Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

TRENTE-SEPTIÈME LEÇON

EXODE, XVII, 8-16


8 Amalek vint combattre Israël à Rephidim.

9 Alors Moïse dit à Josué: Choisis-nous des hommes, sors, et combats Amalek; demain je me tiendrai sur le sommet de la colline, la verge de Dieu dans ma main.

10 Josué fit ce que lui avait dit Moïse, pour combattre Amalek. Et Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet de la colline.

11 Lorsque Moïse élevait sa main, Israël était le plus fort; et lorsqu’il baissait sa main, Amalek était le plus fort.

12 Les mains de Moïse étant fatiguées, ils prirent une pierre qu’ils placèrent sous lui, et il s’assit dessus. Aaron et Hur soutenaient ses mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre; et ses mains restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil.

13 Et Josué vainquit Amalek et son peuple, au tranchant de l’épée.

14 L’Éternel dit à Moïse: Écris cela dans le livre, pour que le souvenir s’en conserve, et déclare à Josué que j’effacerai la mémoire d’Amalek de dessous les cieux.

15 Moïse bâtit un autel, et lui donna pour nom: l’Éternel ma bannière.

16 Il dit: Parce que la main a été levée sur le trône de l’Éternel, il y aura guerre de l’Éternel contre Amalek, de génération en génération.


* * *

Nos versets nous présentent deux tableaux bien saisissants et bien dignes de toute votre attention:

1. L’un de ces tableaux est dans la plaine de Réphidim;

2. L’autre sur le coteau qui la domine.

Dans la plaine, c’est Josué; sur le coteau c’est Moïse.

Dans la plaine, c’est une longue et sanglante bataille qui dure jusqu’au soir;

sur le coteau, c’est une longue et fervente prière qui dure jusqu’au soleil couchant.

Dans la plaine, c’est Josué , le vaillant fils de Nun, qui commande, pour la première fois, les batailles d’Israël; qui marche avec dévouement et avec foi, contre le terrible Hamalek, et qui semble plus d’une fois sur le point d’être vaincu, mais qui ne se lasse point, qui ne perd point courage et qui enfin passe l’armée ennemie au tranchant de l’épée.

Mais d’où vient cette étonnante victoire des pauvres Israélites, à peine sortis de la maison de servitude, mal armés, sans discipline et sans habitude de la guerre?

Ah! regardez l’autre tableau, mes enfants, regardez au sommet du coteau et vous saurez bientôt d’où vient ce succès.

Qu’y voyez-vous?

Un homme, un vieillard de quatre-vingts ans qui prie. C’est cet homme de Dieu, cet homme de prière, si plein d’amour pour son peuple, si plein de zèle pour son Dieu, c’est Moïse qui intercède, qui élève vers le ciel sa verge miraculeuse, mais qui, succombant à la fatigue, laisse à regret retomber ses bras engourdis, et qui voit alors Israël céder le terrain devant Hamalek; puis qui, faisant des efforts nouveaux, demande à Aaron et à Hur de l’assister, s’assied sur une pierre, et, soutenu par ses deux amis, tient ses mains élevées jusqu’à ce qu’enfin, au soleil couchant, les ennemis soient mis en complète déroute.

Voyez ensuite ces hommes de Dieu descendre du coteau; voyez les gens de la plaine venir au-devant d’eux; voyez-les, dans leur reconnaissance, dresser à l’Éternel un autel qu’ils appelleront Jéhovah-nissi, c’est-à-dire l’Éternel est mon enseigne!

Mais reprenons la suite de nos versets.

Nous en étions restés à la fin du 7e, lorsque ce peuple ingrat tentait l’Éternel et disait dans son incrédulité coupable: L'Éternel est-il au milieu de nous, ou bien n’y est-il pas? Alors Hamalek vint et livra bataille à Israël en Réphidim.

