Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE TRIPLE TEMOIGNAGE

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«II y en a trois qui rendent témoignage, l'Esprit, l'eau et le sang, et les trois sont d'accord pour un même témoignage. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand; car c'est ici le témoignage de Dieu qu'il a rendu au sujet de son Fils» (1 Jean V, 7-9.)

Ceux de nos lecteurs qui ont prêté quelque attention à nos articles sur «la sainteté» ont pu remarquer les trois points de vue sous lesquels est présentée, dans les types de l'Ancien Testament, l'œuvre de Dieu en grâce, et l'effet de la rédemption opérée en faveur de son peuple.

Nous désirons les rappeler ici en rapport avec le passage cité ci-dessus; et, en même temps, faire ressortir une autre vérité, savoir, que l'objet spécial du témoignage, comme nous l'avons déjà vu du reste:


c'est CHRIST;

c'est le témoignage que Dieu a rendu «au sujet de son Fils.»


Quel que soit le côté de l'œuvre de Dieu que nous ayons sous les yeux, soit le côté extérieur, l'œuvre faite pour nous; soit le côté intérieur, l'œuvre faite en nous, le témoignage de Dieu est rendu, non pas à nous, mais à Christ, toujours et en toutes choses à Christ.

Or, cela est très important pour que le croyant soit établi devant Dieu dans une paix et une assurance inébranlables.

Dans le chrétien le plus avancé, rien n'est encore parfait; Paul même disait: «Non que j'aie déjà reçu le prix, ou que je sois déjà parvenu à la perfection; mais je poursuis, cherchant à le saisir» (Philippiens III, 12).

Si donc notre état pratique devait être la base de notre assurance devant Dieu, le bienheureux apôtre lui-même n'aurait pas eu une assurance complète. Mais il disait encore: «Je sais qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder ce que je lui ai confié jusqu'à ce jour-là» (2 Timothée I, 12).

Christ était toujours le fondement de sa confiance devant Dieu. «En Christ», le chrétien jouit d'une position absolument parfaite devant Dieu, en attendant le moment où sa connaissance sera rendue parfaite aussi, alors qu'il verra Jésus comme II est.

Tout en Christ est parfait, et son œuvre de rédemption est complète et pour toujours achevée.

Étant mort, Il est mort une fois pour toutes au péché; mais en ce qu'il vit, Il vit à Dieu.

Il n'a plus rien à faire avec le péché; toute cette question a été complètement réglée devant Dieu, lorsque le Sauveur a subi la mort sur la croix et que son précieux sang y fut versé.

Il ressuscita d'entre les morts le troisième jour, et sa vie de résurrection représente dès lors la position parfaite dans laquelle Dieu place tous ceux qui, par sa mort, ont été rachetés et amenés à Lui en sainteté et en justice.

Or quel est le caractère de cette position nouvelle?

Voilà la première chose que nous avons besoin de connaître; voilà ce qu'un cœur véritablement exercé dans la présence de Dieu voudrait avant tout saisir.

Dans quelle relation avec Dieu nous trouvons-nous à la suite de la rédemption opérée par le Sauveur?

Dieu a répondu d'avance à ce besoin du cœur; c'est en effet le premier sujet de son témoignage. Déjà, dans le 1er chapitre de l'Évangile de Jean, il est dit touchant ceux qui ont reçu Christ, c'est-à-dire qui croient en Lui, qu'il leur a donné le droit d'être «ENFANTS DE DIEU».

Aussi le Seigneur, après sa résurrection, envoie-t-Il tout d'abord ce message à ses disciples: «Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu» (Jean XX, 17).

