Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VINGT-NEUVIÈME LEÇON

EXODE, XIV, 9-20


9 Les Égyptiens les poursuivirent; et tous les chevaux, les chars de Pharaon, ses cavaliers et son armée, les atteignirent campés près de la mer, vers Pi-Hahiroth, vis-à-vis de Baal-Tsephon.

10 Pharaon approchait. Les enfants d’Israël levèrent les yeux, et voici, les Égyptiens étaient en marche derrière eux. Et les enfants d’Israël eurent une grande frayeur, et crièrent à l’Éternel.

11 Ils dirent à Moïse: N’y avait-il pas des sépulcres en Égypte, sans qu’il fût besoin de nous mener mourir au désert? Que nous as-tu fait en nous faisant sortir d’Égypte?

12 N’est-ce pas là ce que nous te disions en Égypte: Laisse-nous servir les Égyptiens, car nous aimons mieux servir les Égyptiens que de mourir au désert?

13 Moïse répondit au peuple: Ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l’Éternel va vous accorder en ce jour; car les Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus jamais.

14 L’Éternel combattra pour vous; et vous, gardez le silence.

15 L’Éternel dit à Moïse: Pourquoi ces cris? Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils marchent.

16 Toi, lève ta verge, étends ta main sur la mer, et fends-la; et les enfants d’Israël entreront au milieu de la mer à sec.

17 Et moi, je vais endurcir le coeur des Égyptiens, pour qu’ils y entrent après eux: et Pharaon et toute son armée, ses chars et ses cavaliers, feront éclater ma gloire.

18 Et les Égyptiens sauront que je suis l’Éternel, quand Pharaon, ses chars et ses cavaliers, auront fait éclater ma gloire.

19 L’ange de Dieu, qui allait devant le camp d’Israël, partit et alla derrière eux; et la colonne de nuée qui les précédait, partit et se tint derrière eux.

20 Elle se plaça entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël. Cette nuée était ténébreuse d’un côté, et de l’autre elle éclairait la nuit. Et les deux camps n’approchèrent point l’un de l’autre pendant toute la nuit.


* * *

Dieu nous donne de grandes et nombreuses leçons dans cette épreuve d’Israël auprès de la mer Rouge; il y a peu de scènes comparables à celle-là dans toutes les Écritures. Quel danger, quelles émotions, quelle délivrance, quels prodiges!

Nous verrons tout cela en suivant nos dix versets, dans lesquels nous serons appelés à considérer, en premier lieu, les Israélites, puis Moïse, enfin Dieu lui-même.

1. Et d’abord, nous parlerons de ces pauvres Israélites plongés dans le trouble pour y être éprouvés et tentés, qui s’effrayent et se désespèrent, qui crient à Dieu et murmurent, qui oublient leurs délivrances passées; qui, en présence de la colonne de lumière, se plaignent, regrettent l’Égypte, et semblent prêts à se révolter.

2. Ensuite, nous porterons notre attention sur le cher, le saint vieillard Moïse, sur sa foi, sa douceur, sa charité, ses ardentes prières.

3. Et enfin, au-dessus de Moïse et d’Israël, nous contemplerons Dieu qui pardonne, Dieu qui use de patience et de miséricorde; Dieu qui promet une délivrance éclatante, qui dit à Moïse: Que cries-tu à moi? Parle aux enfants d’Israël; qu’ils marchent, qu’ils entrent au milieu de la mer à sec et les Égyptiens sauront que je suis l’Éternel! Et ce qui est plus beau, plus touchant, plus étonnant que tout le reste, nous verrons l’ange de Dieu, son messager, l’ange de la face, l’ange de l’alliance, celui qui était déjà apparu à Moïse sur le Sinaï, le Fils de Dieu, en un mot, marchant dans la nuée devant le camp, et allant se mettre derrière pour le protéger et l’éclairer!

Le temps que nous consacrons à cette leçon est trop court pour étudier dignement un si vaste sujet. Efforcez-vous donc d’être très attentifs, mes chers enfants, et prions Dieu de nous bénir.

Il faut bien comprendre par quelles émotions le grand peuple d’Israël dut passer, et cela dans un temps très court. Partis la veille de Succoth, ils étaient arrivés à l’entrée du désert; mais à peine sortaient-ils de ce lieu qu’un spectacle étonnant et magnifique vint ravir toutes leurs pensées.

