Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SEIZIÈME LEÇON

EXODE, VIII, 13-20


13 L’Éternel fit ce que demandait Moïse; et les grenouilles périrent dans les maisons, dans les cours et dans les champs.

14 On les entassa par monceaux, et le pays fut infecté.

15 Pharaon, voyant qu’il y avait du relâche, endurcit son coeur, et il n’écouta point Moïse et Aaron, selon ce que l’Éternel avait dit.

16 L’Éternel dit à Moïse: Dis à Aaron: étends ta verge, et frappe la poussière de la terre. Elle se changera en poux, dans tout le pays d’Égypte.

17 Ils firent ainsi. Aaron étendit sa main, avec sa verge, et il frappa la poussière de la terre; et elle fut changée en poux sur les hommes et sur les animaux. Toute la poussière de la terre fut changée en poux, dans tout le pays d’Égypte.

18 Les magiciens employèrent leurs enchantements pour produire les poux; mais ils ne purent pas. Les poux étaient sur les hommes et sur les animaux.

19 Et les magiciens dirent à Pharaon: C’est le doigt de Dieu! Le coeur de Pharaon s’endurcit, et il n’écouta point Moïse et Aaron, selon ce que l’Éternel avait dit.

20 L’Éternel dit à Moïse: Lève-toi de bon matin, et présente-toi devant Pharaon; il sortira pour aller près de l’eau. Tu lui diras: Ainsi parle l’Éternel: Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve.


* * *

Nos versets de ce jour nous montrent, d’une manière frappante, d’un côté, la puissance et la bonté de Dieu; de l’autre, la faiblesse et la méchanceté de l’homme.

Je dis d’abord la puissance de Dieu; il n’a eu qu’à parler, et la terre s’est couverte d’animaux des marais; le fleuve en a été rempli; ils sont montés jusque dans les villes, dans les palais, dans les chambres et sur les lits.

Aujourd’hui il parle de nouveau et les atomes de poussière se changent en autant d’insectes. Et remarquez encore une fois que, pour ces miracles, Dieu n’emploie que les forces qu’il a lui-même données à la nature; ils ne sont qu’une répétition de ce qu’il accomplit chaque année et chaque jour sur la terre.

Les grenouilles vous semblent des animaux dégoûtants et indignes d’arrêter vos regards; mais elles exciteraient votre admiration si vous étudiiez leur bouche, leur respiration, leur ouïe, leur odorat, leurs yeux, et aussi l’étonnante abondance de leur multiplication.

Je vous ai déjà dit qu’une seule d’entre elles pond jusqu’à mille œufs dont il pourrait sortir, au bout d’un mois, mille grenouilles. En sortant de l’œuf, elles sont sans jambes, mais leurs jambes de derrière croissent au bout de quarante jours et celles de devant deux semaines plus tard.

Quant à ces insectes malsains et dégoûtants (L’auteur se servait naturellement des versions anciennes. Les nouvelles ont traduit ce mot par celui de cousins. Le sens en est en tout cas assez douteux, et quel qu’il soit l’instruction qui s’y rattache subsiste.) que produisit la poussière de la terre, ils nous montrent, comme tous les autres, si nous les examinons au microscope, que Dieu les a créés avec la même sagesse qu’il a déployée pour former un cheval ou un éléphant.

Ils ont des yeux admirables qui voient, comme les vôtres, tout ce qui se passe autour d’eux, et dans lesquels vient se réfléchir l’image des objets; ils ont des antennes avec cinq articulations, des pieds qui en ont six, des griffes qui leur servent de doigts; ils ont une trompe comme les éléphants, avec laquelle ils percent la peau des animaux; en un mot ils sont construits avec la même perfection que les êtres qui excitent le plus notre admiration ici-bas.

Quant à leur faculté de reproduction elle est plus étonnante encore que celle des grenouilles. On dit que l’œuf de ces insectes éclot en vingt-quatre heures, et qu’en vingt-quatre autres il a déjà pondu à son tour. Cette idée excite le sourire; mais elle est sérieuse pourtant, et nous montre que Dieu peut multiplier toutes ses créatures avec la même puissance qui a semé les mondes dans les espaces des cieux. Il fit sortir les insectes de la poussière de la terre pour frapper l’Égypte, tout comme de cette même poussière il a tiré l’homme au premier jour, et comme il en tire chaque année les lis des champs, les jacinthes, les narcisses et les roses des jardins.

