Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

QUARANTIÈME LEÇON

EXODE, XX, 1, 2.


20:1 Alors Dieu prononça toutes ces paroles, en disant:

2 Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude.


* * *

Chers enfants, le son du tonnerre et celui de la trompette cessèrent sur le haut de la montagne, et la voix de Dieu se fit entendre, non plus seulement par des sons dont Moïse seul pouvait saisir le sens, mais par des paroles qui retentissaient avec puissance d’une extrémité à l’autre du camp des Israélites. «L’Éternel leur parlait face à face du milieu du feu (Deut., V, 4.)

Jamais, non jamais, depuis les premiers jours de la création, rien de semblable, rien de si grand, rien de si glorieux ne s’était vu sur la terre.

Ce n’est pas moi qui le dis: c’est le Seigneur lui-même. Lisez-moi au chapitre IVe du Deutéronome, versets 32 et 33. Et au Ve chapitre de ce même livre (versets 25, 26) nous apprenons que lorsque le peuple eût entendu toutes les paroles de l’Éternel, les chefs des tribus et les anciens dirent à Moïse:

«Si nous entendons encore une fois la voix de l’Éternel notre Dieu nous mourrons; car qui est l’homme, quel qu’il soit, qui ait entendu comme nous la voix du Dieu vivant parlant du milieu du feu et qui soit resté en vie?»

Écoutez maintenant ces paroles, mes chers amis, car Dieu nous a commandé de les enseigner aux enfants. En effet, après les avoir plus tard répétées et résumées en celles-ci: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces,» l’Éternel ajoute: «Tu les enseigneras soigneusement à tes enfants et tu leur en parleras quand tu demeureras dans ta maison, quand tu voyageras, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras (Deut., VI, 5-9.)».

Écoute Israël: je suis l’Éternel ton Dieu qui t’ai retiré du pays d'Égypte et de la maison de servitude. Trois raisons sont indiquées pour écouter Dieu:

1. Je suis l’Éternel;

2. Je suis ton Dieu;

3. Je t’ai retiré d’Égypte et de la maison de servitude.

Je vais vous les expliquer; mais auparavant je désire que vous ayez bien compris ce qu’est cette loi que l’Éternel allait donner à son peuple, et pourquoi il la lui donna de cette manière.

Dieu a fait en faveur de l’homme deux Testaments ou deux dispositions successives, comme je vous l’ai déjà expliqué à propos des premiers chapitres de la Genèse.

Le premier Testament date du paradis. Sous les symboles des deux arbres de la vie et de la connaissance du bien et du mal, Dieu dit à l’homme:

«Tu n’auras point d'autre Dieu devant ma face; tu m’obéiras, tu me craindras, tu m’adoreras, tu m’aimeras plus que ta femme, plus que le paradis, plus que ta vie même; et alors je te donnerai une vie éternelle, un bonheur immense et une gloire sans terme; mais si tu te révoltes contre moi, tu seras condamné, comme l’ont été le diable et ses anges.»

Admirez, chers enfants, quelle miséricorde il y avait déjà dans ce premier Testament, qu’on appelle le Testament des œuvres! Quelques années de notre pauvre obéissance, et pour récompense, l’éternité, le ciel, la gloire, un bonheur sans fin! Que penseriez-vous d’un maître qui aurait dit à son esclave: «Aie bien soin de mon cheval et de ma maison pendant une demi-heure, et je te donnerai la possession d’une fortune immense?»

Mais le second Testament de Dieu est mille fois plus miséricordieux encore.

Il l’a fait après que l’homme s’est révolté contre lui, après qu’il a violé tous ses commandements; et voici ce qu’il dit:

«Écoute Israël, pauvre pécheur! écoute; tu es misérable, tu es perdu; mais j’ai donné pour toi mon propre Fils afin de te sauver. Je l’ai destiné à porter à ta place la malédiction que tu as méritée; je veux être ton Dieu; je veux que tu deviennes mon fils; je te veux retirer du pays de perdition, de l’esclavage du diable et de la maison de servitude.»

Voilà le second Testament de Dieu, son Testament de grâce, son Évangile, sa bonne nouvelle; la bonne nouvelle de pardon, la bonne nouvelle de vie, la bonne nouvelle de paix, la bonne nouvelle de gloire.

Cette bonne nouvelle, mes enfants, est annoncée dans toute la Bible, dans Moïse, dans les prophètes, dans les Psaumes, comme elle l’est dans les quatre Évangiles, dans les Actes et dans les épîtres; seulement on est convenu en général dans les Églises d’appeler Nouveau Testament ou Évangile ces derniers livres, parce que la bonne nouvelle y est plus clairement annoncée, et d’appeler plutôt Ancien Testament ou Loi, Moïse, les prophètes et les psaumes parce que la loi y est proclamée et plus souvent rappelée.

