Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SEPTIÈME LEÇON

EXODE, III, 13-22.


13 Moïse dit à Dieu: J’irai donc vers les enfants d’Israël, et je leur dirai: Le Dieu de vos pères m’envoie vers vous. Mais, s’ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je?

14 Dieu dit à Moïse: Je suis celui qui suis. Et il ajouta: C’est ainsi que tu répondras aux enfants d’Israël: Celui qui s’appelle «je suis» m’a envoyé vers vous.

15 Dieu dit encore à Moïse: Tu parleras ainsi aux enfants d’Israël: L’Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’envoie vers vous. Voilà mon nom pour l’éternité, voilà mon nom de génération en génération.

16 Va, rassemble les anciens d’Israël, et dis-leur: L’Éternel, le Dieu de vos pères, m’est apparu, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Il a dit: Je vous ai vus, et j’ai vu ce qu’on vous fait en Égypte,

17 et j’ai dit: Je vous ferai monter de l’Égypte, où vous souffrez, dans le pays des Cananéens, des Héthiens, des Amoréens, des Phéréziens, des Héviens et des Jébusiens, dans un pays où coulent le lait et le miel.

18 Ils écouteront ta voix; et tu iras, toi et les anciens d’Israël, auprès du roi d’Égypte, et vous lui direz: L’Éternel, le Dieu des Hébreux, nous est apparu. Permets-nous de faire trois journées de marche dans le désert, pour offrir des sacrifices à l’Éternel, notre Dieu.

19 Je sais que le roi d’Égypte ne vous laissera point aller, si ce n’est par une main puissante.

20 J’étendrai ma main, et je frapperai l’Égypte par toutes sortes de prodiges que je ferai au milieu d’elle. Après quoi, il vous laissera aller.

21 Je ferai même trouver grâce à ce peuple aux yeux des Égyptiens, et quand vous partirez, vous ne partirez point à vide.

22 Chaque femme demandera à sa voisine et à celle qui demeure dans sa maison des vases d’argent, des vases d’or, et des vêtements, que vous mettrez sur vos fils et vos filles. Et vous dépouillerez les Égyptiens.


* * *

Nous allons aujourd’hui étudier de nouveau le grand événement de l’apparition de l’Éternel à son serviteur Moïse.

Il y avait quatre cent vingt-neuf ans qu’il s’était ainsi fait voir au patriarche Abraham, puis à Isaac son fils et à Jacob son petit-fils; mais plus de deux cents années s’étaient écoulées dès lors sans que les hommes eussent obtenu cette étonnante faveur.

D’ailleurs celle que Dieu accorde maintenant à Moïse est beaucoup plus grande: non seulement il lui apparaît, mais:

il fait de lui son envoyé;

il le revêt de pouvoirs extraordinaires,

il le met à la tête de son peuple comme prophète et comme roi;

il en fait son ambassadeur;

il le délègue sur la terre comme un «prédicateur de la justice qu’on obtient par la foi.»

Une semblable mission n’avait encore été donnée qu’à Noé.

Vous avez vu, dimanche, comment, après lui avoir parlé, Dieu lui permit de répondre. Ce fut la crainte même qui donna à Moïse le courage de faire entendre sa voix: «Qui suis-je, moi? Qui suis-je, ô mon Dieu, pour que tu m’envoies à Pharaon? Qui suis-je, moi berger, moi vieillard, qui n’ai ni force, ni éloquence, ni crédit?»

Et vous vous rappelez que Dieu lui avait répondu: «Ne crains rien, car je serai avec toi, et, pour preuve, je te déclare que bientôt tu m’amèneras tout le peuple d’Israël sur cette montagne lointaine et solitaire où tu es là agenouillé sous la voûte des cieux à côté de tes brebis et de tes bœufs. Je serai si bien avec toi que tu viendras m’adorer ici avec tout mon peuple.»

Mais écoutez Moïse qui, dans notre leçon de ce jour, ose insister encore, et s’écrie:

«Mais quand je serai venu vers les enfants d’Israël et que je leur aurai dit: Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous, me croiront-ils? s’ils me font des difficultés, s’ils me disent: Quel est son nom? Que leur dirai-je?»

Il est là tout tremblant, prosterné sur le roc, le visage couvert de son manteau ou de ses deux mains; il avait d’abord parlé de Pharaon, il parle ensuite du peuple:

Qui suis-je? avait-il dit, pour aller vers le grand Pharaon, le puissant oppresseur?

