Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA SAINTETÉ PRATIQUE

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La présence du Seigneur Jésus au milieu de ceux qui avaient fait leur premier pas dans la droiture et dans la vérité, mérite toute notre attention.

Cette présence bénie transformait complètement le caractère de la foule de pécheurs repentants qui s'étaient soumis à la prédication de Jean le Baptiseur, près du Jourdain. Jean ne les avait pas attirés à lui-même, il ne s'était pas présenté comme un centre autour duquel ils pouvaient se réunir. Au contraire, il leur avait annoncé «Celui qui devait venir après lui» (Actes XIII, 25; XIX, 4).

Lorsque le peuple se demandait si lui, Jean, ne serait point le Christ, il leur répondait:

«Moi, je vous baptise avec de l'eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis pas digne de délier la courroie des sandales: lui vous baptisera de l'Esprit Saint et de feu» (Luc III, 16).

Puis, quand le Christ eut été manifesté et qu'on l'eut vu et entendu, plusieurs vinrent à Lui, en confessant que Jean n'avait fait aucun miracle, mais que toutes les choses qu'il avait dites du Christ étaient vraies; ceux-ci étaient alors en voie de comprendre que Jésus est le seul centre établi de Dieu pour attirer les hommes. Aussi, lorsque deux des disciples de Jean le quittent pour suivre Jésus, Jean ne les en empêche pas, et Jésus ne les repousse pas non plus. Il disait: «Personne ne peut venir à moi, à moins que le Père qui m'a envoyé ne le tire»; et encore: «Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi» (Jean I, 35-40; VI, 37, 44).

La mort de Christ, il est vrai, était nécessaire pour que les hommes pussent être associés au Fils de Dieu.

Le Seigneur le dit dans le même chapitre:

«En vérité, en vérité, je vous dis: Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour» (Jean VI, 53, 54).

Plus tard aussi, il disait:

«Moi, si je suis élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi-même. Or, il disait cela pour indiquer de quelle mort il allait mourir» (Jean XII, 32-33).

Puis nous lisons encore (chap. XI, 52) que Jésus allait mourir, non seulement pour la nation d'Israël, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés. Sans la mort de Christ, l'association vitale avec Lui n'est pas possible pour des pécheurs:

«À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits» (Jean XII, 24).

Or le Seigneur Jésus était ce parfait grain de froment, seul dans sa propre perfection pendant qu'il était dans ce monde; mais dans sa mort et sa résurrection, II porte du fruit pour Dieu, du fruit qui est manifesté par la foi en Lui; car «celui qui croit en Lui a la vie éternelle».

Le sang de Christ purifie de tout péché; et PAR LA RÉDEMPTION QUI EST DANS LE CHRIST JÉSUS, le croyant est justifié gratuitement par la grâce de Dieu (1 Jean I, 7; Romains III, 22-24).

Toute prétendue association avec Christ en dehors de la rédemption n'est qu'une ruse de l'ennemi, une erreur fatale.

Le croyant est uni à Christ par le Saint-Esprit, assurément; mais la base morale et divine de cette union a été posée dans la mort et la résurrection du Sauveur.

Le baptême chrétien est une confession pratique de cette doctrine fondamentale. Nous sommes baptisés pour la mort de Christ:

«Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême pour la mort, afin que, comme Christ a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie» (Romains VI, 4).

Et encore:

«Étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l'opération de Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts» (Colossiens II, 12).

Voilà ce qui est incontestable pour celui qui est soumis aux saintes Écritures.

L'association dans la vie avec Christ et l'union avec Lui commencent de l'autre côté de la mort, dans sa résurrection; c'est alors seulement qu'il envoie ce message merveilleux et béni à ceux que dorénavant Il appelle «ses frères» (Jean XX, 17; Hébreux II, 11).

Ce n'est que par la mort et la résurrection du Christ que nous recevons toutes les bénédictions que Dieu nous donne.

Celles-là même qu'il a promises par ses prophètes ne peuvent se réaliser pour la nation d'Israël, si ce n'est à travers la mort de Christ. C'est ainsi que le Seigneur, après avoir dit à Nicodème: «Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu», ajoute: «II FAUT que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle».


LA MORT DE CHRIST EST LE FONDEMENT DIVIN

DE TOUTE BÉNÉDICTION POUR L'HOMME PÉCHEUR.


Cette vérité ayant été pleinement constatée, nous pouvons maintenant tourner notre attention vers la personne glorieuse du Sauveur pendant sa vie et son ministère sur la terre, et considérer la portée de ce qu'il a accompli en prenant place au milieu de ceux qui confessaient leurs péchés.

Rappelons-nous toujours qu'il était personnellement l'expression de la vie qu'il annonçait de la part du Père: «JE SUIS la résurrection et la vie», disait-Il; «JE SUIS le chemin, et la vérité, et la vie» (Jean XI, 25; XIV, 6).

Nous avons déjà parlé de la pleine révélation du Père qui se fit en rapport avec la personne de Jésus lorsqu'il prit la place qui était pour Lui une humiliation des plus profondes.

