Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ETUDES CHRETIENNES

LE REPOS DE l’HOMME.

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«Mon peuple a oublié le lieu de son repos.» (Jérémie, L, 6.)

(Mon peuple était un troupeau de brebis perdues; Leurs bergers les égaraient, les faisaient errer par les montagnes; Elles allaient des montagnes sur les collines, Oubliant leur bercail. v. Segond)

Dieu a préparé à chacune de ses créatures un bien particulier dans la possession duquel elle trouve le repos. Les corps naturels sont entraînés vers le lieu qui leur est assigné, et ils déclarent en s’y reposant qu’ils sont là où ils doivent être; les animaux cherchent les jouissances qui s'accordent avec leur nature et ne regardent pas plus loin.

Mais Dieu lui-même est le repos de l'homme; et comme on l'a dit souvent, c’est en ceci que consiste l’excellence de l’homme que lui seul, de toutes les créatures qui habitent cette terre, a été créé capable de vivre en communion avec son Créateur et y a été destiné, et qu’ainsi il doit nécessairement être mécontent et troublé tant qu’il en est privé.

Car, bien que l'homme se soit éloigné de Dieu par le péché, sa relation naturelle envers Dieu comme envers son bien n’en a pas pour cela été détruite, de sorte qu’il ne peut jouir d’un vrai repos que lorsqu’il se réunit de nouveau à Dieu.

Il n’a pas seulement le sentiment de sa misère, il a aussi celui de sa grandeur.

Rien de ce qu’il emploie pour apaiser la soif de bonheur d’une intelligence déchue, mais immortelle, ne peut le contenter et le satisfaire, et chaque expérience nouvelle le ramène à s’écrier avec une ardeur plus vive: «Qui nous fera jouir des biens?»


Il y a eu un temps où les enfants de Dieu eux-mêmes ont essayé de vivre sans lui dans le monde; mais ils étaient morts en vivant.

Ils sont demeurés étrangers à toute satisfaction véritable jusqu'au jour où ils en sont heureusement venus à se demander: «Où est Dieu, qui m’a fait, qui donne aux siens de quoi chanter des cantiques pendant la nuit?»

Mais depuis qu’ils l’ont cherché et qu’ils l’ont trouvé, ils ont pu se glorifier dans le Seigneur.

«L’Éternel est ma portion, a dit mon âme, c’est pourquoi j’espérerai en lui.

Il me conduira par son conseil et puis il me recevra dans sa gloire.

Quel autre que toi ai-je dans le ciel?

Je n’ai pris plaisir sur la terre qu’en toi.

Ma chair et mon cœur défaillent, mais Dieu est le rocher de mon cœur et mon partage à toujours.»


Dieu est donc leur repos, par conviction, par choix, et par la jouissance qu’ils y trouvent.

Et quel lieu de repos que celui-là?

Est-il un repos semblable à celui que nous possédons en lui.

C’est une paix qui passe toute intelligence; qui pourrait donc la décrire?

Qui peut exprimer le bonheur de le contempler comme notre Dieu, dans l’alliance traitée en son Fils bien-aimé;

- prêt à nous pardonner,

- puissant pour nous éclairer, nous régénérer, nous soutenir, nous défendre;

- présidant à toutes nos affaires,

- faisant contribuer à notre bien les événements qui paraissent les plus contraires;

- et promettant, avec serment, que sa grâce nous suffira, et qu’il pourvoira à tous nos besoins, selon ses richesses et avec gloire, par Jésus-Christ.


Tous ce que nous pouvons faire c’est inviter les autres à venir aussi à notre Dieu, et à le connaître par leur propre expérience, car il n’est pas d’autre moyen. «Goûtez et voyez que l’Éternel est bon; oh! qu’heureux est l’homme qui se retire vers lui!»

Qu’aurions-nous à craindre, une fois que nous avons choisi ce lieu de repos pour notre âme?

Le monde dans lequel nous vivons est livré au changement et à l’incertitude, mais l’Éternel ne change pas.

Il est donc quelque chose de ferme et de permanent; et c’est précisément, ô chrétien, ce rocher sur lequel tu as fondé toute ton espérance, celte fontaine de délivrance à laquelle tu vas puiser avec joie toutes tes consolations. «C’est une retraite que le Dieu qui est de tout temps, et que d’être sous ses bras éternels.»

Cependant le peuple de Dieu est accusé d'oublier le lieu de son repos.

Cette accusation ne doit être admise qu’avec de certaines limites.

