Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VINGT-SEPTIÈME LEÇON

EXODE, XII, 51; XIII, 1-18


51 Et ce même jour l’Éternel fit sortir du pays d’Égypte les enfants d’Israël, selon leurs armées.


13:1 L’Éternel parla à Moïse, et dit:

2 Consacre-moi tout premier-né, tout premier-né parmi les enfants d’Israël, tant des hommes que des animaux: il m’appartient.

3 Moïse dit au peuple: Souvenez-vous de ce jour, où vous êtes sortis d’Égypte, de la maison de servitude; car c’est par sa main puissante que l’Éternel vous en a fait sortir. On ne mangera point de pain levé.

4 Vous sortez aujourd’hui, dans le mois des épis.

5 Quand l’Éternel t’aura fait entrer dans le pays des Cananéens, des Héthiens, des Amoréens, des Héviens et des Jébusiens, qu’il a juré à tes pères de te donner, pays où coulent le lait et le miel, tu rendras ce culte à l’Éternel dans ce même mois.

6 Pendant sept jours, tu mangeras des pains sans levain; et le septième jour, il y aura une fête en l’honneur de l’Éternel.

7 On mangera des pains sans levain pendant les sept jours; on ne verra point chez toi de pain levé, et l’on ne verra point chez toi de levain, dans toute l’étendue de ton pays.

8 Tu diras alors à ton fils: C’est en mémoire de ce que l’Éternel a fait pour moi, lorsque je suis sorti d’Égypte.

9 Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un souvenir entre tes yeux, afin que la loi de l’Éternel soit dans ta bouche; car c’est par sa main puissante que l’Éternel t’a fait sortir d’Égypte.

10 Tu observeras cette ordonnance au temps fixé d’année en année.

11 Quand l’Éternel t’aura fait entrer dans le pays des Cananéens, comme il l’a juré à toi et à tes pères, et qu’il te l’aura donné,

12 tu consacreras à l’Éternel tout premier-né, même tout premier-né des animaux que tu auras: les mâles appartiennent à l’Éternel.

13 Tu rachèteras avec un agneau tout premier-né de l’âne; et, si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Tu rachèteras aussi tout premier-né de l’homme parmi tes fils.

14 Et lorsque ton fils te demandera un jour: Que signifie cela? tu lui répondras: Par sa main puissante, l’Éternel nous a fait sortir d’Égypte, de la maison de servitude;

15 et, comme Pharaon s’obstinait à ne point nous laisser aller, l’Éternel fit mourir tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, depuis les premiers-nés des hommes jusqu’aux premiers-nés des animaux. Voilà pourquoi j’offre en sacrifice à l’Éternel tout premier-né des mâles, et je rachète tout premier-né de mes fils.

16 Ce sera comme un signe sur ta main et comme des fronteaux entre tes yeux; car c’est par sa main puissante que l’Éternel nous a fait sortir d’Égypte.

17 Lorsque Pharaon laissa aller le peuple, Dieu ne le conduisit point par le chemin du pays des Philistins, quoique le plus proche; car Dieu dit: Le peuple pourrait se repentir en voyant la guerre, et retourner en Égypte.

18 Mais Dieu fit faire au peuple un détour par le chemin du désert, vers la mer Rouge. Les enfants d’Israël montèrent en armes hors du pays d’Égypte.


* * *

Les Israélites partirent d’Égypte par bandes, nous est-il dit à la fin du chapitre XIIe; c’est-à-dire sans confusion, comme une armée qui serait en chemin pour le combat; il fallait en effet un ordre extraordinaire pour pouvoir conduire, ne fût-ce qu’un seul jour, cette immense multitude.

Vous figurez-vous, chers enfants, tout ce qu’il y avait de miraculeux à la fois et de touchant, dans cette marche de tout un peuple, sortant, au milieu de la nuit, sous la conduite de deux vieillards, hors du plus puissant royaume de la terre, pour s’en aller, après une captivité de deux cent quinze années, à la recherche d’une terre promise et lointaine?

Mais surtout vous figurez-vous, dans cette marche étonnante, cette multitude innombrable d’enfants, ces milliers et cent milliers de chers petits garçons et petites filles qui suivaient leurs pères avec les femmes et les vieillards?

