Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

TRENTE-SIXIÈME LEÇON

EXODE, XVII, 1-7


17:1 Toute l’assemblée des enfants d’Israël partit du désert de Sin, selon les marches que l’Éternel leur avait ordonnées; et ils campèrent à Rephidim, où le peuple ne trouva point d’eau à boire.

2 Alors le peuple chercha querelle à Moïse. Ils dirent: Donnez-nous de l’eau à boire. Moïse leur répondit: Pourquoi me cherchez-vous querelle? Pourquoi tentez-vous l’Éternel?

3 Le peuple était là, pressé par la soif, et murmurait contre Moïse. Il disait: Pourquoi nous as-tu fait monter hors d’Égypte, pour me faire mourir de soif avec mes enfants et mes troupeaux?

4 Moïse cria à l’Éternel, en disant: Que ferai-je à ce peuple? Encore un peu, et ils me lapideront.

5 L’Éternel dit à Moïse: Passe devant le peuple, et prends avec toi des anciens d’Israël; prends aussi dans ta main ta verge avec laquelle tu as frappé le fleuve, et marche!

6 Voici, je me tiendrai devant toi sur le rocher d’Horeb; tu frapperas le rocher, et il en sortira de l’eau, et le peuple boira. Et Moïse fit ainsi, aux yeux des anciens d’Israël.

7 Il donna à ce lieu le nom de Massa et Meriba, parce que les enfants d’Israël avaient contesté, et parce qu’ils avaient tenté l’Éternel, en disant: L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas?


* * *

La scène qui doit nous occuper aujourd’hui, comme celles de nos leçons précédentes, commence par d’énormes péchés du peuple, et finit par d’éclatantes délivrances de Dieu.

Elle commence par des murmures, par des regrets de l’Égypte, par l’oubli presque complet des prodiges précédents, par l’insulte contre Moïse , par des pensées de meurtre même contre ce grand bienfaiteur d'Israël;

et elle finit par un miracle qui fait jaillir des torrents d’eau d’un rocher pour abreuver et réjouir cette nation ingrate.

Mais il n’en sera pas toujours ainsi, mes enfants; il viendra un moment où Dieu punira sans rémission de semblables offenses, comme nous le verrons en continuant le voyage d’Israël.

Faire l’histoire de son voyage et de ses traites (ou étapes) successives, c’est faire l’histoire de ses péchés; car il n’est pas une de ses stations qui ne soit marquée par une désobéissance nouvelle: plus il voyage, plus il pèche.

Hélas! n’est-ce pas là aussi notre propre histoire?...

J’ai souvent rencontré des enfants et de grandes personnes qui, lorsqu’on les supplie de se convertir, résistent encore par la pensée que dans l’avenir, l’année prochaine, ou dans deux ans, ou dans cinq ans, elles seront en meilleure condition pour se présenter devant Dieu.

Mais, chers enfants, si vous vivez encore dix ans, vous aurez un beaucoup plus grand nombre de péchés inscrits devant Dieu dans les pages de votre histoire; et si vous viviez mille ans, ce serait bien pis encore.

Ah! comprenez qu’à l’heure de votre mort, vous n’aurez de refuge que dans la pure grâce de Dieu, dans le sang de Jésus-Christ, et que, par conséquent, il y faut recourir dès AUJOURD’HUI, lui demandant qu’il vous sauve par grâce, qu’il vous pardonne par grâce, qu’il vous renouvelle par grâce!

Les Israélites vinrent donc de Sin en Réphidim, où il n’y avait point d’eau; mais remarquez bien, dans ce premier verset, que ce fut selon leurs traites, suivant le commandement de l’Éternel, c’est-à-dire suivant les étapes qu’il leur faisait faire chaque jour en marchant devant eux dans la colonne de nuée et de feu.

C’est donc Dieu lui-même qui avait jugé convenable de les amener dans des lieux où l’eau leur manquerait et où ils seraient éprouvés par les ardeurs de la soif.

Ainsi, quand un chrétien marche dans le chemin du devoir, quand il étudie avec soin la Parole de Dieu, qui est sa colonne de lumière, il rencontre peut-être des privations, des dangers, des douleurs, des sujets de trouble, des tentations; il doit s’y attendre; mais s’il demeure ferme dans la foi, il sera gardé.

«Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups (Matth., X, 16.)