Jésus était là, au milieu de ces croyants, reconnu seul Fils de Dieu, scellé du Saint-Esprit. En Lui, ils avaient à apprendre toutes les vérités qui se rapportaient à leur position nouvelle.

Il était leur centre, leur espérance, leur force, leur modèle, leur objet, leur tout.

Il fallait sans doute qu'ils reçussent aussi le Saint-Esprit pour comprendre toutes ces choses (Jean XIV, 26; XVI, 13), et le Saint-Esprit ne pouvait être donné avant que Jésus fût glorifié, après avoir accompli la rédemption (Jean VII, 39).

Mais nous parlons maintenant du Seigneur, tel que Dieu l'a présenté, et non pas au point de vue de ce que les disciples ont compris alors.

Il est de toute importance pour nous de saisir Christ tel que Dieu nous le présente dans sa parole.

C'est le lien pratique entre nos âmes et Dieu; en d'autres termes, c'est LA FOI.

Jésus était donc là le centre divin de ce groupe de disciples; s'ils se trouvaient liés les uns aux autres, c'est parce qu'ils étaient tous, et chacun individuellement, associés à Lui. On le voit bien, après que Jésus fut ressuscité, lorsqu'on fermait les portes de la chambre haute où les disciples se réunissaient. Et ce lien étroit s'accentuait toujours davantage à mesure que leur Seigneur ressuscité leur donnait ses ordres, jusqu'au moment où, étant tous ensemble dans un même lieu, le Saint-Esprit descendit sur eux, les baptisant pour être un seul corps (Jean XX, 19; Actes I, 13; II, 1-4; 1 Corinthiens XII, 13).

Alors fut accomplie de fait pour les croyants cette union divine avec Christ, dont la révélation fut donnée plus tard à l'apôtre Paul, pour la communiquer à ses frères dans des écrits inspirés. Mais le centre divin qui caractérisait ce rassemblement sous tous les rapports, était déjà au milieu des disciples, lorsque le Seigneur accomplissait son ministère, et Il pouvait leur annoncer à cet égard bien des choses dont ils devaient recevoir plus tard la pleine intelligence.

Aucune bergerie n'était alors nécessaire pour que le troupeau restât rassemblé. Le Seigneur «met dehors toutes ses brebis; il va devant elles, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix» (Jean X, 4).

«C'est ici mon commandement, leur dit-Il, que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés; personne n'a un plus grand amour que celui-ci qu'il laisse sa vie pour ses amis; vous êtes mes amis, si vous faites tout ce que moi je vous commande» (Jean XV, 12-14).

La jouissance de l'amour du Seigneur pour nous est notre force pour mettre cet amour en pratique les uns vis-à-vis des autres; car Il aime parfaitement tous les siens, et si je jouis pour moi de son amour, je sais que les autres en sont également les objets bénis. Cela exerce mon cœur ainsi que ma conscience. Christ, élevé de la terre, attire tout A LUI (Jean XII, 32).

Mais il y a plus.

Avec Lui, nous nous trouvons devant Dieu, son Dieu; nous avons affaire au Dieu vivant, le Dieu et Père du Seigneur Jésus-Christ, le Dieu qui disait: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir.»

Nous apprenons à connaître l'adoption dans sa plénitude, et en même temps à marcher comme Lui a marché devant Dieu. «Celui qui est de Dieu a vu le Père» (Jean VI, 46).

Jésus était Fils de Dieu et Fils de l'homme: II l'est encore dans la gloire.

Il jouissait toujours de la communion la plus intime avec son Père; en même temps, Il marchait devant Dieu comme un homme parfait, dépendant et obéissant en toutes choses. Il nous a placés avec Lui dans la même position et la même relation avec Dieu, son Dieu et Père; et, dans sa personne, nous voyons pleinement manifesté à tous égards tout ce que comportent cette position et cette relation.

Il était venu de Dieu, Il s'en allait à Dieu.

Ici-bas, une seule chose l'occupait, c'était de faire la volonté de son Père; II était descendu du ciel pour cela (Jean VI, 38; Hébreux X, 5-9; Psaume XL, 6-8). Il était ainsi écrit de Lui.

Cette obéissance parfaite le caractérisa jusqu'à la mort, même à la mort de la croix, où elle a été consommée. Pendant sa vie, Il pouvait dire:

«Je fais toujours les choses qui plaisent à mon Père»,

et à la fin, Il lui dit:

«Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donnée à faire» (Jean VIII, 29; XVII, 4; Philippiens II, 8).

Et quelle vie de souffrance a été la vie de Christ depuis le commencement jusqu'à la fin! Il était «l'Homme de douleurs».

Mais «à cause de la joie qui était devant lui, il a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu» (Hébreux XII, 2).

Jésus a accompli la traversée de ce monde à la gloire de Dieu, et II est actuellement, dans le ciel, notre modèle pour que nous marchions comme Lui, notre espérance pour encourager nos cœurs, car Dieu veut que nous arrivions là où Christ est. Il est notre «précurseur» dans la gloire (Hébreux VI, 19); et l'espérance que nous avons dans sa personne est comme une ancre de l'âme sûre et ferme.

