Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA SAINTETÉ

(IV) LE TABERNACLE ET L'AUTEL

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Nous avons vu que la foi accepte simplement et sans question la position que Dieu nous fait dans sa grâce infinie.

Elle fait plus; regardant uniquement à Dieu, et occupée de Lui, elle pénètre dans des choses où l'intelligence ne peut pas la suivre, et elle en jouit réellement en attendant le moment où l'intelligence aussi sera rendue parfaite. À présent, nous ne connaissons qu'en partie, mais nous croyons des choses que nous ne voyons pas encore et nous nous réjouissons d'une joie ineffable et glorieuse (1 Corinthiens XIII, 12; 1 Pierre I, 7-12).

Nous voyons déjà ce principe dans le chant de triomphe des Israélites au bord de la mer Rouge: on y trouve pour la première fois deux expressions qui devaient avoir plus tard une signification profonde pour le peuple d'Israël. La première: «la demeure» de la sainteté de l'Éternel (Exode XV, 13), était la réponse de la foi à l'œuvre de Dieu déjà accomplie dans la délivrance de son peuple: «L'Éternel est ma force et mon cantique; il a été mon sauveur. Il est mon Dieu, et je lui préparerai une demeure» (vers. 3).

La foi de Moïse et des enfants d'Israël saisissait le grand fait que la rédemption les avait amenés près de Dieu et qu'il voulait habiter au milieu d'eux. Ce mot se trouve plus tard en rapport avec les bénédictions futures de ce peuple, alors que Sion sera réellement une «demeure de justice» pour l'Éternel, «la montagne de sa sainteté» (Jérémie XXXI, 23; Psaume II, 6).

L'autre expression, qui se trouve pour la première fois dans ce cantique, est «le sanctuaire»; elle faisait allusion évidemment au lieu saint que Dieu avait l'intention de se faire bâtir au milieu de son peuple, «dans la montagne de son héritage», au pays de la promesse. Mais déjà, dans le désert, Dieu anticipa cette bénédiction et donna ordre à son peuple de lui préparer «un sanctuaire» pour qu'il habitât au milieu d'Israël. C'était le «tabernacle». «Ils le feront», a-t-Il dit à Moïse, «conformément à tout ce que je vais te montrer, selon le modèle du tabernacle, et selon le modèle de tous ses ustensiles» (Exode XXV, 8, 9).

Ce tabernacle terrestre, «figure et ombre des choses célestes», servait à faire voir, dans les détails de son arrangement et de ses ordonnances, le caractère et la portée de la demeure de Dieu au milieu de son peuple. Il était fait d'après le modèle céleste, en sorte que les lieux saints faits de main étaient «copies des vrais» (Hébreux VIII, 5; IX, 24).

Ces deux expressions sont donc étroitement liées ensemble:

La première nous montre ce grand résultat de la rédemption, savoir, que Dieu veut habiter au milieu de son peuple, chose devenue impossible depuis que le péché de nos premiers parents avait interrompu toute communion avec Dieu.

Par la seconde, nous comprenons que Dieu voulait donner une forme matérielle à sa demeure et, en rapport avec son «sanctuaire», nous apprendre à quelles conditions il Lui est possible de demeurer avec son peuple racheté.

Le tabernacle, fait dans le désert, fit place plus tard au temple bâti par le roi Salomon à Jérusalem, et à son tour, ce temple a disparu; mais les choses célestes dont le tabernacle était «la copie» restent toujours, et, par le moyen des types terrestres, Dieu nous en fait saisir la portée. Le repos de Dieu reste encore pour son peuple.

En attendant, le Saint-Esprit initie les rachetés à la connaissance des choses célestes, que nous ne voyons pas encore. Mais nous pouvons en jouir par la foi dès à présent, comme les fidèles parmi le peuple d'Israël ont pu jouir de la présence de Dieu avec eux dans le désert, avant d'entrer dans le repos préparé pour eux autour de la sainte montagne de Dieu, dans le pays de Canaan.

C'est le propre de la foi, conduite par le Saint-Esprit, de saisir d'avance les choses qui ne se voient pas, et de se les approprier, tout en les attendant avec patience (Romains VIII, 24, 25).