«Vous aurez des afflictions au monde; mais ayez bon courage: j’ai vaincu le monde (Jean, XVI, 33.),» disait notre Seigneur à ses apôtres; et lui-même fut:

«conduit par le Saint-Esprit au désert pour y être tenté par le diable (Matth., IV, 1.)

Il nous faut donc demeurer fermes, cherchant Dieu de tout notre coeur, ne nous appuyant que sur lui et le priant de nous délivrer du Malin.

Il faut nous revêtir de toutes les armes de Dieu pour pouvoir résister au mauvais jour, étant assurés que nous ne serons «pas tentés au delà de nos forces,», mais qu’«avec la tentation, Dieu nous en fera trouver l’issue, afin que nous la puissions soutenir (1 Cor., X, 13.), et qu’il nous rendra plus que vainqueurs en Celui qui nous a aimés (Rom., VIII, 36.)

Quel triste spectacle nous présente ce pauvre peuple d’Israël! Ce peuple qui avait vu s’ouvrir la mer, qui, par une suite de miracles, avait reçu des eaux douces à Mara, de la chair au désert et du pain des cieux! Ils se révoltent, ils contestent contre Moïse (le mot indique qu’ils l’insultent) en lui criant: Donnez-nous de l'eau à boire! Et oubliant ce que Moïse leur avait dit: Vos murmures ne sont pas contre-moi, mais contre Dieu, ils lui parlent comme si c’était par sa négligence, par sa faute ou sa mauvaise volonté que cette épreuve leur fût arrivée.

Ils lui reprochent encore, les ingrats! de les avoir fait sortir d’Égypte; ils sont près de le lapider, dit-il lui-même. Mais voyez la conduite de cet homme de Dieu, et voyez ensuite celle de l’Éternel même.

Remarquez d’abord la touchante douceur de Moïse au milieu de cette indigne révolte. La Bible nous dit, dans un autre endroit, que Moïse était fort doux, même le plus doux des hommes qu’il y eût sur la terre (Nomb., XII, 3.).

Pourquoi avez-vous fait cela? leur dit-il seulement.

Ce reproche tendre, calme, religieux, rappelle celui de l’Éternel à Jonas: «Est-ce bien fait à toi de t’être dépité (Jonas, IV, 9.)

Moïse nous donne l’exemple de cette douceur que Dieu veut voir en tous ses enfants, en tous ceux qui «hériteront la terre (Matth. V. 5.),», mais tout particulièrement en ceux qu’il appelle à enseigner dans l’Église.

Paul écrivait à Timothée: «Il ne faut pas que le serviteur du Seigneur soit querelleur, mais doux envers tout le monde, supportant patiemment les mauvais, enseignant avec douceur ceux qui ont un sentiment contraire (2 Tim., Il, 24 , 25.)...


Voyez, en second lieu, son esprit de piété et de prière: il crie à l’Éternel; c’est ainsi qu’il priait, nous l’avons déjà vu.

La prière devrait toujours être un cri de l’âme, c’est-à-dire une action véhémente, ardente, pareille aux cris que nous pousserions si nous étions menacés de perdre la vie. «La prière du juste, faite avec véhémence, est d’une grande efficace,» nous est-il dit (Jacq., V, 16.).

Telles étaient celles de David, qu’il appelle très souvent des cris dans les psaumes: «Ô Éternel! écoute ma prière, et sois attentif à la voix de mon cri (Ps. V, 3.)!» «Que mon cri approche de ta présence (Ps. CXIX, 169.)!», etc...

Mais ces cris sont ceux de l’âme plutôt que de la voix; car nous avons vu précédemment que, dans une occasion où il ne semble pas que Moïse ait ouvert les lèvres. Dieu lui répondit: Que cries-tu à moi (Exode, XIV, 15.)?

Et que demande-t-il aujourd’hui à l’Éternel?

Un conseil avec humilité et confiance: Que ferai-je à ce peuple? Il désire que son Dieu lui fasse connaître quel est maintenant son devoir à l’égard de ces hommes ingrats et furieux.

«Seigneur, ils ne veulent pas m’écouter,» semble-t-il dire, «mais toi tu écoutes toujours!»

Il ne demande rien de précis à l’Éternel; seulement il lui expose sa situation; et c’est souvent la meilleure prière que nous puissions faire.

«Seigneur, voilà ma position, voilà ma misère, voilà mes peines; regarde, j’attends tout de toi; je ne te demande rien, mais que dois-je faire?»

