Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

«NE TE RÉJOUIS PAS, MON ENNEMIE»

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«Malheur à moi! car je suis comme quand on a cueilli les fruits d'été, et les grappillages de la vendange; il n'y a point de grappe pour manger, et mon âme désirait des premiers fruits.

Le débonnaire est péri de dessus la terre, et il n'y a pas un homme juste entre les hommes; ils sont tous en embûche pour verser le sang, chacun chasse après son frère avec des filets. Pour faire le mal avec les deux mains, le gouverneur exige, et le juge court après la récompense, et les grands ne parlent que des outrages qu'ils souhaitent, et qu'ils entortillent. Le plus homme de bien d'entre eux est comme une ronce, et le plus juste est pire qu'une haie d'épines; ta Visitation, qui est le jour de tes surveillants, est venue, et leur perplexité sera bientôt.

«Ne croyez pas à votre intime ami, et ne vous confiez point en vos conducteurs; garde-toi d'ouvrir la bouche devant la femme qui dort dans ton sein, car le fils déshonore le père, la fille s'élève contre sa mère, la belle-fille contre sa belle-mère, et les domestiques de chacun sont ses ennemis. — Mais moi je serai au guet, attendant l'Éternel; j'attendrai le Dieu de mon salut; mon Dieu m'exaucera. Toi, mon ennemie, ne te réjouis point sur moi; si je suis tombée, je me relèverai; si j'ai été gisante dans les ténèbres, l'Éternel m'éclairera...

«Qui est le Dieu comme toi, qui ôte l'iniquité et qui passe par-dessus les péchés du reste de son héritage? Il ne tient point à jamais sa colère, parce qu'il se plaît en la gratuité. Il aura encore compassion de nous, il effacera nos iniquités, et jettera tous nos péchés au fond de la mer» (Michée VII, 1-8, 18, 19).


En lisant les huit premiers versets de ce chapitre, la pensée se reporte aux jours où le Fils de Dieu, le Seigneur venu du ciel, marchait sur la terre. Un jour qu'il allait à Jérusalem, Il eut faim, et, voyant au bord du chemin un figuier d'une magnifique apparence, Il désira en cueillir des fruits, mais il n'y en avait point.

Aussitôt, Il pensa à un autre «figuier» qui, comme Il le dit dans l'une de ses paraboles, était planté dans une vigne, entouré de tous les soins, et qui néanmoins ne rapportait rien.

C'était une figure de la nation d'Israël, comblée de toutes les faveurs de Dieu sur la terre, mais n'ayant qu'une belle profession religieuse; et quand Dieu venait y chercher un fruit d'obéissance et d'amour, Il n'y trouvait rien.

Le Seigneur désirait de ces premiers fruits et il n'y en avait point. «Vous payez,» disait-il, «la dîme de la menthe, de l'anet et du cumin, et vous avez laissé les choses les plus importantes de la loi, le jugement et la miséricorde et la fidélité» (Matthieu XXIII, 23).

Mais ce n'était pas tout.

Israël était comme une vigne qui, malgré tous les soins du vigneron, ne rapporte que des grappes sauvages. La culture n'avait point changé la nature de l'arbre. Aussi quand Dieu envoie au milieu de ce peuple son propre Fils, non seulement il ne trouve pas de fruit pour Lui, mais que voit-Il?

Hypocrisie, violence, amour du gain, orgueil, voilà ce que présentent les pharisiens, eux qui s'estimaient les plus excellents (Luc XI, 37-54); et partout la perfidie, la méfiance, la division, les affections naturelles même méconnues et foulées aux pieds. «Le plus homme de bien d'entre eux est comme une ronce, et le plus juste est comme une haie d'épines.»

Est-ce tout?

Non; il y a un dernier trait. La bonté, la vérité et l'amour divins dans la personne de Christ, le Fils de Dieu, se sont présentés à eux et ont fait ressortir la noirceur de leur misérable cœur. «Ils ont et vu et haï et moi et mon Père», dit le Seigneur (Jean XV, 25).

«Ôte, ôte, crucifie-le», voilà l'expression de leur haine implacable. «Le débonnaire est péri de dessus la terre». Le cœur de l'homme est ennemi de Dieu.

Sombre, bien sombre tableau, en vérité!

Mais est-il seulement pour le temps d'alors?

N'avons-nous pas depuis fait quelque progrès?

Non; ne nous faisons pas d'illusion: ce n'est pas Israël seul, C'EST L'HOMME QUI EST PEINT LÀ AU NATUREL, l'homme dont Israël, placé dans les meilleures conditions pour manifester s'il y a quelque bien en lui, n'est que le spécimen.

Il ne vaut pas mieux à présent, sa nature ne s'est pas améliorée; ce que nous pouvons voir en nous et autour de nous le prouve, et si nous eussions vécu sur la scène d'alors, nous aurions participé au rejet du Fils de Dieu et crié: «Crucifie-le!»

Est-ce bien possible?

Oui, et vous qui ne l'avez pas encore reçu comme votre Sauveur, vous en êtes la preuve. JÉSUS A ÉTÉ ENVOYÉ DE DIEU POUR VOUS DÉLIVRER, pauvre être perdu que vous êtes.

Il n'est plus là pour recevoir encore les moqueries et la honte déversées sur Lui: Il est dans le ciel.

Mais qu'est votre indifférence à son égard, sinon le plus sanglant outrage?

Dieu a envoyé son Fils, quel cas faites-vous de Lui?

