Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

N°22

Seigneur, que veux-tu que je fasse?

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Sermon pour le culte du matin

du jour du Jeûne 1910.

Seigneur, que veux-tu que je fasse?

Actes IX, 6.

(Lire: v. I —22.)


Bien-aimés frères,

Le jour de jeûne que nous célébrons avec toute la Suisse, malgré les abus qui le profanent et le formalisme qui le dépare, témoigne cependant que notre peuple n’a pas encore renoncé à vouloir être un peuple chrétien. Car c'est à l'invitation de l'autorité fédérale que nous nous réunissons pour offrir à Dieu nos prières d'action de grâces, d'humiliation et de supplication.

Quelle belle et bonne journée ce serait si la parole de Dieu avec ses déclarations, ses reproches et ses promesses de grâce, était vraiment reçue par notre peuple tout entier! Mais elle ne peut être reçue que par ceux qui l'entendent. Et par conséquent, c'est à nous qu’elle s'adresse, à nous qui sommes réunis dans ce temple, à nous qui jouissons des bénédictions que Dieu accorde à notre patrie et souffrons des épreuves qu’il lui dispense, à nous qui sommes solidaires et responsables de ses misères; c'est à nous que la parole de Dieu demande: Êtes-vous, faites-vous pour la patrie ce que doivent être et faire des chrétiens?

Et comme POUR CELA IL FAUDRAIT AVANT TOUT ÊTRE DES CHRÉTIENS FIDÈLES, cela revient à dire que le Seigneur nous arrête aujourd’hui sur notre route comme il arrêtait Saul sur le chemin de Damas, et qu'il nous demande, non pas précisément peut-être: Pourquoi me persécutes-tu? mais:

Pourquoi vis-tu ainsi?

Pourquoi suis-tu toujours ton propre chemin?

Et en définitive: Pourquoi te refuses-tu ou tardes-tu à te convertir réellement?

Car si nous étions convertis de part en part et de fond en comble, nous serions des chrétiens conséquents et par là même des citoyens dévoués et fidèles, en bénédiction à la patrie. Tout se touche et se tient dans la vie morale et religieuse; et voilà comment il se fait que dans un jour de jeûne fédéral, nous sommes amenés par le sujet lui-même à nous demander si nous sommes réellement convertis.

Cette question se pose pour chacun, mes frères, car si grâce à Dieu il y a parmi nous bon nombre de chrétiens convertis et depuis longtemps, ceux-là mêmes ont besoin que leur conversion s'accentue tout de nouveau, se développe et s'affermisse.

Quant à ceux qui ont cessé de l’être parce qu'ils sont retombés dans l'indifférence, et quant à ceux qui ne l'ont jamais été, ne devraient-ils pas céder enfin aux aiguillons de la grâce?

Or se convertir, c'est se retourner, changer de direction, dans sa vie religieuse et morale, se détourner du péché, du monde et de soi-même pour se donner à Dieu; c'est abandonner sa vie passée pour en commencer une nouvelle. Ainsi les foules de la Pentecôte, qui d'abord se moquaient des apôtres, et bientôt, touchés de componction dans leurs cœurs, s'écriaient: Hommes frères, que ferons-nous? (Actes II, 37.) et reçurent le baptême au nom du Seigneur Jésus. Ainsi Saul de Tarse, qui se rendait à Damas pour persécuter les chrétiens, et qui, transformé par la grâce du Seigneur, devint bientôt le plus zélé de ses apôtres.

Et cette conversion est nécessaire si nous voulons avoir part au salut qui est en Christ; car ce qui est né de la chair est chair, et si quelqu’un ne naît de nouveau, c'est-à-dire ne naît d’eau et d’esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu (Jean III, 3. 5. 6.),

IL FAUT QUE NOUS RECEVIONS LE PARDON DE NOS PÉCHÉS et que nous vivions désormais d'une vie nouvelle, comme des sarments entés, greffés sur le divin cep (Jean XV, 5.).

