Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VINGT-CINQUIÈME LEÇON

EXODE, XII, 11-28


11 Quand vous le mangerez, vous aurez vos reins ceints, vos souliers aux pieds, et votre bâton à la main; et vous le mangerez à la hâte. C’est la Pâque de l’Éternel.

12 Cette nuit-là, je passerai dans le pays d’Égypte, et je frapperai tous les premiers-nés du pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’aux animaux, et j’exercerai des jugements contre tous les dieux de l’Égypte. Je suis l’Éternel.

13 Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d’Égypte.

14 Vous conserverez le souvenir de ce jour, et vous le célébrerez par une fête en l’honneur de l’Éternel; vous le célébrerez comme une loi perpétuelle pour vos descendants.

15 Pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Dès le premier jour, il n’y aura plus de levain dans vos maisons; car toute personne qui mangera du pain levé, du premier jour au septième jour, sera retranchée d’Israël.

16 Le premier jour, vous aurez une sainte convocation; et le septième jour, vous aurez une sainte convocation. On ne fera aucun travail ces jours-là; vous pourrez seulement préparer la nourriture de chaque personne.

17 Vous observerez la fête des pains sans levain, car c’est en ce jour même que j’aurai fait sortir vos armées du pays d’Égypte; vous observerez ce jour comme une loi perpétuelle pour vos descendants.

18 Le premier mois, le quatorzième jour du mois, au soir, vous mangerez des pains sans levain jusqu’au soir du vingt et unième jour.

19 Pendant sept jours, il ne se trouvera point de levain dans vos maisons; car toute personne qui mangera du pain levé sera retranchée de l’assemblée d’Israël, que ce soit un étranger ou un indigène.

20 Vous ne mangerez point de pain levé; dans toutes vos demeures, vous mangerez des pains sans levain.

21 Moïse appela tous les anciens d’Israël, et leur dit: Allez prendre du bétail pour vos familles, et immolez la Pâque.

18 Le premier mois, le quatorzième jour du mois, au soir, vous mangerez des pains sans levain jusqu’au soir du vingt et unième jour.

19 Pendant sept jours, il ne se trouvera point de levain dans vos maisons; car toute personne qui mangera du pain levé sera retranchée de l’assemblée d’Israël, que ce soit un étranger ou un indigène.

20 Vous ne mangerez point de pain levé; dans toutes vos demeures, vous mangerez des pains sans levain.

21 Moïse appela tous les anciens d’Israël, et leur dit: Allez prendre du bétail pour vos familles, et immolez la Pâque.

22 Vous prendrez ensuite un bouquet d’hysope, vous le tremperez dans le sang qui sera dans le bassin, et vous toucherez le linteau et les deux poteaux de la porte avec le sang qui sera dans le bassin. Nul de vous ne sortira de sa maison jusqu’au matin.

23 Quand l’Éternel passera pour frapper l’Égypte, et verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l’Éternel passera par-dessus la porte, et il ne permettra pas au destructeur d’entrer dans vos maisons pour frapper.

24 Vous observerez cela comme une loi pour vous et pour vos enfants à perpétuité.

25 Quand vous serez entrés dans le pays que l’Éternel vous donnera, selon sa promesse, vous observerez cet usage sacré.

26 Et lorsque vos enfants vous diront: Que signifie pour vous cet usage?

27 vous répondrez: C’est le sacrifice de Pâque en l’honneur de l’Éternel, qui a passé par-dessus les maisons des enfants d’Israël en Égypte, lorsqu’il frappa l’Égypte et qu’il sauva nos maisons. Le peuple s’inclina et se prosterna.

28 Et les enfants d’Israël s’en allèrent, et firent ce que l’Éternel avait ordonné à Moïse et à Aaron; ils firent ainsi.


* * *

Dieu avait rattaché son culte à toutes les scènes de la nature, afin que les Israélites ne l’oubliassent jamais et afin que tout les ramenât naturellement à la pensée de sa puissance et de sa miséricorde.

La succession des ans, des mois, des jours et des heures était marquée par quelque cérémonie destinée à leur rappeler leur Dieu.

De même que nous avons une horloge dans cet oratoire pour régler notre culte du dimanche, de même, chers enfants, Dieu a établi dans le ciel une magnifique horloge qui divise le temps, afin que l’homme entende constamment la grande cloche du grand Dieu qui l’appelle à la prière et qui lui crie de sa part: «Mon enfant, donne-moi ton cœur!»


Comme je vous le disais dimanche dernier, la grande aiguille de cette horloge, c’est le soleil qui fait en un an le tour du cadran, passant d’étoile en étoile, de constellation en constellation, comme l’aiguille va d’heure en heure, et marquant ainsi les saisons.

Quant aux mois, c’est la petite aiguille, c’est-à-dire la lune, qui les marque et les compte en faisant un tour de trente jours.

