Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MESSAGES AU FÉMININ

UN ENFANT DE LUMIÈRE

***

Que de prix ne met-on pas de nos jours aux lumières!

Combien ne parle-t-on pas de la nécessité d’éclairer le peuple, de faire progresser la science, tandis qu’on traite d’obscurantistes ceux qui s’attachent à CELUI QUI EST LA LUMIÈRE DU MONDE!

Cependant elle est bien douce et bien brillante la lumière que le Seigneur répand sur ceux qui veulent s’en laisser éclairer; elle pénètre là où n’arrive aucun autre rayon et réjouit des cœurs que toutes les lumières du monde laisseraient tristes et désolés.

Entrons, par exemple, dans cette petite mansarde mal éclairée par un bout de chandelle, où une toute jeune fille approche de la mèche fumeuse un petit volume dont elle lit une page avant de se coucher.

Lorsqu’elle était encore à la maison, sa mère en lisait tous les soirs et tous les matins quelque partie à ses enfants réunis autour d’elle. Dès la plus tendre enfance de Lise, aussi loin qu’elle peut se souvenir, il en a été ainsi, et, à la lumière de la Parole de Dieu, elle a grandi pure et heureuse. Puis vint un jour de fête qui jeta sur la vie de Lise une lumière plus vive encore, le jour où, agenouillée autour de l’autel avec ses compagnes, elle fut reçue à la cène du Seigneur et où elle chanta du cœur comme de la bouche: «Le Soleil qui m’éclaire, c’est mon Seigneur Jésus.»

Lise n’était plus une enfant, et le moment vint où elle dut quitter sa mère, ses frères et soeurs. Il faisait sombre, le soleil s’était caché sous d’obscurs nuages lorsque la pauvre jeune fille quitta le toit paternel pour s’en aller parmi les étrangers.

Son oncle, qui habitait la ville, avait trouvé à la placer comme fille de cuisine chez un banquier. Là elle pourrait apprendre à devenir bonne cuisinière, car on recevait beaucoup dans cette maison et on y donnait souvent de grands dîners.

Le jour où nous trouvons Lise dans sa mansarde, le banquier avait célébré son anniversaire en invitant ses amis, et l’on peut croire que la fille de cuisine ne mangea pas son pain de paresse, car les apprentissages ne sont guère faciles. En général pourtant la cuisinière était bonne pour Lise. Le regard candide de cette enfant exerçait sur elle une silencieuse influence et avait retenu sur ses lèvres plus d’une parole dure. Mais cette femme était fort vive, elle avait de l’ambition, et pour la table ses maîtres ne plaisantaient pas.

Le malheur voulut que ce jour-là elle quittât la cuisine pour quelques minutes tandis que des petits pâtés étaient dans le four. Fort occupée à frotter des cuivres et n’ayant reçu aucun ordre relativement à ces pâtisseries, la jeune servante ne songea point à les surveiller, et quand la cuisinière revint, le fond en était entièrement noirci. Aussitôt l’orage éclata: dans sa rage et son désespoir, le cordon-bleu fit pleuvoir sur sa compagne les invectives et les soufflets.

Jamais la pauvre Lise n'avait été traitée de la sorte et n’avait entendu de pareils propos. Elle ne répondit rien et continua son travail; mais ses larmes brûlantes coulèrent longtemps un amer chagrin, un ardent mal du pays envahirent son cœur.

Ce jour de peine et de travail prit fin comme les autres. D’un ton dur et sans un bonsoir, la cuisinière envoya Lise se coucher. Les lustres, les lampes, les candélabres sont éteints. Le banquier se couche appesanti par la bonne chère; madame a perdu sa mine souriante d’il y a une heure, et songe à toutes sortes de contrariétés qui sont venues lui gâter cette fête.

Partout dans la maison règne l’obscurité. Dans la mansarde seule tremble une faible lumière; mais quel rayonnement sur le visage de la petite fille de cuisine!

Où sont, à cette heure, les traces de ses larmes et son expression de tristesse?

Il a suffi de quelques paroles de son précieux Livre pour répandre dans son cœur la lumière et la joie.

Une longue vie s’étend devant notre jeune amie, une vie qui ne promet pas d’être sans nuages; mais soyons sans inquiétude, car cette parole du psalmiste: Mon Dieu fera reluire mes ténèbres, continuera de se vérifier pour elle. (Oui, tu fais briller ma lumière; L’Éternel, mon Dieu, éclaire mes ténèbres. Psaume 18: 28, V. S.)

Oui, Lise est une enfant de lumière; ceux qui verront briller sa lumière glorifieront son Père qui est aux cieux; plusieurs seront amenés par elle à la vérité et à la paix.

Dieu veuille nous donner beaucoup de ces lumières-là!

Puissent-elles luire dans les riches demeures et guérir de brillantes misères!

Puissent-elles répandre leur clarté dans la chaumière du pauvre et changer sa tristesse en joie!

Partout où entre Jésus,

la lumière du monde entre aussi la vie et le parfait contentement.


(Feuille religieuse).

* * *

On dit souvent qu’un malheur ne vient jamais seul, on pourrait dire avec plus de raison qu’un péché ne vient jamais seul.

Quel effrayant cortège de transgressions de toute espèce chaque péché amène avec lui.

Quel enchaînement, quel engrenage de péchés!

* * *

Tout est appel de Dieu: humiliations, regrets, souvenirs déchirants, cris de la conscience aussi bien que les délivrances et les bénédictions.

* * *

Le mal, Seigneur, n’est-ce pas de vivre sans Toi; et le bien de se tenir près de Toi?

Mme Mayor-Dufour.

Organe des Unions chrétiennes de jeunes filles – 20 février 1893



 

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