Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE SAINT D'ISRAËL

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La parole de Dieu ne nous révèle pas seulement la souveraine grâce de Dieu, le moyen par lequel Dieu sauve le pécheur, et la position sainte dans laquelle Il le place comme sauvé; elle nous fait voir en même temps comment cette grâce est reçue dans le cœur, et elle fournit aussi l'expression parfaite de la joie qui en résulte, pour que le pécheur sauvé puisse faire monter vers Dieu ses actions de grâces d'une manière conforme aux pensées du Dieu qui l'a sauvé.

Nous en avons des exemples dans les divers cantiques d'adoration qui sont rapportés dans les Écritures, soit de l'Ancien, soit du Nouveau Testament. Dieu les y a enregistrés pour notre instruction et notre consolation.

Nous y voyons ce qu'une âme éprouve dans la présence de Dieu, après avoir déjà fait l'expérience trois fois bénie que Dieu est pour elle en grâce, et non pas contre elle comme un juge juste.

La joie qui s'exprime par des actions de grâces envers Dieu est constamment le résultat de la foi, de la simple foi en ce que Dieu a dit. La parole d'Élisabeth est toujours vraie:

«Bienheureuse est celle qui a cru, car il y aura un accomplissement des choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur.»

Aussi le Seigneur Jésus dit-Il à Thomas:

«Bienheureux ceux qui n'ont point vu et qui ont cru» (Jean XX, 29).

C'est ainsi que l'apôtre Paul écrit aux Thessaloniciens, ses enfants dans la foi:

«C'est pourquoi nous rendons sans cesse grâces à Dieu de ce que, ayant reçu de nous la parole de la prédication qui est de Dieu, vous avez accepté non la parole des hommes, mais (ainsi qu'elle l'est véritablement) la parole de Dieu, laquelle aussi opère en vous qui croyez» (1 Thessaloniciens II, 13).

«La foi est de ce qu'on entend, et ce qu'on entend, par la parole de Dieu» (Romains X, 17).

C'est la foi, la simple foi qui établit cette bienheureuse relation entre l'âme et Dieu; et la foi elle-même est produite par sa toute-puissante parole. TOUT EST DE LUI.

Quel bonheur de le connaître comme Sauveur! car c'est ainsi qu'il a bien voulu se révéler en Christ.

Dans les cantiques de louange dont nous parlons, on voit que l'âme qui se trouve dans la présence de Dieu est pénétrée du sentiment de la sainteté absolue. Et ce sentiment, loin d'inspirer la frayeur, s'allie à un bonheur indicible.

Ce seul fait prouve que la conscience est bonne; c'est-à-dire que le sentiment de sa culpabilité ne pèse plus sur la conscience de celui qui est sauvé, parce que ses péchés ont été effacés d'une manière absolument conforme au caractère du Dieu saint et juste.

Évidemment c'est Dieu seul qui a pu opérer cette délivrance; et l'âme délivrée reconnaît en lui son Sauveur, et c'est ce qui fait son bonheur: aussi célèbre-t-elle Sa sainteté parfaite comme une partie intégrante de ce bonheur.

Prenons, par exemple, le cantique de Marie (Luc I); elle dit:

«Le Puissant m'a fait de grandes choses, et son nom est SAINT; et sa miséricorde est de générations en générations sur ceux qui le craignent.»

Zacharie aussi dit que le Dieu d'Israël avait visité et sauvé son peuple, en se souvenant de sa sainte alliance, pour leur accorder de le servir sans crainte, en sainteté et en justice devant Lui tous leurs jours.

De même le cantique des rachetés du Seigneur dans l'Apocalypse (I, 5-6) exprime l'efficacité de l'œuvre de la rédemption qui les rend propres pour la présence de Dieu:

«À celui qui nous aime et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang; — et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père; — à lui la gloire et la force aux siècles des siècles! Amen.»

Le premier cantique que nous trouvons dans les Écritures est celui qu'ont chanté Moïse et les enfants d'Israël après le passage miraculeux de la mer Rouge. Il est frappant d'y voir combien leurs cœurs sont occupés de la sainteté de Dieu, et cela, non pas comme d'un dogme abstrait, mais comme d'une réalité présente.

L'Éternel était magnifique en sainteté, et Il avait conduit son peuple auprès de Lui, dans sa sainte demeure. Voilà l'effet, pour eux, d'avoir connu la délivrance par l'intervention directe de l'Éternel Lui-même (Exode XV, 11, 13).