Quant aux jours, c’est le lever et le coucher du soleil qui les sonne;

et, quant aux heures, on peut les connaître à sa marche dans le ciel, et à l’ombre des maisons et des arbres qui se raccourcit jusqu’à midi, puis qui tourne et va s’allongeant de l’autre côté à mesure que le soleil descend vers l’horizon.

Lorsque le peuple de Dieu et son culte furent établis à Jérusalem, des sacrificateurs montaient, à la fin de chaque mois, au haut des tours avec leurs trompettes d’argent; et dès qu’ils apercevaient le petit croissant, ils sonnaient de leurs trompettes, et alors commençait la fête de la nouvelle lune.

Chaque jour, le matin et le soir, ils immolaient un agneau. — Quand donc vous regardez le soleil s’avancer ou la lune se lever, rappelez-vous, mes enfants, que ce sont là les aiguilles de Dieu qui marquent l’heure de la prière et de l’adoration; et que, comme les oiseaux de l’air, dès le lever du jour, chantent ses louanges (Ps. CXLVIII, 10.), nous qui «valons mieux que les oiseaux (Luc, XII, 24.),» nous, ses rachetés, nous devons le célébrer avec intelligence et nous consacrer à lui par la prière et l’adoration, selon cette parole du Psalmiste: «Le matin, le soir et à midi je parlerai, et je crierai, et l’Éternel entendra ma voix (Ps. LV, 17,18.)

La tendre sagesse de notre Dieu daigne enseigner son Évangile aux hommes par des cérémonies simples et frappantes, qui prêchent à leurs yeux aussi bien qu’à leurs oreilles, afin que les plus ignorants, les plus petits, les plus

faibles parmi les villageois et les enfants puissent le comprendre comme les autres.

Nous en voyons un exemple admirable dans notre leçon d’aujourd’hui: il s’agit encore de cette pâque que nous avons célébrée nous-mêmes dans cet oratoire il y a quelques dimanches, et qui n’a jamais cessé de l’être sur la terre d’année en année depuis les jours de Moïse, c’est-à-dire depuis trois ou quatre mille ans, depuis cette nuit solennelle où Dieu sauva les Israélites, tandis qu’il frappait de mort tous les premiers-nés des Egyptiens.

Pendant que nous la célébrions ici, au mois d’avril dernier, les Israélites de toute la terre la solennisaient aussi de leur côté dans leurs synagogues et dans leurs maisons: ces infortunés ne la comprennent plus, parce qu’il y a «un voile sur leur cœur quand ils lisent Moïse (2 Cor., III, 14.); » mais il s’agit pour nous de la bien comprendre.

Chers enfants, mettez-y votre cœur, et donnez-moi toute votre attention; car la pâque est comme un portrait de notre bon Sauveur. Que chacun de vous, en m’écoutant, élève son âme à lui et lui dise: «Seigneur Jésus, donne-moi de recevoir ta vérité et de passer ainsi aujourd’hui un dimanche selon ton cœur!»

Si je vous montrais un portrait de Jésus, un portrait très ressemblant, où vous verriez son visage, son attitude, son regard, son expression, avec quel intérêt, avec quelle émotion chacun de vous voudrait le contempler!

Eh bien! je puis dire que je vous l’apporte, et même il y a ici plus que ne serait un portrait, comme je vais bientôt vous l’expliquer.

Je suppose qu’un ange descendit du ciel dans votre chambre et vous apparût tenant un tableau et vous disant: «Mon enfant, Dieu m’a révélé l’histoire de ta vie depuis ce moment jusqu’à ta mort. Voici un dessin qui la représente tout entière d’une manière figurée.»

Oh! comme vous seriez curieux de le voir! comme vous en examineriez avec soin tous les détails! comme vous seriez désireux de les comprendre!

Mes chers enfants, il y a quelque chose de semblable pour nous dans la Bible, et en particulier dans l’institution de la pâque.

Je vous ai déjà dit que, comme la plupart des cérémonies établies de Dieu, elle est un tableau représentant à la fois un événement passé et un événement futur; elle est comme un miroir qui aurait deux faces: si je le tenais maintenant dans ma main, l’une des faces vous montrerait la fenêtre et l’autre cette chaire.

Si je suspendais aux murailles de ce temple un beau tableau représentant l’histoire de l’Enfant prodigue (Luc, XV, 11-32.), ce portrait serait là pour rappeler des choses passées et des choses futures.

Les choses passées, ce serait d’abord ce fils quittant son père et se livrant à toutes sortes de péchés, dépensant tout son bien avec des gens de mauvaise vie; ensuite déguenillé, affamé, humilié, dégradé, manquant de tout, désirant la nourriture des pourceaux; puis revenant à lui-même et disant: «J’irai vers mon père!» et ce bon père l’apercevant de loin, accourant tout ému au-devant de lui, lui tendant les bras, le serrant sur son cœur, ordonnant qu’on le revête d’une robe blanche, qu’on lui apporte des souliers et un anneau d’or, et tout cela au bruit des danses, des flûtes et des apprêts du festin. Mais ce ne serait là que l’événement passé représenté par le tableau.