Ajoutons que, pour le peuple d'Israël, le temple sera rebâti sur la terre, et que leurs relations avec Dieu, ordonnées en rapport avec «le tabernacle» et dont ils sont maintenant privés à cause de leur rejet du Messie, seront rétablies et affermies sous le règne glorieux du Seigneur sur la terre.

Lorsqu'il était ici-bas, Il parlait déjà de Jérusalem comme de «la ville du grand Roi» (Matthieu V, 35). Elle sera ainsi reconnue dans les jours de bénédiction qui sont à venir.

Le sujet qui nous occupe ne nous permet pas d'aborder la question intéressante de la prophétie, ni même d'examiner en détail la construction et l'ameublement du «tabernacle», dont tous les détails sont pleins d'instruction spirituelle par le moyen des types qui sont en partie expliqués dans l'Épître aux Hébreux et ailleurs. Plusieurs chapitres de l'Exode traitent de ce sujet.

Il suffit de dire que la grande clef pour comprendre tous les types, c'est CHRIST:

tout parle de Lui;

c'est en Christ que Dieu se révèle,

c'est par Lui seul que Dieu se fait connaître tel qu'il est (Jean I, 18).

Dans le sanctuaire, Dieu nous instruit de ses pensées, en sorte que l'on comprend la prière ardente du Psalmiste:

«J'ai demandé une chose à l'Éternel et je la requerrai encore: c'est que j'habite dans la maison de l'Éternel tous les jours de ma vie, pour contempler la présence ravissante de l'Éternel et pour visiter soigneusement son palais» (Psaume XXVII, 4).

Pour le moment, il faut nous borner à considérer les conditions auxquelles seules Dieu pouvait habiter au milieu de son peuple.

Lorsque l'Éternel donna ordre à Moïse de construire le tabernacle, Il lui dit aussi de faire un autel d'airain et de le placer devant le tabernacle, à une certaine distance de l'entrée, dans le parvis qui l'entourait.

Il lui fournit en même temps toutes les instructions pour la consécration d'Aaron et de ses fils, pour leur établissement dans la sacrificature, et pour le service de l'autel et du tabernacle. Ces instructions se terminent ainsi:

«Tu feras donc ainsi à Aaron et à ses fils, selon toutes les choses que je t'ai commandées; tu les consacreras durant sept jours. Tu sacrifieras pour le péché, tous les jours, un veau pour la propitiation, et tu offriras pour l'autel un sacrifice pour le péché, en faisant propitiation pour lui, et tu l'oindras pour le sanctifier.

Pendant sept jours tu feras propitiation pour l'autel, et tu le sanctifieras, et l'autel sera une chose très sainte; tout ce qui touchera l'autel sera saint. Or c'est ici ce que tu feras sur l'autel: tu offriras chaque jour continuellement deux agneaux d'un an.

Tu sacrifieras l'un des agneaux au matin, et l'autre agneau entre les deux vêpres, avec un dixième de fine farine pétrie dans la quatrième partie d'un hin d'huile vierge, et avec une aspersion de vin de la quatrième partie d'un hin pour chaque agneau.

Et tu sacrifieras l'autre agneau entre les deux vêpres, avec un gâteau, comme au matin, et tu lui feras la même aspersion en bonne odeur: c'est un sacrifice fait par feu à l'Éternel. Ce sera l'holocauste continuel en vos âges à l'entrée du tabernacle d'assignation devant l'Éternel, où je me trouverai avec vous pour te parler.

Je me trouverai là pour les enfants d'Israël, et le tabernacle sera sanctifié par ma gloire.

Je sanctifierai donc le tabernacle d'assignation et l'autel; je sanctifierai aussi Aaron et ses fils, afin qu'ils m'exercent la sacrificature.

Et j'habiterai au milieu des enfants d'Israël, et je leur serai Dieu.

Et ils sauront que je suis l'Éternel leur Dieu, qui les ai tirés du pays d'Égypte pour habiter au milieu d'eux.

Je suis l'Éternel leur Dieu» (Exode XXIX, 35-46).