Hamalek signifie les Hamalécites, les enfants d’Hamalek, comme Israël signifie les Israélites, les enfants d’Israël. On croit généralement que ce peuple descendait d’Esaü par son fils Eliphas. Leur conduite envers Israël fut donc d’autant plus coupable qu’ils avaient un même père, étant les uns et les autres enfants d’Isaac et d’Abraham.

Puis, ils auraient dû avoir pitié de cette nation qui fuyait l’esclavage et la mort, et qui ne leur faisait aucun mal; et enfin, ils auraient dû craindre l’Éternel, le Dieu de leur père Abraham, qui avait si clairement manifesté son amour envers elle.

Mais non! ils osent attaquer ce peuple que Dieu vient de tirer d’Égypte à main-forte et à bras étendu; ah! ils ne savent pas le mal qu’ils font.

Malheur à qui tente d’arrêter le peuple de Dieu dans sa marche vers la Canaan des cieux!...

Il paraît en outre qu’ils attaquèrent Israël avec perfidie et lâcheté, se jetant sur la queue de la troupe, et tuant ceux que la fatigue et la faiblesse faisaient rester en arrière. C’est ce que nous apprenons par l’ordre que Dieu donna plus tard au sujet d’Hamalek et par sa déclaration qu’il effacerait ce nom de dessous les cieux. — Lisez-moi, au Deutéronome, le chapitre XXV, 17-19.

Oui malheur! trois fois malheur à tous ceux qui persécutent le peuple de Dieu, qui prétendent arrêter sa marche et empêcher sa délivrance!

L’Éternel effacera aussi leur nom de dessous les cieux et «l’Agneau vaincra ceux qui combattront contre lui (Apoc., XVII, 14.).» «Il brisera les nations avec un sceptre de fer.» Aussi est-il dit aux princes de la terre: «Baisez le Fils, de peur qu’il ne se courrouce et que vous ne périssiez dans cette conduite, quand sa colère s’embrasera tant soit peu (Ps., II, 9, 12.)

Josué se hâta, sur l’ordre de Moïse, de rassembler les hommes forts et vaillants, les hommes de bonne volonté et de résolution, et, se mettant à leur tête, il marcha courageusement contre la redoutable armée des Hamalécites. Il faut chercher à bien connaître ce Josué, mes enfants, car il est aussi admirable par la beauté de son caractère que par la nature typique de sa mission.

Je dis d’abord par la beauté de son caractère: c’est un vrai Israélite, plein de foi et d’amour, plein de force et de douceur, toujours dévoué, toujours calme, toujours vaillant, toujours confiant, toujours sage, en un mot c’est un des plus nobles modèles que la Bible nous présente.

Il était de la tribu d’Ephraïm; de trente-trois ans plus jeune que Moïse, il fut son serviteur comme Élisée fut celui d’Élie. Quand Moïse passa quarante jours et quarante nuits sur la montagne, Josué était avec lui; quand Moïse envoya douze députés pour explorer, au péril de leur vie, le pays de Canaan, il alla avec eux; et quand, à leur retour, tous les autres découragèrent le peuple en exagérant les dangers de l’entrée en Canaan, ce cher Josué s’indigna et cria à ses frères: «Allons en avant; c’est un bon pays, et nous le posséderons!»

Puis, quand Dieu finit, dans sa colère, par jurer qu’aucun des Israélites, âgés de plus de vingt ans, n’entrerait dans la terre promise, il en excepta Josué et Caleb; et quand enfin Moïse, près de mourir, pria l’Éternel de lui désigner qui devait lui succéder pour conduire Israël, Dieu lui ordonna d’imposer les mains à ce digne Josué et de lui communiquer une partie de son esprit et de sa gloire.

Alors Josué marcha à la tête d’Israël; il eut des révélations de l’Éternel, il persévéra dans la foi, il traversa le Jourdain, il renversa Jéricho, il arrêta le soleil sur Gabaon, et enfin, au bout de dix-huit années de victoires, il mourut à l’âge de cent dix ans, après avoir conquis la terre promise, et l’avoir partagée entre les tribus d’Israël.

