Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PREMIÈRE LEÇON

EXODE 1: 1-8


1 Voici les noms des fils d’Israël, venus en Égypte avec Jacob et la famille de chacun d’eux:

2 Ruben, Siméon, Lévi, Juda,
3 Issacar, Zabulon, Benjamin,
4 Dan, Nephthali, Gad et Aser.
5 Les personnes issues de Jacob étaient au nombre de soixante-dix en tout. Joseph était alors en Égypte.
6 Joseph mourut, ainsi que tous ses frères et toute cette génération-là.
7 Les enfants d’Israël furent féconds et multiplièrent, ils s’accrurent et devinrent de plus en plus puissants. Et le pays en fut rempli.
8 Il s’éleva sur l’Égypte un nouveau roi, qui n’avait point connu Joseph.


* * *

Chers enfants, notre Seigneur disait aux Juifs de son temps qu’ils devaient étudier soigneusement les Écritures de l’Ancien Testament parce qu’elles «rendent témoignage de lui et que c’est par elles qu’on a la vie éternelle» (Jean, V, 39.) et je vous ai déjà souvent rappelé que le jour où il daigna expliquer lui-même à deux de ses disciples «les choses qui le concernaient» dans la Bible, il leur montra ces choses dans trois sortes de livres: «Moïse, les Psaumes et les Prophètes (Luc XXIV, 24-44)

Puisque je viens ici pour vous faire connaître le Seigneur et pour vous apprendre à étudier soigneusement les Écritures et ce qu’elles disent de lui, je tiens à prendre aussi le sujet de nos leçons dans ces trois ordres de livres; et vous savez que je l’ai déjà fait en traitant une partie de la Genèse, quelques psaumes et un prophète.

Je n’ai pas la prétention de vous expliquer la Bible tout entière; mais je voudrais vous mettre sur la voie de la lire avec intelligence, et je désire vous la rendre plus facile.

Je regarderais comme un grand malheur pour vous et pour moi, s’il résultait de mes leçons que quelqu’un de vous se dit: «Je sais ma religion; je connais la doctrine chrétienne; j’ai fini mon instruction, je comprends les Écritures.»

Oh non! je voudrais bien plutôt vous enseigner à les lire tous les jours jusqu’à votre vieillesse; et si vous les avez comprises comme il faut les comprendre, vous vous écrierez avec le bon vieux roi David: «Oh combien j’aime ta loi! Ta Parole est une lampe à mes pieds, une lumière à mes sentiers; ô mon Dieu, dessille mes yeux afin que je regarde aux merveilles de ta loi (Ps CXIX, 97, 105, 18.)

En effet, plus vous l’étudierez, cette loi de Dieu, plus vous la trouverez merveilleuse et digne d’être sondée avec attention et humilité.

Je reviens à Moïse et je commence par le second de ses livres.

Vous savez qu’il y en a cinq; on leur a donné des noms grecs quand on a traduit la Bible dans cette langue.

1. Le premier est appelé Genèse ou origine, parce qu’il nous enseigne la naissance, le commencement de toutes choses: du ciel et de la terre, de l’homme, du péché, de l’Évangile de l’Église, etc.

2. Le second Exode, ou sortie, parce qu’il raconte le départ du peuple d’Israël hors d’Égypte.

3. Le troisième Lévitique, parce qu’il renferme surtout les ordonnances qui concernent la tribu de Lévi.

4. Le quatrième Nombres, parce qu’il contient le dénombrement du peuple.

5. Le cinquième Deutéronome, ou seconde loi, parce que les commandements donnés dans les trois précédents y sont répétés.

Nos leçons feront donc une suite que vous saisirez facilement: dans les premières nous avons vu Dieu créant l’homme et le plaçant dans le paradis; l’homme se révoltant et Dieu le condamnant à la mort et lui annonçant en même temps l’Évangile.

Nous avons vu, dès ce moment, deux peuples sur la terre: les enfants de Dieu et les enfants des hommes;

les enfants des hommes, semblables à Caïn, qui marchent vers la mort;

les enfants de Dieu semblables à Abel, à Hénoch et à Noé, qui marchent vers la vie éternelle.

