Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA LUTTE INTÉRIEURE

FRÉDÉRIC DE ROUGEMONT

1869

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Autrefois que j'étais sans loi, je vivais; mais quand le commandement est venu,

le péché a repris vie, et moi je suis mort,

de sorte que le commandement qui m'était donné pour avoir la vie, m’a donné la mort.

Je rends grâces à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur. Rom. VII, 9, 10, 35.


L’enfant ou le sauvage est égoïste, gourmand, cruel, colère, franchement et naïvement; il ne croit pas mal faire en suivant ses instincts naturels, et comme il satisfait ses passions sans remords, il est content, il vit.

Mais lorsqu’on lui fait connaître la loi, sa conscience, qui s’éveille, en reconnaît la vérité et la sainteté, et il désirerait l’accomplir.

Cependant il ne peut; car, d’une part, les instincts de la nature corrompue sont là toujours aussi puissants, ils redoublent même de force par la contrariété, semblables à un fleuve qu’on veut resserrer par des digues; et, d’autre part, la loi ne nous apporte point une vie, une force nouvelle, pour résister au péché, elle ne nous donne ni la rémission de nos fautes ni le Saint-Esprit.

Ainsi s’engage en nous une lutte affreuse entre le péché et la loi, entre nos membres et notre entendement; et nous sommes constamment vaincus par le mal, JUSQU’AU MOMENT SOLENNEL OÙ DIEU VIENT NOUS DONNER LA VICTOIRE PAR JÉSUS-CHRIST, NOTRE SEIGNEUR.

Mais le chrétien lui-même, pendant un temps plus ou moins long, peut être sans loi à l’égard de certains devoirs; il peut faire en bonne conscience des choses répréhensibles, abuser de sa liberté au grand scandale des faibles, ne pas user devant Dieu des biens de la terre. Quand sa conscience vient à être éclairée sur ce point spécial, la lutte s’engage redoutable dans son cœur, et pour lui, comme pour l’inconverti, il n’y a de victoire possible que par la foi au Sauveur. La foi seule est victorieuse du monde et du péché (I Jean V, 4.).




 

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