Il y a et il y aura, dans ce monde, lutte, épreuve, tribulation, peine, souffrance; mais il faut «considérer» Celui qui a déjà fait le trajet et, «fixant les yeux sur Jésus», courir ainsi avec patience la course qui est devant nous (Hébreux XII, 2).

«Vous avez de la tribulation dans le monde», a dit le Seigneur, «mais ayez bon courage, MOI, j'ai vaincu le monde» (Jean XVI, 33).

En Christ, le chrétien trouve tout ce dont il a besoin. Il est «TOUT» comme objet du cœur, «EN TOUS» comme vie. (Voyez Colossiens III, 1-11).

En présence de la sainteté parfaite du Seigneur Jésus, on pourrait bien être tenté de mettre de côté toute idée de prendre sa vie comme modèle, en la considérant comme étant impossible à réaliser en pratique; mais celui qui est soumis à Dieu et à sa parole ne fait pas ainsi.

Dieu a placé ce modèle parfait devant les siens: nous n'avons qu'à l'accepter. Il est écrit que: 

«Christ a souffert pour nous, nous laissant un modèle afin que nous suivions ses traces»;

puis encore:

«Qu'il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus;»

et ailleurs:

«Revêtez le Seigneur Jésus-Christ, et ne prenez pas soin de la chair pour satisfaire à ses convoitises» (1 Pierre II, 21; Philippiens II, 5; Romains XIII, 14).

«Celui qui dit demeurer en lui doit lui-même aussi marcher comme lui a marché» (1 Jean II, 6).

Il est bon sans doute de sentir toute notre faiblesse et notre incapacité pour faire de nous-mêmes quoi que ce soit; mais ce sentiment nous pousse vers le Seigneur pour chercher en Lui la force dont nous avons besoin, encouragés par sa propre parole:

«Demeurez en moi, et moi en vous; comme le sarment ne peut pas porter de fruit de lui-même, à moins qu'il ne demeure dans le cep, de même vous non plus, vous ne le pouvez pas, à moins que vous ne demeuriez en moi. Moi, je suis le cep, vous, les sarments: celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits; car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire» (Jean XV, 4-5).

Dans ces conditions, le cœur du chrétien éprouve que «c'est Dieu qui opère en nous et le vouloir et le faire selon son bon plaisir», et sans qu'il s'en doute, il est transformé en pratique dans l'image de Christ, par l'opération du Saint-Esprit (Philippiens II, 13; 2 Corinthiens III, 18).

Il faut que cette œuvre divine se poursuive pour les rachetés du Seigneur; bienheureux est celui qui l'a compris et qui se livre à Dieu pour qu'elle se fasse sans entrave, sans opposition de notre part. Nous devrions être des «sacrifices vivants» (Romains XII, 1).

Après tout, la seule question qui reste pour une âme droite n'est pas de savoir si telle marche est possible, mais comment cette œuvre divine, qui aboutit à la sainteté pratique, s'opère et s'achève.

Or nous avons déjà vu la réponse: l'Esprit nous occupe de Christ, non pas de nous-mêmes. Lorsque Moïse vit la gloire de Dieu sur la montagne, son visage resplendit sans qu'il s'en aperçût (Exode XXXIV, 29). De même, nous, «contemplant à face découverte (c'est-à-dire sans voile) la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit» (2 Corinthiens III, 18).

Christ était saint, absolument saint, dans sa nature, et n'avait pas besoin d'objet devant Lui pour le former. Nous avons besoin d'un tel objet, sans quoi la sainteté n'est pas possible pour nous. Or cet objet pour le cœur, ce mobile, aussi bien que toute force pour la marche, Dieu nous l'a donné dans la personne de son bien-aimé Fils, notre Sauveur,

Celui qui comparaît maintenant pour nous devant la face de Dieu. L'apôtre disait: «Nous nous glorifions dans le Christ Jésus et nous n'avons pas confiance en la chair»; puis II déclare que l'occupation unique et constante de son âme était de saisir Christ,

«pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort, si, en quelque manière que ce soit, je puis parvenir à la résurrection d'entre les morts» (Philippiens III, 3,10-11).

Cette œuvre divine de l'Esprit qui rend le chrétien conforme à l'image de Christ, commence dès le moment de la conversion, et s'achève dans la gloire, alors que, voyant Jésus comme il est, nous lui serons semblables (Philippiens III, 20, 21; I Jean III, 2).

Mais rappelons-nous toujours que, quelque individuelle que soit cette œuvre, elle a pour point de départ la présence du Seigneur Jésus au milieu de ses rachetés.

Aucune doctrine de sainteté qui méconnaît ce divin rassemblement, ou qui le met de côté, n'est celle que Dieu nous présente.

Puisse l'Esprit graver dans nos cœurs tout l'enseignement précieux qui se rattache à la réponse de Dieu donnée à ces pécheurs repentants qui ont fait devant Lui, en confessant leurs péchés, le premier pas dans la vérité.


 

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