Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

AUX JEUNES CROYANTS

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Lisez Actes XI, 19-26

C'est ici que, pour la première fois, il est fait mention de Gentils convertis. Jusqu'alors il n'avait été question que des Juifs ou des Samaritains; mais à Antioche, quelques Grecs avaient reçu la vérité. Barnabas, envoyé de Jérusalem par les apôtres, vint vers eux, et, voyant la grâce que Dieu leur avait faite, «il les exhortait tous à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur.»

Ce que Dieu enseigna à Pierre relativement à la réception des Gentils, nous avons tous à l'apprendre quant à nous-mêmes.

Quand la bonne nouvelle de la grâce et du pardon a d'abord atteint le cœur d'un pécheur, il se réjouit à la pensée que ses péchés lui sont pardonnés. Il fait bien.

Mais avec la connaissance de Jésus comme son précieux Sauveur, la lumière est entrée dans son âme. Il s'ensuit une plus profonde connaissance du péché qui a nécessité la grâce, et il peut arriver qu'à cette vue, dans la lumière divine, l'âme se sente troublée et incertaine, et commence même à mettre en doute le fait d'avoir été purifiée. En cela, elle a tort.

Une profonde connaissance du péché et de notre propre cœur est bonne.

Si nous marchons dans l'humilité et près de Dieu, nous l'acquerrons d'une manière paisible, au moins comparativement; sinon, ce sera dans l'humiliation et les chutes. Mais, ainsi que Pierre, nous ne devons pas appeler souillé ce que Dieu a purifié.

Dieu nous a procuré ici-bas la purification et le pardon; nous n'avons pas à attendre pour en jouir que nous soyons dans le ciel.


DIEU NOUS A PURIFIÉS; NOUS SOMMES NETS MAINTENANT.


Mais allons plus loin, et cherchons à saisir plus clairement les voies de Dieu, la manière dont Il exerce la conscience, afin que notre paix soit aussi solide que notre joie était réelle quand nous avons d'abord saisi la grâce et le pardon.

Le grand principe présenté dans le chapitre XV de Luc, c'est que Dieu Lui-même est heureux quand nous sommes ramenés à Lui. La joie de celui qui est ramené s'y trouve nécessairement aussi, mais ce n'est pas la chose principale.

L'objet des trois paraboles n'est pas de montrer notre joie, mais la joie de Dieu quand nous sommes sauvés.

Elles nous parlent de la même grâce et de la joie du Fils, du Saint-Esprit et du Père; mais remarquez que les deux premières présentent la grâce qui cherche et trouve ce qui était perdu, sans qu'il soit question de l'état de l'âme, tandis que, dans la troisième, nous voyons d'abord la chute de l'homme jusque dans le plus vil état de dégradation où le péché le plonge, et ce qui se passe dans son âme quand il revient à Dieu, jusqu'à ce qu'il soit revêtu de la justice divine, — de Christ, — dans la maison du Père.

Dieu a prévu tout ce qui concerne le pécheur, et il y a pourvu.

Le plus jeune fils était en réalité aussi coupable quand il quitta la maison de son père que lorsqu'il désirait manger les gousses des pourceaux: IL AVAIT ABANDONNÉ DIEU POUR FAIRE SA PROPRE VOLONTÉ.

Mais le Seigneur Jésus montre jusque dans quelle dégradation le péché conduit l'homme, car le péché dégrade et avilit.

Le jeune homme rentre en lui-même, se retourne vers Dieu, est converti; mais il n'a pas encore rencontré Dieu, ni n'a point revêtu la plus belle robe. Il ne connaissait pas, dans sa conscience, la justice divine.

Quand il rencontre son père, non seulement celui-ci lui montre son amour avec d'autant plus de tendresse que le fils avait été perdu; non seulement il est reçu tout couvert de ses haillons dans les bras de son père, mais il est rendu propre à entrer dans la maison: vêtu de Christ, on peut en justice y être admis.

Son père s'était jeté à son cou et l'avait couvert de baisers quand il était dans ses haillons; mais, DANS CET ÉTAT, il ne pouvait être reçu dans la maison.

Or Dieu a préparé pour le pécheur ce qu'Adam, dans son innocence, n'avait point. Il lui a donné Christ.


La grâce règne par la justice.

La plus belle robe, à laquelle il n'avait point de part avant qu'il quittât son père, lui est maintenant donnée; il en est revêtu et le voilà propre à habiter la maison à laquelle la robe appartient.

Ainsi, toute l'étendue de l'éloignement du cœur à l'égard de Dieu a été mesurée. L'âme peut être exercée à ce sujet, et elle le sera jusqu'à ce que le «moi» soit complètement abandonné comme fondement sur lequel on voudrait se tenir devant Dieu. Qu'on ne parle pas d'un service légal comme celui d'un mercenaire; devant Dieu il n'y a que ces deux alternatives:

1. les haillons et l'exclusion,

2. ou bien la plus belle robe et l'admission jusque dans la maison.