Au matin, une nuée parut devant eux et, s'élevant dans les airs, marcha en tête de leur armée; et quand la nuit arriva, elle se changea en une colonne de lumière qui les éclairait et qui les gardait.

Quelle surprise, quelle Admiration, quelle joie que celle de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants! «Ô Éternel, Dieu de nos pères, tu ne t’es donc pas contenté de nous donner Moïse, ton serviteur, pour nous mener comme un berger; c’est toi-même qui daignes te charger de ce soin; c’est toi qui nous visites et qui nous conduis!»

Voilà les émotions du matin; mais qu’on se figure maintenant le trouble et l’épouvante du soir.

Tout d’un coup, on entend un bruit d’armée; les Israélites étaient arrivés au bord de la mer; elle est devant eux; à droite et à gauche, ce sont des rochers; derrière eux, c’est Migdol et les montagnes qui bordent cette partie de la mer Rouge, et, sur le haut de ces montagnes, que voient-ils paraître?

L’immense et terrible armée des Égyptiens!

Pharaon s’est repenti de les avoir laissé partir. Il a fait atteler son char, il a pris avec lui sa cavalerie et tous ses capitaines; il a rassemblé six cents chariots de guerre.

Ce mot a pu vous étonner, mes enfants, car aujourd’hui on ne fait pas la guerre en voiture; mais ceux de vous qui ont déjà lu l’histoire le comprendront; ils se rappelleront que, par exemple, lorsque Jules César attaqua la Grande-Bretagne, les Anglais la défendirent, montés sur des voitures traînées par des chevaux très ardents, et du haut desquelles ils frappaient leurs ennemis de leurs lances.

Je crois vous avoir montré aussi le dessin d’un tombeau égyptien où étaient sculptées les figures du roi et de ses guerriers sur des chariots à deux roues, que traînaient deux ou quatre chevaux couverts d’une cuirasse sur le poitrail. Ces voitures étaient bardées de fer et portaient au timon une figure, aux roues et sur les flancs des faux, des lances, des piques qui brisaient tout sur leur passage et qui enfonçaient les plus fiers bataillons.

Ces chariots de Pharaon ressemblent donc à ce que seraient aujourd’hui six cents pièces de canon, et vous lisez, au premier verset de votre leçon que Pharaon avec toute son armée atteignit les Israélites, comme ils étaient campés près de la mer, vers Pi-Hahiroth, vis-à-vis de Bahal-Tséphon.

Qu’on juge de la frayeur de tout ce peuple, au moins de tous ceux qui n’avaient pas une grande foi!

Que pouvaient-ils, eux qui n’étaient pas accoutumés à la guerre, contre ce puissant Pharaon à la tête de ses fiers soldats?

Cette nuit ou demain ils seront taillés en pièces; les enfants verront égorger leurs parents; les parents verront leurs enfants tués ou enchaînés pour être vendus. Quelle soirée pour tout ce peuple!

Et remarquez, chers enfants, que c’est Dieu lui-même qui les avait conduits là où, humainement parlant, ils ne pouvaient échapper, entre la mer et les Égyptiens.

C’est ainsi, je vous l’ai déjà dit, que souvent les personnes nouvellement converties sont éprouvées de deux manières:

1. le diable cherche à leur faire croire qu’elles sont perdues,

2. et Dieu les expose à l’affliction.

Après les avoir tirées de l’Égypte, de la corruption et de l’esclavage du péché, il les mène dans la tribulation, dans la persécution, dans le danger, dans le deuil, dans la maladie, AFIN QU’ELLES N’AIENT PLUS D’ASILE QU’EN LUI SEUL, plus de ressource qu’en «celui qui ressuscite les morts (2 Cor., I, 9.)

C’est alors qu’il leur dit, comme à Pierre: «Tu ne sais pas maintenant ce que je fais; mais tu le sauras ci-après (Jean, XIII, 7.)

C’est ainsi que Jésus dormait sur un oreiller dans la barque, pendant une tempête, jusqu’à ce que ses disciples le réveillassent par leurs cris (Luc, VIII, 23-25.).

C’est ainsi qu’il tarda quatre jours à se rendre auprès des sœurs de Lazare afin qu’elles eussent tout le temps de pleurer et de prier (Jean, XI.).

