Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MESSAGES AU FÉMININ

IMPOLIE

***

C’était un beau soir d’automne; une jeune fille était assise toute soucieuse au bord du ruisseau qui coulait au fond du jardin. Elle était triste parce que tout avait été mal pour elle ce jour-là.

Ses cousines l’avaient provoquée, croyait-elle; les hôtes de sa tante avaient eu l’air de la mépriser parce que son costume était moins bien que le leur; ses griefs étaient nombreux...

Mais une question s’éleva dans son esprit:

Comment avait-elle supporté tout cela?

Avait-elle glorifié son Sauveur?

Cette pensée mit un arrêt à ses mécontentements, et elle demanda une réponse à sa conscience. Elle avait été impolie, elle avait dit à sa tante d’un ton vexé:

«Les dames sont bien peu intelligentes! Elles se sont moquées de ma robe parce qu'elle était de l’an passé; mais je méprise tout cela!»

Elle se souvenait du regard étonné de sa tante et de son reproche: «Ta religion n’a pas mis grande différence..., elle ne t’a pas même enseigné la politesse la plus ordinaire!» — Tante ne comprend pas! s’était-elle dit.

Mais là, dans celle paisible soirée, comme les oiseaux chantaient leur dernière mélodie, elle voyait les choses sous leur vrai jour. Elle n’était qu’une jeune chrétienne, depuis peu de temps elle s’était attachée à son Sauveur et avait accepté son invitation pleine d’amour. Depuis lors elle désirait se rendre utile dans l’œuvre de Celui qui avait fait pour elle de si grandes choses. Et là, au fond de ce jardin paisible, toute seule, la pensée la saisit qu’avant d’entrer dans le service actif du Maître, elle devait le glorifier dans les détails de la vie ordinaire.

Elle comprit sa faute et demanda pardon à son Père céleste.

L’automne avait fait place à l’hiver quand la jeune fille se trouva de nouveau à la même place, au bout du jardin. Ses yeux, pleins de larmes regardaient le ruisseau qui gazouillait en courant, mais ses larmes étaient causées par la reconnaissance: «Je te bénis, mon Dieu! dit elle à demi-voix. Tu m’as donné les forces que je le demandais ici-même. Tu m’as enseigné comment je pouvais te glorifier dans les moindres détails.»

Le matin même, sa cousine lui avait dit: «Il me semble que tu as perdu ta manière de t’emporter pour des riens!

Et comme elle l'entrait avec sa tante, celle-ci lui avait dit en souriant: «Ma chère nièce, comme tu as changé! Quand je t’ai vue écouter si patiemment les rapsodies des bons vieillards que nous venons de visiter, j’ai pensé que ta religion était devenue une réalité maintenant. Il ne t’est pas naturel d’avoir cette douceur-là.

La jeune fille embrassa sa tante avec joie et courut à sa place favorite, rendre grâce à son Dieu qui lui donnait la force de Le glorifier tous les jours.

X.

Organe des Unions chrétiennes de jeunes filles – 20 février 1893



 

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