Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

TRENTE-HUITIÈME LEÇON

EXODE, XIX, 1-13.


19:1 Le troisième mois après leur sortie du pays d’Égypte, les enfants d’Israël arrivèrent ce jour-là au désert de Sinaï.

2 Étant partis de Rephidim, ils arrivèrent au désert de Sinaï, et ils campèrent dans le désert; Israël campa là, vis-à-vis de la montagne.

3 Moïse monta vers Dieu: et l’Éternel l’appela du haut de la montagne, en disant: Tu parleras ainsi à la maison de Jacob, et tu diras aux enfants d’Israël:

4 Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi.

5 Maintenant, si vous écoutez ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez entre tous les peuples, car toute la terre est à moi;

6 vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux enfants d’Israël.

7 Moïse vint appeler les anciens du peuple, et il mit devant eux toutes ces paroles, comme l’Éternel le lui avait ordonné.

8 Le peuple tout entier répondit: Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit. Moïse rapporta les paroles du peuple à l’Éternel.

9 Et l’Éternel dit à Moïse: Voici, je viendrai vers toi dans une épaisse nuée, afin que le peuple entende quand je te parlerai, et qu’il ait toujours confiance en toi. Moïse rapporta les paroles du peuple à l’Éternel.

10 Et l’Éternel dit à Moïse: Va vers le peuple; sanctifie-les aujourd’hui et demain, qu’ils lavent leurs vêtements.

11 Qu’ils soient prêts pour le troisième jour; car le troisième jour l’Éternel descendra, aux yeux de tout le peuple, sur la montagne de Sinaï.

12 Tu fixeras au peuple des limites tout à l’entour, et tu diras: Gardez-vous de monter sur la montagne, ou d’en toucher le bord. Quiconque touchera la montagne sera puni de mort.

13 On ne mettra pas la main sur lui, mais on le lapidera, ou on le percera de flèches: animal ou homme, il ne vivra point. Quand la trompette sonnera, ils s’avanceront près de la montagne.


* * *

Nous voici parvenus au pied de la montagne de Sinaï, pour y assister bientôt, avec le peuple de Dieu, à l’une des plus grandes scènes de tout l’Ancien Testament.

Aujourd’hui nous avons à étudier comment ce peuple dut s’y préparer, et nous trouvons là trois objets importants à considérer:

1. La conduite de Moïse et le caractère du rôle qu’il remplissait;

2. La conduite de Dieu et le caractère du rôle qu’il remplissait (si j’ose employer une telle expression en parlant des décrets et des voies de l’Éternel);

3. La conduite du peuple.

Au premier jour du troisième mois après que les Israélites furent sortis d’Égypte, ils vinrent au désert de Sinaï.

D’abord, qu’est-ce que ce troisième mois, et qu’est-ce que Sinaï?

Vous savez que les Hébreux, pour dire un mois, disaient une lune; pour eux les mois commençaient chaque fois que la lune, après avoir été invisible, reparaissait sous la forme d’un petit croissant; ce qui arrive tous les vingt-neuf jours et demi.

Ainsi ces mots ne signifient pas qu’il se fut écoulé trois mois entiers depuis le départ d’Égypte; car la promulgation de la loi, qui eut lieu trois ou quatre jours après leur arrivée au pied de la montagne, ne fut séparée de la Pâque que par un intervalle de sept semaines ou cinquante jours; et c’est précisément pour cela qu’on a nommé cette grande scène «Pentecôte,» qui signifie cinquante.

Ces mots: LE TROISIÈME MOIS, veulent donc dire seulement que le mois, ou la lune, recommençait pour la troisième fois. Vous vous rappelez que les Israélites étaient partis d’Égypte la nuit du quatorzième jour de la lune de mars; seize jours après, la seconde lune ou la lune d’avril avait commencé; puis, au bout de trente autres jours, c’est-à-dire quarante-six jours après la nuit de la Pâque, la troisième lune, ou lune de mai, avait à son tour paru. On était donc au quarante-sixième jour depuis le départ d’Égypte.

Quant à SINAÏ, c’est une des sommités les plus élevées d’une longue chaîne de montagnes traversant la presqu’île qui se trouve à l’extrémité de la mer Rouge, tout comme le mont Blanc est la cime la plus élevée de la longue chaîne des Alpes, qui traverse le Piémont, la Savoie, la Suisse et la haute Italie.

