Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE BAPTÊME DE LA REPENTANCE

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La parole de Dieu nous présente continuellement deux sujets du plus haut intérêt pour chacun de nous:

l'un, c'est l'état de dégradation du cœur de l'homme;

l'autre, la manière dont Dieu, dans sa grâce, cherche le pécheur et le sauve.

Créé innocent, l'homme a écouté Satan, et le péché est entré dans le monde avec ses tristes conséquences: misères de tout genre pendant la vie présente, puis la mort, et après cela le jugement de Dieu.

Placé sous la sainte loi de Dieu, l'homme n'a cessé de montrer qu'il était incapable de la garder.

Appelé enfin par la grâce, il a foulé aux pieds la bonté de Dieu, crucifié le Seigneur Jésus et résisté au Saint-Esprit. Déjà le prophète s'était écrié: «Seigneur, qui a cru à ce qu'il a entendu de nous?» (Ésaïe LIII, 1; Romains X, 16); et Étienne, devant le sanhédrin juif, résume l'histoire du peuple d'Israël, en disant: «Gens de col roide et incirconcis de cœur et d'oreille, vous résistez toujours à l'Esprit Saint; comme vos pères, vous aussi. Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté? Et ils ont tué ceux qui ont prédit la venue du Juste, lequel maintenant vous avez livré et mis à mort, vous qui avez reçu la loi par la disposition des anges, et qui ne l'avez pas gardée» (Actes VII, 51-53).

Quel tableau de la perversité d'un peuple aussi favorisé de Dieu! Mais Israël, comme on l'a souvent dit, n'est que l'exemple choisi de Dieu pour faire ressortir ce que c'est que l'homme placé dans les meilleures conditions possibles. C'est un miroir moral où nous pouvons regarder et nous voir tels que nous sommes, tels que Dieu nous voit.


Cependant Dieu ne nous a pas donné sa parole

pour nous plonger dans le désespoir,

MAIS BIEN POUR NOUS FAIRE CONNAÎTRE LA VÉRITÉ,

CAR SA GRÂCE NE PEUT PAS SE SÉPARER D'AVEC LA VÉRITÉ.


Nous le voyons dans l'histoire de la femme samaritaine; sa conscience fut atteinte et elle fait la confession: «Il m'a dit tout ce que j'ai fait»; c'est ainsi que la femme avait compris que Celui qui lui avait parlé était le Christ, et, dans la simplicité de sa foi, elle invite ses concitoyens à venir le voir.

Son invitation les conduit à dire, eux aussi: «Nous-mêmes, nous l'avons entendu, et nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde.»

II faut que Dieu agisse pour produire en nous la conviction du péché; car sans cela le cœur naturel repousserait toujours la vérité. On n'aime pas à l'entendre; on se sent condamné par elle; et, en outre, on aime le péché. Or Dieu opère en l'homme par la conscience.

C'est uniquement par la conscience éveillée et exercée dans la présence de Dieu que s'acquiert toute véritable intelligence des choses spirituelles.

Par conséquent, là où Dieu agit, la vérité présentée au cœur par son Esprit et par sa parole conduit à la confession des péchés.

Au lieu de chercher à se couvrir et à se cacher de devant Dieu comme Adam dans le jardin d'Éden, on découvre les mauvaises choses cachées dans le cœur, en apprenant que c'est Dieu Lui-même qui en délivre.

Il se révèle comme «celui qui ôte l'iniquité, le crime et le péché» (Exode XXXIV, 7).


LA GRÂCE ET LA VÉRITÉ VONT AINSI ENSEMBLE.


Les Évangiles font ressortir la même chose.

Avant que le Seigneur Jésus fût manifesté dans le monde, pour y faire connaître le Père et opérer la rédemption, Dieu envoya devant Lui un homme pour préparer son chemin. C'était Jean le Baptiseur. Le baptême qu'il prêchait était, pour ceux qui s'y soumettaient, la garantie que leurs péchés seraient ôtés, bien que l'œuvre en vertu de laquelle cela devait avoir lieu ne fût pas encore accomplie.

Mais en acceptant l'ordonnance de la part du Dieu de grâce et de vérité, on se remettait à Lui corps et âme, on marchait dans sa présence avec la bienheureuse conviction qu'on était un objet de sa faveur et qu'il ferait connaître, de quelle manière et quand II le trouverait bon, toute l'étendue de son salut.

C'était un baptême pour la rémission des péchés, en vue de la rédemption. Aussi Jean exigea-t-il la sincérité de cœur chez tous ceux qui se rendaient auprès de lui.

«Produisez donc, leur disait-il, du fruit qui convienne à la repentance, et ne pensez pas de dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père; car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham.»

C'est-à-dire: Ne vous appuyez pas sur vos avantages temporels, en disant que vous devez nécessairement jouir de toutes les bénédictions promises, parce que vous descendez d'Abraham selon la chair. Non; le temps était venu où Dieu proclamait qu'il ne voulait plus de péché du tout; le temps de l'épreuve prolongée de l'homme sous le régime de la loi était venu à son terme; et MAINTENANT IL FALLAIT CHOISIR ENTRE LA GRÂCE DE DIEU OU SON JUGEMENT.

