Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MESSAGES AU FÉMININ

UNE MARQUE ASSURÉE

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Vous vous souvenez de l’histoire de Rahab la prostituée (Josué, chap. II). Il ne semble pas, à première vue, que nous puissions apprendre rien de bon d’une telle vie, et pourtant elle nous donne une des plus belles leçons de la Bible.

Rien ne porte à croire qu’elle valût mieux — au commencement — que son nom ne nous donne lieu de le supposer, mais sa vie fut si changée que nous la trouvons au nombre des fidèles du chap. XI des Hébreux, à côté de ces héros de la foi: Abraham, Moïse, etc. Et maintenant, elle est avec eux dans la gloire. Certes, son histoire est bien un commentaire vivant de ces paroles:

«Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs.»

Lorsque les espions entrèrent dans sa maison, elle les reçut comme les messagers du vrai Dieu; et après leur avoir confessé que la crainte de l’Éternel était sur elle (Josué II, 9), elle favorisa leur fuite, ne leur demandant pour toute faveur que de la sauver elle et sa famille, quand ils détruiraient la ville. «Donnez-moi une marque assurée», leur dit-elle (vers. 12). Ils le lui promirent. «Attache, lui dirent-ils, ce cordon de fil cramoisi à la fenêtre par laquelle tu nous as fait descendre (vers. 18-21), et par ce moyen nous reconnaîtrons ta maison et nous l’épargnerons quand nous viendrons détruire Jéricho.»

Ce «cordon de fil cramoisi» était probablement formé de ces larges et longues écharpes écarlates d’Orient, telles qu’en portent encore aujourd’hui les femmes de l’Inde, et qu’elles drapent si gracieusement autour de leur corps. Deux ou trois de ces écharpes, nouées ensemble, pouvaient fort bien servir à double fin; d’abord à faire descendre les espions, puis, en flottant à la fenêtre au gré de la brise, être un signe facile à reconnaître du dehors.

Ce long cordon écarlate était un signe secret et une «MARQUE ASSURÉE» entre elle et le peuple de Dieu. Ses voisines ont dû dire: «Rahab fait sa lessive, aujourd’hui», mais pour elle il avait une signification suprême: il signifiait sécurité, salut.

Chère sœur, il faut qu’il y ait aussi une «MARQUE ASSURÉE» entre votre âme et Dieu!

Vous la connaissez, c’est le «précieux sang de Christ».

Seul il assure notre salut, alors que la destruction nous entoure de toutes parts.

«Elle attacha le cordon de fil cramoisi à sa fenêtre» (vers. 21). Il me semble voir avec quelle énergie! Ce ne dut pas être un de ces nœuds lâches et faciles à défaire, mais un nœud aussi serré que des doigts peuvent le former, car il avait pour elle une importance capitale.

Il ne faut pas que de votre côté vous vous jouiez de Christ et de son sang versé pour vous, mais que vous reteniez FERMEMENT votre espérance.

Êtes-vous bien décidée à aller avec Jésus, comme l’était Ruth à accompagner Naomi? (Ruth 1, 18).

Oh! alors, prenez dès maintenant UNE ATTITUDE FRANCHE ET DÉFINIE vis-à-vis de Jésus.

Puisque Rahab la prostituée fut sauvée, vous pouvez l’être aussi.

Mais permettez-moi d’ajouter une parole d’avertissement. Je disais tout à l’heure:

Ne vous jouez pas de Christ.


Non, chère amie, car c’est là UN JEU DANGEREUX.

Il y a quelques années, j’avais dans mon groupe une brillante jeune fille, Élisa D... Très régulière à l’école, très attentive, elle semblait parfois tout près du royaume des Cieux. Je me souviendrai toujours des conversations sérieuses que nous avions ensemble. Je vois encore ses beaux yeux se remplir de larmes, lorsque je la suppliais de se donner à Jésus, mais, hélas! elle renvoyait toujours à plus tard. «Elle était si près d’être sauvée! Il s'en fallait de si peu qu'elle fût persuadée!»

Un jour, elle quitta la ville. Elle me donna quelque temps de ses nouvelles, puis je la perdis de vue. Trois années s’écoulèrent et j’appris enfin qu’elle était morte. Et comment? Hélas! de chute en chute, elle était descendue plus bas, toujours plus bas.

D’abord entraînée au péché, puis abandonnée, elle avait fini par trouver au fond de la froide et sombre rivière où elle s'était jetée de désespoir, la plus triste des morts, la mort des suicidés.

Pauvre, pauvre Élisa! Si près d'être sauvée et maintenant si irrémédiablement perdue...

Peut-être quelque «Élisa» lira-t-elle ces lignes. Quoi qu'il en soit, chère jeune fille qui me lisez, Dieu vous parle.

Il vous appelle par votre nom; Il vous dit aujourd'hui: «Mon enfant donne-moi ton coeur».

Le voulez-vous?

Oui, je le crois. Cherchez donc la solitude de votre chambre, mettez-vous à genoux et dites-Lui: «Oui, Seigneur, je Te donne mon coeur».

Et II vous donnera une «MARQUE ASSURÉE». En vous mettant au bénéfice du précieux sang de Jésus, Il vous dira tout bas:

«Ma fille, va-t'en en paix, tes péchés te sont pardonnés».

Et le reste de cette année 1890 sera pour vous une année vraiment bénie.

M. HlCKLEY.

Organe des Unions chrétiennes de jeunes filles – 20 juillet 1893





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