Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

REPENTANCE ET PARDON

(Extrait de Communion avec Jésus par L. Bonnet.)

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Mon péché est continuellement devant moi. Ps. LI, 4.


«  Si nous disons que nous n'avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous.  » — Qui est-ce qui peut dire : je n'ai point de péchés ? Dans quel aveuglement faudrait-il être pour cela ?

Mais il n'est pas nécessaire, pour se séduire ainsi soi-même, d'être cet orgueilleux pharisien qui vient étaler devant Dieu sa propre justice, ses prétendues vertus. — Non, il suffît pour cela de se tromper sur la nature du péché.

TOUT ce qui, dans mes sentiments et mes pensées, dans mes paroles et mes œuvres, ne peut pas supporter les regards de la sainteté de Dieu, est péché, révolte de ma volonté contre la volonté de mon Dieu, transgression de sa loi.

Qu'est-ce donc qui dans ma vie ne mérite le nom de péché ?

Hélas  ! bien loin de me séduire moi-même en disant : « Je n'ai point de péché,  » mon âme est remplie d'angoisse et d'amertume. Le poids intolérable de ma misère m'accable, me plonge dans un découragement dont je ne puis me relever.

Ma conscience, réveillée au contact de la sainteté de Dieu, évoque devant moi une foule de péchés. Je les avais oubliés dès longtemps, j'en ignorais la puissance terrible. Les voilà maintenant, ils se dressent devant moi comme autant d'ennemis, ils m'accusent, me condamnent.

- Oh  ! que cette souffrance morale est amère !

- Quelle révélation de ma corruption !

- J'ai beau creuser jusqu'aux dernières profondeurs de mon être, je n'y trouve que maladie et souillure.

- Que je suis loin de Dieu !

- Dans quel abîme je me vois plongé !

- Je porte ma douleur partout avec moi, elle m'atteint à mon réveil, elle remplit de trouble mes journées, je redoute les heures solitaires de la nuit.

Par moments, une douce lueur de la grâce pénètre dans mon âme, mais bientôt elle disparaît, et tout rentre dans les ténèbres. — « Je crie à Dieu et il ne me répond pas. Jusqu'à quand, mon Dieu, jusqu'à quand cacheras-tu ta face de moi ? M'aurais-tu abandonné  », N'es-tu pas le Dieu des miséricordes ? Mon Dieu, sauve-moi !

Oui, il te sauvera, âme angoissée. C'EST TOI, TOI-MÊME QUE LE SAUVEUR INVITE !

Fais silence, recueille-toi, écoute dans le calme les paroles de sa bouche dont tu vas sentir pour la première fois la puissance divine, précisément parce que tu en éprouves un si pressant besoin.

Oui, les terribles réalités du péché te révéleront les douces réalités de la grâce. C'est ton Dieu, le Dieu des miséricordes, qui t'a fait descendre dans ces profondeurs de la repentance, pour t'élever aux sublimes hauteurs de ses compassions. Écoute-le donc, et garde-toi de la défiance, du doute, de l'incrédulité  :

«  Ainsi a dit Celui qui est haut élevé, qui habite l'éternité et dont le nom est saint. J'habiterai dans le lieu haut et saint avec celui qui a le cœur brisé, qui est humble d'esprit, afin de vivifier l'esprit des humbles et afin de vivifier ceux qui ont le coeur brisé.  »

Écoute l'expérience d’un pécheur repentant : « Les sacrifices de Dieu sont l'esprit froissé. 0 Dieu, tu ne méprises point le cœur froissé et brisé.  » — Ces odieux péchés dont le souvenir t’accable, voici ce que Dieu peut en faire : « Quand vos péchés seraient rouges comme le cramoisi, ils seront blanchis comme la neige, et quand ils seraient comme le vermillon, ils seront blanchis comme la laine.  »

Une âme qui criait à Dieu comme toi du fond d’un abîme d’angoisse, achève sa plainte par ces mots : « Attends-toi à l'Éternel, car l'Éternel est miséricordieux et la rédemption est en abondance auprès de lui.  »

Mais écoute plutôt, ô âme souffrante, écoute celui qui est venu du ciel pour apporter sur la terre tous les trésors de la miséricorde éternelle :

Qui est-ce qu’il invite avec tant de compassion à venir à lui ? À qui offre-t-il le repos ? À ceux qui sont travaillés et chargés  ; à toi donc, à toi-même. Qui est-ce qu’il est venu chercher et sauver ? Ceux qui sont perdus.


