Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il n'est point à lui.

ROM., VIII, 9.

----------


Ami Lecteur,

J'ai l'intention de vous dire quelque chose que je crois de la plus haute importance pour votre âme. Je viens vous parler de l'œuvre de Dieu le Saint-Esprit.

Les paroles solennelles que j'ai écrites en tête de ce traité et mises devant vos yeux justifient bien le désir que je sens d'attirer sur ce sujet votre attention. « Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, IL N'EST POINT À LUI.  »

Il est probable que la plupart de ceux dans les mains desquels ce traité tombera ont été baptisés. En quel nom l'ont-ils été ? C'était au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Plusieurs, sans doute, sont mariés ; et en quel nom l'ont-ils été ? Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Je pourrais en dire autant de plusieurs autres circonstances de leur vie qui ne se terminent point sans cette bénédiction apostolique : « La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient sur vous.  »


Je vous demanderai ce que signifient ces mots si souvent répétés : le Saint-Esprit ?

Quelle place Dieu le Saint-Esprit occupe-t-il dans votre religion ?

Que savez-vous de son office, de son œuvre, de sa demeure en vous, de sa communion, de son pouvoir ?

C'est sur ce sujet que je me propose d'attirer aujourd'hui votre attention. J'ai besoin de connaître ce que vous savez sur l'œuvre de Dieu le Saint-Esprit.

Je crois que le temps où nous vivons requiert de fréquents et distincts témoignages sur cet important sujet, et qu'il est peu de vérités de la religion chrétienne qui aient été plus souvent obscurcies et corrompues par de fausses doctrines que celle qui se rapporte au Saint-Esprit.

Je crois qu'il n'y a aucun sujet qu'un monde ignorant soit si prompt à flétrir par les épithètes d'affectation, d'enthousiasme et de fanatisme, que celui de l'œuvre du Saint-Esprit.

Le désir de mon cœur et la prière que j'adresse à Dieu est qu'il me soit donné de ne rien dire sur ce sujet qui s'écarte le moins du monde de la vérité qui est en Jésus, et que j'en parle avec amour et charité.

Pour la convenance du sujet, je le diviserai en quatre points principaux :

1. L'importance attachée dans l'Écriture à l'œuvre du Saint-Esprit ;

2. La nécessité de l'œuvre du Saint-Esprit pour le salut de l'homme ;

3. De quelle manière procède le Saint-Esprit dans le cœur de l'homme ;

4. Enfin, les signes et les preuves par lesquels on peut reconnaître avec certitude la présence du Saint-Esprit dans le cœur de quelqu'un.



I.

Le premier point que nous avons à considérer, c'est l'importance attribuée dans l'Écriture à l'œuvre du Saint-Esprit.

J'éprouve de la difficulté à savoir par où commencer et finir quand j'aborde celte partie de mon sujet. Il me serait facile de remplir tout mon traité avec des citations des textes qui s'y rapportent. Le Saint-Esprit est si souvent mentionné dans le Nouveau-Testament, que je suis moins embarrassé à en découvrir des exemples qu'à choisir dans le nombre.

Saint Paul cite dix-huit fois le nom du Dieu Saint-Esprit dans le chapitre même d'où notre texte est tiré. En fait, la place qu'occupe le Saint-Esprit dans les cœurs des chrétiens les plus prononcés est hors de toute proportion avec la place qu'il occupe dans la Parole.