Sinaï présente lui-même trois sommets dont l’un se nomme Horeb. Je vous ai dit que beaucoup de voyageurs ont visité dernièrement le désert pour y suivre de leurs yeux la marche des Israélites, et que j’en ai ouï parler à plusieurs d’entre eux.

Plus récemment encore, un savant allemand, que M. Gobat a vu en Abyssinie, a porté un baromètre au haut de Sinaï et d’Horeb, et en a laissé un autre à son compagnon au bord de la mer Rouge. En comparant les diverses hauteurs du mercure dans ces instruments, il a pu calculer que le sommet de Sinaï est à 7,047, et celui d’Horeb à 8,092 pieds au-dessus du niveau de la mer. C’est beaucoup, puisque notre Grand Salève n’en a que 4,000, la Dôle 5,000 et le Môle 6,000.

Figurez-vous maintenant ces millions d’hommes prosternés au pied de cette grande montagne qui tremble jusque dans ses fondements; une fumée comme d’une fournaise monte vers le ciel, et du milieu de cette fumée on entend le son de la trompette, les éclats de la foudre et le roulement du tonnerre; puis enfin la voix de l’Éternel, plus effrayante encore.

Mais continuons l’explication de nos versets, et contemplons d’abord le rôle que remplissait Moïse dans ces scènes solennelles de Sinaï.

Moïse montait vers Dieu, car l’Éternel l’appelait; puis Moïse descendait vers le peuple pour lui porter les paroles de Dieu; et ensuite, après que tout le peuple avait répondu: Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit, ce saint, miraculeux et mystérieux personnage, retournait vers l’Éternel pour lui rapporter les paroles du peuple.

Quel rôle étonnant que celui de cet homme qui montait du peuple à Dieu, et qui redescendait de Dieu au peuple; qui portait au peuple les paroles de Dieu, et qui portait à Dieu les paroles du peuple!

Les Israélites étaient au bas de la montagne;

Dieu était au haut;

mais Moïse servait de médiateur entre Dieu et les Israélites, entre les Israélites et Dieu.

Le mot médiateur vient du mot latin medium (milieu). Si deux personnes sont brouillées, celle qui vient se placer entre elles et prendre une main de l’une et une main de l’autre pour les rapprocher est appelée médiateur, c’est-à-dire se mettant au milieu.

Et que fût devenu le peuple d’Israël s’il n’avait pas eu cet homme de Dieu?

Ce pauvre peuple si coupable, qui se savait indigne de s’approcher de l’Éternel, le Dieu saint; ce pauvre peuple qui, dès qu’il eut entendu la voix de Dieu, s’écria: Que ce soit Moïse qui parle; que Dieu ne parle plus avec nous, de peur que nous ne mourions!

Eh bien, mes enfants, Moïse a été le type de JÉSUS-CHRIST, QUI EST LE VRAI MÉDIATEUR ENTRE DIEU ET LES HOMMES.

Nous sommes en bas et Dieu est en haut; mais comment monter si haut?

Comment la faveur et la Parole de Dieu descendront-elles si bas?

Ah! qui de nous monterait au ciel? y en a-t-il un seul qui l’osât?

«Qui est-ce qui montera en la montagne de l’Éternel? qui demeurera dans le lieu de sa sainteté?» demande un psaume.

«Ce sera l’homme qui a les mains pures et le cœur pur.»

Mais où est-il, celui qui a les mains pures et le cœur pur?

Ah! il n’y en a jamais eu qu’un seul, l’homme Jésus-Christ.

Moïse lui-même était souillé, et il ne montait sur la montagne que comme type de l’Homme-Dieu, «de celui qui seul recevra bénédiction de l’Éternel et justice de Dieu son Sauveur.»

Aussi, après l’avoir signalé ainsi, l’Esprit-Saint s’écrie, dans le psaume que j’ai déjà cité: «Portes, élevez vos linteaux; portes éternelles, haussez-vous, et le Roi de gloire entrera!»

Et une voix demande;«Qui est ce Roi de gloire?»

Et une autre répond: «L’Éternel des armées! C’est lui qui est le Roi de gloire (Ps. XXIV, 10.)

Oui, mes enfants, Jésus-Christ, Jésus-Christ homme, est L’UNIQUE médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tim., II, 5.).