De même que l’évanouissement n’est pas la mort, et qu’une chute n’est pas une complète apostasie, cet oubli n’est ni constant ni total.

Hélas! on ne peut nier que les enfants de Dieu ne s’en rendent coupables momentanément et en partie. Notre ingratitude est tout à la fois l’effet et la preuve de notre oubli de Dieu, et il nous la reproche en disant: «Tu as mis en oubli le Dieu fort qui t’a formé!»

Cet oubli se manifeste quelquefois par notre négligence par rapport aux moyens de la grâce. Nous les apprécions en proportion que nous sentons le besoin que nous avons de Dieu, puisque c’est ainsi que nous pouvons le trouver et jouir de lui. Il est dit: «Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous.»


Mais nous pouvons:

- lire et méditer les Écritures moins assidûment que nous ne le faisions,

- donner moins de temps à la solitude et au recueillement,

- observer moins exactement le saint repos du dimanche,

- et nous laisser détourner d’assister aux saintes assemblées par des motifs qui n’auraient eu dans d’autres temps aucune influence sur nous.

Nous pouvons reconnaître aussi cet oubli de Dieu à ce que nous regardons plus à nous-mêmes pour les choses dont nous avons besoin, tandis que nous avons en l'Éternel justice et force, et que «notre fruit se trouve en lui.»

Il montre encore dans notre penchant à nous appuyer sur les créatures. Au lieu de «REMETTRE NOTRE VOIE SUR L’ÉTERNEL», et de nous attendre patiemment à lui.

Nous nous fatiguons en vain à courir de créature en créature pour leur demander secours; et nous apprenons par notre folie et par notre souffrance, que:

«notre force est de nous tenir en repos.»

«En vous tenant en paix, et en repos, vous serez délivrés

Et ne l'oublions-nous pas aussi, quand nous perdons courage au jour de la détresse?

Ah! dit l'un, «si tel bien m’est enlevé, mon œil ne verra plus le bien

Ah! dit l’autre, «ma perte est irréparable; ma plaie est incurable.»

Nous ne voulons pas que vous soyez insensibles, et que vous ne sentiez pas la valeur des biens qui vous ont été enlevés; mais si votre lampe s’est éteinte, le soleil brille encore à vos yeux. Dans les désolations de Tsiklag, David n’oublia pas le lieu de son repos. «DAVID SE FORTIFIA DANS L’ÉTERNEL, SON DIEU.»


Notre attachement au monde

montre aussi quel est le degré

de notre attachement pour Dieu!


Nous l’oublions à proportion que le monde nous attire et nous séduit; QUAND NOTRE CŒUR EST TOUT À DIEU, LE MONDE NE PEUT RIEN POUR NOUS.

Mais n’oublions-nous pas la source des eaux vives, lorsque nous nous courbons vers les citernes crevassées?

Les consolations du Dieu fort ne sont-elles pas trop petites pour nous, lorsque nous avons recours aux amusements du monde?

Que cet oubli est humiliant; mais n’est-il pas plus étonnant encore! «La vierge oubliera-t-elle son ornement, et l’épouse ses atours? Et cependant mon peuple m’a oublié durant des jours sans nombre! moi qui suis leur beauté, leur gloire, leur salut «tout leur désir!»

Les enfants de Dieu l’auraient-ils cru possible, lorsqu’ils sont d’abord venus à lui, lorsqu’ils ont passé des ténèbres à la lumière, de l’esclavage à la liberté, du désert dans le jardin de l’Éternel?

Ainsi a dit l’Éternel:

«Je me suis souvenu de toi et de la faveur dont j’ai usé envers toi dans ta jeunesse, et de l’amour de ton mariage, quand tu me suivais au désert, dans un pays qu’on n’ensemence point.»

Et même après tant de déplorables chutes, et lorsque les jours, et peut-être les mois pendant lesquels ils ont oublié l'Éternel s’élèvent en témoignage contre eux, si l’esprit de Dieu ranime leur foi languissante et vient réchauffer leur amour, ils ont encore peine à se figurer qu’ils pourront de nouveau s’éloigner de leur Dieu, et que bientôt peut-être ils ne répondront à ses grâces que par leur indifférence et leur ingratitude.

Ah! ne comptons pas sur nous-mêmes; ne présumons pas, comme saint Pierre, de promettre ce que nous ne sommes pas sûrs de tenir; mais levons vers Celui qui est notre justice cl notre force des mains suppliantes, et demandons-lui de prier pour nous afin que notre foi ne défaille point.

(Traduit de Jay s Closet exercises.)

Archives du christianisme 1835 12 12


 

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