Quels sont les fruits actuels portés par l'homme qui se vante tant de ses progrès?

Est-ce la paix, la joie, la concorde, la bonté, l'amour? Répondez: est-ce un fruit pour Dieu?

Oh! non; même quand il se revêt et se glorifie d'une apparence de piété, comme lorsqu'il se livre à tous les égarements de sa «libre pensée,» secouant tout frein moral humain ou divin, l'homme est le même.

N'y a-t-il donc aucune ressource?

Cri bienheureux quand l'âme le pousse, quand elle est comme au guet, regardant avec anxiété d'où viendra le secours! Il ne vient et ne peut venir de l'homme, mais de Celui-là même que l'homme a méconnu, contre lequel il s'est révolté. «J'attendrai le Dieu de mon salut.»

L'homme ne pouvait rien pour remédier à son état; L'ÉTERNEL, RICHE EN COMPASSIONS, LE POUVAIT ET IL L'A FAIT.

En voyant tomber Israël, ses ennemis se réjouissaient. L'homme a un ennemi rusé et puissant, c'est aussi celui de Dieu. C'est lui qui poussait Israël au mal.

Israël était le peuple de Dieu, qui avait ses oracles et duquel devait venir le salut pour tous (Romains III, 2; Jean IV, 22).

Satan le haïssait; Israël tombe et Satan se réjouit.

En Éden, l'homme, innocent et heureux, jouissait de la faveur de Dieu; Satan s'introduit; l'homme tombe et Satan se réjouit.

Il n'y a point de cœur chez lui, point de compassion. Il ne veut que le mal qu'il poursuit avec une énergie sans égale, il ne se réjouit que du mal.

Il a l'œil aussi sur toi, cher lecteur, qui n'as pas encore Christ pour ta part; il te voit dans la misère du péché et il n'a qu'une pensée, t'y enfoncer toujours plus, jusqu'à ce que tu ailles partager son affreux sort. Il se réjouit de voir chaque péché que tu commets et qui proclame son empire sur toi.

Ah! qu'il voudrait déjà te tenir dans l'éternité. Il voit que la parole du salut t'est annoncée en ce jour de grâce, et il est là pour enlever de ton cœur la semence, «de peur qu'en croyant tu ne sois sauvé».

Il cherche à détourner tes pensées de Dieu, de la mort, du jugement. En ce moment, il voudrait que tu jettes loin de toi ces lignes, ou du moins il s'efforce d'en affaiblir l'effet; et quand il aura réussi à te faire oublier cet appel et à te replonger dans ton indifférence, oh! comme il se réjouira!

Oh! prends-y garde! Il y a un secours: tu es tombé, tu es perdu, mais regarde vers le salut; SATAN A ÉTÉ VAINCU AU DÉSERT ET SUR LA CROIX; saisis Jésus, embrasse-le comme le secours qui ne peut manquer, le Rocher inébranlable, et tu pourras dire à Satan: «Ne te réjouis pas sur moi si je suis tombé, par Christ je me relèverai; si j'ai été gisant dans les ténèbres, Christ maintenant est ma lumière et ma joie.»

Crois-tu que Dieu ne t'aime pas?

Écoute ces paroles: «Qui est le Dieu fort comme toi, qui ôtes l'iniquité?»

La preuve de son amour et le fondement de votre sécurité, c'est que Dieu ôte l'iniquité.

Christ, quand les méchants le clouaient à la croix, s'offrait Lui-même comme le seul sacrifice capable d'abolir le péché.

Oui, ce Jésus méprisé, haï, crucifié,

ôtait par sa mort l'odieux péché de l'homme.

Et maintenant Dieu, dans son amour, dans sa tendre compassion envers toi, à cause du sacrifice de son Fils, veut effacer tous les péchés qui te noircissent à ses yeux.

Pour pouvoir te bénir et te réjouir d'une joie ineffable, pour t'introduire dans son bonheur, Il veut effacer tous tes péchés dans le sang de son Fils.

Tes iniquités étant ôtées par Lui-même, tu es devant Lui plus blanc que la neige.

Que craindrais-tu?

N'est-ce pas assez?

Le fardeau de tes péchés pèse-t-il encore sur toi? Il les prend comme une chose souillée et les jette là où nul œil ne peut les voir: — au fond de la mer.

Oh! saisis ce grand salut, et si tu crois, tu pourras dire: Où sont-ils ces péchés dont Satan se réjouissait et dont il se servait pour m'accuser devant Dieu? Effacés. Où sont-ils ces péchés si lourds sur ma conscience?

Enfoncés dans la mer, disparus. «JE NE ME SOUVIENDRAI PLUS JAMAIS DE LEURS PÉCHÉS NI DE LEURS INIQUITÉS», voilà sa parole.

Oh! béni soit Dieu pour une telle délivrance!

Lecteur, veux-tu en jouir?

Les soins du Seigneur ne cessent pas avec cette première délivrance. Il garde ceux qui sont à Lui.

L'âme sauvée peut dire: «L'Éternel est mon berger.» Comme un troupeau conduit dans de verts pâturages, à l'abri de tout mal, mon âme est conduite par le bon Berger aux sources des vives eaux; Lui-même me nourrit, et par la jouissance de son immuable amour, Il remplit mon âme d'une paix et d'un bonheur sans mélange.

Lecteur, as-tu trouvé la source intarissable du bonheur vrai et éternel?


À celui qui a soif,

dit Jésus,

je donnerai gratuitement de la fontaine de l'eau de la vie.




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