Il les place dans la position et la relation avec Dieu dans lesquelles II se trouvait personnellement. C'est l’ADOPTION; Dieu nous prend pour ses enfants; c'est afin que nous reçussions l'adoption que Christ a souffert, afin de donner suite, pour ce qui nous regarde, à la révélation qu'il est venu nous apporter de la part de Dieu. En Christ, Dieu se révèle comme «PÈRE». «Je suis venu au nom de mon Père», dit le Seigneur; et encore: «Si vous m'aviez connu, vous auriez connu aussi mon Père» (Jean V, 43; XIV, 7).

Bien que ce témoignage soit si simple et si clair, nos cœurs sont très lents à le recevoir.

Comme le fils prodigue rentré en lui-même et retrouvant le chemin de la maison paternelle, nous pensons que la position de «mercenaire» nous conviendrait beaucoup mieux que celle de «fils».

Pourvu que Dieu nous garantît toujours la nourriture pour le corps et de quoi nous vêtir, nous serions contents, ainsi que Jacob à Béthel, de le prendre pour notre Dieu. Et tout cela vient de ce que nous pensons à nous-mêmes et non pas à Dieu.

Si un cœur intègre et sincère s'occupe de soi, il n'y trouve aucun avantage; le sentiment de sa propre misère le possède, et il ne pense pas à s'attendre à Dieu pour savoir CE QUE DIEU PEUT FAIRE, non à cause de nous, mais À CAUSE DE CHRIST.

Dieu a d'autres pensées à notre égard; Il nous fera ses serviteurs, c'est vrai, mais il faut que nous soyons ses «fils» d'abord.

«Serviteur de Dieu» est le titre le plus élevé pour la créature quant à son activité dans ce monde.

Christ était le parfait serviteur, un modèle divin pour tous ceux qui viennent à Dieu par Lui; mais II l'était parce qu'il était «Fils»; et nous ne pouvons connaître ce genre de «service» qu'à la condition de jouir de l'adoption. Et c'est en Christ que nous apprenons ce que c'est que d'être «fils».

Christ, comme Fils de Dieu, a manifesté la vie éternelle qu'il nous communique de la part de Dieu. Et il nous fait entrer dans la relation avec le Père dont Il a été personnellement l'expression. «Personne ne vit jamais Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître». En Lui nous voyons une gloire comme d'un fils unique de la part du Père» (Jean I, 14, 18).

Mais ce n'est pas tout.

Christ disait à ses disciples: «Je monte...» II est monté auprès du Père, et a pris place à sa droite, oint déjà de l'huile de l'allégresse dans la présence de Dieu, qui est un «rassasiement de joie». Et l'Écriture nous dit qu'étant ainsi couronné de gloire et d'honneur, II a, des «compagnons» que Dieu Lui associe. Ce sont les «enfants» qu'il est venu chercher et racheter dans ce monde, ces «enfants» que Dieu veut amener à la gloire, — et il y en a «beaucoup», — afin que là où est leur Sauveur, ils y soient aussi (Hébreux II, 9, 10; I, 9; Jean XVII, 24).

Il est «au-dessus» de ses compagnons, en effet; car Il est entré le premier dans cette gloire, tandis que ceux-ci sont encore ici-bas dans ce monde; mais sa présence en haut comme homme a ouvert le ciel aux «hommes», et a préparé déjà dans la maison du Père une place pour tous ceux qui croient en Lui.

C'est sa présence là, comme Homme dans la gloire, qui la leur a préparée.

Puis le Seigneur a envoyé le Saint-Esprit de la part du Père pour nous faire connaître la relation de «fils» et pour nous en faire jouir.

Le Saint-Esprit dirige nos cœurs vers Christ et nous occupe de Lui, nous faisant connaître dans sa personne l'adoption, c'est-à-dire la relation avec le Père dans laquelle Dieu nous place.

Christ est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création; Il est aussi le premier-né d'entre les morts, et, comme tel, Il nous ouvre la porte de l'adoption; autrement Il serait resté seul dans sa propre gloire personnelle, sans qu'aucune association avec Lui fût possible pour nous. L'adoption est une conséquence de la rédemption, comme nous l'apprenons dans Galates IV, 5.

