Une chose me réconforte

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Strophes d'une vieille chanson huguenote chantée par un colporteur pendant qu'on le traînait au bûcher:


Quand J'ai bien à mon cas pensé,
Une chose me réconforte:
Quand le corps sera trépassé
Mon âme ne sera pas morte,
Car leur main n'est pas assez forte
De pouvoir si cruellement
Faire mourir tout d'une sorte
Le corps et l'âme «ensemblement.»

Mes compagnons et bons amis,
Devant mourir, je vous prie,
Ne craignez point les ennemis
Qui ne peuvent qu'ôter la vie
Du pauvre corps quoiqu'on en dise,
Craignez celui tant seulement
Qui peut, s'il en avait envie
Mettre âme et corps à «damnement.»

Mais, en crainte ne soyons tant
Que n'ayons en lui espérance!
Digne n'est d’être bien content
Qui n'a mis en lui sa confiance.

Il a fait avec nous alliance
Que la foi vive entretiendra,
Et sa promesse il nous tiendra
Autant que nous obéissance.

Société de l’histoire du protestantisme français 1902


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