Nous avons vu ensuite Dieu détruisant le monde entier et conservant une seule famille pour recommencer la race humaine, à cause de ses élus et du Rédempteur promis; mais quand cette famille, sauvée du déluge, a repeuplé la terre, les hommes se révoltent encore contre Dieu, méconnaissent ses promesses et se livrent à l’idolâtrie.

Alors Dieu, qui jusque-là avait choisi ses rachetés tantôt ici, tantôt là, parmi les nations, arrête de ne plus les tirer à l’avenir que d’une seule famille, sauf quelques rares exceptions; il se choisit donc un peuple où il conservera la connaissance de son nom; il le bénira abondamment malgré beaucoup d’infidélités, de révoltes et de misères, et dans les derniers temps il le glorifiera.

Et ce peuple subsiste encore, mes enfants!

Il existe à Genève, à Carouge (Bourg voisin de Genève), au bout du monde; et c’est le seul qui ne se soit jamais confondu avec les autres. Vous ne trouveriez pas sur toute la terre un village dont les habitants ne soient composés que d’une même famille pendant un grand nombre d’années, et voilà pourtant ce qui en est des Juifs depuis 3,500 ans, et ce qui durera jusqu’à la fin des siècles, où DIEU LES RAMÈNERA À JÉRUSALEM COMME IL L’A PROMIS.

Ce peuple était immense déjà 1,500 ans avant Jésus-Christ; il est encore maintenant de sept ou huit millions d’âmes, c’est-à-dire trois ou quatre fois la population de toute notre Suisse; et il croît en nombre ces dernières années en tout pays, parce que nous approchons du temps où il sera réuni et rétabli dans son ancienne patrie. (Note de la bibliothèque Regard: Ouvrage imprimé en 1866. Israël est redevenu une nation en mai 1948)

Il a été comme foulé aux pieds des autres nations pendant des milliers d’années; il a été persécuté, traité avec la plus grande cruauté, et cependant il n’a jamais été détruit; jamais non plus il n’a été converti, mais il le sera aux derniers temps; il a été le gardien des Écritures (Romains III, 2); il est le témoin de leur vérité; il est pour nous le plus éclatant des miracles.

Nous avons vu jusqu’ici le culte du vrai Dieu se conservant dans des familles; le livre de l’Exode va nous montrer une de ces familles devenant une nation, et nous raconter les commencements de ce peuple choisi de Dieu et miraculeusement conservé par lui jusqu’à nos jours.

Nous avons étudié la Genèse jusqu’à la naissance d’Abraham, le père de ce peuple. Il habitait la Mésopotamie dans une famille d’idolâtres. Dieu l’appela et lui dit de quitter son pays et d’aller s’établir dans un autre qu’il ne connaissait pas et où il ne possédait pas un pouce de terrain. «Il obéit; il partit sans savoir où il allait; il demeura sous des tentes (Héb. XI, 8)

Dieu lui promit de «bénir par lui toutes les familles de la terre» et, bien qu’il fut vieux et sans enfants, il eut foi dans la promesse divine et montra sa foi par ses œuvres; tellement que, quand, après beaucoup d’années, il fut devenu père et que Dieu lui ordonna de lui offrir en sacrifice sur un autel son fils unique devenu un jeune homme, il partit immédiatement pour obéir, étant prêt à immoler son enfant, parce qu’il ne doutait pas que Dieu ne pût, s’il le fallait, «le lui rendre par une sorte de résurrection (Héb. XI, 18-19)

Par cette «foi il donna gloire à Dieu,» et «cette foi lui fut imputée à justice (Rom. IV, 20-22)

L’histoire de ce saint homme et de ses enfants remplit le livre de la Genèse à partir du chapitre X, où nous en sommes restés dans nos leçons précédentes.

Nous allons maintenant étudier dans l’Exode l’histoire de sa famille depuis le moment où elle est devenue un peuple. Mais lisez-moi auparavant ce qui en est raconté au livre des Actes, chapitre VII: ce récit nous amène jusqu’à notre chapitre de ce jour où nous reprenons l’histoire de Moïse. (Un enfant lit Actes, VII, 1-19.)