Ressuscité d'entre les morts, Jésus annonça à ses disciples leur relation avec Dieu, en disant: «Mon Père et votre Père». Et depuis qu'il est monté dans la gloire, Dieu a envoyé le Saint-Esprit pour nous unir à Christ.

C'est «l'Esprit de son Fils» qui, envoyé dans nos cœurs, nous fait crier «Abba, Père».

Dieu nous associe à son Fils qui est le premier-né entre plusieurs frères, de manière à ce que son titre de «premier-né» nous soit donné aussi en partage, et que nous formions «l'assemblée des premiers-nés, écrits dans les cieux».

Il nous fait ses héritiers, des cohéritiers avec Christ. C'est ce fruit de la rédemption que nous avons vu en type en considérant la délivrance du peuple d'Israël du pays d'Égypte, et la consécration à Dieu des premiers-nés. Dans le type, nous trouvons le grand principe; dans la personne du Christ glorifié, nous jouissons de l'accomplissement de l'œuvre merveilleuse de la rédemption, et le Saint-Esprit qui unit le croyant à Christ dans la gloire, nous fait voir en Lui l'image, le modèle parfait de la famille rachetée que Dieu veut amener là où Christ se trouve.

Lorsque nous le verrons, nous lui serons semblables; car, comme nous avons porté ici-bas l'image de l'homme terrestre «qui est poussière», nous porterons aussi l'image du céleste (1 Jean III, 2; 1 Corinthiens XV, 49).

Il faut cependant qu'un autre témoignage vienne compléter celui que nous venons de considérer; il le faut pour nos cœurs et pour que nous ayons une bonne conscience devant Dieu; il le faut pour que nous puissions jouir réellement du témoignage de l'Esprit au sujet de l'adoption.

Comment pourrions-nous prendre joyeusement la position d'un enfant en relation avec notre Père céleste, si nous n'avions pas reçu de sa part une nature qui convienne à sa sainteté parfaite, et si nous n'avons pas l'assurance que tous nos péchés ont été entièrement effacés?

Or, II nous donne cette nature, et II nous donne cette assurance, l'une et l'autre dans la personne du CHRIST; car c'est de Christ que Dieu rend toujours témoignage.

Le témoignage spécial dont nous parlons nous a été donné lors de sa mort, au moment où Il venait d'accomplir la rédemption.

«C'est Lui qui est venu par l'eau et par le sang, Jésus le Christ, non seulement dans la puissance de l'eau, mais dans la puissance de l'eau et du sang; et c'est l'Esprit qui rend témoignage, car l'Esprit est la vérité» (1 Jean V, 6).

Le sang et l'eau sont sortis du côté du Christ mort, comme double témoignage de l'efficacité de son œuvre pour nous (Jean XIX, 34, 35).

«Le sang» nous parle d'une justification divine dont Dieu nous fait jouir en vertu de la propitiation faite pour les péchés. Dieu nous accorde la rémission de ceux-ci, car le sang de Jésus-Christ son Fils purifie de tout péché.

Il a porté nos péchés dans son propre corps sur le bois.

«L'eau» est l'expression de la puissance pour la purification qui se trouve dans la mort de Christ appliquée à nos cœurs par la parole de Dieu, et il faut que nos cœurs soient purifiés par la foi, afin que nous puissions nous tenir devant Dieu dans la sainteté.

Or, Dieu nous place d'abord dans une position de sainteté absolue en vertu du sacrifice de Christ (Hébreux X, 10, 14).

Ensuite, l'Esprit nous nourrit de Christ, et spécialement de sa mort, afin de nous maintenir dans une sainteté pratique, et de nous faire croître dans la connaissance de Dieu, qui rend cette sainteté possible et l'achève dans la communion avec Lui. Étant justifiés par le sang de Christ, nous avons la paix avec Dieu; d'un autre côté, en vertu de la rédemption, il est dit que Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d'un: ils sont identifiés devant Dieu (Rom. V, 1, 9; Hébreux II, 11).

