Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

AVERTISSEMENT TRES SERIEUX!

1841

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Quand tu entreras dans la maison du Seigneur, recueille tes pensées et consulte ton cœur.

Ne viens pas offrir à Dieu des sacrifices de néant:

on ne l'honore point par de vains hommages, mais par les sentiments d’une âme fidèle et pénitente.


O homme! souviens-toi que tu es pécheur; crains d’aggraver ta condamnation en t’approchant de Dieu des lèvres, tandis que ton cœur est éloigné de lui.

Respecte ce temple, il est saint, il est consacré à la vérité, à la piété; Dieu se le réserve pour y rallier ses enfants, pour les éclairer, les consoler et les bénir.

Ici tu es en la présence du meilleur des pères,

mais aussi du souverain juge qui sonde les cœurs et qui éprouve les reins.

Si tu n’as pas de droites intentions, si ton cœur reste livré aux vanités, aux cupidités du monde, éloigne-toi de cet asile sacré. Et pourquoi affecterais-tu des sentiments qui ne sont point dans ton coeur?

Aie un peu d’estime de toi-même, ne t’avilis pas en mentant à Dieu, à ta conscience, à ton prochain que tu dois édifier par un caractère loyal et sincère. Ce que tu gagneras pour ce monde par une fausse piété ne payera point la rançon de ton âme, car Dieu qui est vérité, a en horreur l’hypocrisie.

La religion t’appelle dans cette maison de prière, afin de te retirer des distractions du monde, afin que ton âme se recueille dans le sentiment de ses besoins spirituels, et qu’elle vive avec son Dieu.

Et n’est-ce pas la vie qui lui est nécessaire pour qu’elle s’anime de courage et d’espérance?

Loin de Dieu, tu es comme l’enfant abandonné, sans guide et sans protecteur; la présomption t’aveugle, ou la frayeur t’abat; tu vois les choses non comme elles sont en réalité, mais comme ton caprice ou ta passion te les retrace; tu poursuis le bonheur dans les plaisirs, dans les cupidités du monde, et quand ton âme, après s’être épuisée de désirs, croit saisir les vrais biens, il se trouve qu’elle n’embrasse qu’une ombre, et qu’elle retombe dans le néant des choses terrestres.

Encore sont-ils plus funestes que le néant les biens que tu acquières au prix de la vertu, car la honte et les regrets leur survivent.

En Dieu seul est la vraie félicité, tu ne peux l’attendre que de lui: hors de son amour, il n’y a que des illusions qui t’abusent.

N’oublie pas que tu as une grande et sainte vocation à remplir.

Laisseras-tu se flétrir dans le péché cette âme immortelle que Dieu t’a donnée pour se nourrir des plus nobles pensées, pour s’élever par de constants efforts à ses vertus plus éminentes?

Ô homme! recueille tes pensées et consulte ton cœur.

Réfléchis sérieusement à ce que tu es,

à ce que tu dois devenir,

à ce que tu peux attendre de Dieu qui te connaît et qui te jugera.

Si la religion t’invite à te conformer à la volonté divine qui ne se révèle pas moins dans ton âme que dans l’Évangile, est-ce pour faire violence à tes sentiments, pour t'imposer une foi aveugle?

Non, l’Évangile de Christ ne veut point t’asservir à de fausses doctrines; il veut t’élever à la liberté des enfants de Dieu, à la connaissance de la vérité, à la foi en toi-même, car si tu le veux, tu peux former ton âme à tout ce qui est honorable et bon.

L’Évangile n’attache aucune importance à de vaines pratiques qui ne frappent que les sens et n’ont point d’efficacité sur le cœur.

C’est ton âme qu’il veut sanctifier; et que faut-il à l’âme pour qu’elle reprenne avec énergie une vie spirituelle et morale?

Il lui faut la lumière de la vérité pour la diriger,

il lui faut le désir invariable du bien pour soutenir ses efforts, et la grâce de Dieu pour en assurer le triomphe.