Cela, mes frères, nous l'admettons tous plus ou moins distinctement, nous sentons bien que, tels que nous sommes de nature, nous ne sommes ni dignes (puisque nos péchés font de nous des enfants de colère (Ephés. II, 3.), ni capables (puisque nous n’aimons pas Dieu comme nous devrions l’aimer) d'entrer dans le Royaume des cieux. Il faut donc nous convertir, comme les foules de la Pentecôte, comme Saul de Tarse.

Comme Saul de Tarse? Pour que nous nous convertissions comme lui, est-il indispensable que comme lui nous ayons persécuté Jésus-Christ dans la personne de ses disciples? Que comme à lui le Seigneur nous apparaisse dans l'éclat redoutable de sa gloire? Que comme lui, précipités à terre, nous nous écriions: Seigneur, que veux-tu que je fasse? Que comme lui nous passions trois jours dans les ténèbres, sans manger ni boire, jusqu'à ce qu'un envoyé d'En haut vienne nous imposer les mains et nous administrer le baptême?

Faut-il que nous ayons persécuté le Seigneur dans la personne de ses disciples?

Avant tout il est évident, mes frères, que cela ne suffirait pas, car nous connaissons dans le Nouveau Testament et dans l'histoire de l'Église bien des persécuteurs qui ne se sont jamais convertis. Et il est évident aussi que cela n'est pas nécessaire, car, pour ne citer que quelques exemples du Nouveau Testament, ni la pécheresse ni Zachée, ni Lydie la marchande de pourpre, ni le geôlier de Philippes n'avaient été des persécuteurs avant de se convertir.

D'ailleurs, mes frères, est-il bien sûr que le reproche adressé par le Seigneur à Saul de Tarse ne puisse en aucune manière nous concerner?

N'avons-nous jamais raillé, dédaigné, méprisé, repoussé des chrétiens dont le zèle nous paraissait intempestif ou importun, parce qu’il accusait notre tiédeur?

Il n'y a pas si longtemps que chez nous on a bafoué, maltraité et persécuté l’armée du Salut. Ne nous est-il jamais arrivé de tourner en ridicule la foi naïve ou la piété enfantine d’un de nos frères? De détourner quelqu'un de l’accomplissement de ses devoirs religieux? De scandaliser un de ces petits (Matth. XVIII, 6.) qui appartiennent à Jésus, en les incitant au mal directement par nos conseils, ou indirectement par notre exemple?

Et si cela et quand cela nous est arrivé ou nous arrive, le Seigneur Jésus n'a-t-il pas le droit de nous dire que nous le blessons dans la personne de ses frères?

Quoi qu'il en soit, pour que nous ayons à nous convertir, il ne suffirait pas et il ne serait pas nécessaire que nous eussions persécuté le Seigneur Jésus; il suffit que nous soyons des pécheurs, il suffit que nous ayons vécu jusqu’ici ou que nous vivions encore loin de Dieu et de sa communion vivante, et que nous ne le servions pas comme nous devrions le servir. Eh bien! n'est-ce pas le cas de nous tous, ou du moins de la plupart d'entre nous?


Je ne veux pas reprendre la triste et solennelle énumération de nos misères, que nous

venons de répéter en confessant à Dieu nos péchés. Mais il faut bien constater que l’abandon général de nos cultes, et en particulier de la sainte cène, montre clairement que beaucoup ne cherchent pas sa communion; et que l'ignorance sont nos enfants des choses de Dieu TRAHIT L’ABSENCE DU CULTE DOMESTIQUE ET DE LA VIE RELIGIEUSE DANS LA PLUPART DE NOS FAMILLES.

Nous voyons les œuvres chrétiennes demeurer en souffrance, et tandis que les récréations de toute nature, les voyages et les fêtes, les promenades et le luxe absorbent un argent fou, nous avons toutes les peines du monde à recueillir des offrandes suffisantes pour les besoins de notre Église.