Voilà donc les «trois qui rendent témoignage», l'Esprit, l'eau et le sang; et nous voyons comment ils sont d'accord pour un même témoignage.

C'EST LA PERSONNE DU FILS DE DIEU ET L'EFFICACITÉ DE SON ŒUVRE

QUE LE SAINT-ESPRIT MET DEVANT NOUS.

Dieu rend témoignage au sujet de SON FILS. C'est pourquoi celui qui reçoit ce témoignage peut jouir d'une assurance inébranlable devant Dieu.

Dans la personne du Fils, on voit ce que c'est que l'adoption; en le considérant, on comprend ce que c'est que d'être un enfant de Dieu.

Par sa mort, cette relation est devenue possible pour nous, et Dieu, dans sa grâce, nous y introduit dès à présent, nous donnant une bonne conscience par la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Celui qui croit en Jésus est un enfant de Dieu (Galates III, 26). On le devient en croyant.

D'autre part, cette relation d'enfant de Dieu ne peut se séparer de la position de sainteté absolue dans laquelle la mort de Christ nous place et où, en vue du repos de Dieu qui nous est réservé, nous avons à célébrer la fête «avec des pains sans levain de sincérité et de vérité», c'est-à-dire en marchant devant Dieu d'une manière conforme à la sainteté de sa présence.

Puis, par la bonne conscience qu'il nous donne, étant délivrés complètement de tout fardeau de péchés, le cœur devient libre pour jouir de la communion avec Dieu et de son habitation avec nous; puisque c'est Lui qui nous assure que le sang de Jésus-Christ son Fils purifie de tout péché; Il nous agrée selon la valeur de ce précieux sang à ses yeux. Il est écrit: «Vous qui étiez autrefois loin, vous vous êtes approchés par le sang de Christ»; puis encore: «Dans sa grâce, il nous a rendus agréables dans le Bien-Aimé, en qui nous avons la rédemption par son sang» (Éphésiens I, 7: II, 13).

Remarquons enfin que la purification, — dont la figure se trouve dans l'application de «l'eau», c'est-à-dire de la parole de Dieu, au cœur et à la conscience, — c'est ce qui est exigé par la sainteté du Dieu à qui nous avons affaire.

La justification, c'est ce que la conscience éveillée demande du moment qu'elle se trouve dans la présence de Dieu, y ayant été attirée par sa grâce. Or, nous sommes justifiés par le sang de Christ (Romains V, 9).

Les deux choses se trouvent ensemble, il est vrai, dans la mort de Christ; mais pour ce qui regarde l'état du cœur et l'enseignement pratique, il est évident que ce qui se rapporte à Dieu doit tenir la première place, c'est-à-dire que la sanctification de la personne précède la justification.

Nous l'avons vu dans les types que nous avons considérés, et cela se voit d'une manière plus frappante encore dans la consécration des sacrificateurs (Lévitique VIII, 6, 30). Ils sont lavés d'eau avant de recevoir l'aspersion du sang du sacrifice.

Les Épîtres nous font voir le même ordre (1 Corinthiens VI, 11; 2 Thessaloniciens II, 13; 1 Pierre I, 2).

D'un autre côté:

il faut distinguer entre la position parfaite où Dieu nous place en vertu du sacrifice du Christ,

et le progrès que l'on est appelé à faire dans la sainteté, en croissant dans la connaissance de Dieu;

mais cela s'effectue réellement à mesure que nous saisissons plus simplement l'application pratique de la mort de Christ à notre être tout entier, le Saint-Esprit nous occupant de Celui qui est actuellement dans la gloire, et qui va bientôt venir pour nous prendre auprès de Lui, dans la maison du Père, où sa présence comme Homme nous a déjà préparé une place.


 

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