Si de telles paroles, prononcées par une telle bouche, ne suffisent pas pour faire pénétrer dans ton cœur un premier rayon d’espérance, écoute encore, voici des faits :

Qui est cet infortuné, au corps paralysé, à l'âme brisée, au cœur flétri qu’on apporte à Jésus au milieu de la foule ? Quels sont ses mérites ? Jésus ne voit en lui que des péchés, causes de toutes ses misères, et c’est à lui qu’il dit dès l'abord avec l'accent de la plus tendre compassion : « Aie bon courage, mon fils, tes péchés te sont pardonnés.  »

Vois-tu cette femme, objet de l'orgueilleux mépris d’un pharisien ? Qu’a-t-elle fait pour obtenir son pardon ? Venir dans cette maison pour y chercher son Sauveur, se jeter à ses genoux, arroser ses pieds de ses larmes brûlantes, les essuyer de ses cheveux, voilà tout ce qui était en son pouvoir. Et c’est pour elle que le Fils de Dieu a réservé ses paroles si propres à porter dans son cœur brisé l'espérance, la vie : « Va en paix, tes péchés te sont pardonnés.  »

Nous voici dans le temple de Jérusalem ; un groupe de scribes et de prêtres se forme autour du Sauveur ; qui est cette malheureuse, voilée dans sa honte, sur laquelle on demande au Fils de Dieu de ratifier une sentence de mort ? Pour qui Jésus trouve-t-il dans son indignation une de ces paroles qui brûlent la conscience ? Pour l'accusée ? Non, pour les hypocrites accusateurs. Ils sortent, ne pouvant plus soutenir son regard. — Et toi, âme froissée, qui restes seule sous les voûtes du temple avec Celui qui devait te marquer du sceau de la mort, ÉCOUTE SA SENTENCE DIVINE  : « Je ne te condamne pas ; va et NE PÈCHE PLUS ! »

—  Gravissons le Calvaire, écoutons le soupir de ce brigand crucifié qui a reconnu en Jésus son Roi, son Sauveur ; écoutons plutôt ce mot qui lui ouvre le ciel, et ses joies, et ses gloires : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.  »

Et vous, péager, qui vous frappez la poitrine et qui descendez justifié dans votre maison ; vous Zachée, chez qui loge le Sauveur ; vous, fils perdu qu’un tendre père presse sur son cœur ému de compassion, en déposant sur votre front le baiser du pardon ; vous tous, cœurs brisés, altérés de justice et de paix, qui avez attiré au Seigneur ce reproche amer, son plus beau titre de gloire : « Celui-là reçoit les pécheurs et mange avec eux, » — vous tous, venez dire à cette âme angoissée ce que vous avez trouvé en Jésus, et elle reprendra courage.

Oh  ! oui, répond encore un autre de ces blessés dans la grande lutte contre la puissance des ténèbres, oui, cette voix divine de pardon et d’amour porterait dans mon cœur le calme et la paix, si j’étais un de ces péagers et de ces pécheurs, qui, pour la première fois, passent par les saintes douleurs de la repentance, et pour la première fois entendent la bonne nouvelle du salut. Mais moi, à qui Dieu a depuis longtemps révélé son Fils et les richesses de sa grâce ;

moi qui étais marqué du sang de la croix, dans lequel j'avais trouvé le pardon ;

- moi à qui l'Esprit-Saint a, dans des jours heureux, rendu le témoignage que j’étais un enfant de Dieu ;

- moi, qui me croyais sincèrement converti à mon Dieu Sauveur, et qui espérais lui rester toujours, toujours fidèle, moi, hélas ! j’ai péché !


O douleur ! ô lâche infidélité !

- J’ai contristé l'Esprit,

- j’ai payé d'ingratitude l'amour de Jésus,

- j’ai troublé ma communion avec Dieu !

- Y a-t-il grâce pour moi ?

- Puis-je m’appliquer les paroles de pardon qui rendaient la paix aux péagers ?


Redoutable question du salut, qui se pose de nouveau !

- Suis-je un racheté de Christ, un enfant de Dieu ?

- Ma foi obscurcie était-elle réelle ?

- Ma vie chrétienne n’était-elle point une déplorable illusion ?


O précieuse assurance qui s’est changée en angoisse, doux privilège du croyant fidèle, me serez-vous rendus ?

Ce poids immense de tristesse fera-t-il place encore à la joie du chrétien ?

EST-CE MOI QUE JÉSUS INVITE ? Irai-je à lui dans sa sainte communion ?

Et à qui donc irais-tu, mon pauvre frère ?

Qu‘as-tu à faire sinon de te réfugier sans retard au pied de la croix, comme la première fois que tu y cherchas le pardon ?

Là se fait entendre, par la bouche de St Jean, une voix qui s’adresse à toi, à toi-même. C’est à des chrétiens, à des chrétiens avancés, en communion avec Celui qui est lumière, qu’il ouvre cette source de grâce toujours jaillissante, toujours efficace : « LE SANG DE JÉSUS-CHRIST, SON FILS, NOUS PURIFIE DE TOUT PÉCHÉ. »

C’est à eux qu’il déclare : « Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous le faisons menteur  ; », mais c’est pour ajouter aussitôt : « Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, savoir Jésus-Christ le juste. C’est lui qui est la victime de propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux de tout le monde.  »


Précieux Évangile de mon Sauveur ! il renferme, non seulement le remède pour nos péchés, mais encore le relèvement et la consolation pour nos rechutes.


Les faits sont toujours plus convaincants que les paroles.

