Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VINGT-TROISIÈME LEÇON

EXODE, X, 25-29; XI, 1-10


25 Moïse répondit: Tu mettras toi-même entre nos mains de quoi faire les sacrifices et les holocaustes que nous offrirons à l’Éternel, notre Dieu.

26 Nos troupeaux iront avec nous, et il ne restera pas un ongle; car c’est là que nous prendrons pour servir l’Éternel, notre Dieu; et jusqu’à ce que nous soyons arrivés, nous ne savons pas ce que nous choisirons pour offrir à l’Éternel.

27 L’Éternel endurcit le coeur de Pharaon, et Pharaon ne voulut point les laisser aller.

28 Pharaon dit à Moïse: Sors de chez moi! Garde-toi de paraître encore en ma présence, car le jour où tu paraîtras en ma présence, tu mourras.

29 Tu l’as dit! répliqua Moïse, je ne paraîtrai plus en ta présence.


11:1 L’Éternel dit à Moïse: Je ferai venir encore une plaie sur Pharaon et sur l’Égypte. Après cela, il vous laissera partir d’ici. Lorsqu’il vous laissera tout à fait aller, il vous chassera même d’ici.

2 Parle au peuple, pour que chacun demande à son voisin et chacune à sa voisine des vases d’argent et des vases d’or.

3 L’Éternel fit trouver grâce au peuple aux yeux des Égyptiens; Moïse lui-même était très considéré dans le pays d’Égypte, aux yeux des serviteurs de Pharaon et aux yeux du peuple.

4 Moïse dit: Ainsi parle l’Éternel: Vers le milieu de la nuit, je passerai au travers de l’Égypte;

5 et tous les premiers-nés mourront dans le pays d’Égypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu’au premier-né de la servante qui est derrière la meule, et jusqu’à tous les premiers-nés des animaux.

6 Il y aura dans tout le pays d’Égypte de grands cris, tels qu’il n’y en a point eu et qu’il n’y en aura plus de semblables.

7 Mais parmi tous les enfants d’Israël, depuis les hommes jusqu’aux animaux, pas même un chien ne remuera sa langue, afin que vous sachiez quelle différence l’Éternel fait entre l’Égypte et Israël.

8 Alors tous tes serviteurs que voici descendront vers moi et se prosterneront devant moi, en disant: Sors, toi et tout le peuple qui s’attache à tes pas! Après cela, je sortirai. Moïse sortit de chez Pharaon, dans une ardente colère.

9 L’Éternel dit à Moïse: Pharaon ne vous écoutera point, afin que mes miracles se multiplient dans le pays d’Égypte.

10 Moïse et Aaron firent tous ces miracles devant Pharaon, et Pharaon ne laissa point aller les enfants d’Israël hors de son pays.


* * *

Notre leçon est solennelle et terrible. Nous allons nous occuper du dernier avertissement que l’Éternel donne à Pharaon.

Le messager de Dieu va s’éloigner de lui pour toujours, et ne verra plus la face de Moïse. La nuit prochaine, il sera réveillé par un grand cri dans son palais; son fils aîné mourra; dans son désespoir, il appellera ses serviteurs, qui, eux-mêmes, seront dans la douleur et la consternation!

Mais qu’elle a été longue envers lui, la patience de Dieu!

Que de sommations, que d’avertissements, que de coups, que de délivrances!

Il y a quinze ou seize dimanches que nous étudions le support de l’Éternel envers ce malheureux; maintenant encore, il vient de passer trois jours et trois nuits dans de profondes ténèbres, présage sinistre des ténèbres de la mort dans laquelle il va bientôt entrer.

Ces ténèbres avaient été telles, vous vous en souvenez, que personne n'osait se lever du lieu où il était, et qu’on pouvait presque les toucher avec la main, tant elles étaient épaisses.

Mais la nuit vient de finir; Pharaon appelle Moïse.

Cette fois, il semble qu’il va s’humilier; s’il l’avait fait réellement il était sauvé. Mais non! il dit bien: Vous pouvez maintenant partir, vous, et même vos petits enfants; mais que votre gros et votre menu bétail demeure; vos bœufs, vos ânes, vos chameaux et vos chevaux: voilà le gros bétail; vos béliers et vos brebis, vos boucs et vos chèvres: voilà le menu bétail.