On voit donc que le sang devait toujours couler autour de l'autel: matin et soir l'agneau de l'holocauste était immolé, et la bonne odeur du sacrifice de propitiation montait auprès de Dieu. Il y avait même un commandement positif de ne jamais laisser éteindre le feu sur l'autel. C'était une ordonnance perpétuelle pour le peuple d'Israël.

Quelque divers, quelque nombreux que fussent les autres sacrifices que l'on offrait sur l'autel (d'après les détails donnés dans le livre du Lévitique), l'holocauste journalier du matin et du soir ne devait jamais être négligé: «C'est l'holocauste continuel qui a été fait sur la montagne de Sinaï en bonne odeur, un sacrifice fait par feu à l'Éternel».

Pour les jours de sabbat et des autres fêtes, il y avait des sacrifices spéciaux, mais c'était toujours «outre l'holocauste continuel» (Nombres XXVIII, XXIX).

Les ordonnances sacerdotales allaient plus loin encore.

D'après le chap. XVI du Lévitique, nous voyons qu'il y avait un jour par an mis à part d'une manière toute spéciale pour faire expiation pour le sanctuaire, le nettoyant des souillures des enfants d'Israël et de leurs fautes selon tous leurs péchés (vers. 16).

Ce jour-là, le souverain sacrificateur portait le sang du sacrifice pour le péché dans le lieu très saint, la partie la plus intérieure du tabernacle, où était le propitiatoire ou trône de miséricorde de l'Éternel (comp. Hébreux IV, 16).

Le service expiatoire de ce jour-là est développé avec détail dans le chapitre IX de l'Épître aux Hébreux, où le Saint-Esprit nous fait voir que c'était l'un des types les plus remarquables de l'œuvre de Christ. La loi à ce sujet se résume ainsi pour la suite des générations du peuple d'Israël:

«Le sacrificateur qu'on aura oint et qu'on aura consacré pour exercer la sacrificature en la place de son père, fera propitiation, s'étant revêtu des saints vêtements de lin, qui sont les saints vêtements; et il fera expiation pour le saint sanctuaire, pour le tabernacle d'assignation et pour l'autel, et pour les sacrificateurs, et pour tout le peuple de l'assemblée. Ceci vous sera donc une ordonnance perpétuelle, afin de faire propitiation pour les enfants d'Israël de tous leurs péchés une fois l'an» (Lévitique XVI, 32-34).

«Sans effusion du sang», est-il dit, «il n'y a pas de rémission» (Hébreux IX, 22).

Dieu montrait par tous ces types qu'à ce prix seulement on pouvait jouir du pardon des péchés (voyez surtout les chapitres IV et V du Lévitique). L'Éternel ordonnait à son peuple que le sang fût mis sur l'autel pour faire propitiation; «car c'est le sang qui fait propitiation pour l'âme» (Lévitique XVII, 11).

C'étaient des types, comme nous l'avons dit, car, au fond, le sang des taureaux et des boucs ne peut pas ôter les péchés de l'homme (Hébreux X, 4).

Mais ces types établissaient clairement et simplement le grand principe; et ils dirigent aussi nos cœurs vers LE PARFAIT SACRIFICE QUI A ÉTÉ OFFERT UNE FOIS POUR TOUTES, CELUI DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST.

«En entrant dans le monde, Il dit: Tu n'as pas voulu de sacrifice ni d'offrande, mais tu m'as formé un corps; tu n'as pas pris plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices pour le péché; alors j'ai dit: Voici, je viens, il est écrit de moi dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté» (Hébreux X, 5-7; Psaume XL, 6-8).

Il s'est donné Lui-même pour nous.

«Christ étant venu souverain sacrificateur des biens à venir, par le tabernacle plus grand et plus parfait qui n'est pas fait de main, c'est-à-dire, qui n'est pas de cette création, et non avec le sang de boucs et de veaux, mais avec son propre sang, est entré une fois pour toutes dans les lieux saints (c'est-à-dire, «dans le ciel même»), ayant obtenu une rédemption éternelle» (Hébreux IX, 12, 24).