Mais quelqu’un demandera peut-être: «Pourquoi Dieu donna-t-il sa loi aux Israélites du milieu du feu et au son de la trompette du jugement, puisque les hommes sont incapables de l’accomplir, et puisque tous ces commandements, quand nous les examinons, nous crient: «Misérable! tu es un pécheur! tu mérites la mort.»

C’est là, vous vous le rappelez, une seconde question à laquelle je vous ai promis de répondre.

Eh bien, chers enfants, la loi nous est donnée pour deux raisons.

Elle nous est donnée en premier lieu pour nous montrer, aussi clair que le jour, que nous sommes perdus et qu’il faut que nous allions à Jésus-Christ. Lisez-moi, Gal., III, 21, 22, et Rom., III, 19.

Si j’avais dans un lit un pauvre petit garçon qui fût très malade mais qui ne voulût pas le croire et prendre les remèdes indispensables pour le sauver, je lui dirais peut-être: «Lève-toi de ton lit et viens vers moi.» Il se lèverait et voudrait marcher, mais il tomberait et s’écrierait: «Oh! je ne puis me tenir debout; je suis donc bien malade!»

Cher enfant, lui répondrais-je, c’est ce que je voulais t’apprendre; tu ne voulais pas le croire; maintenant nous allons appeler le médecin et tu prendras le remède.

Ou bien je dirais à ce même enfant: «Voici du très bon pain; en veux-tu un morceau?» Il le prendrait peut-être, mais ce pain lui déchirerait les entrailles, et il dirait alors, comme la première fois: «Il faut que je sois bien malade pour que le pain qui donne aux autres la vie et la santé me fasse tant de mal.» Eh bien! voilà la loi, mes enfants. Voilà pourquoi Dieu nous la donne. Voilà pourquoi il nous dit: «Aime-moi de tout ton cœur et de toutes tes forces; fais toute ton œuvre, sanctifie mes dimanches; honore ton père et ta mère; n’aie jamais de haine ni de rancune, jamais de mauvaises pensées, jamais de mauvais désirs».

Il nous donne toutes ces lois afin que nous nous écriions, comme ce pauvre enfant en voulant marcher: «Je suis donc bien malade, car je tombe à tous moments!» ou comme le geôlier de Philippes: «Que ferai-je pour être sauvé (Actes, XVI, 30.)?» ou comme Paul lui-même: «Je suis mort; car le commandement qui m’était donné pour avoir la vie s’est trouvé me donner la mort (Rom., VII, 10.)

Telle est la première raison, et voici la seconde.

La loi nous est donnée pour que, après avoir trouvé auprès de Jésus-Christ le pardon et la vie, nous apprenions l’obéissance, nous connaissions la volonté de notre Dieu et nous l’accomplissions, non, afin d’être délivrés, sauvés, justifiés par cette obéissance, car «nous bronchons encore tous en plusieurs manières (Jacq., III, 2.);», mais afin de prouver notre gratitude à Celui qui nous a sauvés.

C’est ainsi qu’il faut comprendre surtout cette préface des dix commandements que je vous explique aujourd’hui.

Je vous ai dit en commençant qu’il y avait trois motifs pour que le peuple de Dieu l’écoutât et se donnât à lui de tout son cœur... Il y en a trois également pour vous-mêmes, mes chers enfants; soyez-y très attentifs.

1er motif: «Ecoute, Israël, car je suis l’éternel.»

On écoute son maître, mais l’Éternel! lui qui a créé toutes choses, lui qui nous a donné nos mains, nos pieds, nos yeux, nos cœurs, qui compte nos moments et jusqu’aux cheveux de nos têtes et aux secondes de notre vie!

On écoute un sage, un homme vénéré, un roi; mais l’Éternel!... Toute la création lui obéit; la terre lui obéit, le ciel lui obéit; la rose, le lis, les vents, les orages, toutes les intelligences des cieux lui obéissent.

N’y aurait-il donc, dans toute la création, que deux places où sa volonté fut méprisée, où il ne fût pas obéi: le cœur du diable et le cœur de l’homme?

2e motif: «Je suis l’Éternel ton Dieu.»

Ah! voilà le grand motif du chrétien. Dieu ne dit pas à un ennemi de sa loi: «Je suis ton Dieu;» il ne le dit qu’à ses amis.

Il l’a dit à Abraham (Matth., XXII, 32; Gen., XV, 1.), et il a dit de ses rachetés: «Je serai leur Dieu et ils seront mes fils (2 Cor., VI, 18.).» Aussi David s’écriait: «L’Éternel est ma lumière et ma délivrance! De qui aurai-je peur (Ps. XXVII, 1.)

C’est comme si le Seigneur disait: «Écoute, enfant de Dieu, oh! écoute ton Sauveur! Regarde combien il t’a aimé: il t’a tout pardonné, il t’a pris pour son enfant; il est devenu ton Dieu en te donnant son propre Fils!»