C’est ainsi qu’il laissa longtemps Paul dans l’angoisse au sujet de la maladie d’Epaphrodite, bien que l’Apôtre eût alors tristesse sur tristesse (Phil, II, 27.).

C’est ainsi que notre Seigneur lui-même, dans ses souffrances, s’étant écrié: «Père, s’il est possible, délivre-moi de cette heure,» se reprit en disant: «Mais c’est pour cette heure même que je suis venu (Jean, Xll, 27.)».

Eh bien, l’Éternel voulait que son peuple pleurât, priât, reconnût sa faiblesse, implorât la miséricorde divine; et c’est ce que firent bon nombre d’Israélites. Lorsqu'ils virent les Égyptiens qui marchaient après eux, ils eurent une grande frayeur, et ils crièrent à l'Éternel; c’est-à-dire que par la véhémence de leur désir, leurs prières devinrent comme un cri, au moins celles d’une partie d’entre eux; car, hélas! il y en eut beaucoup d’autres probablement qui, dans leur terreur, se mirent plutôt à murmurer contre Moïse et contre sa mission glorieuse.

Ces ingrats oublièrent leurs délivrances passées; ils oublièrent les dons qu’ils avaient reçus de Dieu, et au premier danger ils murmurèrent contre celui qui les conduisait; ils allèrent jusqu’à regretter l’Égypte, le pays des idoles, le pays de l’esclavage! «Plutôt y rentrer,» dirent-ils, «que de mourir au désert...»

Mourir au désert! Ah! où est la foi de Joseph? où est le cercueil de Joseph?

Il n’avait pas cru, lui, qu’on mourrait au désert... Ils oublient tout le passé et tout l’avenir pour ne voir que leurs craintes.

Ils vont jusqu’à rappeler la grande iniquité qu’eux et leurs pères avaient commise, lorsqu’ils avaient rejeté Moïse une première fois, et lui avaient répondu: «Qui t’a établi juge sur nous?»

Ils ne tiennent aucun compte de la colonne de lumière et de tous les miracles qui avaient précédé celui-là. Les ingrats! ils s’endurcissent à leur manière comme Pharaon: eux aux bienfaits de Dieu, comme lui à ses jugements.

Ah! chers enfants, quand vous aurez du chagrin ou des épreuves, quand il vous semblera que votre chemin est devenu plus difficile, parce que vous avez été fidèles au commandement de Dieu, GARDEZ-VOUS de provoquer le Seigneur par des mécontentements, de la résistance, du dépit, des murmures; GARDEZ-VOUS d’oublier que vous avez sa colonne de lumière, sa Bible, ses promesses, sa présence, sa grâce, qui marchent devant vous et à côté de vous.

Ah! n’en venez jamais, comme le méchant peuple d'Israël, à méconnaître ce plus grand des bonheurs; GARDEZ-VOUS de jamais oublier que rien n’est plus beau que le sort d’un chrétien, quelle que soit la position où Dieu peut le placer ici-bas, selon ce que nous avons chanté en commençant notre leçon:

Que ne puis-je, ô mon Dieu, Dieu de ma délivrance,

Remplir de ta louange et la terre et les deux!

Les prendre pour témoins de ma reconnaissance,

Et dire au monde entier combien je suis heureux!

Et il faut prendre garde encore à une chose:

si vous ne profitez pas de la colonne de lumière,

elle ne servira qu’à vous rendre plus coupables.

Celle des Israélites était là, et ils murmurèrent. Elle était là, et ils péchèrent et se révoltèrent.

Et que fit Dieu?

Il sauva le peuple élu; mais il fit plus tard périr tous les rebelles, qui durent laisser leurs cadavres au désert.

Vous, vous avez la Bible, le culte, les instructions de vos parents, cette école du dimanche; malheur à vous si vous ne profitiez pas de tous ces privilèges!

Maintenant regardons un spectacle bien différent et bien réjouissant: le cher Moïse. Oh! admirez ce que cet homme est devenu. Voyez quel calme dans sa réponse! quelle charité! Quelle patience! quelle douceur! Il nous est dit, au livre des Nombres, que «cet homme Moïse était fort doux, plus doux que tous les hommes qui étaient sur la terre (Nomb., XII, 3.)

Vous vous rappelez que tel n’était nullement son caractère naturel; mais il l’était devenu parce qu’il avait reçu la grâce dans son cœur.