Voilà ce que Jean proclamait dans le désert de la Judée. «Déjà, disait-il, la cognée est mise à la racine des arbres; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu.

«Moi, je vous baptise d'eau pour la repentance; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales: lui, vous baptisera de l'Esprit Saint et de feu; il a son van dans sa main, et-il nettoiera entièrement son aire et assemblera son froment dans le grenier; mais il brûlera la balle au feu inextinguible» (Matthieu III, 10-12).

En vue du jugement annoncé, chacun devait prendre place devant Dieu selon la vérité, en se séparant du mal qui est dans le monde, et se remettant à Dieu pour profiter de la grâce présentée.

Au fond, pour ce qui regarde le principe, l'apôtre Paul disait la même chose à Athènes:

«Dieu, ayant passé par-dessus les temps de l'ignorance, ORDONNE MAINTENANT AUX HOMMES que tous, en tous lieux, se repentent, parce qu'il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée par l'homme qu'il a destiné à cela» (Actes XVII, 30, 31).

Il fallait absolument la repentance, et Dieu voulait une œuvre réelle dans le cœur; car ON NE SE MOQUE PAS DE DIEU; Il connaît nos pensées les plus intimes.

Il ne s'agit pas de professer une religion quelconque, mais de se tourner vers Dieu en se jugeant soi-même, pour profiter de la grâce qu'il offre.

Quel rassemblement que celui qui entourait Jean au Jourdain! Tous, ils étaient des pécheurs coupables, qui n'avaient rien à alléguer pour se justifier et qui aussi ne cherchaient pas à le faire. Ils venaient confesser le mal qu'ils avaient commis, et se remettaient entre les mains de Dieu.

Ils comprenaient tous, comme Jean le leur disait du reste, qu'un changement de vie manifesterait la sincérité de leur repentir.


On ne peut confesser ses péchés dans la présence de Dieu

et continuer un train de vie qui est caractérisé

par la recherche du monde et de ses vanités

et par l'insoumission à Dieu.


On ne peut aimer le péché et le haïr en même temps; le confesser sincèrement, c'est une preuve qu'on le hait.

Mais le fait de le haïr ne nous en délivre pas.

Pour que nous en soyons délivrés, il faut que Dieu intervienne.

Et le baptême de Jean était la garantie divine de cette intervention, en sorte que «tout le peuple était dans l'attente» (Luc III, 15).

Jean avait donc la douleur d'entendre ces récits de mal de tout genre; sa vie se passait au milieu des pécheurs; son ministère était pour eux, mais il ne pouvait leur dire encore que leurs péchés étaient ôtés de devant Dieu.

C'est au milieu de ces personnes, méprisées sans doute par le monde orgueilleux, que le Seigneur Jésus vient prendre place. Il va de Galilée au Jourdain, auprès de Jean pour être baptisé par lui.

Quelle humiliation pour le Fils de Dieu, qui ne connaissait pas le péché!

Jean ne comprenait pas cet acte de grâce; aussi il l'en empêchait fort, disant: Moi, j'ai besoin d'être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi! Mais Jésus lui dit: Laisse faire maintenant, car ainsi il nous est convenable d'accomplir toute justice».

Jésus mettait toujours la volonté de son Père en première ligne; exemple parfait de l'homme tel qu'il doit être pour Dieu sur la terre, Il pouvait sans cesse dire, selon les paroles du Psaume XVI: «J'ai mis toujours l'Éternel devant ma face».

Aussi voulait-Il s'identifier en grâce avec ceux chez qui l'Esprit de Dieu agissait, les conduisant à écouter sa parole et à se soumettre à sa volonté.

Il accomplissait en même temps une autre parole du même Psaume, montrant qu'il prenait tout son plaisir en ceux qu'il appelle «les saints qui sont en la terre, ces personnes distinguées».

Le monde les méprisait, mais Dieu avait l'œil sur eux en grâce, et le Seigneur Jésus, s'identifiant avec eux par cet acte public, commençait son ministère en reconnaissant ouvertement l'œuvre que Dieu faisait alors par son serviteur Jean le Baptiseur.

Il est évident que le Seigneur, pour ce qui le regardait personnellement, n'avait aucunement besoin d'aller auprès de Jean. Il n'avait pas de péchés à confesser; mais, pour accomplir la justice, il fallait reconnaître ce que Dieu faisait, et montrer en pratique quelles étaient les personnes que Dieu appelait «les saints».

C'étaient ceux qui se soumettaient à la vérité de Dieu, leur conscience étant exercée en sa présence, ceux qui ne cherchaient pas à se soustraire aux conséquences d'une confession publique de ce qu'ils étaient.

Jésus était venu pour souffrir et accomplir son œuvre de grâce pour de telles personnes. Il ne pensait pas à Lui-même; II pensait à Dieu et aux objets de sa grâce: II s'identifie en grâce avec eux, quelque grande que soit pour Lui l'humiliation.