Outre les types de l'Ancien Testament, nous avons l'enseignement formel du Nouveau Testament. Dieu ne nous laisse pas dans le doute. En vertu de la rédemption, les croyants deviennent maintenant le temple du Dieu vivant, en sorte qu'il dit: «J'habiterai au milieu d'eux»; et puisque la sainteté de Dieu exige que les péchés soient absolument ôtés, Dieu veut que nous jouissions devant Lui d'une bonne conscience, sachant que le sang de Jésus-Christ son Fils purifie de tout péché (2 Corinth. VI, 16; 1 Jean I, 7).

La fin de la prophétie d'Ézéchiel annonce que, dans les derniers jours, le service de la maison de Dieu et de l'autel sera rétabli pour le peuple d'Israël (chap. XL, 45, 46; XLIV, 15, 16, etc.).

Ce sera nécessaire pour le peuple pendant le règne du Messie, afin de leur rappeler le grand sacrifice qui est à la base de toute bénédiction divine pour des pécheurs tels que nous sommes tous. Il ne suffit pas de la puissance de Dieu pour ôter tout ce qui nous empêcherait de jouir de sa communion dans la sainteté; il faut aussi l'expiation, afin que sa justice absolue soit satisfaite.

Or, cette expiation a été accomplie; le sang de la nouvelle alliance que Dieu a faite avec Israël pour les jours futurs de bénédiction, a été déjà répandu. Il faut que tout ce qui est écrit soit accompli pour ce peuple encore incrédule, mais aimé de Dieu à cause des pères (Romains XI, 28).

Mais en attendant le moment de la bénédiction d'Israël et de celle de toute la terre par le moyen de ce peuple élu, nous, chrétiens, nous sommes appelés à jouir d'une communion plus intime encore avec le Dieu de toute grâce, en rapport avec la position actuelle du Sauveur à la droite de la Majesté dans les hauts lieux.

Il a été établi chef de la maison de Dieu, comme Fils, dans le ciel même, et «nous sommes sa maison, si du moins nous retenons ferme jusqu'au bout la confiance et la gloire de l'espérance» (Hébreux III, 6).

Le Saint-Esprit veut nous rendre présentes et actuelles, par la foi et pour la foi, les choses glorieuses dont nous jouirons pleinement lorsque nous verrons le Seigneur comme II est, et qu'il nous fera entrer dans «le repos qui reste pour le peuple de Dieu».

Dès à présent, Dieu nous prend pour son peuple; Il se révèle à nous comme le Père et nous appelle «ses fils et ses filles».

C'est le Fils unique dans le sein du Père qui nous fait connaître Dieu. «Ayant donc ces promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de chair et d'esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu» (2 Corinthiens VI, 16-18; VII, 1).

Et n'oublions pas que le chrétien est envisagé individuellement comme un temple où l'Esprit de Dieu habite; il est écrit:

«Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez de Dieu? Et vous n'êtes pas à vous-mêmes; car vous avez été achetés à prix: glorifiez donc Dieu dans votre corps» (1 Corinthiens VI, 19-20).

Dans ce passage encore, nous voyons combien la rédemption et l'habitation de Dieu avec son peuple sont intimement liées ensemble.

Jésus-Christ est «l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde».

Le plein résultat de son œuvre d'expiation se verra dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, dans lesquels la justice habitera (2 Pierre III, 13).

Le péché n'existera plus alors; «l'habitation de Dieu sera avec les hommes, et il habitera avec eux; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux leur Dieu» (Apocalypse XXI, 3).

Aussi le Saint-Esprit conduit-Il le croyant dès à présent dans la jouissance spirituelle de ces choses; car le sang de Christ, qui est la base divine de toutes ces bénédictions, a été déjà répandu. Par conséquent, nous trouvons la même expression employée pour décrire l'état éternel de bénédiction et la position actuelle du croyant:

«Je fais toutes choses nouvelles» (Apoc. XXI, 5; 2 Corinthiens V, 17).

Et le Saint-Esprit nous exhorte:

«C'est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses,

étudiez-vous à être trouvés sans tache et irréprochables devant lui, en paix»

(2 Pierre III, 14).



 

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