Mais je disais, en second lieu, que ce saint personnage est bien digne de notre attention, comme type de notre divin Sauveur.

Vous savez tous ce que c’est qu’un type?

C’est une personne ou une chose qui représente d’autres personnes ou d’autres choses. Ainsi, la Pâque était le type de la délivrance de notre âme par Jésus-Christ; ainsi, Joseph , trahi par ses frères, les sauvant et leur pardonnant, est un type de Jésus.

Et, d’abord, Josué est le nom de Jésus dans les livres hébreux, tout comme dans le Nouveau Testament et dans les traductions grecques de l’Ancien, Jésus est le nom de Josué, ainsi que Jean et John , par exemple, sont le même nom, l’un en français, l’autre en anglais.

Le chef d’Israël s’appelait d’abord Osée, qui veut dire Sauveur; puis il reçut le nom de Josué (Nomb., XIII, 17.), qui veut dire: l’Éternel sauve, sans doute parce qu’il devait être le type ou la représentation du vrai Josué, c’est-à-dire du vrai Dieu Sauveur.

Et, de même que Josué introduisit le peuple dans la Canaan terrestre, où Moïse ne put les faire entrer, ainsi le vrai Josué nous introduit dans la Canaan du ciel, où la loi ne peut nous faire parvenir.

Et comme ce fut Moïse lui-même qui mit le peuple sous la conduite de Josué, afin que Josué fit ce que Moïse n’avait pu accomplir, ainsi c’est la loi qui nous conduit à Jésus-Christ, afin que le Sauveur fasse pour nous ce que la loi ne peut accomplir, c’est-à-dire qu’il nous introduise dans le royaume de Dieu.

Mais revenons dans les plaines de Réphidim. Voyez le vaillant Josué conduisant avec ce cœur si généreux, si plein de résolution et si plein de foi, les armées d’Israël à leur première bataille. Il va combattre une nation hardie, sauvage et guerrière, depuis longtemps accoutumée aux armes; et il n’a avec lui que des hommes de cette famille de Jacob, toujours esclave depuis plusieurs siècles, toujours désarmée, toujours craintive, toujours soumise sans résistance aux plus injustes et aux plus cruels traitements, toujours étrangère à l’art des combats.

Mais n’importe! le vaillant fils de Nun marche contre Hamalek avec une sainte confiance en la bonté de sa cause et en l’assistance de son Dieu. Il attaque hardiment ce peuple, qui s’était jeté sur l’arrière-garde de sa nation; il était parti dès la veille, ou dans la nuit, pour la bataille, puisque Moïse lui avait dit: Je me tiendrai DEMAIN sur le sommet du coteau; il avait combattu dès le matin; il demeure ferme pendant toute la journée; il ne se laisse point abattre par un premier revers: quand il voit ses troupes faiblir et fuir, il les rallie et les ramène à l’ennemi; il combattra plutôt jusqu’à la mort; et ce ne sera qu’au soir de ce grand jour, après le coucher du soleil, qu’il verra le terrible Hamalek, mis en pleine déroute, s’enfuir de devant Israël et tomber sous le tranchant de l’épée comme une moisson renversée par la faux.

Tel était le pieux et intrépide Josué; mais il n’était pas seul, et la bataille ne se passait pas tout entière dans la plaine de Réphidim.

Voulez-vous contempler un autre combattant plus puissant encore que l’épée du vaillant Josué lui-même?

Venez sur la montagne: qu’y voyez-vous?

Un vieillard, ou plutôt trois vieillards:

1. Moïse, assis sur une pierre;

2. Aaron, tenant une de ses mains;

3. et Hur, qu’on croit être leur beau-frère, plus âgé encore qu’eux, puisque Marie, leur sœur, l’était plus que l’un et l’autre, Hur se tenant de l’autre côté de Moïse et soutenant son autre main.