Le second cantique est celui d'Anne (1 Samuel II), très remarquable aussi au point de vue de la prophétie, car c'est là que le Messie, «l'oint de l'Éternel», est mentionné pour la première fois (vers. 10). Ici encore la sainteté de l'Éternel est le point de départ du bonheur de l'âme délivrée:

«II n'y a nul saint comme l'Éternel, car il n'y a point d'autre que toi, et il n'y a point de rocher tel que notre Dieu.»

L'Esprit de Christ, dans le Psaume XXII, s'attache à la même pensée, et cela au moment de la plus grande angoisse:

«Tu es le saint, habitant au milieu des louanges d'Israël; nos pères se sont confiés en toi; ils se sont confiés, et tu les as délivrés

Dès lors on rencontre, dans divers passages, surtout en Ésaïe, ce nom spécial de l'Éternel, «LE SAINT D'ISRAËL.» Il se trouve trois fois dans les Psaumes (LXXI, 22; LXXVIII, 41; LXXXIX, 18), la dernière fois dans le sens du cantique d'Anne: «Notre bouclier est l'Éternel, et notre Roi est le Saint d'Israël.»

Ce nom, plein de bénédiction pour le peuple choisi de Dieu, ne rappelle pas seulement le caractère inviolable de Dieu, mais aussi son propos arrêté de bénir le peuple malgré toute leur rébellion.

DIEU NE PEUT PAS PASSER LÉGÈREMENT PAR-DESSUS LE PÉCHÉ;

mais II l'ôte selon la justice par le moyen d'un sacrifice parfait, en sorte qu'il peut faire connaître en justice tout son amour pour les objets de sa grâce, — de pauvres pécheurs perdus.

C'est ce qu'il fait voir dans sa parole par l'histoire de ses voies envers le peuple d'Israël.


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Malgré toute la bonté de Dieu déployée à leur égard depuis le moment de leur sortie d'Égypte, les Israélites ne Lui sont jamais restés fidèles: à la première occasion, ils se détournaient de l'Éternel pour se plonger de nouveau dans l'idolâtrie.

Si pour un moment Dieu les ramenait à Lui par le témoignage puissant de quelqu'un de ses serviteurs, soit juge, soit prophète, les délivrant en même temps de leurs ennemis, ils ne tardaient pas, aussitôt après la mort de leur libérateur, à retomber dans l'iniquité (voyez Juges II, 10-23).

La même chose eut lieu sous les rois (2 Rois XVII, 7-23). Moïse leur avait déjà dit: «Vous avez été rebelles à l'Éternel depuis le jour que je vous ai connus.»

Cette triste histoire est résumée dans les premiers versets d'Ésaïe:

«Cieux, écoutez, et toi, terre, prête l'oreille; car l'Éternel a parlé disant: J'ai nourri des enfants, je les ai élevés, mais ils se sont rebellés contre moi; le bœuf connaît son possesseur et l'âne la crèche de son maître, mais Israël n'a point de connaissance, mon peuple n'a point d'intelligence. Ha! nation pécheresse, peuple chargé d'iniquité, race de gens malins, enfants qui ne font que se corrompre: ils ont abandonné l'Éternel, ils ont irrité par mépris le Saint d'Israël, ils se sont retirés en arrière» (Ésaïe I, 2-4).

La parabole de la vigne nous montre la même chose (Psaume LXXX, Ésaïe V):

«Je t'avais moi-même plantée comme une vigne exquise, de laquelle tout le plant était franc, comment donc t'es-tu changée en sarments d'une vigne abâtardie?» (Jérémie II, 21.)

Ne pensons pas, cher lecteur, que tout cela soit écrit seulement comme l'histoire d'un peuple particulièrement corrompu. Oh! Non! Dieu veut nous faire voir par là ce qu'est le cœur de l'homme, mon cœur, votre cœur, quand même Dieu nous prodiguerait tous ses soins.

Le cœur humain est foncièrement corrompu: le bien n'y existe pas; il est donc impossible d'en tirer quoi que ce soit de bon. Aussi longtemps que Dieu agit sur le principe de la loi, cherchant du fruit dans l'homme, le même triste résultat ne peut manquer de se produire. L'épreuve en a été faite avec le peuple d'Israël une fois pour toutes.

Mais Dieu ne veut pas laisser son peuple dans cette déplorable condition.

Après avoir constaté son incapacité à produire du bon fruit II se révèle comme son Rédempteur. Lui-même se charge d’ôter leur iniquité et de leur donner un nouveau cœur disposé à Lui obéir.

Tels sont les termes de la nouvelle alliance qu'il traite avec eux en contraste avec l'ancienne faite au mont Sinaï (Jérémie XXXI, 31-34).