Nous n'usons pas toujours en chrétiens des biens que Dieu nous donne; nous ne mettons pas toujours en pratique la recommandation de l’apôtre: Rendez grâces à Dieu en toutes choses (1 Thess. V, 18), ce qui signifie: N'usez que de ce dont vous pouvez et dans la mesure où vous pouvez rendre grâces; et nous tombons facilement dans l'intempérance et la sensualité.

Et si nous voulons être sincères avec nous-mêmes, nous reconnaîtrons également que dans nos rapports avec Dieu par la lecture de sa parole et la prière, il y a plus de tiédeur que de zèle; et dans nos relations avec nos frères, plus d’égoïsme et parfois de méchanceté et de dureté de cœur que d'amour.

Nous portons le nom de chrétiens, et sans doute nous désirons l'être; mais nous ne sommes pas des chrétiens vivants, conséquents et fidèles; nous sommes de pauvres pécheurs, nous marchons sur une voie qui n’est pas celle du Seigneur; et si nous ne le persécutons pas de la même manière que Saul de Tarse, il ne nous manque rien pour que, comme lui, nous puissions et devions nous convertir.

Mais si, comme Saul de Tarse, nous avons besoin de nous convertir, que doit-il se passer pour que cela ait lieu chez nous comme chez lui?

Faut-il attendre que le Seigneur nous apparaisse dans l’éclat terrifiant de sa glorieuse puissance?

Serions-nous nécessairement convertis alors, et seulement alors?

Comme tout à l'heure, nous devons d’abord répondre que cela ne suffit pas absolument, puisque la manifestation glorieuse et terrible de la puissance divine n'a point suffi à Pharaon, ni à Balaam le faux prophète, ni aux gardes du tombeau, ni aux Juifs lors de la ruine de Jérusalem, pour les convertir. Et nous ajoutons également que de telles manifestations n'ont été nécessaires ni à l'eunuque de la reine d'Éthiopie, ni aux Samaritains qu'évangélisa Philippe, ni aux villes où prêchèrent les apôtres, ni aux païens que baptisent nos missionnaires, ni aux âmes que gagnent parmi nous les appels de la grâce divine.

Pour que nous nous convertissions comme Saul de Tarse, il ne suffit pas et il n’est pas nécessaire que nous soyons subjugués comme lui par la manifestation glorieuse et menaçante du Seigneur Jésus. Mais d'ailleurs, ici encore, nous pouvons dire que ces manifestations ne nous font point entièrement défaut.

COMPTERIONS-NOUS DONC POUR RIEN LES JUGEMENTS QUI S'APPESANTISSENT SUR LE MONDE MODERNE ET QUI NOUS MENACENT NOUS-MÊMES?

Nous avons pourtant des yeux pour voir et des oreilles pour entendre! (Matth. XIII, 6) Le malaise universel qui travaille la société, fruit du matérialisme et du péché, n'est-il pas l'avant-coureur de terribles catastrophes? Partout l'orage gronde, et les révolutions violentes et les revendications passionnées et les secousses qui ébranlent les masses, et les doctrines subversives, les mouvements anarchistes et les grèves, tout cela ne nous dit-il pas que les jugements du Seigneur approchent et vont peut-être bientôt fondre sur la chrétienté infidèle?

D'UN CÔTÉ LES FLÉAUX DE DIEU SE PROMÈNENT SUR LA TERRE, et toutes nos récoltes compromises nous parlent un langage sévère.

DE L'AUTRE L'ÉVANGILE SE RÉPAND JUSQU'AUX EXTRÉMITÉS DU MONDE, et le Seigneur multiplie sous nos yeux les preuves de la puissance salutaire de sa parole. Et si nous nous replions sur nous-mêmes, n'avons-nous pas vu, chacun pour ce qui nous concerne, DANS LES MALADIES, LES REVERS, LES MALHEURS QUI NOUS ONT MENACÉS OU ATTEINTS, ne voyons-nous pas tous les jours dans la mort qui frappe autour de nous et qui peut-être nous frappera bientôt nous-mêmes, les signes manifestes de la présence du Seigneur qui veut nous arrêter, comme Saul de Tarse, sur la voie que nous suivons, et nous effrayer à salut?