Il fallait que Josué combattit vaillamment de son épée; mais c’était ces trois vieillards qui renversaient Hamalek.

Quand Moïse élevait sa main, Israël était le plus fort; mais quand il reposait sa main, alors Hamalek était le plus fort.

On l’a dit, mes chers enfants, LA PRIÈRE EST TOUTE-PUISSANTE;

la prière remue la main qui remue le monde;

la prière renverse Hamalek;

la prière effacera le nom d’Hamalek de dessous les cieux.

Moïse, en priant, élevait sa verge, comme pour dire: «Ô Éternel! voilà ce monument de tes grâces passées! Ô Dieu! regarde à tes bontés précédentes! N’abandonne pas tes serviteurs, qui ne mettent leur espérance qu’en toi! Souviens-toi de tes promesses: donne victoire à ce peuple que tu as racheté d’Égypte!»

Et Dieu permettait qu’Hamalek fût le plus fort ou qu’il reculât devant Israël, selon que la verge demeurait ou abaissée ou relevée, afin que le peuple comprit bien que

LA PRIÈRE DES FIDÈLES PEUT ENCORE PLUS QUE LEURS ARMES DE GUERRE;

que c’était Dieu qui lui donnait la victoire, et que toute sa force venait de lui.

Vous le voyez donc, chers enfants, pour qu’Hamalek fût vaincu, il fallait deux choses:

1. il fallait que Josué sortît au-devant de lui avec l’élite de son armée et qu’il combattît vaillamment;

2. mais il fallait aussi que Moïse montât sur la montagne avec ses deux frères; et c’était là la meilleure sauvegarde d’Israël;

car l’Éternel est puissant pour donner la victoire par «un petit nombre comme par un grand nombre (2 Chro., XIV, 11.).» C’était là la meilleure armée du peuple de Dieu; c’était là les chariots de guerre d’Israël et sa cavalerie, selon l’expression du prophète Élisée en voyant son maître Élie enlevé de la terre (2 Rois, II, 12.).

Et la meilleure défense de notre patrie, mes enfants, sera toujours qu’il y ait des chrétiens qui prient, des Moïse, des Aaron qui se tiennent sur la montagne, qui élèvent leurs mains vers le ciel, qui invoquent avec droiture et avec ferveur le saint nom de Jésus-Christ.

Voilà ce qu’il faut souhaiter par-dessus tout, mes enfants. Tous les pays ont des armées; mais tous les pays n’ont pas des âmes qui prient réellement.

Hamalek combattait aussi bien et mieux peut-être qu’Israël; mais Hamalek n’avait pas des Moïse qui sussent prier. Aussi David disait-il: «Dieu est connu en Judée; sa renommée est grande en Israël; son tabernacle est en Salem et son domicile est en Sion. C’est là qu’il a rompu les arcs étincelants, le bouclier, l’épée et la bataille. Sélah (Ps. LXXVI, 1-3.)

Oui, chers enfants, on ne sait pas assez tout ce que peut pour son pays un vieillard qui prie, un enfant qui prie. Ce n’est qu’au dernier jour, quand toutes les voies de Dieu nous seront manifestées, ce n'est qu’au dernier jour qu’on verra tout le bien qu’ont pu faire et tout le mal qu’ont pu empêcher des vieillards, des femmes, des enfants qui savaient prier.

Il y aura, je le sais, de tout temps, de malheureux raisonneurs incrédules qui diront: «Pourrez-vous jamais me faire croire qu’un enfant ou qu’un obscur artisan, un petit commis de magasin, par exemple, ou un pauvre garçon d’auberge, puisse, à lui tout seul, changer le sort d’un empire, parce qu’il aura adressé à Dieu des prières dans sa chambre?»

Ah! ceux qui font ces raisonnements sont bien déraisonnables!