Mais, je disais, en second lieu, que nous voyons ici la bonté de Dieu.

Remarquez sa patience envers l’orgueilleux et impie Pharaon, et le nombre de prodiges qu’il lui envoie pour fléchir son cœur.

Il ne l’a pas écrasé quand le roi a dit insolemment: «Qui est l’Éternel? Je ne connais pas l’Éternel.»

Il ne l’écrase pas quand il se rit des miracles et veut se confier en ses magiciens.

Non! il lui donne du répit.

Il lui laisse du temps, et quoique Pharaon n’ait pas voulu prêter l’oreille aux appels de Dieu,

Dieu prête l’oreille aux appels de Pharaon.

Qui de nous, je vous le demande, aurait usé d’un si long support?

Ah! si le gouvernement du monde était laissé aux hommes, nous ne tarderions pas à reconnaître combien il est plus dur de tomber dans leurs mains que dans celles de Dieu!

Nous disions que ce chapitre nous montre aussi la faiblesse de l’homme et sa méchanceté.

Qu’est-ce, en effet, que cette pauvre créature devant un des fléaux de Dieu?

Moins qu’un ver de terre. «La rencontre d’un vermisseau le consume (Job, IV, 19.),» nous dit Job; il est vaincu par les plus vils animaux, et dans quelques jours les vers seront plus forts que lui... il sera mangé par eux...

Voyez ce grand roi Pharaon auprès de ses palais, de ses obélisques et de ses pyramides; le voilà subjugué, et par qui?

Par quelque autre monarque puissant?

Par des armées victorieuses?

Non: par des animaux. Et quels animaux?

Des lions, des panthères, des tigres sortis des déserts, des crocodiles sortis des eaux?

Non, Dieu aurait pu faire ainsi, mais il ne l’a pas voulu, afin que Pharaon ne parût pas, ne crût pas être quelque chose devant lui. Non, il est renversé, lui et ses magiciens, par les plus petits et les plus vils animaux; il est vaincu par les grenouilles des marais et par une honteuse vermine!

Vous l’avez vu chassé de son lit, de sa chambre, de son palais, par ces bêtes coassantes?

Vous l’avez vu obligé de rappeler les deux vieillards qu’il avait renvoyés avec mépris, et de leur dire en suppliant: Fléchissez l’Éternel pour mon peuple et pour moi! Et aujourd’hui le voilà couvert, comme le moindre de ses sujets et comme les bêtes, d’insectes innombrables qui sortent de la poussière comme si la poussière elle-même se fût changée en insectes. Il ne peut s’en garantir; c’est en vain qu’il appelle ses magiciens à son secours. Eux-mêmes en sont honteusement infestés et s’écrient: C'est ici le doigt de Dieu!

Dieu n’a qu’à le vouloir, mes enfants, et ses plus fiers ennemis sont vaincus par des choses de néant.

Lisez, au chapitre XIIe des Actes des apôtres, l’histoire du malheureux Hérode Agrippa qui, pour faire plaisir au peuple, avait fait mourir par l’épée Jacques, le frère de Jean, et jeter en prison l’apôtre Pierre. Il était sur son trône; il haranguait, il portait une robe dont le fond était d’argent et qui resplendissait au soleil d’un éclat extraordinaire. Il permit qu’on s’écriât: «Voix de Dieu et non d’un homme!»

C’était, pensait-il, le plus beau jour de sa vie. Soudain un ange le frappe... mais pourquoi cet ange?

Pour appeler sur lui les mêmes insectes qui tourmentèrent l’Égypte; pour le faire ronger par d’horribles animaux qui sortaient des pores de sa peau et qui lui dévoraient les entrailles!

Ainsi était mort son grand-père, le fameux Hérode, qui avait fait massacrer les petits enfants de Bethléem; ses jambes étaient prodigieusement enflées; son corps tout entier était en proie à d’affreuses souffrances; son haleine était insupportable. On dut, pour le soulager, le mettre dans une cuve pleine d’huile; il demanda une pomme et un couteau dans l’intention de se tuer. On l’en empêcha, et il expira dans d’horribles tortures.