Je ne consacrerai donc pas beaucoup de temps à prouver la divinité et la personnalité du Saint-Esprit. Ces points sont écrits dans la Parole de Dieu comme avec un rayon de soleil. Je suis entièrement hors d'état de comprendre comment un lecteur de la Bible, doué d'un sens droit, pourrait ne pas les y voir ; surtout comment un lecteur, libre de toute prévention, peut regarder l'Esprit comme une « simple influence ou comme un principe.  »

Nous trouvons écrit que le Saint-Esprit fut « vu descendant sous une forme corporelle (Luc, III, 22).  »

Nous le voyons commander des actes à ses disciples et les enlever dans les airs par sa propre puissance (Actes, VIII, 29-39 — Et il donna l’ordre qu’on arrêtât le char, et ils descendirent tous deux à l’eau, et Philippe et l’eunuque ; et Philippe le baptisa. Et, quand ils furent remontés hors de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus, car il continua son chemin tout joyeux ; mais Philippe fut trouvé à Azot ; et en passant au travers du pays, il évangélisa toutes les villes, jusqu’à ce qu’il fut arrivé à Césarée.),

envoyer des prédicateurs parmi les Gentils (Actes, XIII, 2 Et comme ils servaient le Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul, pour l’oeuvre à laquelle je les ai appelés.),

parler aux Églises (Apoc, II, 7 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.).

Nous le voyons intercéder (Rom., VIII, 26 De même aussi l’Esprit nous est en aide dans notre infirmité ; car nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient  ; mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ;),

sonder toutes choses, enseigner toutes choses, conduire dans toute vérité (1 Cor., II, 10. mais Dieu nous la révélée par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu. Jean, XIV, 26 ; mais le Consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites. XVI, 13 Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité : car il ne parlera pas de par lui-même ; mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver.).

Il est un autre consolateur distinct de Christ (Jean, XIV, 16 et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, pour être avec vous éternellement).


Il a des affections personnelles qui lui sont attribuées (Ésaïe, LXIII, 10. mais ils se rebellèrent et contristèrent l’Esprit de sa sainteté, et il se changea pour eux en ennemi ; lui-même, il combattit contre eux. Ephés., IV, 30. Et n’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Rom., XV, 30 Mais je vous exhorte, frères, par notre Seigneur Jésus Christ et par l’amour de l’Esprit, à combattre avec moi dans vos prières à Dieu pour moi).

Il a un esprit, une volonté, une puissance qui lui appartiennent en propre (Rom., VIII, 27. et celui qui sonde les coeurs sait qu’elle est la pensée de l’Esprit, car il intercède pour les saints, selon Dieu ; 1 Cor., XII, 11. — Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses  ; distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît. Rom., XV, 13 que le Dieu d’espérance vous remplisse de toute joie et paix en croyant, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l’Esprit Saint.).

Le baptême est administré en son nom, conjointement avec celui du Père et du Fils (Matth., XXVIII, 19 Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant pour le nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit).

Quiconque le blasphémera ne sera jamais pardonné et court le danger d'être éternellement damné (Marc, III, 29 mais quiconque proférera des paroles injurieuses contre l’Esprit Saint n’aura jamais de pardon ; mais il est passible du jugement éternel.).

Je ne fais aucun commentaire sur ces passages. Ils parlent par eux-mêmes. Je citerai seulement ces mots d'un chrétien éminent :

«  Comme deux et deux font quatre, de même on peut affirmer d'une manière aussi concluante que le Saint-Esprit est un agent divin et vivant qui agit sciemment avec volonté et puissance. Si l'on ne veut pas se laisser convaincre par ces témoignages, on ne serait pas mieux convaincu quand un mort même ressusciterait. »

Je vous répète, ami lecteur, que je n'abuserai pas de vos moments pour insister sur les preuves de la divinité et de la personnalité du Saint-Esprit. Je bornerai tout ce que j'ai à vous dire sur ce sujet à deux remarques générales.


Je vous demanderai d'abord d'observer attentivement qu'à chaque pas du grand œuvre de la rédemption de l'homme, la Bible assigne un rôle distingué à Dieu le Saint-Esprit.

