Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

RELIGION OU CHRIST ?

***

Nous invitons nos lecteurs à nous suivre dans la demeure chrétienne de deux vieux époux qui viennent de recevoir en visite leur fils, le seul qui leur restait, accompagné de sa jeune femme.

Quand leur fils leur avait écrit, plus d'une année auparavant, pour leur annoncer son prochain mariage, il leur avait représenté Alice, sa fiancée, non seulement comme douée d'un caractère naturel aimable et attrayant, mais aussi comme aimant le Seigneur et dévouée à son service.

Les vieux parents s'étaient réjouis à la pensée qu'elle serait pour leur fils une véritable aide dans le chemin de la foi, et ils soupiraient après le moment où ils la verraient, et où tous ensemble ils uniraient leurs prières et leurs louanges.

La jeune femme n'était pas depuis bien longtemps dans la maison, sans que la pieuse mère, qui s'était attachée à elle dès qu'elle l'avait vue, n'eût découvert que, malgré tout ce qu'il y avait en elle d'aimable et même de très religieux quant à l'extérieur, il lui manquait cependant la connaissance personnelle du Seigneur Jésus-Christ. Elle en fit part à son mari. Aussi ne tardèrent-ils pas à s'en aller ensemble dans la petite chambre où, depuis tant d'années, ils avaient eu l'habitude de verser ce qui occupait leurs cœurs dans le sein de Celui qui, pour eux, n'était pas seulement leur Sauveur et leur Dieu, mais l'Ami qu'ils connaissaient et dont ils avaient expérimenté la fidélité.

C'est à Lui qu'ils exprimèrent la douleur qu'ils ressentaient en trouvant que leur belle-fille ne possédait pas ce qui leur tenait le plus profondément à cœur.

Ce n'est pas qu'Alice fût ou eût été hypocrite. Elle avait été une zélée monitrice à l'école du dimanche; son groupe était toujours le mieux discipliné de l'école, et elle visitait assidûment ses jeunes élèves chez eux. Elle s'intéressait aux œuvres missionnaires soit à l'intérieur, soit à l'étranger; elle allait voir des malades, leur lisait la Bible ou des prières, était un membre actif d'une société qui travaillait pour les pauvres, et était tenue par chacun, comme par son fiancé lui-même, pour une chrétienne vraiment sérieuse. Elle se croyait aussi telle.

Quelque temps après leur mariage, elle s'était trouvée fort embarrassée lorsqu'un jour son mari lui parla de la conversion comme d'une chose qui se passe entre l'âme et Dieu, et dont elle sentait qu'elle ne savait rien.

Il y avait aussi des moments où les prières de celui-ci la mettaient mal à l'aise; il lui semblait qu'elles exprimaient quelque chose qui était au-delà de sa portée, un lien réel avec quelqu'un d'invisible; c'était tout à fait différent de ce qu'elle éprouvait quand, jour après jour, elle lisait quelques prières, avec respect sans doute, bien que souvent sans ressentir réellement le besoin de ce qu'elle demandait.

Alice n'était pas une pharisienne; elle ne se glorifiait pas de ses œuvres ni de l'accomplissement de ses devoirs religieux, mais elle en était simplement satisfaite.

Elle était aimable, aimait à rendre service, et elle agissait en conséquence; elle pensait que Dieu demandait quelque chose d'elle, et elle allait à Lui à travers les formes et les cérémonies.


La question du péché n'avait jamais été soulevée entre son âme et Dieu;

DE SORTE QU'ELLE NE SAVAIT RIEN DE LA NÉCESSITÉ D'UN SUBSTITUT.


Elle n'avait jamais découvert qu'elle était perdue, et par conséquent n'éprouvait pas le besoin d'un SAUVEUR, d'un Sauveur qui fût le sien personnellement, car elle parlait bien d'une manière générale de «notre Sauveur

Elle aussi découvrit qu'il y avait une différence entre elle et sa nouvelle famille, et un jour elle dit à son mari:

«Je ne comprends pas la religion de tes parents, bien que je les aime tendrement. Elle me met mal à l'aise. Ils parlent de notre Sauveur comme s'il y avait une troisième personne dans la chambre avec eux, à table et partout, et souvent cela me fait frissonner. Il semble que leurs corps seuls sont ici-bas et que leurs pensées, leurs espérances, et leurs joies sont bien loin autre part.»