* * *

Commençons maintenant notre leçon et suivons-là verset après verset.

Dans les quatre premiers nous trouvons les noms des fils de Jacob ou Israël qui vinrent avec lui en Égypte. Il n’y en a que onze parce que Joseph était déjà dans ce pays avec sa femme et ses deux fils.

Mes enfants, Dieu connaît chacun de nous par son nom, quoique nous passions comme la fleur d’un champ. Il n’oublie personne et il dit de ses brebis qu’«il les appelle toutes par leur nom (Jean X, 3).» Ah! heureux ceux dont «les noms sont écrits dans le livre de vie (Phil. IV, 3)» comme étant de vrais israélites, héritiers du royaume des deux!

Toutes les personnes issues de Jacob étaient soixante et dix, c’est-à-dire avec Joseph qui était en Égypte, mais sans compter les femmes (Gen., XLVI, 27), ou soixante et quinze en en comptant quelques-unes comme le fait Étienne dans le livre des Actes.

Le Saint-Esprit nous rappelle qu’ils n’étaient que soixante-dix en arrivant en Égypte pour que nous admirions la puissance de Dieu qui les fit en si peu de temps devenir une grande nation.

Or, Joseph mourut et tous ses frères et toute cette génération-là.

Voilà, mes enfants, par où finira l’histoire de nous tous; on dira bientôt de chacun: il est mort, ses frères sont morts, toute cette génération est morte!

Joseph était comme un roi en Égypte, et cependant il mourut.

Joseph vécut plus de cent ans, et cependant il mourut.

Joseph était le maître de tout le pays; quand il passait on criait devant lui: Qu’on s’agenouille! On ne levait pas le doigt en Égypte sans sa permission, et cependant il mourut.

Eh bien! fussions-nous rois comme lui, il faudrait mourir. «Il nous faudra tous comparaître devant le tribunal de Christ (2 Cor., V, 10).» Oh! que Dieu nous donne d’être «trouvés recevables» quand il nous appellera, ayant nos reins ceints et nos robes blanchies dans le sang de l’Agneau (1 Cor., IX, 27; Ap., VII, 14)

Joseph était déjà un cher enfant de Dieu quand il était petit. Lorsqu’il allait aux champs, vêtu de sa robe bigarrée (Gen., XXXVII, 3), il élevait son cœur à Dieu et Dieu l’aimait; aussi fut-il gardé par lui dans la fosse, puis dans les mains des marchands d’esclaves, puis dans la maison de Potiphar, puis en prison, puis sur le trône.

Cependant, après toutes ces délivrances, il mourut!

Chers enfants, «toute chair est comme l’herbe; sa fleur tombe; mais la Parole du Seigneur demeure éternellement, et c’est cette Parole qui vous est évangélisée (2 Cor., V, 10).» «Celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement,» nous dit saint Jean (Jean II, 17).

Heureux qui a travaillé pour son Maître et s’est préparé à l’éternité; car «que servirait-il à un homme de gagner le monde entier s’il perdait son âme?»

Et que servit-il à ces patriarches d’avoir beaucoup vécu quand il fallut mourir?

Quelle triste histoire que la leur! Ils avaient affligé leur père et vendu leur frère! Il est pourtant permis d’espérer que plusieurs s’étaient convertis depuis leur arrivée en Égypte.

Vous connaissez tous la touchante histoire de Joseph; on ne peut jamais en relire les détails sans pleurer. Il en est un encore plus admirable peut-être que les autres; je vais vous le rappeler.

Ses frères l’avaient vendu quand il n’avait que dix-sept ans, et treize années plus tard ils le retrouvent sur le trône de l’Égypte, à la droite de Pharaon; alors ils sont tout effrayés; ils se prosternent, ils tremblent; mais lui il s’écrie avec larmes: «Je suis Joseph!»

Il les serre dans ses bras, il leur témoigne la plus tendre affection, il leur pardonne tous leurs crimes.

