C’est ma devise. Une belle devise, n’est-ce pas?
Je l’inscrivis sur la première page blanche de ma Bible, après avoir lu dans un de nos journaux cette phrase qui me frappa: «Ceux qui sauvent les situations désespérées, ce sont ceux qui tiennent bon QUAND MÊME».
Or je voulais être un de ceux sur lesquels Dieu peut compter, lorsque tout semble perdu.
Cette devise, je l’aime, car bien souvent elle a ranimé mon courage quand j’étais près de défaillir, écrasé sous le poids des difficultés. Alors, comme le clairon de la victoire qui électrise de ses notes vibrantes les bataillons indécis, elle m’a lancé au cœur de la mêlée QUAND MÊME.
Je l’aime parce que ce fut celle de mon Dieu-Sauveur qui nous a aimés, nous a sauvés, a été obéissant QUAND MÊME!
C’était aussi celle de tous ces Saints dont la foi et la persévérance ont confondu le Monde.
Au grand jour où la voix du Père nous conviera au céleste rendez-vous, savez-vous qui nous verrons accourir de toutes parts pour ceindre la couronne de gloire?
Une foule innombrable de rachetés de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Et si nous demandons quelle fut la devise inspiratrice de leur vie, ils nous répondront, désignant tous l’Agneau assis sur le tronc: «La sienne: QUAND MÊME!»
◦ Ce qu’il faut aujourd’hui à nos Églises pour qu’elles deviennent de vraies Églises, ce sont des chrétiens vrais, des chrétiens conséquents, des chrétiens tenaces, des chrétiens QUAND MÊME!
Il faut à nos Unions, non des membres qui se contentent d’émotions factices, de bons mouvements, de sentiments aussi louables que passagers, mais des membres prenant au sérieux leurs engagements, aimant leur Sauveur par-dessus tout, lui restant fidèles, quand même!
Il leur faut des jeunes Mlles qui aient le courage de renoncer à elles-mêmes, c’est-à-dire à leurs préjugés, à leurs privilèges, à leur douce quiétude, pour descendre dans la fournaise, tendre une main amie à celles de leurs sœurs qui y sont tombées, et lui ravir sa proie, QUAND MÊME!
Il nous faut des unionistes haïssant le mal sous toutes ses formes, ayant horreur de déplaire à Celui qui les a tant aimées, et, sachant au moment opportun, jeter à la face du Tentateur un refus énergique et joyeux, QUAND MÊME!
Il nous faut, de jeunes chrétiennes pleines d’ardeur, de courage et d’enthousiasme pour ces grandes luttes; des chrétiennes remplies de confiance en leur divin Chef, toujours soutenues par une foi inébranlable dans le triomphe de sa sainte cause, QUAND MÊME!
Organe des Unions chrétiennes de jeunes filles – 20 janvier 1894
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