Vous figurez-vous leur joie après l’épouvante qu’avaient dû leur causer les cris terribles des Égyptiens?

Je me rappelle qu’en 1816, lorsque le Dieu de nos pères eut délivré Genève du joug étranger, et que les troupes suisses, rentrant sur notre territoire, débarquèrent au bas de la côte de Cologny, je me rappelle, dis-je, qu’en ce jour toute la population se porta à leur rencontre, avec une émotion, un attendrissement, une ivresse de bonheur que vous ne pouvez vous représenter.

Mais, au milieu de la joie générale, ce qui touchait peut-être le plus les cœurs, c’étaient les enfants. Ils étaient enrégimentés, et, pour qu’ils eussent part à la fête, on leur avait permis de prendre rang à la suite des bataillons de leurs pères; en sorte qu’ils s’avançaient en ordre régulier, en colonne serrée, avec leurs petits uniformes et leurs petites armes, et avec la joie dans le cœur et sur le visage.

Je vous assure qu’en la voyant passer, cette jeunesse, l’espérance, et, pour ainsi dire, l’avenir de la patrie que Dieu venait de nous rendre, après tant d’années d’oppression et de malheur, les larmes étaient dans tous les yeux.

Eh bien, ce récit peut vous aider à saisir quelque chose de la grandeur et de la sublimité touchante du spectacle qu’offrait en la nuit de la Pâque, et dans les jours qui suivirent, ce peuple marchant sous les ordres de Moïse, allais-je dire..., mais je me trompe, sous les ordres de Dieu; et s’en allant prendre possession du pays éloigné que l’Éternel avait promis à Abraham, quatre cents ans auparavant.

Je me représente d’abord Moïse et Aaron; puis les six cent mille hommes en âge de porter les armes, marchant le sac sur le dos, et sur le sac les maies contenant la pâte, leurs reins ceints, leurs cœurs dans la joie, leurs âmes pleines d’émotion et d’espérance. Ils viennent d’échapper à la mort et au puissant Pharaon; ils sortent d’esclavage; ils s’en vont dans la terre promise!

Je me représente aussi les cent milliers de petits Israélites que Dieu vient de délivrer du passage de l’ange exterminateur; puis les femmes, les vieillards, les petites filles, et enfin d’innombrables troupeaux.

Quel admirable événement, mes enfants, et combien le souvenir méritait d’en être perpétué, d’âge en âge, par une fête solennelle! Combien, aussi, il est naturel que le Saint-Esprit nous répète par trois fois, dans notre leçon, que c’est à main-forte et à bras étendu que l’Éternel a délivré son peuple!

Je tiens à m’arrêter un moment sur une pensée qui me frappe et qui me touche.

J’admire quelle grande place les enfants occupent dans les soins de Dieu et dans sa Parole.

On voit par là, mes chers amis, d’abord que Dieu vous aime, et ensuite qu’il veut être aimé de vous. Il veut que vous le connaissiez, qu’on vous instruise, qu’on le prie avec vous.

Vous avez certainement remarqué, en apprenant vos versets d’aujourd’hui, que presque tous se rapportent aux instructions que les Israélites devaient donner à leurs enfants, et aux explications, aux catéchismes, pour ainsi dire, qu’ils devaient leur faire sur les grands souvenirs de la pâque et sur le sens de ces cérémonies.

Toutes les autres religions, je veux dire toutes les religions fausses, sont pour les hommes faits, quelquefois même pour les grands de la terre, pour les riches, pour les savants; mais la vraie religion, celle de la Bible, celle de Jésus-Christ, est la seule qui s’occupe des enfants.

Aussi quand elle s’altère chez un peuple, on les néglige; quand elle se réveille on les instruit avec soin. «Tu instruiras ton enfant dès l’entrée de sa voie,» a dit notre Dieu (Prov., XII, 6.); et il semble que dans nos versets même, nous voyions ses yeux arrêtés sur vous avec amour pour vous dire: «Jeune garçon, jeune fille, donne-moi ton cœur!»