Si nous regardons à l'incarnation de Christ, dont on ne saurait exagérer l'importance, il est écrit que quand notre Seigneur fut conçu dans le sein de la vierge Marie, « le Saint-Esprit vint sur elle et que la vertu du Très-Haut la couvrit de son ombre (Luc, 1, 35).  »

Si vous regardez au ministère terrestre de notre Seigneur Jésus-Christ, vous savez que personne ne fit jamais ce qu'il fit, ne vécut et ne parla comme lui. Il est écrit que le Saint-Esprit « descendit du ciel sous la forme d'une colombe et s'arrêta sur lui, que Dieu l'a oint du Saint-Esprit, que le Père ne lui donna pas l'Esprit par mesure et qu'il était rempli du Saint-Esprit (Jean, I, 32. Actes, X, 38. Jean, III, 34. Luc, IV, 1).  »

Si vous arrêtez votre pensée sur le sacrifice expiatoire de Christ sur la croix, son prix est inestimable ; il est écrit « que par l'Esprit éternel, il s'offrit lui-même à Dieu sans aucune tache (Héb., IX, 14).  »

Et si vous méditez sur la résurrection de Christ, qui est le sceau de toute son œuvre, vous verrez qu'il est écrit : « qu'ayant été mis à mort selon la chair, il a été vivifié par l'Esprit (1 Pierre, III, 18). »

Si vous fixez vos regards sur le départ de Christ de ce monde quand il fut élevé au ciel, ce qui fut une terrible épreuve pour ses disciples délaissés comme une famille d'orphelins au milieu de leurs plus cruels ennemis, vous voyez la précieuse promesse par laquelle notre Seigneur les réjouit la nuit qui précéda sa mort : « Je prierai mon Père, qui vous donnera un autre consolateur savoir, l'Esprit de vérité (Jean, XIV, 46, 47).  »

Si vous pensez à la mission des apôtres de prêcher cet Évangile, auquel nous devons toutes nos lumières, — vous verrez qu'il leur fut enjoint de demeurer à Jérusalem et « d'y attendre la promesse du Père.  » Ils étaient impropres à s'acquitter de leur tâche jusqu'à ce « qu'ils fussent remplis du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte (Actes, I, 4 ; II, 4).  »

Si vous regardez aux Écritures écrites POUR NOTRE INSTRUCTION , — vous savez que notre terre, privée du soleil, ne serait qu'une faible image de ce que serait un monde privé de la Bible. — Eh bien ! nous savons qu'en écrivant ce livre, « les saints hommes, poussés par l'Esprit, ont parlé (& Pierre, I, 21). — Les choses que nous annonçons, dit saint Paul, nous vous les disons dans le langage que le Saint-Esprit nous enseigne (1 Cor., II, 13).  »

Et si vous considérez attentivement l'ensemble de la dispensation sous laquelle nous autres, chrétiens, vivons, vous trouverez que ses privilèges surpassent d'autant ceux dont jouissaient les Juifs que le plein midi surpasse le crépuscule. Eh bien, il nous est spécialement dit « QUE C'EST PAR LE MINISTÈRE DE L'ESPRIT (2 Cor., III, 8).  »

Je mets ces textes devant vous pour votre méditation particulière, et je passe à l'autre remarque que je me suis proposé de vous faire.


Je vous prie d'observer attentivement que quoi que ce soit que les chrétiens possèdent individuellement, ce qu'ils sont et tout ce dont ils jouissent, et qui les distingue et établit un contraste entre eux et les mondains ou les inconvertis, ils le doivent entièrement à l'action de Dieu le Saint-Esprit.

1. C'est par lui qu'ils sont appelés, réveillés et rendus vivants.

2. Il leur donne de naître de nouveau, et il en fait de nouvelles créatures.

3. C'est lui. qui les convainc de péché, qui les guide dans toute vérité et les conduit à Christ.

4. Ils sont scellés par lui pour le jour de la rédemption.

5. Il habite en eux comme dans ses temples vivants.

6. Il rend son témoignage à leur Esprit.

7. Il leur donne l'Esprit d'adoption.

8. Il les fait crier : Abba, Père, et il intercède pour eux.

9. Par lui, ils sont sanctifiés, et l'amour de Dieu est abondamment répandu dans leurs cœurs.

10. Par sa puissance, ils abondent en espérance.

11. Par lui, ils attendent l'espérance de la justice qui provient de la foi, et ils mortifient par son moyen les œuvres de la chair.

