Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Poème

Le repos

***

Souvent, pauvre pécheur, en repassant ma vie,

J’abandonne mon âme à de cuisants remords;

Je lève un long regard vers les cieux que j’envie,

Et je songe en pleurant aux élus qui sont morts.


Rachetés par le Dieu, leur père et notre père,

Qui leur livra son corps sur le bois solennel,

Ils ne traîneront plus leur fardeau de misère,

Comme moi, pauvre esclave et pauvre criminel.


Ils ne combattront plus le combat si pénible

De la chair et du sang, à l’heure de l’adieu;

Et le sourd désespoir, comme un fantôme horrible.

Ne se placera plus entre leur âme et Dieu.


Ils ne gémiront plus dans leur pèlerinage,

Comme des voyageurs fatigués du chemin,

Et sous des cieux chargés de nuit sombre et d’orage,

Ils ne pleureront plus après le lendemain.


Ils règnent pour toujours sur des trônes augustes,

Parés de sainteté comme d’un vêtement;

Et contemplent sans fin, âmes pures et justes,

L’Agneau, leur plénitude et leur rassasiement.


Ils chantent ses bontés dans leur cœur répandues.

Son amour qui pour eux but la coupe de fiel,

Et qui les appela, pauvres brebis perdues,

Du désert de ce monde au repos éternel.


Ils le suivent partout! et dans leur joie extrême,

Dans un sublime espoir que rien ne peut bannir,

Ils se disent entre eux: «Notre bonheur suprême,

Notre ineffable amour ne doit jamais finir!»


Éternité du ciel que tant de joie inonde!

Patrie où l’on n’a plus d’angoisse et de remords!

Oh! qui m’emportera dans l'invisible monde!

Oh! qui me donnera le saint repos des morts!

L. Dussaud, pasteur à Saint-Romain

Archives du christianisme 1838 01 27


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