Chers enfants, l’endurcissement de Pharaon vous paraît odieux; mais, hélas! c’est celui de tous les pécheurs. Ils sont rares ceux qui disent ouvertement: «Je ne veux pas me convertir, je ne veux rien faire pour Dieu; je me moque de lui; je le brave; je le défie!»

Oh! non: ils ne tiennent pas ce langage; mais ils se réservent quelque péché.

Vous ne rencontrerez pas un petit garçon, même un mauvais sujet, comme il y en a tant dans les grandes villes et comme vous en avez malheureusement peut-être connu; vous ne verrez pas un méchant, un voleur qui ne dise: «Je ne veux pas mourir comme un ennemi de Dieu;», mais tous ils réservent quelque chose.

Bien plus, on entend, hélas! des personnes sérieuses dire aussi:

«Je veux faire la volonté de Dieu; mais, quant à ce défaut, je ne puis m’en corriger; c’est plus fort que moi.

Je ne veux pas perdre mon âme, je veux respecter les ordres de Dieu; mais quant à ne plus fréquenter cette société qu’on dit mauvaise, quant à ne plus gagner dans ce commerce qu’on dit n’être pas parfaitement honnête, quant à renoncer à telle habitude qu’on dit coupable, quant à faire ce sacrifice qu’on dit nécessaire, je ne le puis, JE NE LE VEUX PAS!»

Et c’est ainsi qu’on va au-devant de l’éternité!

Ah! mes enfants, prenez-y garde, il faut se donner à Dieu entièrement, sans réserve.

Il ne veut pas de partage.

D’ailleurs, ce n’est que quand on a fait le plein abandon de soi-même qu’on est vraiment heureux, qu’on acquiert la paix et qu’on obtient la force de faire des sacrifices que jusque-là on avait cru impossibles.

Vous avez compris, je pense, le sens de cette réponse de Moïse: Nos troupeaux viendront avec nous sans qu’il en demeure un ongle; car nous ne savons pas ce que nous offrirons à l’Éternel jusqu'à ce que nous soyons parvenus en ce lieu-là.

Je vous l’ai déjà dit, il ne voulait point tromper le roi. Si Pharaon avait consenti à laisser aller les Israélites au désert, ceux-ci n’auraient point quitté son royaume sans sa permission et Dieu les aurait délivrés par quelque autre moyen. La preuve en est que rien ne leur eût été si facile que de partir pendant ces trois jours de nuit profonde où les Égyptiens ne se voyaient pas l’un l’autre, tandis que les Israélites étaient dans la lumière.

Non, les enfants de Dieu aiment la liberté, mais ils ne l’acquièrent pas par la révolte contre les puissances établies.

Dieu aurait pu leur dire: «Je vous ordonne de partir et j’empêcherai Pharaon de vous faire aucun mal;», mais non: il fallait que la permission fût donnée par le roi lui-même, et Dieu déclare (XI, 1) qu’il va l’y forcer par une dixième et dernière plaie, plus terrible que toutes les autres.

Certes, la raison que donnait Moïse à Pharaon était simple et bonne; les Hébreux ne savaient pas quels sacrifices Dieu leur demanderait, et ils avaient reçu de lui l’ordre de quitter l’Égypte avec leurs troupeaux.

Ils ne partiront pas sans la permission du roi; mais ils ne partiront pas non plus sans leurs biens, qui sont tous à la disposition de l’Éternel.

Mes chers enfants, voilà un exemple pour les chrétiens: eux et leurs enfants doivent regarder tout ce qu’ils possèdent, leur temps, leur fortune, tout leur être comme étant à la disposition de leur Seigneur et de leur Dieu pour tous les sacrifices qu’il pourra leur demander durant le voyage de la vie.

Il faut que chacun d’eux lui dise: «Je suis à toi; tout ce que j’ai est à toi; je veux te livrer tout, sans qu'il en reste un ongle.»

Si Dieu met au cœur d’un jeune homme de partir comme missionnaire, de quitter sa chère famille et tout ce qu’il aime, il devra dire: «Oui, mon Dieu, je veux faire tout ce que tu me demandes; je quitterai tout.»