Sans Jésus-Christ Dieu ne vient pas à nous, et sans Jésus-Christ nous n’allons point à Dieu; et comme Moïse apportait du haut de la montagne les paroles de Dieu au peuple, Jésus, en tant que prophète, est venu du ciel nous apporter les paroles du ciel; et, de même qu’ensuite Moïse rapportait à Dieu les paroles du peuple, ses promesses, ses adorations, ses engagements, ainsi, chers enfants, il faut que ce soit par Jésus-Christ que vos prières montent vers Dieu.

Elles sont trop mauvaises, trop impures, trop distraites, trop tièdes, trop languissantes, trop mêlées de péché pour arriver à Dieu; et vous-mêmes vous êtes trop mauvais, trop vils, trop souillés pour être accueillis de lui.

Il faut que Jésus-Christ, l’unique médiateur, monte vers le Père, comme Moïse sur la montagne; il faut qu’il ôte toutes les souillures de nos actes et qu’il les rende, par son intercession, agréables, à cause de lui, aux yeux de l’éternelle sainteté.

C’était aussi là ce que signifiait cette échelle que vit Jacob dans son songe à Béthel, dont «les pieds touchaient la terre, et dont le haut touchait au ciel; et l’Éternel se tenait au haut de l’échelle, et les anges montaient et descendaient (Gen., XXVIII, 12, 13.)

Jésus-Christ est cette échelle: c’est par lui que les anges de Dieu et ses faveurs descendent du ciel à nous, et que nos prières et nos adorations montent de nous au ciel.

C’était par ce Christ promis que Moïse, comme un ange de Dieu, pouvait ainsi monter des hommes à Dieu et redescendre de Dieu aux hommes. Aussi était-il pour le peuple un prophète qui l’instruisait, un roi qui le gouvernait, un médiateur qui établissait la communion entre Dieu et lui; et, sous ces trois aspects, il représente notre Seigneur Jésus-Christ.

Mais nous en avons dit assez sur le rôle de Moïse dans ces grandes scènes de l’Alliance ou du Testament de Sinaï. Je voudrais maintenant vous parler du rôle de Dieu (si, comme je l’ai déjà dit, j’ose me servir d’une telle expression). C’est un sujet très-important et très-instructif, qu’il faut considérer avec recueillement.

Vous avez vu, dit l’Éternel, comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle.

Comprenez-vous la beauté et la vérité de cette expression, et comme elle montre bien tout ce que Dieu avait fait pour ce peuple d’esclaves. L’aigle est le plus puissant des oiseaux de proie de l’ancien monde; le plus rapide dans son vol, le plus élevé et le plus majestueux dans ses courses aériennes, en même temps que l’un des plus tendres pour sa couvée. Ces quatre qualités de l’aigle dépeignent admirablement:

1. La puissance avec laquelle Dieu avait délivré Israël, brisant pour eux la plus redoutable des nations, soulevant les tempêtes des cieux et les flots de la mer, ouvrant ses gouffres, et, comme il le dit ailleurs, les sauvant «à main-forte et à bras étendu.»

2. La vitesse étonnante de cette délivrance: il n’y avait pas cinquante jours que ce peuple était esclave au bord du Nil, travaillant à cuire des briques sous le bâton des exacteurs; et maintenant le voilà tout entier au pied des montagnes de l’Arabie; il a passé, comme l’aigle, par-dessus les mers et par-dessus les déserts.

3. La majesté que Dieu avait déployée dans son intervention. Comme l’aigle, qui porte ses petits sur son dos, ne vole pas près de terre, ni d’arbre en arbre à la façon des autres habitants de l’air, mais plane majestueusement à la hauteur des nuages, voyez avec quelle éclatante grandeur Dieu avait délivré Israël: le Nil changé en sang, le soleil obscurci, les ténèbres couvrant le pays pendant trois jours, les tonnerres et la grêle fondant des cieux, l’ange exterminateur traversant l’Égypte dans la terrible nuit de la mort des premiers-nés, la colonne de nuée et la colonne de lumière marchant au-dessus du camp d’Israël, la voix de Dieu se faisant entendre avec puissance des hauteurs des cieux...