Qui suis-je? dit-il maintenant, pour aller vers ce peuple méchant, corrompu, incrédule, dégradé, idolâtre?

C’était là, en effet, une difficulté plus grande que la première. Si Moïse a été repoussé il y a quarante ans, à quelle résistance ne doit-il pas s’attendre aujourd’hui! à quelles objections! Et quand il leur parlera du Dieu de leurs pères et qu’il leur dira: «Je l’ai vu! il m’a parlé, il m’a fait des promesses, il m’a envoyé vers vous;» le croiront-ils? l’écouteront-ils? le comprendront-ils même?

C’est ainsi que les apôtres de Jésus-Christ, lorsqu’ils vinrent pour tirer le nouveau peuple de Dieu du milieu des idolâtres, avaient devant eux deux espèces d’ennemis: d’un côté, les empereurs de Rome, les prêtres riches et puissants, l’antique religion, qui avait ses dieux, Jupiter, Mars, Mercure, et ses temples magnifiques; de l’autre, le peuple païen et juif qu’il fallait convertir; ah! c’est là surtout qu’était la difficulté. Lisez le livre des Actes des apôtres, et vous verrez, en effet, que leurs plus grands obstacles et leurs plus grandes persécutions vinrent du peuple beaucoup plus encore que des empereurs et des puissants de la terre.

Mais avez-vous bien compris l’objection que Moïse attend de l’incrédulité du peuple?

Les Israélites étaient probablement devenus idolâtres en vivant au milieu des Égyptiens qui adoraient un grand nombre de dieux dont chacun avait son nom, Ammon, Isis, Osiris, Apis, etc. «Ils diront donc: Quel est son nom? Est-ce bien le Dieu de nos pères? Te l’a-t-il dit? Nous ne le voyons plus; il nous a abandonnés.»

Alors Dieu daigne encore répondre à Moïse; il lui déclare son grand nom, ou plutôt ses deux noms qui le feront connaître à son peuple et que nous devons étudier soigneusement, car dans la Bible connaître le nom de Dieu est synonyme de connaître Dieu. «Ils connaîtront mon nom,» veut dire: Ils me connaîtront, et connaître Dieu, c’est le tout de l’homme. «La vie éternelle, c’est de te connaître et Jésus-Christ que tu as envoyé,» est-il écrit en saint Jean (Jean. XVII, 26; XVII, 3).

De ces deux mots, par lesquels Dieu se désigne ici,

le premier est son nom général, qui nous dit ce qu’il est lui-même comme Créateur et souverain;

le second est son nom particulier, qui nous dit ce qu’il est pour son peuple, pour ses élus comme Sauveur et Rédempteur.

Jéhovah, c’est-à-dire: je suis celui qui suis, ou plus exactement, je suis qui je suis, ou je serai qui je serai: voilà son nom sublime et mystérieux, son nom souverain comme Créateur, Éternel et Maître de toutes choses.

Jéhovah je suis: ce mot étonne au premier abord; mais plus on y réfléchit, plus on le trouve admirable. Il désigne, à lui seul, de la manière la plus simple, la plus profonde, la plus élevée, toutes les grandeurs, toutes les perfections de Dieu.

1. Il nous enseigne que Dieu existe par lui-même, qu’il est la source de l’existence, l’être des êtres, la fontaine de la vie, le Souverain qui se suffit à lui-même, «le commencement et la fin, l’alpha et l’oméga,» comme notre Seigneur se désigne lui-même dans l’Apocalypse (Apoc., I, 8-11).

Quant à nous et à tous les êtres créés, même les plus sublimes archanges, nous sommes obligés de dire comme saint Paul: «C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis (1 Cor., XV, 10);», mais Dieu a le droit de dire: «Par moi-même je suis; je suis parce que je suis; je suis la raison de mon existence.»

Voilà donc un premier sens:

Dieu seule source, raison unique de sa propre existence et de toute autre.

2. Le mot de Jéhovah désigne admirablement l’éternité de Dieu: Il est. De tout autre être il faut dire: «Au commencement il fut fait;» lui, il est «hier, aujourd’hui et éternellement (Héb., XIII, 8.).» Il est Celui «qui était et qui sera (Apoc., 1,4.),» «Celui qui vit.» Il ne s’est pas fait et il n’a pas été fait par un autre; c’est l’éternité dans le passé, dans le présent et dans le futur.