Si Dieu dit à quelqu’un, comme autrefois à nos pères, au temps des persécutions en France: «Laisse tes maisons, les champs, tous tes biens pour t’en aller à Genève, où tu pourras vivre selon ma Parole,» il devra répondre: «Oui, mon Dieu, je laisserai tout sans qu’il en reste un ongle, et je m’en irai où tu voudras.»

Si Dieu dit à quelque jeune homme ou à quelque jeune fille qui le craignent: «Tu as une place avantageuse, mais on exige de toi que tu négliges la Parole de Dieu et la prière, ou que tu fasses quelque chose qui n’est pas bien; laisse ta place, laisse tout sans qu’il t’en reste rien;» ce jeune homme ou cette jeune fille pourra bien objecter un moment: «Mais, Seigneur, je n’aurai pas de quoi vivre?» toutefois, il ne tardera pas d’ajouter: «N’importe; Dieu y pourvoira. Avant tout, sa volonté. Je suis à Lui.»

C’est ainsi, mes enfants, qu’on trouve la faveur de Dieu, et si cela est nécessaire, la faveur des hommes nous est aussi donnée par-dessus.

Si nous désirons la faveur des hommes, ayons D’ABORD CELLE DE DIEU, et nous aurons tout.

Ne voyez-vous pas que les Israélites, malgré les grandes persécutions auxquelles ils furent en butte, obtinrent celle des Égyptiens quand elle leur fut nécessaire? (XI, 3.) Ils avaient besoin de beaucoup de choses pour leur grand voyage; et comment les obtinrent-ils? Parce que Dieu leur fit trouver grâce auprès du peuple.

Mais le malheureux Pharaon était arrivé à la dernière heure de la patience du Dieu qu’il méprisait; son cœur était de plus en plus endurci; il entra dans la plus violente colère et rompit brusquement son entretien avec Moïse.

Comment! un vieux berger qui descend de la montagne vient résister au grand roi d’Égypte! et quand il daigne lui permettre de partir avec tout son peuple, il ose lui répondre: «Nous irons avec nos troupeaux!

Va-t’en arrière de moi, s’écrie Pharaon; donne-toi garde de voir plus ma face;car au jour que tu verras ma face, tu mourras! On dirait un Dieu qui parle.

L’ingrat, l’insensé!

N’a-t-il donc plus de souvenir de tous les jugements déjà tombés sur lui?

Ne se rappelle-t-il pas combien de fois il a supplié Moïse de crier pour lui à l’Éternel?

Et maintenant il ose lui dire: Au jour que tu verras ma face, tu mourras!

Hélas! ce même soir, à l’heure de minuit, c’est lui qui pleurera son fils premier-né, et, deux nuits plus tard, lui-même descendra, comme du plomb, an fond de la mer Rouge, et ira rendre compte au Dieu qu’il brave aujourd’hui.

Mais il ne faudrait pas imaginer que Pharaon seul nous offre l’exemple d’une telle folie, d’un tel endurcissement, d’un tel mépris de Dieu.

Hélas! tous les inconvertis en sont capables.

Voyez, cet homme, qui n’est pas roi comme Pharaon, cet homme, qui même se dit chrétien: on lui a fait une injure, il est en colère, et il dit:

«Je me vengerai; je me battrai en duel; je prendrai un pistolet, une épée à trois tranchants, et je tuerai celui qui m’a offensé.»

Sa conscience lui dit bien: «Mais Dieu?...C’est égal: je le tuerai!Mais toi, tu pourrais mourir cette nuit. — C’est égal, je le tuerai!Mais son âme! elle sera perdue, loin de Dieu pour jamais!C’est égal, je le tuerai!»

Quand on lit cette histoire, il semble qu’il n’y ait eu qu’un Pharaon dans le monde; mais, je le répète, il y en a beaucoup; et dans certains moments de notre vie on pourrait bien voir en nous quelque chose de semblable.