Apporte donc dans la maison de Dieu les sentiments que la religion réclame de toi pour opérer ton amendement. C’est dans l’intérêt de tes vertus qu’elle t’engage à écouter et à croire, car sans les oeuvres la foi est morte.

CETTE VIE QUE TU AS REÇUE DE DIEU DOIT ÊTRE CONSACRÉE À SA GLOIRE.

S’il t’a formé à son image, c’est pour que tu sois son imitateur, que tu sois parfait comme il est parfait, que tu édifies ce règne de lumière et de sainteté dont Jésus-Christ a posé les bases, et qui doit se perpétuer dans l’éternité.

Ne considère point ta condition dans ce monde pour t’en prévaloir, ou te laisser décourager.

DIEU N’A POINT D’ÉGARD À L’APPARENCE DES HOMMES; en toute nation celui qui le craint lui est agréable.

La vertu honore toutes les positions de la vie, et ce qu’elle ne sanctifie point est sans valeur.

Viens donc à Dieu avec confiance, avec l’assurance de ses bénédictions, si tu es disposé à lui donner ton cœur; ne crains rien autre chose que le péché, car il rompt les liens sacrés qui t’unissent à lui.

Mais n’oublie pas que ces liens d’amour embrassent tous les membres de la famille humaine. Ce sont des frères qui t’environnent, des enfants du même père, des rachetés du même sauveur.

La charité de Dieu s’est manifestée en faveur de tous ses enfants, puisqu’il veut que tous soient sauvés, et qu’ils viennent à la connaissance de la vérité.

Oserais-tu donc haïr ce que Dieu aime?

Ne te hasarde point à juger et à condamner

quand le souverain Maître est disposé à faire grâce.

Observe sérieusement les sentiments de ton cœur. S’il y reste quelque fiel contre tes frères, si tu n’es pas sincèrement disposé à leur pardonner, à leur rendre le bien pour le mal, éloigne-toi de cette maison de paix et de charité, car DIEU N’Y RECEVRA POINT TES PRIÈRES.

Il veut pour premier gage de ton amour que tu aimes ton prochain comme toi-même, et que l’église où il rassemble ses enfants soit l’image du séjour céleste qu’il leur destine.

Songe que tu ne tarderas pas à quitter cette terre où tu subis l’épreuve de ta fidélité.

Ton âme doit retourner à Dieu qui te l’a donnée.

C’est dans le sein de l’être tout parfait que tu continueras l’œuvre de ta sanctification.

Dirige donc vers lui tes espérances et tes vœux; ne cherche point d’autre appui que sa grâce pour te soutenir dans le combat de la foi.

Ô homme! ta destinée est glorieuse, car Dieu veut que tu lui appartiennes!

Consacre-lui toutes les affections de ton âme, afin de répondre aux témoignages de son amour. Ce temple sera pour toi la porte des cieux, si tu y reçois la parole dans un cœur honnête et bon, si tu es animé des sentiments d’une vraie piété, car la piété a les promesses de la vie présente et de celle qui est à venir.

Ô mon Dieu, sanctifie-moi par ta grâce, éclaire-moi par ton esprit sur ce qui t’est agréable:

ne permets pas que je profane cette maison sainte par des sentiments indignes de toi.

Je veux m’approcher de toi, car tu es mon père, mon bienfaiteur suprême;

je veux écouter ta parole qui est esprit et vie pour les cœurs dociles à tes commandements;

je veux m’affermir dans la foi du divin Maître qui m’a appris à te connaître et à t’aimer;

je veux te confesser mes fautes en toute sincérité, afin d’obtenir de ta miséricorde les secours nécessaires à mon amendement.

Telles sont, ô Dieu, mes pieuses résolutions; donne-moi la force de les accomplir. Je mets en toi seul ma confiance, car ta gratuité est infinie. Amen.

G. L. DUVERNOY (1841) PASTEUR A MONTBÉLIARD.



 

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