Non, les manifestations sévères de la puissance du Seigneur ne nous manquent pas; mais au surplus il devrait nous suffire d’entendre les appels de sa miséricorde.

Ses bienfaits nous entourent de toutes parts, et même avec toutes les épreuves qui nous frappent ou nous menacent, avec toutes les préoccupations que nous pouvons avoir, nous ne saurions assez les reconnaître et lui en rendre grâces.

Nous vivons encore dans des conditions relativement faciles; l'année n'est pas désastreuse pour tous, puisque le travail semble reprendre; la paix et la liberté nous sont assurées; la prédication de l'Évangile, l'activité salutaire de l'Église, les œuvres chrétiennes ont leur libre cours; les moyens de salut nous sont offerts en abondance,

Et quand nous pensons à tous les appels particuliers que le Seigneur ne se lasse pas d'adresser à chacun de nous, aux bienfaits et aux épreuves par lesquels il nous presse de nous donner à lui;

quand nous nous rappelons, si nous voulons le faire, en combien d'occasions une parole d’exhortation, de reproche, d'avertissement, de consolation ou de réveil nous a été adressée par la voix des hommes ou des circonstances, combien souvent son Esprit a agi sur nos cœurs pour nous amener ou nous ramener à la repentance, à la foi et au salut, NOUS NE POUVONS PAS DIRE QUE DE LA PART DU SEIGNEUR RIEN AIT MANQUÉ OU MANQUE POUR QUE NOUS NOUS CONVERTISSIONS.

Seulement nous avons fait et nous faisons ce qu’il paraît bien qu'avait fait longtemps Saul de Tarse:

nous regimbons contre les aiguillons de la grâce,

nous résistons aux appels du Seigneur;

et nous ne nous convertissons pas!

Pourquoi cela, mes frères? Faudrait-il donc que nous fussions encore pires que nous ne le sommes? ou que le Seigneur intervînt à notre égard avec plus de puissance et de miséricorde?

Oh non! n'est-ce pas? De notre côté rien ne manque: nous sommes bien assez pécheurs! et du côté du Seigneur, rien ne manque: il nous a bien suffisamment manifesté ses appels.

Mais tout cela ne suffit pas encore pour que nous nous convertissions, PUISQUE NOUS POUVONS, comme nous ne l'avons que trop montré, DEMEURER INSENSIBLES AU SENTIMENT DE NOS PÉCHÉS ET AUX APPELS DE SON AMOUR COMME AUX MENACES DE SA COLÈRE.

Pour que nous nous convertissions il faut encore, mais cette fois il suffit que, prosternés le front dans la poussière, nous nous écriions comme Saul de Tarse: Seigneur, que veux-tu que je fasse? C'est seulement alors qu’il fut converti, et ce sera seulement alors que nous le serons.

Nous n'avons pas besoin de demander comme lui: Qui es-tu, Seigneur?

Nous savons bien quelle est la voix miséricordieuse et menaçante à la fois qui nous reproche aujourd'hui nos infidélités multipliées et qui nous presse de nous convertir.

Nous savons que c'est lui, le saint, le juste, le miséricordieux, le fidèle! qu'il se tient à la porte et qu’il frappe (Apoc. III, 20.), qu'il veut produire en nous la volonté et l'exécution selon son bon plaisir (Philipp. II, 13.).

Et si nous ne voulons pas regimber plus longtemps contre les aiguillons de sa grâce au risque d’en être anéantis, ce qu'à Dieu ne plaise! il faut que nous lui disions, nous aussi: Seigneur, que veux-tu que je fasse?

Alors nous serons convertis! Alors, mais pas avant! et pas autrement!

Nul n’a été converti s’il n'a dit ces paroles, ou des paroles équivalentes. Seigneur! cela veut dire:

Je te reçois comme mon Maître, comme celui qui m’a racheté, c'est-à-dire comme mon Sauveur!