Il en fut de même de ce Saul, qui persécutait les chrétiens, qui les traînait en prison et les tourmentait, mais qui fut plus tard au milieu de ses frères, «doux comme une nourrice qui nourrit tendrement ses enfants (1 Thes., II, 7.)», et dont les épîtres débordent d’affection et de charité.

Et je puis vous dire, mes chers enfants, (car je l’ai vu de mes propres yeux et quelquefois d’une manière éclatante), que de nos jours encore, quand une personne se convertit, même un enfant, on lui voit revêtir des qualités tout opposées à ses dispositions naturelles. De petits êtres fiers, rebelles, violents, mutins, deviennent soumis, doux, dociles, bons, complaisants, occupés des autres, faisant le bonheur de leurs parents, de leurs frères et sœurs; le changement se voit jusque sur leur visage.

Mais écoutez ce grand serviteur de Dieu, Moïse; voyez comment, au lieu de s’irriter ou de paraître s’émouvoir, quoiqu’il souffrit beaucoup en son âme, comme le montre le verset 15, il crie à Dieu intérieurement et il reçoit un tel secours qu’il se montre au peuple plein de calme et de présence d’esprit: Ne craignez point, leur dit-il, arrêtez-vous... Il paraît que, dans leur effroi, ils essayaient de s’enfuir, brisaient leurs rangs et se dispersaient. Arrêtez-vous, et voyez la délivrance de l'Éternel: voilà, chers enfants, ce qu’on peut dire aussi à tout chrétien. «Crois et tu verras la délivrance de Dieu; celui qui croit verra la gloire de Dieu (Jean, XI, 40.).» «Et quant à ces Égyptiens qui vous effrayent et qui couvrent de leurs terribles escadrons toutes les hauteurs de Migdol,» semble dire Moïse , «vous les voyez aujourd’hui, mais vous ne les verrez plus; j’en ai l’assurance de par mon Dieu.»

Ainsi parle la foi, mes enfants. «Jésus-Christ est venu détruire les œuvres du diable (1 Jean, III, 8.).» «Le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds,» nous est-il promis (Rom., XVI, 20.).

Moïse ajoute: L’Éternel combattra pour vous et vous demeurerez tranquilles. «Leur force est de se tenir en repos (Ésaïe, XXX, 7 15.),» disait Ésaïe en parlant du peuple de Dieu; mais il faut pourtant vous expliquer cette parole.

Quand Dieu donne une délivrance à ses enfants, c’est toujours lui qui combat pour eux; mais il veut quelquefois les faire combattre eux-mêmes; et, bien que ce soit toujours de lui que vienne la victoire, il veut qu’ils s’y emploient aussi.

Remarquez, en outre, une chose: Dieu ne voulait pas dans ce cas-ci que les Israélites combattissent contre Pharaon, PARCE QU’IL ÉTAIT LEUR ROI. Ils n’étaient partis qu’avec sa permission; et maintenant c’était Dieu qui devait le combattre et non pas eux.

Grande leçon pour le cas où nous serions opprimés par des supérieurs à qui nous devons soumission. Il faut remettre à Dieu notre cause.

Il n’est pas permis à des sujets de se révolter contre leur gouvernement, bien qu’on ait de tout autres idées aujourd’hui, dans les pays surtout où la Bible est laissée de côté.

Il n’est pas permis non plus aux enfants de se révolter contre leurs parents, ni aux femmes contre leurs maris.

Pendant que j’étais pasteur, j’ai vu quelquefois des épouses chrétiennes que la conduite de maris impies ou immoraux rendait très malheureuses; mais celles qui obéissaient à la Bible disaient: «Je ne veux ni m’en aller, ni m’irriter, ni m’emporter; je veux demeurer dans la douceur, la soumission et la prière, et attendre la délivrance de mon Dieu.» Et il l’accorde, mes enfants, à ceux qui s’appuient sur sa parole et sur ses promesses.

Plus tard, l’Éternel appela les Israélites à combattre eux-mêmes; mais ils ne risquaient plus de s’attribuer la victoire; ils avaient appris à dire: «Ce n’est ni par mon épée, ni par mon arc que j’ai été délivré (Josué, XXIV, 12.)On équipe le cheval pour le jour de la bataille, mais la délivrance vient de l’Éternel (Prov., XXI, 31.).