4. Enfin, disons-nous, les tendres soins de l’aigle pour sa chère lignée nous présentent une touchante image de la conduite de Dieu envers Israël. L’aigle couve ses petits dans son aire, en quelque creux de rocher; il les émeut, il les nourrit, il les porte sur ses ailes, il les dépose tendrement dans les lieux qu’il pense leur être bons et les dresse à voler bientôt eux-mêmes dans l’espace. Eh bien, telle avait été la conduite de Dieu pour son peuple. Lisez-moi ce qu’il en dit lui-même dans ce magnifique chapitre XXXIIe du Deutéronome, qu’on ne saurait se lasser de relire et d’admirer. (Un enfant lit les versets 11e et 12e.)

Mais continuons à considérer cette accumulation des bienfaits de Dieu pour son cher Israël, pour cette nation si longtemps ingrate et méchante: Je vous ai amenés à moi, dit-il au verset 4.

Ah! voilà le plus grand des bienfaits, mes enfants. Toutes ces délivrances, tous ces prodiges auraient été comme rien sans celui-là; car, après tout, si les Israélites n’étaient pas morts en Égypte, ils devaient mourir au désert; et s’ils ne mouraient pas au désert, ils devaient mourir en Canaan.

La grande chose, c’est donc que Dieu les amène à lui; c’est qu’ils deviennent son peuple, afin qu’ils entrent avec lui dans une sainte alliance et dans une sainte communion. Si vous obéissez à ma voix et si vous gardez mon alliance, vous serez de tous les peuples mon plus précieux joyau, quoique toute la terre m’appartienne, c’est-à-dire quoique je n’aie besoin ni de vous ni de personne.

Et comment cela?

Vous me serez un royaume de sacrificateurs et une nation sainte, c’est-à-dire que, comparativement aux autres nations, ils seraient sacrificateurs à l’Éternel, employés à lui rendre un culte; ils seraient saints, c’est-à-dire le peuple qu’il avait mis à part en leur donnant sa révélation, ses ordonnances, son culte, ses promesses, ses prophètes, son Esprit.

Eh bien, maintenant, je demande qu’avaient fait les Israélites pour obtenir tant de faveurs, tant de délivrances, tant de gloire, et pour être l’objet de tant d’amour?

Avaient-ils prévenu Dieu en quelque chose par des actes méritoires, des efforts, des prières?

Ah! nullement: ce peuple n’avait montré qu’ingratitude, négligence, incrédulité et résistances multipliées!

Quelle était donc la source de tant de privilèges?

La pure gratuité de Dieu. Dieu avait élu cette nation, quoique toute la terre lui appartienne; Dieu lui avait fait des promesses, et DIEU TIENT SES PROMESSES.

Eh bien, chers enfants, si je me suis appliqué à vous faire considérer les voies de Dieu envers Israël, c’est pour vous apprendre à y voir comme une fidèle représentation de ce qu’il fait maintenant en Jésus-Christ pour tous ses rachetés, pour tous ses élus.

Ah! voyez tout ce qu’il a fait pour vous: il vous a fait naître dans un pays chrétien, dans un temps où il est connu, dans des familles qui ont mis sa Parole entre vos mains dès que vous avez su lire.

Quoique toute la terre lui appartienne, combien de pauvres enfants, je ne dis pas en Chine, en Turquie, chez les sauvages, mais même en Europe, en France, en Suisse, qui entendent habituellement des blasphèmes, qui courent les rues, qui passent leur dimanche au jeu, à la pêche, à la promenade, et qui vivent sans Dieu au monde, ne pensant pas plus à leur âme que les animaux de l’étable!

Il nous a portés sur des ailes d’aigle; il a fait descendre des hauteurs du ciel, non pas un séraphin brillant de gloire, mais son Fils, «l’image empreinte de sa personne, la splendeur de sa gloire (Héb., I, 3.)

Et pourquoi?

Pour nous amener à lui; non pas certes pour nous laisser dans le péché et dans le mal, mais pour nous en retirer afin que nous lui fussions «un peuple qui lui appartînt en propre et qui fût zélé pour les bonnes œuvres (Tite, II, 14.)

Il nous l’a donné pour nous élever avec lui dans les hauteurs de la foi, dans «les lieux célestes (Ephés., I, 20; II, 6.),» comme l’aigle élève ses petits dans les nues.

«Christ s’est donné pour nous,» dit saint Pierre, «lui juste pour nous injustes, afin de nous amener à Dieu (1 Pierre, III, 18.)