Mais Dieu se charge de le glorifier.

«Jésus, ayant été baptisé, monta aussitôt, s'éloignant de l'eau; et voici, les cieux lui furent ouverts, et il vit l'Esprit de Dieu descendant comme une colombe et venant sur lui. Et voici une voix qui venait des cieux, disant: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir».

Dieu montre la perfection personnelle du Seigneur Jésus et le glorifie aux yeux de tous au moment où Il venait d'accomplir cet acte d'humiliation, en prenant place publiquement au milieu des pécheurs (Plus tard, ceux qu'il était venu sauver l'ont mis au rang des iniques, le crucifiant entre deux brigands. Combien le cœur de l'homme est opposé à Dieu! Et combien la grâce parfaite du Seigneur brille en contraste avec toute la haine que l'homme déverse sur Lui!).

Ce n'est pas tout. À ce moment, et dans ce milieu, Dieu s'est pleinement révélé pour la première fois: comme Père, Fils et Saint-Esprit.

L'Ancien Testament abonde en preuves de la Trinité, mais on y chercherait en vain la pleine révélation que nous avons ici.

Le Fils de Dieu, pur, parfait, sans tache, était là;

la voix du Père le reconnaît tel;

et le Saint-Esprit, sous une forme corporelle, vient se poser sur Lui,

le seul homme qui ait jamais pu recevoir l'Esprit de cette manière; car Lui seul était sans péché.

La colombe était le seul oiseau que la loi de Moïse permît d'offrir en holocauste; c'était l'emblème de la pureté telle que Dieu l'exigeait. L'Esprit, en prenant cette forme, montra que la pureté divine, absolue et parfaite, se trouvait en Jésus.


Plus tard, en descendant sur les disciples le jour de la Pentecôte (Actes II), Il prit la forme de langues de feu, parce que, chez nous, il y a toujours des choses qui exigent le feu du jugement, dont «chacun doit être salé» (Marc IX, 49, et comparez 1 Corinthiens XI, 31).

Chez Jésus, il n'y avait rien à juger; tout en Lui était agréable à Dieu. Et II est ainsi scellé par le Saint-Esprit pour son ministère public d'une manière qui le met moralement à part, même de ceux parmi lesquels II vivait et marchait, et qu'il conduisait dans la connaissance de Dieu.

Combien la position de ceux-ci était en même temps changée! Ils avaient écouté l'Évangile de la repentance annoncé par Jean le Baptiseur, et ils se trouvaient à présent associés à Celui qui était déclaré Fils du Père. C'était autour de sa personne glorieuse qu'ils étaient dorénavant réunis.

Ils ne comprenaient pas encore sans doute la profondeur de la bénédiction dans laquelle ils étaient introduits, mais ils se trouvaient en présence de Celui qui était la vérité et qui exprimait dans sa personne toute l'étendue du bonheur auquel Dieu admet ses saints rachetés. Ils ne pouvaient jouir de ce bonheur avant que la rédemption fût accomplie et que le Saint-Esprit ne fût descendu sur eux aussi, comme cela arriva plus tard (Actes II); mais l'expression de toute bénédiction divine, ainsi que la position chrétienne révélée pleinement plus tard, était dorénavant présentée à la foi dans la personne du Sauveur.

Le croyant est scellé du Saint-Esprit, II connaît le Père et est l'objet de sa faveur; les cieux lui sont ouverts, parce que son Sauveur y est, et Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d'un.

La révélation fut faite en rapport avec la personne de Jésus comme homme sur la terre, et humilié jusqu'à prendre place avec les pécheurs; car tout en Lui était parfait.

Nous, nous jouissons de ce bonheur en vertu de la rédemption qu'il a opérée et parce qu'il a pris place comme homme à la droite de Dieu dans la gloire; car le Saint-Esprit n'a pu nous être donné avant que Jésus fût glorifié (Jean VII, 39).

Mais dès que le Saint-Esprit est venu, la position chrétienne a pu être pleinement annoncée; et elle l'a été; en sorte que le croyant scellé du Saint-Esprit apprend qu'il est uni au Christ glorifié, en attendant le moment d'être recueilli auprès du Seigneur dans la gloire, dans la maison du Père.

Et, dans l'intervalle, l'expression de la marche chrétienne, c'est la vie, la manière d'agir, du Seigneur Jésus qui disait: «Le Père ne m'a pas laissé seul, parce que moi je fais toujours les choses qui lui plaisent» (Jean VIII, 29, comparé avec 1re épître de Jean III, 22).

Puissions-nous saisir la vérité telle qu'elle est EN JÉSUS, et apprendre ensemble la leçon de la sainteté pratique autour de sa personne adorable!

Puissions-nous voir, comme Étienne, les cieux ouverts parce que Jésus, le Fils de l'Homme, y est, en sorte que nos cœurs abondent en espérance par la puissance de l'Esprit Saint (Romains XV, 13).


 

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