Même alors le jeune époux ne discerna point qu'il n'y avait chez sa femme qu'accomplissement extérieur de certains devoirs, et non pas un lien vivant avec une personne, c'est-à-dire le Seigneur, et il répondit:

«C'est vrai, Alice; le Seigneur n'est pas un Dieu qui soit loin de mes parents, et ils aiment à Lui parler et à parler de Lui. Je pense qu'il se peut que nous ayons été trop occupés de notre travail pour Lui; peut-être aussi du bonheur terrestre qu'il nous a donné, et trop peu du Donateur. Il nous sera profitable à tous deux d'être ici.»

Alice se tut; elle sentait qu'elle ne comprenait pas; il semblait y avoir quelque chose de son côté qui la séparait de son mari, et tout lui apparaissait triste et sombre. Il lui avait montré plusieurs parties de sa belle ville natale, et lui avait parlé des jours où les hommes et même les femmes estimaient plus que leur vie le privilège de lire la parole de Dieu dans leur propre langue; mais la conscience d'Alice ne lui permettait pas de jouir de ces choses comme son mari l'aurait voulu. «Retournons, lui dit-elle un jour, je me sens étrangement fatiguée.»

Peu de temps après, la vieille demeure retentit de sons touchants de joie et de douleur. Une vie était entrée dans le monde, mais la jeune mère était aux portes du tombeau.

Son mari suppliait le Seigneur, avec soumission toutefois, pour la conservation de la vie sur la terre de celle qu'il aimait; mais les supplications des vieux parents étaient plus profondes; ils demandaient qu'elle apprît à connaître Jésus, car c'est là «la vie éternelle

Jour et nuit, leur requête était: «Seigneur, ne la prends point, jusqu'à ce que tu te sois révélé toi-même à elle.» Elle était trop faible pour qu'on pût lui parler, mais ils savaient bien que le plus court chemin pour arriver à son cœur était de s'adresser au Seigneur.

Les jours et même les semaines s'écoulèrent, tandis qu'elle flottait entre la vie et la mort. Puis vint un léger mieux qui s'accentua très lentement. «Je ne puis pas mourir, je ne puis pas mourir,» soupirait-elle continuellement.

C'est tout ce que l'on pouvait savoir de ce qui se passait dans son âme.

Le premier jour qu'elle put parler de nouveau, elle dit à sa belle-mère: «Maman, lisez-moi une prière de mon petit livre.»

Mais la mère répondit doucement: «Nous Lui demanderons nous-mêmes justement ce dont nous avons besoin, chère enfant;» et, au chevet de la malade, elle répandit en quelques simples paroles le désir de son cœur, demandant pour sa belle-fille la connaissance personnelle du Seigneur Jésus-Christ Lui-même.

Chaque jour qui suivit, autant que la malade pouvait le supporter, sa belle-mère lui lut un ou deux versets, évitant de la fatiguer, n'entrant dans aucune explication et ne faisant point de longs discours, mais laissant la parole de Dieu agir elle-même.


Bientôt vint le moment où le mari de la jeune femme dut retourner à ses occupations. Elle ne put pas l'accompagner quoiqu'elle fût hors de danger, elle ne pouvait pas encore quitter son lit. Elle me dit longtemps après que ce fut avec une sorte de désespoir qu'elle dit adieu à son mari, car elle n'avait alors aucune espérance, ni pour ce monde ni pour l'autre, et quand il lui dit:

«Le Seigneur, qui nous aime tous les deux, prendra soin de toi, et nous avons la joie de savoir avec certitude que nous serons ensemble pour l'éternité avec Lui».

Elle ne voulut pas l'affliger en lui avouant qu'elle n'avait pas cette joyeuse assurance, et, pour toute réponse, elle fondit en larmes.

Les vieux parents, sans se lasser, la présentèrent au Seigneur avec confiance.

Trois semaines après le départ de son mari, Dieu prit à Lui le petit enfant. La douleur de la jeune mère fut excessive. On l'avait levée afin qu'elle pût assister à la lecture de la parole de Dieu et aux prières qui furent adressées au Seigneur avant que les précieux restes de son enfant fussent emportés.

Quand tout le monde fut loin, laissée seule avec sa belle-mère, elle mit de côté sa réserve, et, appuyant sa tête sur l'épaule de la vieille chrétienne, elle dit:

Maman, vous serez un jour avec Jésus, mon mari aussi, et mon cher petit; mais moi, je serai dehors. Oh! chère maman, je suis perdue!