Ah! c’est lui qui a été au-devant de nous; c’est lui qui nous a prévenus; «ce n’est pas nous qui l’avons choisi: c’est lui qui nous a choisis (Jean, XV, 16.);» et pourquoi l’a-t-il fait?

Pour nous «faire rois et sacrificateurs à notre Dieu (Apoc., V, 10.)

«A celui donc qui nous a aimés, qui nous a lavés de nos péchés dans son sang et nous a faits rois et sacrificateurs à Dieu son Père, à lui soient gloire et force aux siècles des siècles!» dirons-nous avec saint Jean (Apoc., I, 6.).

Ce n’est pas moi, chers enfants, qui imagine ce rapprochement. Saint Pierre, pour nous faire bien comprendre que ce que Dieu faisait et disait pour le peuple d’Israël était une représentation et un type de ce qu’il fait réellement pour le peuple de ses élus en Jésus-Christ, pour tous ceux qui sont enfants d'Abraham selon la foi, disait en citant précisément les paroles de notre leçon: «C’est vous qui êtes la race élue, la nation sainte, le peuple acquis.»

Mais pourquoi?

«Afin que vous annonciez les vertus de Celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (1 Pierre, II, 9.)

Ah! oui, mes enfants, Dieu nous a élevés des misères de la terre aux gloires du ciel, non pas sur des ailes d’aigle, non pas sur des ailes d’anges, mais sur les ailes du Saint-Esprit, pour nous amener à sa droite dans les lieux très hauts. Oh! «grâces, grâces à Dieu pour son don ineffable (2 Cor., IX, 15.)»

Mais achevons l’explication de nos versets.

Nous avons vu le rôle de Moïse et celui de l’Éternel. Voyons maintenant celui du peuple: Puis Moïse vint et appela les anciens, et proposa devant eux (il y a proprement: mit devant leurs faces, c’est-à-dire devant leurs consciences) toutes ces choses que l’Éternel lui avait commandées, c’est-à-dire toutes ces sommations de se donner à lui.

Voilà, mes enfants, ce que nous faisons devant vous...

Mais qu’il est doux de voir les Israélites dans ce jour! Les voilà enfin touchés, les voilà bénis! Ils crient d’un commun accord: Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit!

Quel beau moment! qu’ils étaient heureux! «Oh! s’ils avaient toujours eu le même cœur pour aimer le Seigneur (Deut., V, 29.)

C’est là, chers amis, la réponse que vous devez faire à ceux qui viennent mettre devant votre face les paroles de votre Dieu et qui viennent vous dire comme Moïse: «Si vous l’aimez, si vous gardez son alliance, vous serez son peuple, il sera votre Dieu, il vous portera dans le ciel comme sur des ailes d’aigle.»

Oh! répondez aussi: «Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit!» et chargez Jésus, votre céleste Moïse, qui est déjà «monté vers son Dieu et votre Dieu,» de présenter ce vœu à son Père, afin qu’il soit accueilli et accompli.

Faisons aussi comme Moïse, dont il est dit ici qu'il monta vers l’Éternel parce que l’Éternel l’avait appelé. L’Éternel nous appelle: montons vers lui dans les hauteurs des cieux sur les ailes de la foi.

Et remarquez qu’aussitôt que Moïse eut rapporté à Dieu les paroles du peuple, Dieu promit de faire pour eux de plus grandes choses encore. Il leur parlera lui-même du sein de la nuée; mais il ordonne à Moïse de les sanctifier pour cela, c’est-à-dire:

de les mettre à part, de les séparer de leurs affaires temporelles afin qu’ils se recueillent par de saintes méditations et de saintes prières.

Il leur ordonne aussi de laver leurs vêtements; ils devaient se couvrir de robes blanches pour représenter que leurs âmes devaient être purifiées.

De même, pour que Dieu nous parle, mes enfants, et pour que nous profitions du culte que nous lui rendons:

il faut nous sanctifier pour ce culte;

il faut ne pas entrer dans sa maison sans prier, ne pas détourner les yeux à droite et à gauche;

il faut nous mettre à part, recueillir nos pensées errantes, chasser les distractions, faire trêve aux soucis.

Il faut surtout, pour lui être agréables, que nous soyons lavés non pas seulement par le baptême d’eau qui «purifie des souillures du corps,», mais par celui du Saint-Esprit, qui «purifie la conscience des œuvres mortes (Héb., IX. 13, 14.)



 

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