Tout cela est déjà bien touchant; mais écoutez-le encore leur dire: «Allez chercher notre père, vos femmes, vos enfants, vos biens, et revenez. Je vous nourrirai, je vous protégerai, je vous aimerai.» —

Point de reproches, point d’amertume, point de retour sur le passé ; tout est pardonné; tout est oublié!

Mais il leur dit à leur départ ce seul mot: «Ne vous querellez point en chemin (Ge., XLV, 24).

Oh! comme cette parole dut les pénétrer! Comme elle dut retentir dans leurs âmes pendant la route! Et si l’un d’eux «eut querelle avec l’autre, comme ils durent se pardonner (Col., III, 13)!»

Ce Joseph, leur bienfaiteur, ce puissant seigneur, qui s’est dit leur frère, qui a pleuré sur leur cou, leur a dit: «Ne vous disputez point en chemin.»

Eh bien, mes enfants, voilà ce que nous dit aussi du haut du ciel, qui est son trône, Jésus, notre céleste Joseph; car nous aussi nous avons trahi notre frère; mais il est sur le trône et il a tout pardonné.

Il est mort; ses pieds et ses mains sont marquées des clous qui lui ont été mis à cause de nos crimes, et il nous dit: «Frères, vous voilà en chemin, vous voilà chargés de mes dons et de mes pardons, sauvés par ma grâce, sauvés par le sang de votre frère; aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (Jean, XIII, 34.)

Et les enfants d’Israël foisonnèrent et crûrent en très grande abondance et multiplièrent, et devinrent très-puissants, tellement que le pays en fut rempli.

Ces expressions accumulées sont tirées d’une comparaison avec les poissons et les insectes qui se multiplient le plus rapidement. Vous savez que Dieu avait promis à Abraham qu’il le ferait devenir une grande nation (Gen., XII, 1, 2.), et il le lui avait répété à plusieurs reprises en termes de plus en plus forts (Gen., XIII, 14-18; XV, 14-16; XVII, 1-8.); cependant, il avait longtemps pu sembler que ces promesses étaient vaines; enfin, Dieu en hâta l’accomplissement. «S’il tarde, attends-le; car il ne manquera pas,» a dit un prophète (Hab., II, 3.).

Il se plaît souvent à commencer ses œuvres, même les plus grandes, par de très petits commencements, et à montrer ensuite sa toute-puissance par les plus rapides progrès.

À l’origine du christianisme quelques timides disciples étaient réunis à Jérusalem dans une chambre haute, et à la Pentecôte suivante il y eut trois mille convertis.

Peu d’années après, les anciens de Jérusalem disaient à Paul que «des myriades de Juifs» avaient cru à Jésus-Christ (Actes, I, 13; II, 41; XXI, 20). Il n’y a pas bien longtemps que les îles d’Otaïti (Tahiti) et de Sandwich étaient encore toutes païennes; aujourd’hui des Églises nombreuses y pourvoient elles-mêmes aux frais de leur culte.

Et à Genève, mes enfants, il y a trois cents ans, un pauvre «prédicant,» vint seul annoncer l’Évangile dans une maison des «Rues Basses,» et trois ans après toute la ville avait embrassé la Réforme.

Espérons qu’aux Indes, en Chine, dans ces grands pays encore idolâtres, il en sera bientôt de même, et qu’à Genève aussi le réveil de la religion croîtra rapidement. Tout se prépare; car, quand la Bible est répandue, la vérité germe, comme un champ ensemencé se couvre de verdure dès que la pluie arrive.

Or, il s’éleva un nouveau roi qui n’avait pas connu Joseph.

Joseph , avons-nous vu, avait été le bienfaiteur de l’Égypte; il l’avait puissamment enrichie; il avait servi la gloire de ses rois. Outre cela, il était si plein de sagesse, de grâce, de bonté, qu’on voit, par les mots de ce verset, qu’il fallait ne l’avoir pas connu pour ne pas l’aimer, et pour ne pas aimer tout son peuple à cause de lui; néanmoins il vint un temps où il fut complètement oublié, même dans les lieux qui avaient été remplis de sa gloire.