En effet, n’admettent-ils pas eux-mêmes que si ce malheureux Alibaud, qu’on a guillotiné à Paris la semaine dernière, et qui n’était qu’un garçon d’auberge, avait mieux visé la voiture du roi (Le 25 juin 1836 à  18 h 15, il tire sur le roi à sa sortie des Tuileries, avec une canne-fusil, presque à bout portant, mais le manque. Son arrestation est immédiate. Condamné à la peine du  parricide  le 9 juillet, il est guillotiné le 11 juillet... https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Alibaud), ou que si Fieschi, qui n’était qu’un petit commis de magasin, avait mieux ajusté sa machine infernale, ils auraient pu, à eux tous seuls, changer le sort d’un empire, et non pas seulement d’un empire, mais de l’Europe et du monde? (Giuseppe Fieschi  est un conspirateur français, né à  Murato  en Corse le 13 décembre 1790 et mort le 19 février 1836. Organisateur d'un  attentat à la «machine infernale», le 28 juillet 1835, contre Louis-Philippe  et la famille royale, qui manqua son but, mais fit dix-huit morts, dont treize tués sur le coup. Il fut condamné à mort et guillotiné avec deux de ses complices. https://fr.wikipedia.org/wiki/Giuseppe_Fieschi)

N’admettent-ils pas eux-mêmes que Louvel, qui n’était, quand il habitait Genève, qu’un garçon sellier de la rue du Rhône, a pu changer le sort de la France en donnant un coup de couteau au duc de Berry? (Louis Pierre Louvel, né le 1  à  Versailles et guillotiné le, place de Grève à  Paris, est un ouvrier sellier français bonapartiste, entré dans l'Histoire en assassinant le duc de Berry, à Paris, dans la nuit du 13 au 14 février 1820, ce pour quoi il fut condamné à mort le 6 juin. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Pierre_Louvel)

Voilà donc des gens qui admettent qu’un enfant, un pauvre, un artisan, un sellier, un garçon de magasin peut changer le sort d’un empire en prenant, dans son chétif réduit, la résolution d’employer criminellement une canne, un fusil, un mauvais couteau, et qui ne veulent pas admettre que d’autres puissent changer le sort de cet empire en faisant, dans leur cabinet, une prière fervente au Dieu qui gouverne le monde et qui écoute les prières!

Ah! ce n’est pas ainsi que la Bible nous enseigne, chers enfants.

Nous savons, nous, que la prière d’un fidèle, quelque jeune, quelque petit, quelque obscur qu’il soit aux yeux des hommes, que «la prière de ce juste, faite avec ferveur, est d’une grande efficace.»

Nous savons qu’Hamalek prit la fuite avec toute son armée parce que Moïse priait.

Nous savons qu’«Élie était un homme sujet aux mêmes infirmités que nous, et cependant, qu’ayant prié avec grande instance qu’il ne plût point, il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois, et qu’ayant encore prié, le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit (Jacq., V, 17-18.)

On raconte qu’un jour, à un moment où la Réformation et les Réformateurs semblaient près d’être écrasés en Allemagne, quelqu’un vint dire à Mélanchthon qu’il avait entendu de chers petits garçons qui se mettaient en prière pour demander que Dieu eût pitié de son peuple, et qu’il bénît les amis de la Bible; sur quoi Mélanchthon dit aussitôt:

«Notre cause est bonne! elle est gagnée! les enfants prient.»

Il fallait donc à Israël, dans les plaines de Réphidim, deux choses comme je vous l’ai dit: il fallait que Josué combattît, et il fallait que Moïse priât.

Eh bien, il faut que chaque chrétien, pour avoir la victoire, remplisse à la fois ces deux rôles, le rôle de Josué et le rôle de Moïse; il faut qu’il combatte contre le péché et il faut qu’il prie; qu’il combatte en priant et qu’il prie en combattant, suivant cette parole de saint Paul:

«Fortifiez-vous dans le Seigneur et en la puissance de sa force...

prenez toutes les armes de Dieu afin que vous puissiez résister au mauvais jour, et, après avoir tout surmonté, demeurer fermes...

priant en votre esprit par toutes sortes de prières et de supplications, veillant à cela avec une entière persévérance (Eph., IV, 10-18.)

