Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MESSAGES AU FÉMININ

SUIS-MOI

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Jean 1, 44.

Cette invitation du Sauveur à Philippe, Jésus l’adresse encore à chacune de vous, mes chères lectrices (et lecteurs); de quelle manière y avez-vous répondu?

On croit trop souvent que le service de Jésus consiste à faire des choses extraordinaires et, comme on est loin de se sentir à la hauteur d’un Ésaïe ou d’un St-Paul, on s’arrête à l’entrée même de la voie, sur laquelle on voudrait pourtant bien s’engager.

Eh bien! suivre Jésus, c’est tout simplement — quelqu’un l’a dit — être fidèle dans les petites choses, dans les mille riens dont se compose une journée:

«Là, dans ces cadres modestes et obscurs de la vie de chaque jour, apprenez à renoncer à votre volonté, à votre moi, à briser votre entêtement, à abandonner vos stériles discussions, à avoir très peu de commisération et de patience envers vous-même, et beaucoup envers les autres.

Apprenez à faire toute chose dans la pensée de répandre autour de vous joie, amour et bonheur, à le faire avec simplicité, comme si cela était une chose toute naturelle, et sans rechercher la reconnaissance, l’honneur ni la renommée.

Souvenez-vous qu’un regard affectueux, un signe amical, un mot de sympathie une salutation cordiale, une larme de compassion, ont une puissance vraiment céleste, en ce bas monde plein de défaillances et de frayeurs.»

Si vous voulez suivre Jésus, ne cherchez pas à plaire dans le monde par ce qui brille et qui n’est qu’extérieur, fuyez la mode et ces apparats; faites-vous remarquer par votre parure modeste et recherchez avant tout les vertus secrètes et cachées du cœur.

Oh! la jeune fille chrétienne, dont le sincère désir est de glorifier son Sauveur, quelle action bénie ne peut-elle pas exercer autour d’elle! Au sein de la famille, elle veillera avec un soin jaloux à ce que l'ordre le plus parfait règne dans la maison;

par sa douceur et par son tact, elle saura mettre d’accord tous ceux qui l’environnent,

par sa charité et sa pureté, elle tiendra en bride les langues de ses compagnes;

par son agilité, en même temps que par sa piété, elle donnera aux malades et aux infirmes les soins que réclament leur corps et leur âme,

et, partout sur sa route, elle sèmera, comme une traînée lumineuse, la joie qui lui est naturelle, mais qui éclatera d’autant plus qu’elle sera purifiée par le St-Esprit.

Ce témoignage muet d’une vie entièrement consacrée à Jésus est celui qui produit sur tous les hommes, même sur les plus indifférents, l’impression la plus profonde et la plus ineffaçable.

D’un autre côté, dans ce service ainsi compris, vous oublierez bien vite les tristesses que chacun — le chrétien comme les autres — rencontre sans cesse sur son chemin, vous éprouverez une douce satisfaction et ce bonheur vous viendra du sentiment intime que vous travaillez, non pour la terre qui passe, mais pour le ciel qui demeure.

Quand même, en effet, ce ne serait qu’une petite chose,

toute œuvre faite pour le Seigneur durera éternellement.

La main dans la main du Sauveur, marchez ainsi fidèlement à sa suite, mes chères sœurs, n’ayez aucune crainte. Il ne vous laissera pas errer seules et souffrir sur la terre; au contraire. Il ne cessera de vous faire goûter cette paix que le monde ne peut donner, et, par un détachement progressif des choses d’ici-bas, il vous conduira jusqu’à la maison paternelle, dont un grand chrétien, qui avait suivi Jésus; M. François Bonifas, pouvait dire, sur son lit de mort:

«Oh! que le ciel est beau!»

pour ajouter aussitôt:

«Et qu’il est près!»

Suivez-le sans broncher, ce chemin solitaire

Doit vous conduire un jour au céleste repos;

Mais pour le suivre au ciel, suivez-le sur la terre;

Suivez toujours, suivez toujours l’Agneau!


Paul BlANQUIS.

Organe des Unions chrétiennes de jeunes filles – 20 avril 1893


 

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