Que Dieu ait pitié de nos grandes résistances, de nos coupables réserves, de nos lâchetés, de nos retours au mal! Que le sang de notre Rédempteur efface toutes nos souillures, et qu’au lieu de nous livrer à notre méchanceté, IL DAIGNE NOUS DONNER UN NOUVEAU CŒUR OÙ SOIENT GRAVÉS SES COMMANDEMENTS!

Oh! mes entants, rappelez-vous Pharaon, quand vous aurez des moments d’endurcissement; défiez-vous de vous-mêmes et recourez à votre Dieu de toute votre âme.

Mais écoutez la solennelle et terrible réponse de Moïse: Tu as bien dit: je ne verrai plus ta face.

Pour la bien comprendre, il faut remarquer qu’elle ne finit pas avec ce verset, mais seulement au 8e du chapitre suivant.

Elle renferme une terrible menace pour ceux qui dédaignent, qui refusent, qui rejettent la parole de Dieu; mais ce qu’elle a de plus effrayant, ce n’est pas tant la menace, toute terrible qu’elle est, de cette dixième plaie prête à frapper l’Égypte; non! c’est ce mot, mille fois plus lamentable encore: Tu as bien dit: je ne verrai plus ta face!

Voilà la dernière fois que Pharaon entend l’homme de Dieu qui l’a si souvent averti, qui a si souvent prié en sa faveur.

DÉSORMAIS, POUR LUI, IL N’Y A PLUS DE TEMPS! Il ne verra plus la face de Moïse, et Moïse ne verra plus sa face. C’est fini! «La colère de Dieu est venue à son comble (1 Thes., II, 16.),» et Moïse lui-même sort de devant le roi dans une ardente colère (verset 8).

Il y a de saintes colères, mes enfants, car la Bible nous dit: «Mettez-vous en colère, mais ne péchez point; que le soleil ne se couche point sur votre colère (Eph., IV, 26.);» et notre Seigneur éprouva de vives indignations contre les vendeurs du temple (Matth., XXI, 12.), contre ses disciples, lorsqu’ils voulaient empêcher les petits enfants de venir à lui (Marc, X, 13-16.) et contre ceux qui voulaient s’opposer à ce qu’il guérît un homme le jour du Sabbat (Marc, III, 5.).

La colère de Moïse était causée par l’endurcissement et l’ingratitude de Pharaon et par la manière outrageante dont il bravait son Créateur et son juge. Sa réponse terrible revient à ceci:

«Tu as rejeté la Parole de Dieu: eh bien, la Parole de Dieu te rejette!

Tu ne veux plus voir la face du ministre de l’Éternel qui est venu par dix fois t’avertir de sa part: eh bien, tu ne la verras plus!

La Parole de Dieu est venue à toi; mais la Parole de Dieu te laissera.

La grâce de Dieu est venue te chercher, tu l’as méprisée; la grâce de Dieu te quittera.

Tu veux te perdre, tu te perdras!

Tu ne veux pas de la miséricorde de ton Dieu, la miséricorde de ton Dieu t’abandonnera!»

Ah! voilà ce qui est terrible, chers enfants, car il nous faut tous mourir.

C’est une chose très redoutable que la mort; c’est une chose très douloureuse que le deuil des uns à l’égard des autres; mais il y a un remède, il y a un Sauveur, il y a une résurrection, il y a un rendez-vous où tous les enfants de Dieu se retrouveront.

Ce qu’il y a en réalité de bien autrement terrible, c’est cette sentence: Tu ne verras plus ma face!

Oh! je voudrais pouvoir la graver en cet instant sur le cœur et la conscience de chacun de vous, mes jeunes amis.

Ce qu’il y a de plus affreux pour un pécheur ce n’est pas d’être châtié ici-bas, ce n’est pas de se casser un membre, d’être soumis à une maladie cruelle qui finira peut-être par la mort; ce n’est pas non plus de perdre (ce qui est si affligeant, plus affligeant que tout le reste) son père ou sa mère et de marcher orphelin en ce monde: c’est d’être abandonné de Dieu; c’est de mourir étranger au Seigneur!

car, après cela, il n’y a plus de remède; on est mis à la gauche avec le diable et ses anges, et toutes les consolations que Jésus-Christ est venu acheter au prix de son sang demeurent inconnues à celui que Dieu abandonne.