3. Jéhovah désigne, en outre, sa mystérieuse incompréhensibilité. «Trouveras-tu le fond de Dieu en le sondant (Job, XI, 7.)?» Il est ce qu’il est; on ne peut l’expliquer. «Ô profondeur des richesses, de la sagesse et de la connaissance de Dieu !.. De lui, par lui et pour lui sont toutes choses (Rom., XI, 33, 36.)

4. Jéhovah exprime aussi l’indépendance et la souveraineté de Dieu;

5. son immutabilité;

6. sa perfection;

7. son immensité.

Je suis: c’est le mot le plus sublime de l’Écriture!

Il est d’une hauteur et d’une profondeur infinies. Or, c’est là le titre qu’a pris Jésus: «Le premier et le dernier, le commencement et la fin (Apoc., I, 11.).» «Avant qu’Abraham fût je suis (Jean, VIII, 58.) (non pas j’étais); et les Juifs comprirent si bien cette allusion aux paroles de l’Exode, qu’ils saisirent des pierres pour lapider Jésus comme blasphémateur.

Mais Dieu a un autre nom plus à la portée de ses créatures; il est le Dieu révélé, le Dieu des promesses, le Dieu d’Abraham.

Pour nous, il est plus encore: il est Dieu en Christ, Dieu Sauveur, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ (Ephés., 1,3.), le Dieu qui a eu pitié de nous, qui a dit: «Ma volonté est que quiconque contemple le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; (1 Pierre, 1,3.)» «je ne repousserai point dehors celui qui viendra à moi. (Jean, VI, 37,40.)»

Tu diras ainsi aux enfants d’Israël: L’Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob m’a envoyé vers vous, et c’est ici mon nom éternellement. C’est par ce nom, ce nom qui rappelait toutes ses tendres compassions, que Dieu s’était révélé à Moïse , et que Moïse devait se présenter aux Israélites.

Par là, il voulait d’abord les ramener à la religion de leurs pères et, en second lieu, les préparer à la délivrance promise, à laquelle Abraham, Isaac et Jacob avaient cru, et dans l’attente de laquelle Joseph avait laissé l’ordre de conserver ses os.

Dieu donne ensuite à Moïse les directions nécessaires à sa mission. Le point principal est décidé. Voici maintenant comment il doit s’y prendre: «Tu vas descendre de la montagne, tu vas partir pour l’Égypte; tu iras dans le pays de Rahmésès; tu assembleras les anciens d’Israël et tu leur diras...»

Il n’y avait point encore de prêtres, point de sacrificateurs en titre; mais il paraît qu’il y avait déjà des anciens, comme il y en eut plus tard dans l’Église chrétienne primitive; car (je suis bien aise de vous le dire en passant) dans l’Église apostolique, aucun homme n’était appelé sacrificateur ou prêtre, parce que ce titre appartient à Christ seul; ses ministres ne sont que des anciens ou surveillants.

«Tu leur diras: L’éternel, le Dieu de vos pères, m’est apparu et m'a promis de vous délivrer, et il m’envoie pour vous l’annoncer.»

Chers enfants, c’est la Parole que tout vrai ministre de Dieu vient vous dire: «L’Éternel, le Dieu de Jésus-Christ, le Père des miséricordes, Celui qui a tant aimé le monde que de donner son Fils unique, m’a envoyé vers vous.»

Nous sommes ambassadeurs pour Christ, disait Paul aux Corinthiens (2 Co., V, 19-21), et c’est là aussi ce que je dis à cette assemblée quand je viens à vous avec cette Bible dans mes mains.

Il m’est apparu et m'a dit: certainement je vous ai visités et j'ai vu ce qu’on vous fait en Égypte et j’ai dit: Je vous ferai remonter de l’Égypte où vous ôtes affligés, dans le pays des Cananéens, des Héthiens, des Amorrhéens, des Phérésiens, des Héviens et des Jébusiens, pays découlant de lait et de miel.

Chers enfants, remarquez ce mot: j'ai dit: je vous ferai remonter.

Pour nous, dire et faire sont deux choses; pour Dieu, ce n’en est qu’une seule.

«Il dit, et la chose a comparu.»

Il dit: «Que la lumière soit et la lumière fut.»

Ainsi il promet aux Israélites le pays de sept nations guerrières et puissantes dont les villes étaient murées et dont les forteresses s’élevaient jusqu’aux nues. C’était une grande chose et bien improbable; mais RIEN N’EST IMPOSSIBLE À DIEU, et pour lui, je le répète, dire et faire c’est tout un.

Il faut nous rappeler cela, mes amis, en lisant sa Parole, et nous y trouverons une grande force.