12. Ils marchent d'après lui, vivent en lui.

En un mot, tout ce que les fidèles ont de grâce dont ils puissent se glorifier, — tout ce qu'ils sont, depuis le premier moment qu'ils ont cru jusqu'au jour de leur délogement pour être avec Christ :

TOUT, ABSOLUMENT TOUT DOIT ÊTRE ATTRIBUÉ

À L'ŒUVRE DE DIEU LE SAINT-ESPRIT.

Je ne peux pas m'arrêter plus longtemps sur cette partie de mon sujet. — Je pense en avoir dit assez pour vous prouver que je ne me suis pas servi de paroles sans signification quand j'ai parlé de l'importance attachée dans l'Écriture à l'œuvre de l'Esprit de Dieu.

Permettez-moi, avant d'aller plus loin, de conjurer tous ceux qui lisent ce traité, de s'assurer s'ils possèdent bien réellement une saine doctrine sur l'œuvre du Saint-Esprit.

Lui rendez-vous tout l'honneur dû à son nom ?

Lui donnez-vous, dans votre religion, la place et la dignité que l'Écriture lui a assignées ?

Pénétrez-vous bien de cette pensée :

que l'œuvre des trois personnes qui composent la sainte Trinité sont toutes absolument et également nécessaires au salut de chaque âme sauvée ;

que l'élection de Dieu le Père, le sang expiatoire de Dieu le Fils, sont les pierres fondamentales de notre foi, mais qu'elles ne peuvent jamais être séparées de l'œuvre efficiente de Dieu le Saint-Esprit.

Au Père l'élection,

au Fils la médiation et l'intercession,

et au Saint-Esprit l'application de toute l'œuvre à l'âme de l'homme.

Toujours réunis et jamais séparés dans l'Écriture, que les offices des trois personnes de la Trinité ne soient jamais séparés et détachés de votre christianisme.

Qu'aucun homme ne se permette jamais de désunir ce que Dieu a si magnifiquement uni.

Recevez avec une juste défiance toute espèce d'enseignement chrétien, faussement ainsi nommé, qui déshonore directement ou indirectement l'œuvre du Saint-Esprit.

Gardez-vous, d'un côté, de l'erreur qui, dans la pratique, substitue le privilège de membre de l'Église et la participation aux sacrements, à l'Esprit ; que personne ne vous persuade que le baptême et la sainte scène sont des preuves certaines que vous avez l'Esprit de Christ.

Gardez-vous, d'un autre côté, de l'erreur qui prétend orgueilleusement substituer la lumière interne, ainsi nommée, et les débris de la conscience, qui restent dans chaque homme après la chute, à la grâce salutaire du Saint-Esprit.

Que personne ne vous fasse croire, comme une chose qui va de soi-même, que depuis la mort de Christ, chaque être, homme ou femme, possède en lui l'Esprit de Christ.

Je touche à ces sujets avec ménagement et douceur. Je serais fâché d'écrire un seul mot de controverse au-delà de ce qui est nécessaire. Mais je dis à chacun de ceux qui, de nos jours, font cas d'un christianisme effectif : MONTREZ-VOUS JALOUX DE L'ŒUVRE RÉELLE ET DE L'OFFICE DE LA TROISIÈME PERSONNE DE LA TRINITÉ. Éprouvez les esprits pour savoir s'ils sont de Dieu.

Examinez attentivement les nombreuses et étranges doctrines qui infectent maintenant l'Église, et que le sujet placé aujourd'hui devant vous soit une de vos principales pierres de touche. Éprouvez chaque nouvelle doctrine de ces derniers temps par les deux questions suivantes.

Demandez d'abord ce qu'est l'Agneau,

et en second lieu ce qu'est le Saint-Esprit.


- Table des matières Chapitre suivant