moi-même», dit Job.

Oui, l'obscurité, le feu, les éclats de la foudre, les prescriptions de ne pas s'approcher, tout proclamait sur Sinaï cette vérité.


DIEU EST SAINT, ET DEVANT LUI SE TROUVE L'HOMME PÉCHEUR.


Et qu'est-ce qui le démontre?

La terreur qui saisit leurs âmes.

Dieu ne peut être que terrible pour ceux qui se présentent devant Lui revêtus de leur propre justice.

Direz-vous: «Pour moi je n'ai pas peur, je fais de mon mieux, Dieu aura égard à mes efforts, et d'ailleurs, Il est miséricordieux»?

C'est vrai, Il est miséricordieux; mais:

sur le terrain de la loi, il n'y a pas de miséricorde.

Il faut l'obéissance et rien d'autre:

l'obéissance en tout, partout et toujours; dans les moindres choses, à toutes les minutes de votre vie.

Dieu ne peut perdre aucun des droits de sa sainteté; sous la loi, sa justice est inflexible. Si vous avez la prétention d'obéir pour vous rendre agréables à Dieu, ah! sachez-le, vous en êtes à Sinaï, au feu brûlant, à l'obscurité et au jugement.

Ne vous abusez pas, le jugement est sur vous, car vous n'avez pas répondu et vous ne POUVEZ pas répondre aux justes exigences de la sainteté de Dieu.

Sous la loi, vous êtes sous la malédiction, vous êtes perdu; car «nulle chair ne sera justifiée devant Lui par des œuvres de loi», la loi ne peut que vous montrer que vous êtes un misérable transgresseur et, comme tel, condamné.

Tel est Sinaï.

Mais quelle scène différente nous offre la montagne de Sion!

C'était celle que Dieu avait choisie quand Israël, qui s'était fait fort d'obéir, eut manqué en tout. Alors Dieu déploya, non plus les terreurs du jugement, mais sa grâce, en suscitant David, un homme selon son cœur, «pour paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage.»

Qu'est-ce que c'est que la grâce?

C'est l'amour s'exerçant librement en faveur de ceux qui n'ont rien, ne peuvent rien, ne sont rien que pécheurs, condamnés et perdus.

Pour celui qui prétend plaire à Dieu par ses œuvres, il n'y a point de grâce, il y a un salaire; et s'il manque à obéir, son salaire c'est la mort.

Mais à celui qui croit en Celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée à justice.

Et où nous introduit cette grâce?

Au ciel même, en la présence du Dieu vivant qui était voilé à ceux qui se plaçaient sous la loi et dont la voix les glaçait de terreur.

Sinaï et la loi nous cachaient Dieu et nous précipitaient en enfer,

Sion et la grâce nous révèlent Dieu, nous amènent en sa présence dans le ciel, dans la glorieuse compagnie des anges, des justes et des premiers-nés de Dieu.


Comment cela se peut-il faire?

Ah! c'est que dans son amour pour ceux que la loi condamne à périr, Dieu a suscité maintenant l'homme selon son cœur, duquel David n'était que le type. C'est Jésus, médiateur d'une nouvelle alliance.

Et le fondement saint sur lequel la grâce peut s'exercer quand tout a manqué du côté de l'homme, c'est «le sang d'aspersion», le sang précieux de l'Agneau sans défaut et sans tache.

La grâce ne pouvait avoir son cours envers des pécheurs que sur le fondement de la justice.

Les droits de la sainteté de Dieu ne pouvaient être méconnus.

Jésus, l'homme parfait pendant toute sa vie, le seul qui pouvait dire: «Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté», et qui, Lui, a obéi.

Jésus a répondu à toutes les exigences de la sainteté et de la justice de Dieu, et sur la croix, fait péché pour nous, II a subi le jugement de Dieu contre le péché.

Voilà la grâce, cher lecteur, posée sur un fondement inébranlable: Dieu pleinement satisfait quant à sa nature juste et sainte par le sacrifice de son Fils bien-aimé et pouvant recevoir en sa présence, dans le ciel, les pécheurs qui, RENONÇANT À TOUTE PRÉTENTION DE JUSTICE SUR LE PRINCIPE DES ŒUVRES, acceptent Christ pour Sauveur.

Sous la loi, au pied de Sinaï, vous ne pouvez répondre à ce que Dieu exige. CONDAMNÉ, PERDU, voilà la sentence écrite en lettres de feu contre vous.

Sous la grâce, sur Sion, en face du Calvaire, dans le sang qui couvre le visage de Jésus couronné d'épines, qui coule de ses mains, de ses pieds et de son côté percé, vous lisez: «C'est accompli.»

La justice de Dieu est satisfaite, sa sainteté glorifiée, le ciel ouvert avec toutes ses splendeurs, et l'amour parfait coule sans nul obstacle pour remplir le cœur de ceux qui croient, d'un bonheur éternel et sans mélange.


Lecteur, de quel côté voulez-vous être?

De quel côté êtes-vous?

À Sinaï ou à Sion?

(Sous la loi ou sous la grâce?)


 

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