Ah! pour les hommes même les plus bienfaisants, les plus utiles, les plus aimables, les plus glorieux, il vient un temps où, non seulement ils meurent comme nous l’avons vu de Joseph au verset 6e, mais où ils sont oubliés et où personne ne se souvient d’eux.

Nous savons bien que nous devons mourir; mais il nous arrive souvent de penser que, même lorsque nous serons morts, nous vivrons dans la mémoire des hommes dans les lieux que nous avons habités.

Oh! détrompons-nous! Nous allons passer tout à fait, peut-être cette année; et fussions-nous aimables comme l’était Joseph, fussions-nous les personnes les plus utiles, les plus aimées, non seulement il faudra mourir, mais il faudra être oubliées, oubliées comme si nous n’avions jamais existé! Il est dit: «Toute chair est comme l’herbe,» et il est dit aussi: «L’homme fleurit comme la fleur d’un champ; le vent étant passé pardessus, elle n’est plus, et son lieu ne la reconnaît plus (Ps CIII, 15-16)

Il y aura un temps où notre lieu ne nous reconnaîtra plus, où l’on ne saura pas que nous avons passé sur cette terre, dans cette ville; on ne saura ni dans quelle maison nous avons habité, ni où nous serons morts.

Qui est-ce qui se souvient à présent des chers enfants de Dieu, des gens pieux, compatissants pour les pauvres ou bons citoyens qui vivaient du temps de Calvin?

Il y a peu de jours qu’en fouillant sous une maison de Saint-Antoine, on trouva dans une cave le squelette d’un homme avec un couteau à côté de lui. On se demande qui ce pouvait être; nul n’en sait rien; sa vie, ses malheurs, sa fin sont oubliés comme s’il n’eût pas plus existé que les personnages d’un conte ou d’un roman.

Que d’aimables petits garçons et d’aimables petites filles n’y avait-il pas dans les écoles chrétiennes de Genève au temps de Calvin! Eh bien! qui est-ce qui se les rappelle? ou qui est-ce qui se rappelle ceux qui vivaient au temps de Jules César, lorsqu’il vint ici quatre-vingt-onze ans avant Jésus-Christ? Personne, si ce n’est Dieu; lui seul n’oublie pas.

Quatre cents ans après la mort d’Abraham il disait: «Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Ex., III, 15-16; Math., XXII, 32)

Ah! faisons tout pour le Seigneur et non pour les hommes! lui seul n'est jamais ingrat, lui seul ne meurt pas.

Non seulement les hommes qui viendront après nous et qui ne nous auront point connus nous oublieront, comme il arriva pour Joseph, mais encore nos connaissances, nos amis eux-mêmes peuvent nous oublier même avant notre mort. Il y avait autrefois un personnage qui fit de grandes choses pour un roi d’Angleterre; mais quand il fut sur son lit de mort, il criait aux personnes qui l’entouraient: «Oh! si j’avais fait pour mon Dieu ce que j’ai fait pour mon roi, il ne me délaisserait pas comme lui!»

Non, notre Dieu n’oubliera pas la plus petite fille qui se sera endormie du sommeil de la mort après lui avoir donné son cœur; il n’oubliera pas un seul des petits enfants qui moururent même avant le déluge; il les ressuscitera; ils ne sont pas morts.

Il n’oubliera pas non plus la moindre œuvre que nous aurons accomplie pour l’amour de lui; pas même un verre d’eau froide donné pour l’amour de lui (Matt., X, 42).

«Celui qui a compassé les cieux avec la main, qui a pesé au crochet les montagnes et les coteaux à la balance (Ésaïe, XL, 12.),» se souviendra de la pite de la veuve (Luc, XXI, 1-4.).

«Il n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et le travail de votre charité,» disait saint Paul aux Hébreux (Héb., VI, 10.).

Si nous travaillons pour les hommes, notre travail meurt avec nous; on ne s’en souvient pas plus que de nous-mêmes; mais des chrétiens il est dit que «leurs œuvres les suivent (Apoc., XIV, 13.)



 

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