Lorsque Dieu nous a promis une chose,

c’est comme si nous la tenions déjà dans nos mains;

cette assurance réjouit le cœur, le console, le fortifie plus que vous ne sauriez croire.

Quatre sujets de crainte retenaient Moïse.

1. Le peuple ne me croira pas;

2. Pharaon ne m’écoutera pas;

3. Les Égyptiens écraseront les Israélites;

4. Les Israélites sont dans un dénuement complet.

Eh bien, Dieu répond à ces quatre craintes par quatre promesses.

Quand il a pris un de ses serviteurs sous sa puissante garde et qu’il a dit d’une chose: «je la ferai,» rien ne l’arrête; cette chose est comme faite et il l’accomplira en disposant les uns, en frappant les autres; car il tient dans sa main toutes les créatures vivantes et non vivantes, toutes les volontés et tous les cœurs.

La grande affaire c’est d’avoir Dieu pour soi, car alors, «quand des milliers d’hommes camperaient contre nous, nous n’aurions rien à craindre (Ps. III, 1.)

Toutes choses travaillent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu, dit saint Paul (Rom., VIII, 28.), et souvent ceux qui croient faire le mal, les persécuteurs eux-mêmes, font en réalité du bien; car ils purifient l’Église, ils la relèvent, ils la rassemblent.

Nous disions que Moïse avait quatre craintes auxquelles Dieu répond par quatre promesses.

Voici la première: Ils obéiront à ta parole.

Nous comprenons que Dieu sache que le soleil se lèvera demain; mais qu’il sache quelles seront les volontés d’un homme, n’est-ce pas la plus grande preuve de ce qu’il est? Il sait tout, il peut tout, il connaît ses propres desseins et il les mettra dans le cœur des Israélites. Cette pensée est précieuse pour tout chrétien, mais particulièrement pour le ministre de l’Évangile.

Je viens ici pour vous instruire, pour chercher à conduire chacun de vous à Jésus-Christ. Qui suis-je pour cela? Hélas! j’ai de la peine à me conduire moi-même; comment pourrais-je donc tourner votre cœur vers Dieu?

Je ne suis rien; mais j’entends cette parole de Dieu à Moïse: Ils obéiront, et je sais que Dieu tient les cœurs de tous en sa main. Avant de venir ici ouvrir la Bible, je lui demande d’en bénir la lecture pour quelque âme. «Mon Dieu,» lui dis-je, «fais pénétrer ta Parole dans le cœur de cette jeunesse; fais que ces enfants se consacrent à toi dès leurs premières années!»

Dieu ouvrit le cœur de Lydie pour qu’elle reçût ce que Paul disait (Actes, XVI, 14); et le même apôtre écrivait aux Colossiens (Col., IV, 3): «Priez pour moi...» Pourquoi?

«afin que Dieu m’ouvre la porte de la Parole,» c’est-à-dire afin que je parle comme il faut que je parle, et que l’on écoute comme l’on doit écouter.

Et tu iras, toi et les anciens d’Israël, vers ce roi d’Égypte et vous lui direz: L’Éternel, le Dieu des Hébreux, nous est venu rencontrer; maintenant donc nous te prions que nous allions le chemin de trois jours dans le désert et que nous sacrifiions à l’Éternel notre Dieu.

Remarquez, chers enfants, que Dieu ordonne de parler à ce roi avec égards et soumission.

Nulle part, dans toute cette histoire de la Sortie d’Égypte, Dieu ne permet aux Israélites de manquer de respect au roi, tout méchant qu’il était. Dieu veut qu’on honore les magistrats (1 Pierre, II, 17), parce qu’ils sont magistrats.

Il faudra que le roi d’Égypte donne au peuple la permission de sortir; mais ce sera Dieu qui l’y forcera et non pas l’homme.

Pharaon résistera par dix fois; il montrera toute la perversité de son âme; il se perdra, «il tombera au fond de la mer comme du plomb (Exode, XV, 5), mais ce sera de par Dieu. L’esprit de révolte, d'insubordination, d’émeute, qui fait, en ce moment, le tour du monde et qui est dans le cœur des hommes, est condamné par le Seigneur.

Il a ordonné l’obéissance dans sa Parole

et il la met dans la conscience de ses enfants.