Je le sais, mon enfant, répondit doucement la mère, mais Jésus est venu pour chercher et sauver ce qui est perdu. Il t'a cherchée longtemps, longtemps; maintenant, laisse-le te sauver.

Mais vous ne savez pas, maman, combien toute ma vie n'a été que tromperie. J'ai prétendue enseigner à d'autres ce que je ne connaissais pas moi-même. J'ai été à la table du Seigneur, et je ne le connaissais pas; n'ai-je pas mangé et bu ma propre condamnation?

L'éternelle condamnation est pour celui seulement qui rejette finalement Christ, l'unique Sauveur. L'apôtre parle, dans ce passage, d'un jugement et d'un châtiment actuels. Je ne veux pas atténuer, mon enfant, le péché que l'on commet en professant de se souvenir de Celui que l'on n'a jamais connu, mais le péché ne peut jamais fermer à quelqu'un l'accès près du Sauveur. Il a dit: «Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs.»

Mais, maman, je ne Le connais pas, et je ne puis pas Le voir. Je ne puis pas vivre comme je suis, et je ne sais pas comment mourir; comment puis-je Le connaître? Oh! Si j'avais vécu dans les jours où Il était sur la terre, je me serais traînée à ses pieds, eussé.je dû y mourir»

La mère éleva son cœur au Seigneur pour le supplier de se révéler Lui-même à cette âme troublée, ensuite elle dit:

«Chère enfant, tu n'as pas besoin maintenant de faire un long et fatigant voyage pour aller à ses pieds bénis; Il est ici dans cette chambre; II t'écoute, II attend que tu acceptes ce qu'il t'offre, le pardon, le salut, la paix et Lui-même: «Regardez vers moi, et soyez sauvés», dit-Il, et «Bienheureux sont ceux qui n'ont point vu et qui ont cru». Ce n'est pas Lui qui a besoin d'être supplié de s'approcher de toi. L'apôtre Paul dit: «Nous supplions pour Christ: soyez réconciliés avec Dieu!»

Oh! Si seulement je l'entendais me dire qu'Il me pardonne et qu'Il veut m'avoir!

Il parle maintenant pas Sa parole, mon enfant, et Il dit: «Je ne mettrai point dehors celui qui vient à Moi» II a acheté le droit de te le dire; II l'a payé de son sang. Sa mort est le prix par lequel tu peux avoir la vie, mais il a été PAYÉ; la rançon a été acceptée. Le substitut du pécheur a été ressuscité d'entre les morts et est devenu «le chemin nouveau et vivant» pour nous conduire toi et moi droit vers Dieu.

Maman, priez,» fut toute la réponse d'Alice.

Et la mère alla «dire à Jésus» tous leurs désirs. Après quelques moments de silence, Alice reprit:

«Maman, je le vois. Toute ma vie de tromperie, ma religiosité, mes œuvres mortes, mes prières vaines, tout cela, la croix y a satisfait; II connaissait tout quand II donna sa vie. Oui, je le vois, Dieu est satisfait. Il ne demande rien de moi; je puis me reposer dans ses bras.»

Quand on revint, après avoir rendu à la poudre le petit enfant tant aimé, Alice dormait paisiblement, bien que des larmes brillassent encore sur ses joues. Véritablement, en cette journée le Seigneur changea la maison de deuil en une maison de louanges.

Des mois s'écoulèrent avant que la jeune femme fût en état de retourner auprès de son mari. Mais, ainsi qu'elle me le dit plus tard, elle n'aurait pas voulu ne point les avoir passés. Elle apprit, durant ce temps, à mieux connaître le Seigneur Lui-même.


Plusieurs années après, elle me raconta elle-même son histoire, et me dit, avec plus d'un détail que je n'ai pas rapporté ici, ce que son âme éprouva de profonde et sombre agonie quand elle se trouva en face de la mort, et lorsqu’ensuite la mort lui ravit l'enfant qu'elle aimait plus qu'elle-même. Mais de la mort Dieu fit surgir la vie.

Quand je fis sa connaissance, les vieux parents étaient allés auprès du Seigneur qu'ils aimaient tant, et Alice, avec son mari et trois enfants, attendaient tous le moment où le Seigneur reviendra et où Dieu ramènera avec Lui ceux qui se sont endormis en Jésus; car, «encore très peu de temps, et celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas

C'est pourquoi, cher lecteur inconverti:


«aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre cœur»,

car

«c'est maintenant le temps favorable; voici, c'est maintenant le jour du salut»!




- Table des matières -