L’événement futur c’est la bonté, la tendresse, la compassion, le pardon, la joie avec lesquels notre Dieu accueille un pécheur qui revient à lui.

Cette robe blanche, c’est la justice de son Sauveur dont il le recouvre (Apoc., VII, 14.).

Cet anneau avec le cachet de la famille, c’est l’esprit d’adoption, l’assurance que Dieu est devenu son Père (Rom., VIII, 14-17.).

Ces souliers, ce sont les dispositions que donne par le Saint-Esprit la bonne nouvelle de la paix (Eph., VI, 15.).

Ce tableau représenterait donc, dans le passé, l’histoire du jeune homme; dans l’avenir, l’histoire des pécheurs qui reviennent à Dieu.

Telle est la pâque, mes enfants: le tableau, c’est la fête; c’est la cérémonie avec l’agneau, le sang, l’hysope, les herbes amères, les pains sans levain.

Ce qu’il représente, c’est, dans le passé, la délivrance d’Israël hors de l’esclavage de Pharaon et de la mort; dans l’avenir, la délivrance des élus hors de l’esclavage de Satan et de l’enfer.

C’est la pâque, c’est-à-dire le passage de l’Éternel, avait dit le Seigneur lui-même.

(Un agneau n’est pas un passage; mais en hébreu et en grec il n’y a pas d’autre manière de dire représente que par le mot est. On disait donc: Cet agneau est la pâque de l’Éternel, comme Jésus dit dans le Nouveau Testament: «Ce pain est mon corps. Cette coupe est le nouveau testament en mon sang» (Luc, XXII, 19, 20).

Dieu avait passé sur l’Égypte de deux manières bien différentes:

1. il avait passé en jugement (verset 12), frappant tout premier-né des hommes et des bêtes;

2. il avait passé en miséricorde (verset 13), épargnant toutes les maisons sur les portes desquelles était le sang de l’agneau pascal.

La pâque, c’était donc Dieu passant par-dessus les hommes pour frapper les uns et sauver les autres. — Voilà pour l’événement passé.

L’événement futur... ah! mes enfants, c’était la venue de Jésus, l’Agneau de Dieu, le véritable Agneau «qui ôte les péchés du monde.»

Aussi, quand Jean-Baptiste le vit, il s’écria: «Le voilà! le voilà (Jean, 1,29.)

Lorsque Dieu voit l’âme d’un enfant couverte par la foi du sang de Christ, il «passe par dessus ses péchés (Michée, VII, 18.);» il le pardonne, le délivre, le conduit, le sauve et le reçoit dans son royaume.

Quand il viendra pour juger le monde, quand la mort éternelle, qui est le salaire du péché, tombera sur les inconvertis;

quand il y aura sur toute la terre des pleurs et des grincements de dents,

Dieu passera par-dessus cette âme et la sauvera.

Aussi le pieux roi David, qui comprenait bien déjà le double sens de la pâque, s’écriait-il: «Ô mon Dieu, lave-moi avec l’hysope et je serai net! lave-moi, et je serai plus blanc que la neige (Ps. LI, 7.)!»

Après avoir fait l’aspersion de son sang, on mangeait l’agneau.

Ah! mes enfants, nous le disions dimanche,

il faut «manger la chair et boire le sang» de notre Sauveur;

IL FAUT QUE LA PENSÉE DE SA MORT ET DE SON SACRIFICE SOIT LA NOURRITURE DE VOTRE ÂME ET SA FORCE;

il faut que vous soyez malheureux quand vous en êtes privés, comme votre corps le serait s’il manquait de pain.

De même que l’agneau n’était pas seulement tué mais mangé, il faut que Jésus ne soit pas seulement crucifié pour vous, mais reçu par la foi dans votre cœur.

Et pour cela, vous le savez, il faut les pains sans levain, c’est-à-dire la SINCÉRITÉ et la VÉRITÉ que Dieu veut par-dessus tout.

Oh! ne venez pas dans ce temple comme les gens dont l’Éternel disait: «Ce peuple s’approche de moi des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi (Ésaïe, XXIX, 13.)

Venez-y comme des Nathanaël; je ne dis pas sans péché, mais SANS FRAUDE (Jean, I, 47.) .

Dieu avait voulu marquer si fortement l’horreur que lui inspire l’hypocrisie, qu’il avait ordonné aux Israélites, non seulement de chercher et de détruire dans leurs maisons, avant la pâque, tout vestige de ce levain qui en est l’emblème, mais il avait été jusqu’à déclarer que quiconque mangerait la pâque avec du pain levé serait retranché d’Israël (verset 15).

Vous savez aussi ce que signifient les herbes amères; je vous l’ai dit dans notre dernière leçon. Il faut deux sortes d’amertume dans nos cœurs, mes enfants: le souvenir d’une vie passée loin de Dieu, et celui de toutes nos transgressions; en sorte que nous nous écriions avec l’enfant prodigue: «Mon Père, j’ai péché! je ne suis plus digne d’être appelé ton fils!»



 

- Table des matières -