Chers enfants, je sais bien ce qui, souvent, empêche un jeune garçon ou une petite fille de lire la Bible, de penser à Dieu et de le prier, de fréquenter la société des enfants pieux et de venir avec plaisir dans cette maison. Il se dit: «Je suis un pécheur; Dieu ne m’aime pas; je ne veux pas mourir dans l’état où je suis; j’espère changer auparavant; j’y penserai; mais maintenant Dieu ne m’aime pas, il ne peut pas m’aimer.»

Si ce pauvre enfant pouvait voir le visage de Jésus-Christ lui sourire; s’il pouvait, un soir, entendre une voix du ciel l’appeler par son nom, comme Samuel (1 Sam., III, 1-10.), comme Abraham (Gen., XXII, 1.), comme Paul (Actes, IX, 4.), et lui dire: «Je t’ai aimé, je t’ai sauvé, je suis ton Dieu; j’ai préparé une place pour toi dans mon ciel;» oh! alors, cet enfant s’attendrirait et s’écrierait: «Il est donc vrai que mon Dieu m’a tant aimé! Oh! s’il en est ainsi, j’écouterai ce qu’il prononcera. Il est mon Dieu; parle, parle, Seigneur: ton serviteur écoute!»

3e motif: «Je suis l’Éternel ton Dieu qui t’ai retiré d’Égypte et de la maison de servitude.»

Mettez-vous à la place des Israélites: ne devaient-ils pas se dire que, puisque Dieu avait fait pour eux de si grands prodiges, il n’allait pas les abandonner au désert?

Eh bien, n’est-ce pas là aussi la confiance du chrétien?

Puisque mon Dieu a déjà tant fait pour moi, il ne me laissera pas; il me rendra capable de le servir.

Jésus-Christ ne se contente pas d’effacer les péchés de ceux qui vont à lui:

il les régénère;

il fait une œuvre dans leur cœur;

il les délivre de la puissance de Satan

et les rend capables de ce dont ils étaient naturellement incapables.

Quand un enfant vient à croire au Sauveur, il se passe deux choses: une dans le ciel, l’autre sur la terre; une dans le cœur de Dieu et une dans le cœur de l’enfant.

1. Dans le ciel, ses péchés sont effacés et son nom écrit dans le livre de vie;

2. sur la terre, le Saint-Esprit lui est donné de la part de Dieu en Christ; son cœur de pierre est ôté; il reçoit un cœur de chair, où sont gravés les commandements de Dieu (Ézéch., XXXVI, 26.).

Cette œuvre ne se fait pas tout d’un coup, mais elle commence: tout comme un arbre qu’on a enté n’est pas tout de suite un bon arbre, mais la petite branche grandit peu à peu. Vous vous rappelez ce paralytique auquel Jésus dit: «Lève-toi, prends ton lit et marche (Jean, V, 8.)

Est-ce qu’un paralytique peut se lever et marcher?

Non; mais:

CE QUE JÉSUS-CHRIST COMMANDE,

IL DONNE LA FORCE DE L’ACCOMPLIR.

Il en est de même d’un enfant qui dit peut-être au sujet de tel ou tel défaut qu’on lui reproche: «C’est plus fort que moi; j’ai souvent essayé de me corriger: je n’ai pas pu!» Eh bien, s’il va à Jésus, s’il croit, Jésus lui donnera la force, par son Esprit, de vaincre son mauvais penchant, comme il donna à Lazare, qui était mort et enveloppé de bandes, la force de sortir du sépulcre, en lui criant: Lazare, sors dehors (Jean, XI, 43.)!

Ceux que Dieu retire de la maison de servitude cessent d’être esclaves.

Paul disait aux Éphésiens: «Vous étiez morts dans vos péchés; mais Dieu, qui est riche en miséricorde, nous a vivifiés ensemble avec Christ (Ephés., II, 1-5.)

Il écrivait aussi à Timothée qu’il devait enseigner les hommes avec beaucoup de douceur, «afin qu’ils se réveillassent des pièges du diable par lequel ils avaient été pris pour faire sa volonté (2 Tim., II, 25-26.);» et il disait de lui-même: «Je puis tout en Christ qui me fortifie (Phil., IV, 13.)

Vous vous rappellerez donc, chers enfants, que Dieu a fait deux Testaments; qu’il a eu deux raisons pour nous donner ses lois, et qu’il nous présente, dans la préface de ses commandements, trois motifs de les écouter:

1. un motif de soumission,

2. un motif de reconnaissance,

3. un motif de confiance.

C’est là ce que représente la cérémonie du baptême... Dieu nous a tirés des flots de la condamnation; il nous a sauvés, et il veut que nous marchions en nouveauté de vie...



 

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