Ce fut la prière de Marthe et de Marie lorsque leur frère allait mourir: «Seigneur, celui que tu aimes est malade (Jean, XI, 3.)

Ce fut celle d’Ezéchias quand il reçut les lettres menteuses du roi des Assyriens, et que, les ayant lues, il monta à la maison de l’Éternel et les déploya devant l’Éternel, disant: «Ô Éternel, incline ton oreille et écoute! ô Éternel, ouvre les yeux et regarde; écoute les paroles de Sennachérib (Ésaïe, XXXVII, 14-17.)

Ce fut aussi celle des apôtres à Jérusalem, dans leur chambre haute, quand ils turent sortis du terrible conseil des Juifs, et que, réunis à leurs frères, ils dirent: «Seigneur, qui as fait le ciel, et la terre, et la mer et toutes les choses qui y sont..., fais attention à leurs menaces (Actes, IV, 24-29.)

Eh bien! mes enfants, quand vous avez du chagrin, racontez-le au Seigneur; cela vaut souvent mieux, je le répète, que de lui faire beaucoup de demandes.

Nous ne savons pas ce qu’il nous faut; nous ignorons combien de temps il est bon que l’épreuve dure. «Je suis si faible,» devons-nous dire, «je suis si languissant, le mal a si vite le dessus sur mon âme! mais, mon Dieu, toi tu sais de quoi nous sommes faits (Ps., CIII, 14.). Enseigne-moi à faire ta volonté; car tu es mon Dieu (Ps., CXLIII, 10.)

Alors le Seigneur répond:

«Je te montrerai le chemin où tu dois marcher; je te guiderai de mon œil.»

(Ps., XXXII, 8.)

Et maintenant voyez encore, dans cette nouvelle et odieuse révolte d’Israël, la patience, la longue attente, le pardon, la miséricorde du Seigneur. Le temps va venir sans doute où il dira enfin à tous ces ingrats: «Rebelles, vous n’entrerez pas en Canaan; les cadavres de tous ceux de vous qui ont murmuré, demeureront couchés dans le sable du désert;» de même qu’au dernier jour il dira à ceux pour qui il a fait tant de miracles de bonté: «Retirez-vous de moi; je ne vous connais point.»

Mais il n’en viendra là qu’après une longue suite d’avertissements, de tendres pardons et d’admirables délivrances.

Aujourd’hui il ordonne à Moïse:

1. D’aller sans crainte au milieu de ce peuple furieux: Passe devant le peuple;

2. De prendre avec lui les anciens pour qu’ils soient témoins des grandes choses qui vont s’accomplir;

3. De prendre en sa main sa verge, cette verge miraculeuse qui avait fait tant de prodiges en Égypte, et avec laquelle entre autres il avait frappé le fleuve.

«Quoi!» dûrent penser les Israélites, «quoi! cette terrible verge! Est-ce pour frapper une onzième plaie, non plus sur l’Égypte, mais sur nous?»

Non, non, c’est pour un onzième bienfait... que dis-je, un onzième! un centième, un millième bienfait!

C’est pour bénir encore ces ingrats, non seulement avec bonté, mais avec éclat et avec puissance; c’est pour leur faire sortir une rivière d’un rocher; c’est pour nous donner une fois de plus l’exemple de la douceur et du pardon.

Ah! certes, quand Dieu dit: «Pardonnez;» quand, à cette question, «combien de fois pardonnerai-je à mon frère?» Il répond: «Ce ne sera pas sept fois, mais septante fois sept fois (Matth.,XVIII, 22.)» quand il dit: «Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, et s’il a soif, donne-lui à boire (Rom., XII, 20.),» ah! certes, il ne fait que nous prescrire ce dont il nous a donné mille et mille fois l’exemple.

Quel grand spectacle, mes enfants!

Voilà ce Moïse, qu’on insultait et qu’on voulait lapider, qui passe devant le peuple suivi des anciens, et ayant sa verge en sa main; puis tout d’un coup, voilà la gloire de l’Éternel qui paraît sur la montagne d’Horeb, au-dessus d’un rocher.

Moïse s’approche; il élève sa main; il frappe le rocher de sa verge, et aussitôt le rocher se fend, et des torrents d’eau se répandent en abondance dans la plaine brûlante du désert. C’est là un des plus grands miracles que le Seigneur ait accompli dans ce temps de prodiges; il en est souvent parlé dans les Écritures, et nous voyons par leur langage que ce ne fut pas une faible source, mais une rivière qui sortit de la montagne d’Horeb.