Remarquez aussi avec quelle douceur Dieu s’adresse aux plus rebelles eux-mêmes. Peut-être y a-t-il ici quelque enfant qui s’endurcit, qui veut suivre sa volonté, mais Dieu lui crie encore: «Donne-moi ton cœur (Prov., XXIII, 26)

Oh! Si tu voulais venir à moi pour avoir la vie (Jean, V, 40.)! je te supplie que tu n’aies pas reçu la grâce de Dieu en vain (2 Cor., VI, 1.)

Ceux-là donc qui n’auront pas voulu écouter sauront qu’ils sont les auteurs de leur propre ruine.

Ceux qui ne veulent pas fléchir sur la terre finiront par fléchir devant le tribunal de Dieu.

Pharaon aurait pu obéir sur son trône et faire ainsi le bonheur de son peuple; mais il ne fallut rien moins que le grand désastre de la mer Rouge pour vaincre sa résistance.

Ah! mes enfants, il faut obéir VOLONTAIREMENT à la volonté de Dieu ici-bas, sinon vous serez CONTRAINTS de subir cette volonté dans ce lieu terrible où il y aura des pleurs et des grincements de dents (Luc, XIII, 28.).

Je sais que le roi ne vous permettra point de vous en aller qu’il n’y soit forcé; mais j’étendrai ma main et je frapperai l’Égypte par toutes les merveilles que je ferai au milieu d’elle, et après cela il vous laissera aller.

Nous avons dans ce verset une leçon intéressante.

Dieu frappe les Égyptiens à cause des iniquités de leur roi; c’est là, mes enfants, une des lois ou une des habitudes du gouvernement de Dieu. Quand un peuple l’offense il le châtie souvent en l’abandonnant à un mauvais gouvernement; et, d’un autre côté, quand un gouvernement offense Dieu, Dieu châtie la nation à cause des péchés commis sous ce gouvernement.

Il y aura peut-être des enfants de Dieu renfermés sous ce châtiment, mais Dieu les consolera dans le royaume de la vie.

Les nations n’existent que sur la terre; il faut donc qu’elles y soient bénies ou châtiées; mais dans le ciel où il n’y aura plus que des individus, ils seront traités chacun selon leurs œuvres.

Nous devons donc prier pour les gouvernements, mes enfants, afin que Dieu donne aux nations, et tout particulièrement à celle à laquelle nous appartenons, des magistrats selon son cœur. C’est notre intérêt et c’est, aussi notre devoir, comme nous l’enseignent beaucoup de passages (1 Tim., II, 1-2; Rom., XIII, 1-7).

La troisième promesse de Dieu est celle-ci: Je ferai que ce peuple trouvera grâce devant les Égyptiens.

Chers enfants, ceci est important. Une des plus fréquentes et des plus mauvaises tentations qui assaillent un enfant ou une grande personne, c’est la crainte de perdre la faveur de quelque ami ou de s’attirer les moqueries et la haine du monde en se déclarant chrétien.

Mais, vous le voyez, LA PREMIÈRE CHOSE EST D’AVOIR DIEU POUR SOI, car, lui, il fait trouver grâce devant les hommes quand il le faut.

Rappelez-vous Joseph, étranger, esclave, calomnié, emprisonné, qui trouve grâce devant son maître, puis devant son geôlier, et ensuite devant le roi; voyez Néhémie devant le monarque de Perse, et tant d’autres.

Voici enfin la quatrième promesse: Vous ne vous en irez point à vide.

Les Israélites étaient dénués de tout; ils étaient depuis longtemps opprimés et esclaves, et voilà que Dieu leur ordonne d’abandonner le peu qu’ils possédaient, c’est-à-dire leurs terres et leurs maisons.

Comment donc faire voyager tout ce peuple? Voilà ce qui préoccupait Moïse. Mais l’Éternel lui dit: «Vous ne vous en irez point à vide.»

Et ici remarquez que plusieurs de nos traductions ont mis dans ce verset 22e: Vous emprunterez des vases d’or et d’argent et des vêtements, et ainsi vous butinerez les Égyptiens, comme si Dieu avait enseigné aux Israélites à tromper les Égyptiens en prétendant emprunter des objets qu’ils ne comptaient pas leur rendre.

Ce mot n’est point dans l’original; il y a simplement: Vous demanderez; ce qui signifie que les Égyptiens, ayant pris en faveur et en pitié ces pauvres gens, et désirant les dédommager de toutes les injustices qu’ils avaient subies, leur donneraient, en compensation pour leurs longs labeurs et en échange contre leurs terres et leurs maisons, les vêtements et les ustensiles dont ils avaient besoin.



 

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