Eh bien, il en est de même de notre salut, mes enfants; il y a des choses que Dieu fait seul, et d’autres où il nous emploie; mais les unes et les autres procèdent de lui.

Il nous a élus sans nous;

il nous a donné son Fils sans nous;

il nous a envoyé son Saint-Esprit sans nous;

il nous a placés dans une position où nous avons pu entendre sa parole.

Mais il veut pourtant que nous travaillions, que nous combattions, que nous saisissions la vie éternelle.

Après cette belle réponse de Moïse au peuple, écoutez celle que lui-même reçoit à son tout de la bouche de Dieu: Que cries-tu à mot? Que ce verset est remarquable, mes amis! Le peuple était là pleurant, murmurant, se disposant à fuir; et devant lui, que voyait-on?

Un homme au visage doux, calme, charitable, ferme, assuré.

Et que fait-il?

Soulevez son manteau, découvrez sa large poitrine; son cœur bat avec émotion, mais ses lèvres ne prononcent pas un mot. On n’entend aucun son, et pourtant sa requête est si fervente que Dieu l’appelle un cri. Voilà ce que devraient être nos prières; voilà ce qu’étaient celles de David, comme je vous l’ai fait remarquer il y a quelque temps.

Nous avons dans la Bible beaucoup d’exemples qui nous apprennent ce que c’est que la prière: elle vient du cœur; les lèvres ne sont qu’une aide, un moyen pour exprimer dans un langage humain ce que le cœur dit dans la langue que Dieu comprend.

Priez souvent ainsi, mes chers enfants; quand vous venez ici, demandez à Dieu de vous donner un bon dimanche; quand vous êtes chez des amis, demandez-lui de vous, garder des tentations; quand vous avez du chagrin, demandez-lui de vous fortifier et de vous consoler; quand vous travaillez, quand vous prenez votre repas, priez encore. C’est là ce qu’on appelle la vie de la foi, la vie de l’âme.

Ainsi priait la pieuse Anne quand elle était affligée en son esprit (1 Sam., 1,10-15.).

Ainsi priait Néhémie, tout en versant le vin dans la coupe du roi de Perse, lorsque ce prince lui dit: «D’où vient que ton visage est mauvais?» (il était pâle, il avait pleuré la nuit précédente), et qu’avant de répondre, il pria le Dieu des cieux (Néh., II, 2, 4-6.).

Vous comprenez bien qu’il ne se mit pas à genoux devant le roi et la reine, mais que ce fut en silence qu’il éleva son âme à Dieu; et sa prière fut exaucée.

Remarquez encore que Moïse, bien qu’il fut assuré à l’avance de l’accomplissement des promesses, ne néglige pas de prier pour cet accomplissement. C’est ce que font aussi les fidèles quant à leur salut...

Dieu répond: «Que cries-tu à moi? J’ai pardonné, mais qu’ils marchent! En avant! — Mais il y a une mer devant nous, Seigneur! — N’importe, en avant!»

Eh bien, c’est encore ce que Dieu nous crie à tous: «En avant! ni à droite, ni à gauche, en avant!» — «Mais je ne sais ce que je vais devenir,» dit souvent un pauvre affligé; «je ne vois plus d’issue...»

C’est égal, en avant sur le sec! Et le sec s’avancera au-devant de toi, la mer reculera, et les montagnes deviendront plutôt une plaine, que Dieu ne t’abandonnera!

Occupons-nous seulement du devoir du jour, et Dieu fera tout le reste. «NE CRAINS POINT, CROIS SEULEMENT,» disait notre Seigneur Jésus-Christ au père de l’enfant malade qui venait le prier (Luc, VIII, 50.). Crois, glorifie Dieu par ta foi, et alors Dieu se glorifiera dans ta délivrance.

Mais je vous disais que le grand objet à considérer dans cette leçon, c’est l’Éternel lui-même. Voyez quel amour! Voilà Dieu qui marche, Dieu qui va à l’avant-garde, à l’arrière-garde. Il sera aux Israélites une colonne de lumière pour les éclairer et les protéger; aux Égyptiens une colonne d’obscurité qui les plongera dans la nuit et les laissera s’égarer... Ainsi en est-il de la Parole et de la Providence de Dieu. Lumineuses pour ses enfants, elles sont ténèbres pour ses ennemis.



 


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