Que de fois avez-vous dit et pensé, en voyant une année nouvelle tirer à sa fin. Comme cette année a vite passé, est-il possible que Noël soit déjà là?
À mesure que nous vieillissons, le temps passe avec une rapidité croissante; les jours, les mois, les années semblent s'enfuir, et il en est ainsi jusqu'à la fin. «Nous voyons nos années s’évanouir comme un son.» (Ps. XC. 9).
Bientôt l’histoire de notre vie sera terminée, son dernier chapitre écrit, et le livre fermé.
Vous aimez la lecture pour la plupart, et vous avez sans doute lu bien des biographies de grands hommes, et d’hommes de bien, mais l’histoire de votre vie est la seule que vous aurez jamais vécue.
Que sera-t-elle?
Qu’est-elle maintenant?
Qu’a-t-elle été?
Souvenez-vous que c’est une vie unique. Une fois gaspillée, dissipée, dépensée loin de Dieu, sans aspirations élevées, vous ne pourrez jamais en remonter le cours, la vivre de nouveau. Quand la mort sera là, toutes les occasions de votre vie seront passées pour toujours; nulle puissance au ciel ou sur la terre ne pourra vous en rendre, ne fut-ce qu’un seul instant, ni défaire ce que vous avez fait.
Demandez-vous, chères amies, ce qu’est votre vie; si elle est telle que vous désirerez qu’elle ait été, lorsque vous en aurez tourné la dernière page; si vous en réalisez la suprême importance.
Vous espérez mourir en paix avec Dieu, mais n’oubliez pas que la vie est chose plus solennelle que la mort.
Beaucoup, autour de vous, vivent comme s’ils avaient vingt vies à vivre, du temps de reste à gaspiller, — ou pis encore. Ne les imitez pas; que la devise de M. Moody soit la vôtre:
«Je ne m’attends à traverser ce monde qu’une fois.
Quelque bonne action que je puisse faire, quelque témoignage d'affection que je puisse donner à un de mes semblables, je veux le faire maintenant.
Je ne veux, ni le renvoyer, ni le négliger, car je ne repasserai plus par le même chemin.»
Que de personnes qui font à autrui un mal réel, irréparable. Un soldat était à l'hôpital, couché sur son lit de mort, et se refusait, de parti pris, à écouter les exhortations que lui adressait l’aumônier. Lorsqu’enfin celui-ci lui demanda s’il pouvait faire quelque chose pour lui, un cri d’angoisse s’échappa de ses lèvres: «POUVEZ-VOUS EFFACER LE PASSÉ?»
Alors il lui ouvrit son cœur et lui raconta sa triste, mais hélas! trop commune histoire. Par sa funeste influence, il avait conduit à sa perte un de ses camarades d’armes, jeune homme aimable et sérieux, quand il était entré au régiment, mais qui avait été tué à ses côtés dans la bataille, le blasphème sur les lèvres. Le soldat mourant, ne pouvant se pardonner lui-même, ne voulait pas regarder à Dieu pour obtenir son propre pardon. Sa seule pensée était celle-ci. POUVEZ-VOUS EFFACER LE PASSÉ? — Dieu lui-même le peut-il?
Prenez garde de tourner en ridicule, de détourner d’autres compagnes, plus sérieuses que vous, peut-être, et d’être ainsi la cause d’un mal irréparable qu’aucun remords ne saurait effacer.
Avez-vous le désir ardent de donner la meilleure orientation à votre vie?
◦ Venez d’abord à Christ qui vous a rachetées.
◦ Cherchez-le comme votre Sauveur, mettez-vous définitivement à son service.
C’est le premier pas à faire sur la route qui conduit à une vie bienheureuse. Maintenant, «vous ne vous appartenez point à vous-mêmes (I Cor, VI. 19); vous êtes à Christ (Marc IX, 41).
En lui consacrant votre vie, vous ne faites que lui céder ce qui est à Lui; Il peut vous enrichir en vous rendant capables d’être de meilleurs témoins de sa puissance, là même où vous avez succombé.
Je vous en supplie, remettez dès maintenant votre vie à la garde de Celui avec le secours duquel elle peut être ennoblie et embelie.
Vous ne le pouvez pas vous-mêmes, mais Dieu le fera, si vous voulez lui en faire don.
Que ce don soit sans réserve, et puis, demandez-Lui de vous guider pour les détails. Une vie consacrée doit être faite d’heures et de jours consacrés. Dites-Lui:
Prends, ô mon Dieu, prends ma vie,
Elle est toute à Toi!
Une vie, consacrée à Dieu ne saurait être une vie manquée.
Vous réaliserez l’idéal le plus élevé auquel vous puissiez aspirer, car vous accomplirez son dessein à votre égard.
Essayez de faire une œuvre précise en amenant d'autres personnes à votre Sauveur.
Efforcez-vous de laisser le monde un peu meilleur que vous ne l’avez trouvé, et que la page de votre vie soit une page d’amour, comme le fut celle de votre Sauveur.
Il en est qui attendent pour se repentir d'être à l’heure de la mort, mais ceux-là, comme le brigand mourant sur la croix, n’entendront jamais le Maître leur dire: «Cela va bien, bon et fidèle serviteur,», car l’occasion leur aura manqué de devenir de bons et fidèles serviteurs. Si «Christ est votre vie,» pour vous aussi, «la mort sera un gain.» Puissent ces pensées vous stimuler et vous pousser à vivre de la seule vie digne de ce nom!
AMY WARREN.
* * *
Notre vie si courte, si faible, surtout notre humble vie de femme, que peut-elle faire pour soulager les souffrances d’un monde agonisant et hâter la venue du Sauveur?
Oh! Dieu soit loué! Elle peut être vécue tout entière en sympathie avec Lui, sympathie la plus profonde, unité de cœur et d’âme! Ses desseins, son œuvre, son but deviennent les nôtres!
Nous travaillons «AVEC LUI» à la place exacte où Il nous veut et où Il a besoin de nous, dans la communion la plus intime avec le Père et le Fils, nous travaillons ensemble à bannir à tout jamais les ténèbres et à faire luire la lumière éternelle.
Toutes nos forces, toutes nos pensées, tout notre temps, tous nos biens doivent être consacrés a ce but, dévoués, à Lui. — C’est Lui qui usera de nous, où et comme II le voudra.
GÉRALDINE GUINNESS.
Organe des Unions chrétiennes de jeunes filles – 20 janvier 1894
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