Toute vraie expérience conduit à cet anéantissement du «moi», de sorte que Christ soit tout, et que nous connaissions que nous sommes en Lui devant Dieu. Alors, comme je le disais plus haut, notre paix est aussi solide que notre joie avait été grande en saisissant le pardon, et nous possédons en même temps une joie plus profonde, sinon plus réelle.

Une autre vérité se lie à ce que je viens de dire: Dieu nous ayant parfaitement purifiés par le sang de Christ, le Saint-Esprit fait sa demeure dans notre cœur purifié.

«Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.»

Le Saint-Esprit nous donne la conscience de notre relation avec Dieu comme ses chers enfants.

«Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit de son Fils, criant: Abba, père.»

Quelles gens devrions-nous être, nous qui sommes les temples du Saint-Esprit? Telle est la question que nous devrions nous adresser continuellement.

Mais que nos manquements ne nous fassent pas douter du fait que le Saint-Esprit est en nous.

Les Galates étaient tombés dans un état bien bas et misérable, et cependant ils ne doutaient pas qu'ils n'eussent reçu l'Esprit de Dieu. Ils avaient de fausses pensées quant au fondement sur lequel ils l'avaient reçu, c'est pourquoi l'apôtre leur demande: «Avez-vous reçu l'Esprit par les œuvres de la loi ou par l'ouïe de la foi?» (Galates III, 2.)

Nous sommes «scellés du Saint-Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage.»

Aussi vrai que Christ est vivant, nous avons la vie, MAIS NOUS NE SOMMES PAS ENCORE DANS LE CIEL.

Il n'en est pas de nous comme du brigand qui eut le privilège d'aller directement au ciel. Le jour même où il crut, il devint le premier compagnon de Christ dans le paradis.

C'est sur le même fondement que nous sommes sauvés aussi véritablement que lui; mais nous avons à traverser ce monde méchant, comme crucifiés avec Christ, morts, mais ressuscités et ayant l'Esprit de Christ habitant en nous.


Prenons garde de ne pas attrister l'Esprit de Dieu.

Nous avons à traverser le monde en portant sur nous le nom de Christ. Veillons à ne pas jeter d'opprobre sur ce nom par notre inconséquence, car le monde est prompt à dire: «Voilà bien vos chrétiens!»

Vous passez à travers le monde AVEC Dieu demeurant en vous, mais vous avez ce trésor dans un vase de terre.

Quel privilège que celui qui vous est conféré! Vous êtes une habitation de Dieu par l'Esprit. C'est uniquement par sa grâce que vous pouvez porter un tel trésor au milieu du monde. Mais il y a en Christ de la puissance; Christ est suffisant pour tout ce qu'il veut que vous soyez ou que vous fassiez.

Barnabas exhortait ces nouveaux chrétiens «à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur.» Appuyez-vous sur Lui. Il est donné à quelques-uns de posséder longtemps de la joie après avoir cru; mais Dieu connaît nos cœurs, Il sait combien nous sommes enclins à nous reposer sur notre joie et non sur Christ.


NOTRE OBJET, C'EST LUI, ET NON PAS NOTRE JOIE.


Que votre joie ne vous conduise pas à en oublier la source; alors elle ne tarira jamais. La joie est une chose bonne et légitime, à sa place; Dieu me garde de rien dire contre elle. Mais gardez-vous de dépendre d'elle. N'y cherchez pas votre force.

Dans la joie, quelque réelle qu'elle soit, il y a le danger de nous faire oublier combien, à chaque moment, nous sommes dépendants.

Appuyez-vous sur Christ, attachez-vous à Lui de tout votre cœur!

Ne vous contentez pas d'être heureux (et puisse votre bonheur continuer), mais comme Paul, oubliant les choses qui sont derrière, tendez avec effort vers celles qui sont devant, et courez vers le but «pour le prix de l'appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus» (Philippiens III, 14).

J'ai vu des chrétiens si remplis de joie, qu'ils pensaient qu'il ne leur restait plus rien qui ressemblât au péché. Il est vrai que le péché n'est plus sur vous, mais la chair est en vous jusqu'à la fin.

L'ancien tronc est là, et, si vous n'êtes pas vigilants, si la vie divine n'est pas entretenue en regardant à Christ et en vous nourrissant de Lui, vous trouverez que ce vieux tronc poussera des bourgeons.

Si cela était, il faudrait aussitôt les faire disparaître. L'ancien tronc ne saurait porter aucun bon fruit. C'est la greffe nouvelle seule qui porte du fruit pour Dieu.

Mais, bien que la chair soit en vous, ce n'est pas ce qui doit occuper vos pensées.

Pensez à Christ, attachez-vous à Lui, et puissent vos âmes être maintenues dans cette vérité que Christ est votre vie.

Et comme II est votre vie, II est aussi l'objet de cette vie. «Ce que je vis maintenant dans la chair,» disait Paul, «je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi» (Galates II, 20).