CELLE-CI POSAIT L'OBÉISSANCE COMME CONDITION DE LA BÉNÉDICTION (Exode XIX, 4, 5); la nouvelle n'a pas de «si» ELLE EST TOUT ENTIÈRE DE GRÂCE; Dieu opère toute l'œuvre Lui-même accomplissant ainsi sa promesse faite à Abraham:

«En bénissant, je te bénirai, et en multipliant, je multiplierai ta postérité.»

Voilà pourquoi le prophète dit:

«Israël et Juda ne sont pas privés de leur Dieu, de l'Éternel des armées, quoique leur pays ait été trouvé par le Saint d'Israël plein de crimes» (Jérémie LI, 5).

La nouvelle alliance aura son accomplissement pour le peuple d'Israël pendant le règne glorieux du Seigneur Jésus-Christ sur la terre, règne qui durera mille ans (Apocalypse XX, 6).

En attendant, Dieu fait ressortir le grand contraste en principe entre la loi et la grâce, et nous fait voir de quelle manière II peut nous recevoir maintenant et nous faire jouir de sa grâce, parce que l'œuvre de la Rédemption est actuellement accomplie, le Seigneur Jésus ayant déjà souffert pour nos péchés.

Mais puisque Dieu a fait l'épreuve de l'homme sous la loi par le moyen du peuple d'Israël, c'est également en faveur de ce peuple qu'il fait voir les ressources de sa grâce. C'est ce côté de la vérité qui est développé avec tant de force et de détail dans le prophète Ésaïe, en rapport avec ce nom de grâce: «le Saint d'Israël».

Dieu se montre tel, malgré toute la rébellion du peuple. Israël a été contre Lui; mais Lui est pour Israël.

Mais pour cela il faut qu'il soit le Rédempteur et ensuite le Créateur de tout le bien qui doit se produire.

Les chapitres XL à LVII sont pleins de cette merveilleuse révélation. Une seule citation suffira comme exemple:

«Maintenant, ainsi dit l'Éternel qui t'a créé, ô Jacob! et qui t'a formé, ô Israël! ne crains point, car je t'ai racheté, je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi... Car je suis l'Éternel ton Dieu, le Saint d'Israël ton Sauveur» (Ésaïe XLIII, 1-3).

Dieu ôte leurs péchés; Il dit:

«C'est moi qui efface tes iniquités pour l'amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés» (XLIII, 25; XLIV, 22).

Il fait voir en même temps la sainte victime qui doit les porter (chap. LIII):

«L'ÉTERNEL A FAIT VENIR SUR LUI L'INIQUITÉ DE NOUS TOUS»: c'est le Seigneur Jésus (Actes VIII, 35; 1 Pierre II, 24, 25).

Le même prophète parle d'un résidu fidèle du peuple qui s'attachera au Saint d'Israël, croyant sa parole et profitant de sa grâce (chap. X, 20; XVII, 7).

Ce sera une œuvre individuelle; celui qui se confie en l'Éternel ne sera pas rendu confus.

«Les débonnaires auront joie sur joie en l'Éternel, et les pauvres d'entre les hommes s'égaieront au Saint d'Israël» (XXIX, 19).

Cela fait ressortir le grand principe de la grâce; le Seigneur Jésus Lui-même répète les mêmes paroles: «Bienheureux les pauvres en esprit, car c'est à eux qu'est le royaume des cieux» (Matth. V, 3).


Cher lecteur, êtes-vous de ces «pauvres en esprit»?

Êtes-vous disposé à prendre cette place devant Dieu, n'ayant rien à faire valoir et ne pouvant rien, sinon accepter sa grâce qui vous est offerte en Christ?

Vous voyez que la bénédiction ne vous fera pas défaut; car Dieu se révèle comme le Rédempteur et Il prend place au milieu de son peuple pour le bénir.

Les témoignages de ce fait ne manquent pas. Voyez, par exemple, Ésaïe XII, 6:

«Habitante de Sion, égaie-toi, et te réjouis avec chant de triomphe; car le Saint d'Israël est grand au milieu de toi»; et comparez Ézéchiel XXXIX, 7; Osée XI, 9, et Ésaïe XXIX, 22-24.

Vous direz qu'il s'agit encore là du peuple d'Israël. C'est vrai; mais Dieu fait voir le principe d'après lequel II agit dans sa grâce, la manière dont II bénit selon sa nature sainte, et, pour nous, le seul moyen de recevoir de sa part la bénédiction. Or sa parole ne peut jamais passer.

C'est cette parole qui nous est annoncée et par laquelle nous sommes régénérés, la parole du Seigneur «qui demeure éternellement», passage encore cité d'Ésaïe (1 Pierre I, 25).


Puisse le Seigneur nous ouvrir l'oreille et le cœur pour l'écouter!


 

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