MESSAGES AU FÉMININ

DÉLIÉE

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C’était un dimanche matin, l’anniversaire d’Alice. Elle examina un peu ses cadeaux et il était déjà tard lorsqu’elle descendit pour aller au service.... Mais il fallait bien arranger ses cheveux et poser son chapeau en équilibre sur sa tête.

La cloche avait cessé de sonner qu’elle était encore devant la glace; cependant, elle avait pris, ce matin-là surtout, de très bonnes résolutions, mais toutes PAR ELLE-MÊME, sans demander des forces au Seigneur.

Elle se hâta de se rendre au temple et entra tout doucement pendant que l’on chantait. Puis le texte fut prononcé lentement et d’une manière impressive: «Ne fallait-il pas que cette fille d’Abraham que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, fût délivrée le jour du sabbat? (Luc XIII, 16).

Le Saint-Esprit envoya ces paroles tout droit dans le cœur de la jeune fille:

«LIÉE DEPUIS DIX-HUIT ANS! c’est moi, se dit-elle. J’ai dix-huit ans aujourd’hui et je sais que je n’ai pas servi Dieu, mais le monde...

Elle écouta fort peu les explications, ce matin-là; le texte seul retentissait dans son âme.

Elle vit qu’elle avait gaspillé sa vie et reçu tant de biens de la main de Dieu, en l’oubliant.

Elle avait résisté à ses appels et refusé d’écouter, elle était vraiment liée; qui pouvait la délivrer?

Le service était terminé, et pendant que l’orgue jouait encore, Alice retourna chez elle avec ce même texte dans son esprit.

Elle rentra dans sa chambre, non pour passer son temps devant la glace, mais pour se mettre à genoux et prier. Elle pria avec ardeur: «Seigneur, je suis liée, disait-elle, ah! montre-moi ce que je dois faire, je suis si coupable!»

Un rayon divin pénétra dans son âme, elle comprit que le Sauveur pouvait seul la délier, car c’est Lui qui est venu rendre la liberté aux captifs. Elle fut en effet déliée en ce «jour de sabbat» et sa joie fut grande.

Avez-vous éprouvé pour vous-même, chère amie, cette complète délivrance, cette assurance de pardon par le sang versé du Christ, cette paix que le Saint-Esprit donne? Cherchez-la si vous ne l’avez pas.

M. L.

Organe des Unions chrétiennes de jeunes filles – 20 juin 1893