Oui, il veut votre cœur, mes amis, comme il veut celui d’un vieillard, et plus encore, s’il est permis de le dire. Il veut:

qu’un enfant le prie,

qu’un enfant le connaisse,

qu’un enfant l’adore,

qu’un enfant se confie en lui.

Le sang de Jésus-Christ a coulé pour les enfants; et quand, au dernier jour, les élus entreront dans la Canaan des cieux, à main-forte, comme les Israélites entrèrent dans celle de la terre, ah! il n’y aura pas seulement une multitude immense d’hommes et de femmes, il y aura aussi l’armée des enfants, qui recevront des harpes, des palmes et des couronnes, et qui chanteront le cantique des rachetés.

Je me plais même à me persuader que, si, à l’heure qu’il est, nous pouvions voir, s’en allant vers le ciel, en colonne de marche, tous les élus qui sont dans notre ville et qui adorent Jésus-Christ en esprit et en vérité, il y aurait, parmi eux, bon nombre de chers petits enfants. Oh! que mon Dieu la bénisse de plus en plus, cette jeunesse chrétienne, à la gloire de son nom!

L’Éternel ordonna, plus tard, qu’on fît comparaître les enfants devant lui, afin qu’ils entrassent dans son alliance aussi bien que les hommes et les femmes (Deut., XXIX, 10-12); il ordonna aux chefs de famille de son peuple, non seulement de garder ses commandements en leur cœur, mais de les enseigner soigneusement à leurs fils (Deut., VI, 6, 7.).

Vous vous rappelez aussi comment le petit Timothée était instruit dans les saintes lettres par sa mère et sa grand-mère (2 Tim., I, 5; III, 15.), et comment notre Seigneur Jésus s’écriait, lorsque les petits enfants chantaient Hosannah, à son entrée dans Jérusalem: «Tu as mis le comble à ta louange par la bouche des enfants (Matth., XXI, 15, 16.)».

Mais il est deux points relatifs à la pâque sur lesquels l’Éternel avait prescrit aux Israélites d’instruire spécialement leurs enfants, et sur lesquels il faut que je vous donne aussi quelques explications:

1. le premier (verset 7e) se rapporte aux pains sans levain,

2. et le second à la rédemption ou au rachat des premiers-nés (versets 14e et 15e).

Vous vous rappelez que la fête durait sept jours, savoir, depuis le quatorzième de la lune qui suivait le moment où le soleil était entré dans la constellation du bélier, jusqu’au vingt et unième; pendant tout ce temps, non seulement on ne devait pas manger du pain levé, mais encore il ne fallait pas qu’on vît du levain d’un bout de la contrée à l’autre. Aussi raconte-t-on que les Israélites le détruisaient avec un soin extrême; ils le brûlaient; ils le jetaient au vent; ils le brisaient, ils l’enterraient, et, pour mieux exprimer leur désir qu’il n’en restât point, ils allumaient des flambeaux et en faisaient la recherche dans tous les coins de leurs demeures. Je crois même qu’ils le font encore maintenant.

C’est ainsi, mes chers enfants, que, pour nous approcher de Dieu, pour aller à Jésus-Christ, qui nous lave, lui seul, de tout péché par son sang,

il faut prendre le flambeau de la Parole de Dieu et descendre jusque dans les plus secrètes retraites de notre cœur, afin de nous assurer qu’il ne recèle aucune hypocrisie; car c’est là ce que représente le levain, selon que je vous l’ai expliqué dimanche dernier.

Il est dit aux parents, au verset 9e, que les cérémonies et les enseignements de Dieu doivent leur être comme un signe sur leurs mains et comme un mémorial entre leurs yeux, afin que la loi de Dieu soit dans leur bouche.

Oh! chers enfants, voilà ce que doivent être pour nous tous les choses de Dieu. Il faut que nous nous en souvenions si constamment, qu’elles soient comme un anneau brillant que nous aurions au doigt, comme un signe, comme une marque, comme un frontal qui serait devant nos yeux, en sorte que nous ne pussions pas faire un geste de notre main, ou élever un regard de nos yeux sans nous dire à nous-mêmes: «Je suis à Christ; il m’a racheté; je ne suis plus à moi, ô mon Sauveur: mon âme te bénit!»