Si un pauvre jeune homme n’aime pas la Parole de Dieu, si ses parents le troublent ou l’ennuient quand ils lui demandent de la lire; s’il redoute de voir arriver l’heure du culte de famille, s’il voudrait ne pas y être et saisir l’occasion de s’en absenter; s’il ne vient pas de bon cœur au temple, ah! la plus terrible punition, le plus grand malheur qui pût lui être infligé, ce serait que Dieu le laissât dans cet état; ce serait que désormais il ne lui parlât plus, qu’il le laissât dormir, comme les vierges folles, jusqu’à ce que la porte fut fermée (Matth., XXV, 1-12.), jusqu’à ce que la nuit fut venue où personne ne peut travailler (Jean, IX, 4.).

Oh! comme ceci devrait nous engager à écouter la Parole de Dieu pendant qu’elle nous est prêchée! Les Gadaréniens prièrent Jésus de se retirer de chez eux, et la punition qu’il leur infligea fut tout simplement de céder à leur demande (Marc, V, 17.).

Mes enfants, que Dieu vous préserve d’un malheur de cette nature, et donne à chacun de vous de lui dire pendant qu’il frappe à la porte de votre cœur: «Entre, mon Dieu, viens, fais de moi ton enfant à quelque prix que ce soit!»

Il y avait, au siècle dernier, en Angleterre, un homme appelé Whitfield qui prêchait avec une puissance admirable. On lui demandait un jour quelle était la pensée qui l’animait quand il montait en chaire. «C’est, répondit-il, qu’il y a peut-être une âme dans mon auditoire qui entend la Parole de Dieu pour la dernière fois.»

Chers enfants, combien vous profiteriez des enseignements que vous recevez, si vous vous disiez, vous aussi: «Je les entends peut-être pour la dernière fois; le ministre qui voit ce matin mon visage dans ce temple ne le verra peut-être plus!»

Mais observez, d’un autre côté, la bonté de l’Éternel pour son serviteur et pour son peuple. Moïse était confondu et peut-être troublé de l’obstination de Pharaon; il se disait avec angoisse: «Comment cela finira-t-il?» Dieu, qui lui parlait comme un homme parle avec son intime ami, lui dit: «Ne te trouble point: voici enfin l’heure de la délivrance. Voici la dernière plaie; plus que celle-ci, et Pharaon vous laissera aller et même il vous chassera tout à fait.»

Avant de finir, il faut que je vous explique les versets 2 et 3 dont les ennemis de la Bible ont ridiculement abusé, comme si Dieu avait ordonné un crime à son peuple. C’était simplement un acte de justice et d’équité.

Les Israélites allaient partir la nuit suivante; ils allaient quitter leurs champs, leurs pâturages, leurs jardins, leurs maisons, leurs meubles, tous les biens qu’ils avaient acquis pendant deux cents ans de rudes travaux; il était donc équitable qu’ils reçussent une compensation, et, pour cela, Dieu leur dit de demander à leurs voisins (il n’y a point le mot emprunter) des vases d’or et d’argent.

Les Israélites pouvaient croire qu’ils les rapporteraient, car ils ne savaient point quelle serait la fin de tous ces événements; mais Dieu voulait que ces vases leur restassent comme un faible dédommagement des biens qu’ils abandonnaient; c’est pourquoi il leur fit trouver grâce devant les Égyptiens, probablement devant les seigneurs, les grands, les officiers qui prenaient en pitié ce pauvre peuple à qui l’on avait fait tant de mal. «Partez,» leur disait-on de toute part, «prenez ces vases; prenez ce que vous voudrez,» et même, nous est-il dit au verset 3e, Moïse était maintenant estimé comme un fort grand personnage.

Ah! mes enfants, AYONS SEULEMENT DIEU POUR NOUS, ET TOUT IRA BIEN.

Si nous avons besoin de la haine des hommes, il nous la rendra bonne et utile.

Si, au contraire, nous avons besoin de leur faveur et de leur amitié, il nous l’assurera.


Quelquefois la faveur des hommes nous ôte celle de Dieu;

mais la faveur de Dieu nous procure celle des hommes,

s’il nous la faut.





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