Et remarquez, chers enfants, que ce ne sont pas seulement les Hérode et les Pharaon qui sont ainsi frappés; tous les hommes ayant péché, tous doivent être humiliés, et Dieu a voulu que tous le fussent, même ses rachetés.

Ce n’est pas du grand roi d’Assyrie seulement qu’il a pu être dit: «Tu es couché sur les vers et ce sont les vers qui te consument (Ésaïe, XIV, 11.)

Non, non! tous les rois, tous les hommes, toutes les femmes, tous les enfants doivent finir par là, et il faudra que tous en viennent tôt ou tard à dire, comme les magiciens: «C’est ici le doigt de Dieu!»

Si telle est notre faiblesse et notre misère, quelle raison, chers enfants, pour nous donner à Jésus-Christ, qui «a détruit la mort et mis en évidence l’immortalité (2 Tim., I,10.);» pour aller à celui qui «est la résurrection et la vie (Jean, XI, 25.),» et pour «attendre des cieux ce Jésus qui transformera notre corps vil afin qu’il soit rendu semblable à son corps glorieux (Phil., III, 20, 21.)

Enfin, mes amis, il nous reste à parler de la méchanceté de l’homme.

Voyez l’endurcissement de Pharaon et son ingratitude:

Dieu lui a montré d’abord de grands miracles sans sévérité; mais ses magiciens l’ont encouragé dans sa dureté de cœur.

Plus tard le Nil a été changé en sang; mais Pharaon a encore résisté.

Un nouveau fléau plus humiliant et plus insupportable est survenu: les grenouilles ont couvert le pays. Alors il s’est écrié: Fléchissez l’Éternel pour moi et je laisserai aller le peuple.

Moïse a crié, Dieu a exaucé.

Et qu’a fait Pharaon?

A-t-il été touché de ce bienfait?

Hélas non! au contraire: Voyant qu’il y avait du relâche, il endurcit son cœur et il n’écouta point.

Dieu avait bien écouté quand on l’avait imploré en faveur de Pharaon; mais Pharaon, lui, n’écouta point; son orgueil et son intérêt l’en empêchèrent: Quelle humiliation de céder à des esclaves!

Que dira-t-on de lui? Le grand roi vaincu par deux vieux bergers, forcé par des grenouilles de donner la liberté au vil peuple des Hébreux!

Ah! mes enfants, voilà bien le cœur de l’homme!

Tant qu’il n’est pas changé il tourne tout en dissolution (Jude, 4.), même les grâces, les pardons et les bienfaits de Dieu.

Parce que la sentence contre les mauvaises œuvres ne s’exécute point incontinent, à cause de cela le cœur des hommes est plein d’envie de mal faire. «Le pécheur fait mal cent fois et Dieu lui donne du délai,» dit le sage (Ecclés., VIII, 12.).


Ah! mes chers enfants, il faut y penser: CES DÉLAIS, CE TEMPS QUE DIEU NOUS DONNE SONT PRÉCIEUX.

Vous vous rappelez la parabole du figuier. «Laisse-le encore cette année,» dit le jardinier (Luc, XIII, 8.).

Plusieurs d’entre vous, quoique peu avancés en âge, ont déjà eu des maladies dangereuses et Dieu les en a délivrés et ils vont peut-être, faire comme Pharaon... Dieu vous a donné des avertissements dès votre enfance, et plusieurs d’entre vous se sont écriés: «Je veux me convertir. Mon Dieu! fais-moi miséricorde!»

Puis, quand vous avez eu du répit, vous avez oublié tout ce que vous aviez dit, pensé, promis devant Dieu dans la prière.

Oh! mes enfants, n’abusez pas de la patience de Dieu (Ps. LXXVIII.)! Regardez-la comme une preuve qu’il veut votre salut (2 Pierre, III, 15.).

«Si vous entendez aujourd’hui sa voix, n’endurcissez pas votre cœur (Héb., III, 8,15.);» mais plutôt dites au Seigneur:

«J’ai rebroussé chemin et je me suis hâté vers tes témoignages (Ps. CXIX, 60.).»

Le moyen, c’est d’aller à Jésus-Christ, qui rendra vos résolutions fermes, profondes, sincères, permanentes, en vous donnant un cœur nouveau et un esprit nouveau.





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