Les objets de la foi ne doivent pas occuper nos pensées seulement le dimanche, seulement dans la maison de Dieu, seulement à l’heure de la maladie ou de la mort, mais à TOUS MOMENTS.

De plus, il faut que nous en parlions entre nous. Mais, chers enfants, pour pouvoir parler de ces choses il faut les avoir dans le cœur, autrement on en parlerait peu ou on en parlerait mal, ou on en parlerait sans les sentir, sans les aimer.

Quel était le motif d’un Israélite pour avoir la loi de Dieu dans sa bouche?

C’est que l’Éternel l’avait retiré d’Égypte par main-forte.

Et quel sera le motif d’un chrétien?

Ne sera-ce pas aussi que l’Éternel l’a sauvé à main-forte de l’esclavage du péché et de la condamnation?...

Le second enseignement que les Israélites devaient donner à leurs enfants, relativement à la pâque, se rapportait aux premiers-nés.

Vous le savez: ils avaient été sauvés de la mort par le sang dont on avait arrosé les portes de leur maison. Eh bien, en souvenir de cette délivrance, tout Israélite, reconnaissant que lui et toute sa famille avaient été épargnés et sauvés par la pure grâce de Dieu et sans l’avoir aucunement mérité, tout Israélite, disons-nous, quand revenaient les jours de la pâque, devait se demander: «Dieu ne m’a-t-il pas donné, cette année, un premier-né dans ma famille? Ou bien n’en ai-je pas eu parmi mes brebis et mes chèvres, parmi mes chevaux, mes chameaux, mes vaches et mes ânes? Il faut que je les consacre à l’Éternel s’ils sont purs, ou que je les rachète s’ils sont impurs.»

Et cela pour reconnaître qu’il était redevable à Dieu de tout ce qu’il avait; car le premier-né, ou, comme il est dit ici, celui qui ouvrait, pour la première fois, le sein de sa mère en venant au monde, représentait toute la famille; l’aîné, chez les Hébreux, étant toujours le représentant et le chef de tous ses frères, ainsi que je vous l’ai déjà expliqué.

Pour nous donner d’importantes leçons Dieu avait distingué les animaux en deux espèces:

1. Les purs, c’étaient les brebis, les chevreaux, les taureaux, les agneaux, les génisses, les colombes, etc., etc. On les égorgeait sur l’autel, on faisait couler leur sang; ils représentaient Jésus-Christ.

2. Les impurs, c’étaient les chevaux, les chameaux, les ânes et d’autres. Ceux-là, il n’était pas permis de les offrir à l’Éternel, et il fallait, à cause de cela, ou racheter ou détruire leurs premiers-nés.

Et les enfants? Ah! il fallait les racheter comme des êtres impurs, pour reconnaître que nous sommes souillés et indignes par nature, et que, si nous ne sommes pas rachetés, nous serons détruits; que hors de Christ il n’y a que perdition, selon ce que lui-même a dit: «Si quelqu’un ne naît de nouveau, il ne peut point voir le royaume de Dieu (Jean, III, 3.)

Oui, ne l’oubliez pas, chers enfants, il vous faut le sang de Christ pour avoir une place dans «l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont écrits dans les cieux (Héb., XII, 23.)

Remarquez encore le verset 14e: Quand ton fils te demandera à l'avenir: Que veut dire ceci? tu lui répondras... Ces mots supposent deux choses:

1. d’une part, que les fils sont désireux de savoir ce qui concerne le service et le culte de Dieu,

2. et de l’autre, que les parents sont désireux et capables de les en instruire.

Ah! malheur, malheur aux enfants qui ne font point de questions sur ces sujets, qui n’y prennent aucun intérêt!

Malheur, malheur aux parents qui ne se donnent pas la peine de les leur expliquer; qui ne s’informent pas s’ils s’en occupent; qui leur font apprendre tout, excepté ce qui les ferait vivre éternellement; qui leur donnent tout... excepté Dieu !...

Ah! que plutôt ils leur disent comment l’Éternel les a retirés à main-forte, pour les arracher de Satan, pour leur fermer l’enfer, pour leur ouvrir le ciel, pour changer leur cœur de pierre, pour tuer leurs convoitises!



 


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