J'accepte ton pardon et ton salut,

je me donne à toi pour te servir.

Je ne veux plus être à moi-même, ni au monde, ni au péché;

je te prends pour mon Seigneur et je me consacre à toi!

QUE VEUX-TU QUE JE FASSE?

Mais il faut le lui dire en toute vérité et sincérité, sans restriction, comme le fit Saul de Tarse qui, à la voix du Seigneur, se leva, entra dans la ville, et après trois jours passés dans le jeûne et la prière, fut baptisé en signe de foi et de consécration au Seigneur Jésus, et se mit immédiatement à le servir.

Mais si nous le lui disons, que nous répondra-t-il, à nous? Ah! il n'est pas difficile de le savoir:

Ce que je veux que tu fasses, c'est d'abord de recevoir mon pardon, plein, entier, gratuit, et de me laisser remplir ton cœur de ma paix et du sentiment de ton adoption divine!

Mais en même temps, c'est de recevoir mon Esprit, de te laisser sanctifier, délivrer de l'empire du péché!

Ce que je veux que tu fasses, c'est que tu te laisses arracher à cette intempérance qui t'abrutit, à cette colère qui te déshonore, à cet orgueil qui t’aveugle, à cet amour de l’argent qui endurcit ton cœur, à ces fausses jouissances qui te perdent, à cette sensualité qui t'enfièvre!

Ce que je veux, c’est que tu te réconcilies avec ton frère offensé, que tu sois en paix avec ceux qui t'entourent.

Ce que je veux, c'est que tu vives en chrétien dans ta famille, lisant ma parole et priant avec les tiens;c'est que tu travailles comme chrétien à l’œuvre de ta vocation et au vrai bien de la patrie que tu dois servir!

Ce que le Seigneur veut, mes frères, oh! nous le savons bien, ou du moins nous pouvons le savoir, car sa parole nous le dit, et l’exemple des chrétiens nous le répète; et nous avons tous une idée suffisante pour commencer, de ce que devrait être et de ce que doit devenir notre vie, si nous voulons être des chrétiens convertis.

Mais peut-être est-ce précisément ce qui nous retient:

C’est que nous ne sommes pas décidés à ces renoncements, à cette obéissance, à cette sanctification! Mais pourquoi hésiter?

Sommes-nous donc si heureux dans nos péchés, notre indifférence, notre tiédeur?

Avons-nous la vraie paix et pouvons-nous regarder la croix en face?

Il n'est aucun de nous qui ne désire se convertir avant de mourir. Eh bien! Qu'attendons-nous?

Sommes-nous sûrs de voir un autre Jeûne, un autre dimanche, un autre jour?

N'est-ce pas aujourd’hui pour nous le jour favorable, aujourd'hui pour nous le jour du salut? (2 Corinth, VI, 2)

Pour mourir tranquilles à toute heure, et mieux que cela, pour vivre en paix, il faut que nous soyons convertis. Or rien ne nous manque pour cela, ni la grandeur de nos péchés et le sentiment de la condamnation que nous avons méritée, ni les appels miséricordieux du Seigneur. Il ne pourrait manquer, et il ne manque à la plupart d’entre nous pour l'être véritablement, qu’une seule chose, c'est de dire au Seigneur Jésus qui est ici présent dans ce temple et qui nous demande:

POURQUOI ME REPOUSSES-TU?

C’est de lui dire: Seigneur, que veux-tu que je fasse?

Eh bien! disons-le lui, mes frères, car notre bonheur présent et éternel le réclame, sa grâce nous y invite, son Esprit nous y pousse! Disons-le lui enfin, une bonne fois et de tout notre cœur, et ce Jeûne ne sera pas inutile comme hélas! tant d’autres l'ont été, et il y aura de la joie dans le ciel, de la paix dans nos cœurs, de la force dans notre vie, de la fidélité dans notre tâche au service de l’Église et de la patrie, et de la gloire pour celui dont nous aurons écouté les appels! Ainsi soit-il!

Le Locle, 18 septembre 1910.



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