On comprend d’ailleurs qu’il ne fallait pas une petite quantité d’eau pour abreuver ce grand peuple et tout le bétail qui le suivait. Aussi est-il écrit au psaume LXXVIII, 15, 16: «Il a fendu les rochers au désert, et leur a donné abondamment à boire comme des abîmes. Il a fait sortir des ruisseaux de la roche et en a fait découler des eaux comme des rivières;» et au CXIVe, 8: «Il a changé le rocher en un étang d’eau, et la pierre très-dure en une source d’eau.»

Qu’il est beau, ce miracle, à ne voir que le peuple d’Israël, que cette multitude altérée, sous un soleil brûlant, au milieu d’un désert, se précipitant au-devant des ondes rafraîchissantes, buvant à longs traits, et retrouvant ainsi, par un bienfait inattendu, la vie et le bien-être!

Mais qu’il est plus beau, cent fois encore, ce miracle de l’eau découlant du rocher, quand nous savons qu’il est destiné à nous représenter l’œuvre de Jésus-Christ; quand nous lisons dans la Bible que CETTE EAU EST APPELÉE SPIRITUELLE, parce qu’elle devait nous représenter L’EAU DE LA GRÂCE, L’EAU VIVE QUI DÉSALTÈRE L’ÂME ET LUI DONNE LA VIE ÉTERNELLE!

Quand nous savons que Jésus est le vrai rocher, d’où découle pour nous cette eau vivifiante! quand nous lisons ces paroles si frappantes: «Le rocher qui les suivait,» c’est-à-dire dont l'eau les suivait, «ÉTAIT CHRIST (1 Cor., X, 4.),» ou représentait Christ, de la même manière qu’il est dit: «Ce pain est mon corps, cette coupe est mon sang

Oui, ce bon Jésus est le rocher; il a été frappé par Moïse, par la verge de la loi de Dieu, lorsqu’il a porté pour nous la malédiction de la loi, et qu’il a été brisé sur la croix à notre place; et c’est de ce rocher, c’est de cette mort de Christ que découle pour nous, comme une eau salutaire, le sang qui nous lave et le Saint-Esprit qui nous console, qui nous ranime, qui nous rafraîchit, qui nous vivifie, qui nous guérit, qui nous désaltère, qui nous fortifie: eau pure, eau incomparable, eau restaurante, eau d’une souveraine efficacité.

Ah! celui qui boit des eaux de la terre aura encore soif et il mourra; mais celui qui boit de cette eau divine «n’aura plus jamais soif; il ne mourra jamais,» et cette eau, dit Jésus, lui «sera une fontaine jaillissante jusque dans la vie éternelle (Jean, IV, 13,14.)

Lui-même s’est écrié: «Quiconque a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive; et des fleuves d’eau vive découleront de lui. Or il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui,» ajoute l’Évangéliste (Jean, VII, 37-39.).

Moïse nomma ce lieu Massa et Mériba (tentation et contestation ou insulte) à cause du soulèvement des enfants d’Israël, et parce qu’ils avaient tenté l'Éternel en disant:

L’Éternel est-il au milieu de nous, au n’y est-il pas?

Ah! Que de moments dans notre vie, que de places dans notre ville, dans notre maison, que nous pourrions nommer Massa et Mériba, parce que nous y avons tenté Dieu!

Et, vous le voyez, tenter Dieu, ce n’est autre chose que de dire: «Dieu est-il ici, ou n’y est-il pas?»

Ainsi il tente Dieu, cet enfant qui, ayant péché, ayant désobéi, ou manqué à la vérité, se dit: «Dieu me regarde-t-il ou ne me regarde-t-il pas? Dieu accomplira-t-il ses menaces ou, selon la parole de Satan à Ève, ne me punira-t-il nullement (Gen., III, 4.)

Ils tentent Dieu également, ces moqueurs annoncés par l’apôtre Pierre, qui disent: «Où est la promesse de son avènement? car toutes choses demeurent comme elles ont été dès le commencement... (2 Pierre, III, 4.)»

Oh! mes chers enfants, prenons garde à nous-mêmes, et ne tentons point l’Éternel notre Dieu comme les Israélites le tentèrent à Massa.





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