Celui qui voudrait combattre les tentations du monde ou les attaques du diable sans prier est un orgueilleux et un inconverti; il sera vaincu, il sera couvert de honte, il périra.

Et celui qui voudrait prier sans combattre est un hypocrite; il dit: «Seigneur! Seigneur!» et il ne fait pas la volonté du Seigneur; en sorte qu’il devra entendre cette parole terrible: «Retirez-vous de moi; je ne vous connais point (Matth., XXV, 41.)

Ce cher Josué, en partant l’épée à la main avec tous ses hommes d’élite, avait sans doute le cœur plein de prière; et pendant cette longue journée de bataille, où Hamalek semblait prévaloir, il s’écriait souvent: «Ô Eternel, mon Dieu, souviens-toi de moi et donne gloire à ton nom!»

Mais sans doute c’était aussi pour lui et pour toute son armée une consolation et un puissant encouragement que de voir là-haut, sur la montagne, le grand Moïse, l’intercesseur d’Israël; Aaron le sacrificateur, et la verge de Dieu dans la main de l’homme de Dieu.

Eh bien, chers enfants, nous aussi, pendant que nous combattons, nous avons un Moïse sur la montagne; nous avons même plus que Moïse:

nous avons sur le trône, à la droite de Dieu, Celui que «le Père exauce toujours (Jean, XI, 42.)

nous avons Celui «qui est monté en haut pour distribuer des dons entre les hommes (Ephés., IV, 8.)

nous avons Celui «qui est ressuscité, qui est à la droite de Dieu et qui prie pour nous (Rom., VIII, 34.)

Et si nous nous lassons, nous, si facilement de prier, ah! lui il ne se lasse jamais et ne se fatigue jamais; il est toujours présent, toujours puissant, toujours compatissant, toujours miséricordieux pour intercéder pour son peuple et pour le tirer d’angoisse.

Mais, hélas! nous avons tant de peine à demeurer dans l’attitude de la prière, quoique nous sachions que c’est notre bonheur!

Nos mains deviennent si vite pesantes, quoique nous sachions que c’est notre sûreté et notre victoire que de les tenir tendues vers le trône de Dieu!

Nous qui pouvons parler si longtemps de suite à un homme, nous avons tant de peine à parler longtemps à Dieu!...

Ah! il faut nous encourager mutuellement, il faut nous aider, il faut nous soutenir les mains les uns aux autres, comme Aaron et Hur le faisaient à leur frère Moïse.

Josué défit donc Hamalek au tranchant de l’épée. Alors que fit Moïse? Deux choses:

1. Il bâtit, quoi?... un arc de triomphe au général Josué, comme les gens des nations l’ont fait à César, à Louis XIV, à Bonaparte?

Non! il bâtit un autel à l’Éternel; et il appela cet autel Jéhovah-nissi: L’Éternel est mon enseigne!

En effet, notre étendard, notre bannière, c’est la présence du Seigneur, c’est sa parole, c’est sa protection.

2. Il écrivit tout cela dans un livre, d’après l’ordre de l’Éternel.

Voilà, mes enfants, le plus ancien livre dont le monde ait entendu parler, et la première fois qu’il soit fait mention d’écriture. Il nous est dit aussi que Moïse reçut l’ordre de dire à Josué que le nom d’Hamalek serait à jamais effacé de dessous les deux.

Et, en effet, vous trouverez des Israélites, il y en a partout; mais où trouverait-on un Hamalécite, depuis plus de trois mille ans?

Après ces choses, Moïse reçut la visite de Jéthro, son beau-frère, qui lui ramena de Madian sa femme et ses fils; mais je ne puis m’arrêter sur ce chapitre XVIIIe, parce que j’ai hâte d’arriver au Décalogue; je vous recommande de le lire avec soin, et d’étudier pour dimanche prochain le commencement du XIXe.



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