Voici un disciple chéri du Sauveur, Pierre, dans sa chute profonde : il avait senti et confessé, lui, que son Maître avait « les Paroles de la vie éternelle ;  » il avait cru et connu que Jésus était « le Christ, le Fils du Dieu vivant  ; » il s’était écrié en un jour de défection, avec l'effusion de la confiance, de l'amour : « Seigneur, à qui irions-nous ?  »

Et le voilà au fond d’un abîme ? Il vient de charger sa conscience d’un reniement de son bon Maître, d’un lâche mensonge, d’un parjure impie.

Le regard de Jésus va le chercher dans ces profondeurs ténébreuses où il aurait péri sans lui ; il en ressort le cœur brisé d’angoisse, le visage inondé de larmes amères. Où sont les foudres dont Jésus va accabler son âme infidèle ? — « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu?...  »

Ô charité ! ô tendre compassion de mon Sauveur ! cette manière de pardonner à ton pauvre disciple est plus persuasive, plus pénétrante qu’aucune autre. Tu l'aimes donc encore, puisque tu t’enquiers de son amour ; tout est pardonné, tout est oublié ! En sera-t-il ainsi de moi, ô mon Dieu ; ainsi de mon péché, de tous mes péchés ?

Ah  ! du moins, Dieu saint et juste, Dieu miséricordieux, lent à la colère et abondant en grâce, Dieu, qui ne prends point plaisir à la mort du pécheur, — du moins, je me prosterne à tes pieds dans la poussière ; et, dans l'angoisse de mon âme, je te supplie d’entendre en ma faveur ce cri douloureux d’un grand pécheur repentant :

«  Fais-moi grâce, ô Dieu, selon ta miséricorde ; selon la grandeur de tes compassions, efface mes forfaits.

Lave, lave encore mon iniquité et purifie-moi de mon péché. Car je connais mes transgressions et mon péché est continuellement devant moi.

J’ai péché contre toi, contre toi seul, et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux ; je le confesse afin que tu sois reconnu juste quand tu parles, et trouvé pur quand tu juges.

Voici, j’ai été formé dans l'iniquité et je suis né dans le péché... Fais sur moi l'expiation avec l'hysope, afin que je devienne pur, lave-moi pour que je sois plus blanc que la neige. Détourne ta face de mes péchés et efface toutes mes iniquités.

Ô Dieu, crée en moi un cœur pur ! Rends-moi la joie de ton salut, et que l'Esprit d'affranchissement me soutienne.

Ô Dieu de mon salut, délivre-moi ! — Les sacrifices de Dieu sont l'esprit froissé : ô Dieu, tu ne méprises point le cœur froissé et brisé.... »


Seigneur Jésus, Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, aie pitié de moi ! Approche-toi de mon âme et prononce sur elle ce mot tout-puissant de GRÂCE, qui donne le salut et la vie. Je me réfugie à tes pieds ; fais-m’y entendre, à moi aussi, ta parole de compassion et de délivrance  : « VA EN PAIX, TES PÉCHÉS TE SONT PARDONNÉS !  ».


- Ta paix, ô Jésus ! la paix de Dieu, voilà le seul bien après lequel je soupire.

- Verse la paix dans mon cœur troublé et souffrant.

- Tu es venu pour des pécheurs et non pour des justes.

- Tu es mort pour mes offenses, ressuscité pour ma justification.

- Ton sang purifie de tout péché, et toute puissance t’a été donnée au ciel et sur la terre ;

délivre-moi, sauve-moi l Me voici malade, aveugle, nu, misérable : oh l si seulement je touche le bord de ton vêtement, je serai guéri. Qu’une force divine sorte de toi, céleste Médecin, et qu’elle pénètre, purifie, renouvelle mon âme !


Jésus, sois mon salut, sois ma vie ! Je crie à toi, je ne te laisserai point aller que tu ne m’aies béni, sauvé ! Je m‘appuie sur ta parole qui ne peut décevoir : « JE NE METTRAI DEHORS AUCUN DE CEUX QUI VIENNENT À MOI !  »


Au fort de ma détresse,

Dans mes profonds ennuis,

À toi seul je m’adresse

Et les jours et les nuits :

Grand Dieu ! prête l'oreille

À mes cris éclatants ;

Que ma voix te réveille,

Seigneur, il en est temps.


Si ta rigueur extrême

Nos péchés veut compter,

0 Majesté suprême !

Qui pourra subsister ?

Mais ta juste colère

Fait place à ta bonté,

Afin qu’on te révère

Avec humilité.


En Dieu je me console

Dans mes plus grands malheurs,

Et sa ferme Parole

Apaise mes douleurs.

Mon cœur vers lui regarde,

Brûlant d’un saint amour,

Plus matin que la garde

Qui devance le jour.


Qu’Israël sur Dieu fonde

En tout temps son appui ;

En lui la grâce abonde,

Le secours vient de lui.

De toutes nos offenses

Il nous rachètera ;

De toutes nos souffrances

Il nous délivrera.



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