À mesure que vous croîtrez ainsi dans sa connaissance, une joie plus grande que celle qui suivit votre conversion remplira votre âme. C'est une joie plus calme et plus profonde. Les eaux qui se précipitent avec bruit d'une montagne sont belles à voir, mais les eaux qui coulent dans la plaine sont, en même temps que plus calmes, plus profondes et plus fertilisantes.

Remarquez que les disciples sont exhortés à s'attacher au Seigneur de tout leur cœur.

Rien n'est plus funeste pour le chrétien qu'un cœur distrait par les choses du monde.

Quand le cœur est rempli de Christ, on n'a ni yeux ni oreilles pour le train de ce monde.

Si Christ habite dans le cœur par la foi, on ne se demande pas: «Quel mal y a-t-il en ceci ou cela?», mais bien plutôt: «Est-ce que je fais cela pour Christ? Christ peut-il être avec moi en cela?»

Si vous êtes en communion avec Lui, vous découvrirez bientôt ce qui n'est pas de Lui. Ne laissez pas le monde s'introduire et venir distraire vos pensées.

Je m'adresse surtout à vous, jeunes gens. Ceux qui sont plus âgés ont plus d'expérience de ce qu'est le monde et de ce qu'il vaut; mais pour vous il étale à vos yeux tout son brillant, sa pompe, cherchant à vous attirer.

Voyez-le seulement déployer aux vitrines des magasins tout ce qu'il invente pour vous séduire.

Ses sourires sont trompeurs, mais c'est à vous qu'il sourit.

Il vous fait maintes promesses qu'il ne peut tenir; cependant il promet toujours.

Le fait est que votre cœur est trop vaste pour le monde; le monde ne saurait le remplir. D'un autre côté, votre cœur est trop petit pour Christ, car Christ remplit les cieux, et toutefois II veut vous remplir de Lui-même; oui, Dieu veut que vous connaissiez «l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu».

Remarquez qu'il est dit «attachés au Seigneur». Non au devoir, à la loi ou à des ordonnances (bien que ces choses soient bonnes à leur place), mais au Seigneur.

Dieu sait combien le cœur est rusé et comme il est disposé à mettre vite quelque chose à la place du Seigneur.


Il faut que vous appreniez à connaître ce qu'il y a dans votre cœur.

Demeurez avec Dieu et vous l'apprendrez avec Lui et sous sa grâce; sans cela, il vous faudra l'apprendre avec le diable, à travers les tentations et les pièges qu'il vous tendra et où vous tomberez comme Pierre. Mais Dieu est fidèle.

Si vous vous êtes éloigné de Lui, et que les choses du monde soient venues former comme une cuirasse autour de votre cœur et que vous désiriez revenir, Dieu veut briser cette cuirasse, et ce ne sera pas sans souffrance pour vous.

Ah! souvenez-vous que Christ vous a achetés au prix de son propre sang, que vous êtes à Lui et non au monde.

Nier ce fait, c'est un artifice du diable. Ne laissez pas le diable se placer entre vous et la grâce de Dieu.

Quelque négligents que vous ayez été, quelque loin de Lui que vous vous soyez laissé entraîner, REVENEZ À LUI; ne doutez pas de sa joie de vous voir revenir, COMPTEZ SUR SON AMOUR; considérez avec horreur le péché qui vous a détournés de Lui, mais NE LUI FAITES PAS L'INJURE DE DOUTER DE SON AMOUR, pas plus qu'un mari ou une femme qui s'aiment ne douteraient de leur affection réciproque, si l'un ou l'autre avait été un moment peu aimable.

Haïssez-vous vous-mêmes, mais rappelez-vous combien Il vous a aimés et veut vous aimer jusqu'à la fin. Ne méconnaissez pas son œuvre, ne doutez pas de son amour.


«DIEU a donné aux nations la repentance pour la vie.»

TOUT EST DE DIEU.


Je désire que vous conserviez dans votre esprit trois choses qui, par grâce, vous ont été données.

1. D'abord un pardon parfait,

2. ensuite une conscience purifiée,

3. et enfin de vous attacher au Seigneur.

Comme exemple d'une conscience purifiée, prenons le cas de Pierre. Il avait renié le Seigneur devant une servante et avec des imprécations contre lui-même; mais le Seigneur se tourne et le regarde, et Pierre, étant sorti, pleura amèrement. Peu de semaines après (Actes III, 14), il pouvait dire aux Juifs qu'ils étaient perdus parce qu'ils avaient «renié le Saint et le Juste» — le péché même qu'il avait commis, et d'une manière plus coupable, puisqu'il avait été pendant trois ans avec Jésus comme son ami.

Mais sa conscience était purifiée; il savait qu'il avait été pardonné, et maintenant il pouvait se présenter sans crainte et accuser les autres de la chose même qu'il avait commise.

Un mot encore.

Entretenez-vous avec Jésus.

Ne soyez jamais satisfait, à moins d'être en état de marcher avec Christ et de vous entretenir avec Lui comme avec un tendre et intime ami.

Que rien ne vous satisfasse, si ce n'est une étroite communion avec Celui qui vous a tant aimés.


 

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