Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES

Quelques pensées de Wilberforce adressées à ses enfants sur l’esprit et l’emploi du dimanche


Extrait du Christian Keepsake.


Pour ce qui regarde la disposition d'esprit que nous devons cultiver pendant ce jour sacré, il faut que, dès le réveil, notre première pensée salue avec joie le retour de cette fête chrétienne, et que nous nous levions, s’il se peut, plus tôt qu’à l’ordinaire.

Puis, nous dégageant des pensées mondaines, nous devons nous efforcer d’entretenir celles qui sont spirituelles et célestes et de manifester pendant le cours de la journée, et d’une manière plus spéciale qu’a l’ordinaire, un esprit d’amour, cherchant à reproduire en nous plus visiblement empreinte l’image de notre Père céleste, à être les imitateurs de Dieu comme ses chers enfants et à marcher dans la charité comme Christ nous a aimés et s'est donné lui-même pour nous.


Nous devons prier pour obtenir plus de paix et de joie en croyant, et pour abonder dans l’espérance par la puissance du Saint-Esprit, prouvant ainsi à ceux qui nous entourent le bonheur que nous goûtons et leur montrant que, pendant ce saint jour, nous nous trouvons dans notre élément plus que pendant aucun autre, afin de les engager ainsi facilement à partager les mêmes privilèges.

Nos accents devraient être plus doux, notre visage animé d'une expression plus heureuse, et chaque intervalle de commerce social nous apporter une sorte d’avant-goût du repos éternel.

Un des premiers et des plus sérieux exercices du dimanche devrait être un examen fidèle et approfondi de nous-mêmes, afin de connaître dans quelle direction nous avons marché pendant la semaine, quels ont été nos progrès, nos fautes, nos manquements.

Il faut nous demander sur quels sujets nos pensées se sont portées pendant nos moments de loisir, quels objets ont plus particulièrement fixé nos affections quel a été le caractère de notre conversation et la nature de l’influence que nous avons exercée.


Nous devons examiner

si ceux avec lesquels nous avons soutenu quelques rapports peuvent nous rendre le témoignage que nous avons cherché à les rapprocher de Dieu, à les engager à se dévouer à son service, comme nous désirerons l’avoir fait lorsque nous les rencontrerons dans le monde éternel; rechercher quelle a été notre humeur dans les petites provocations que nous avons pu être appelés à subir, si nous avons montré la douceur de Christ,

si nous avons su renoncer à nous-mêmes quand le devoir nous y appelait,

si nous avons été plus fervents dans nos dévotions particulières,

si nous avons moins prodigué le temps qui est un don si précieux.

Il nous sera fort utile d'entrer ainsi dans divers détails selon notre caractère, nos tentations et notre position spéciale. Je n’ai indiqué ces quelques points que comme un exemple.


Nous devons assister aux services publics avec prière, sérieux et avec un vif désir d’y trouver des moyens d'avancement; chercher dans les prières à entrer avec Dieu dans une communion intime et réelle; écouter sa Parole et le sermon avec un humble désir d’en être édifiés et nourris, en nous souvenant de notre complète impuissance à profiter d'aucun moyen de grâce sans l’assistance divine, et en regardant au Seigneur pour qu’il donne l’accroissement.

Une grande vigilance est nécessaire au sortir du temple pour empêcher notre ennemi spirituel d’enlever de notre cœur la bonne semence qui peut y avoir été répandue. Un plan que je crois très utile et que je recommande à mes chers enfants, est de faire des principaux points du sermon un sujet de prières lorsqu’on est rentré chez roi.

Un troisième exercice convenable pour cet heureux jour, est une récapitulation de toutes les miséricordes que nous avons reçues de Dieu depuis notre naissance jusqu'à ce jour.

Il n’y a pas de péché plus souvent réprouvé dans l’Écriture et nul, j’en suis persuadé, dont nous nous trouverons plus coupables au dernier jour que CELUI DE L’INGRATITUDE.

Portons nos pensées avec reconnaissance sur le temps et le pays où nous vivons, les maux nombreux dont nous sommes exempts, les bienfaits temporels dont nous jouissons, nos privilèges religieux, les moyens de grâce répandus en si grande abondance autour de nous et l’espérance de la gloire si clairement révélée à nos yeux.

Considérons toutes les voies par lesquelles le Seigneur nous a conduits, la longue patience dont il a usé envers nous, tous les avertissements de son Saint-Esprit auxquels si souvent nous avons résisté.

Par-dessus tout bénissons-le du don inexprimable qu’il nous a fait quand il a tant aimé le monde que de donner son Fils unique pour notre Rédemption. Il est vrai, sans doute, que, même avec les plus grands efforts de mémoire, dix mille de ses miséricordes échapperont encore à notre souvenir; mais cette revue des bienfaits de Dieu, quelque imparfaite qu’elle puisse être, amollira cependant notre cœur, et nous disposera à joindre notre voix à celle des chœurs célestes pour rendre honneur, gloire et bénédiction à Celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau.


L’intercession est un quatrième devoir convenable au jour du Seigneur et, à mon avis, l'un des plus doux.

Répandre son coeur devant Dieu pour toutes les classes d'hommes, pour ceux qui sont dans la douleur et la souffrance, dans les ténèbres ou la servitude spirituelle, prier pour le succès de toutes les entreprises qui se forment pour étendre le royaume de notre Sauveur, est certainement une douce et utile occupation.

Il est encourageant de lire, dans cette vue, le dimanche soir, les récits des missionnaires qui montrent comment il plaît à Dieu de bénir les efforts que l'on fait pour éclairer les païens.

Mais nous devons surtout intercéder pour tous ceux qui nous sont unis par les liens de la nature et de l'amitié, adaptant nos prières à leurs divers caractères et à leurs circonstances.

Mes chers enfants peuvent penser à moi le dimanche soir, à neuf heures, et souvent aussi à trois heures dans l’après-midi, comme étant occupé d’eux devant Dieu.


Je voudrais suggérer comme un cinquième exercice que, dans les dernières heures du jour, nous dirigions nos méditations vers notre patrie céleste, vers cet éternel sabbat dont celui de la terre n’est qu'un type.

Prions pour que les yeux de notre entendement soient ouverts, tandis que nous méditons quelques-unes de ces glorieuses descriptions qui nous sont faites dans l’Écriture de «ce repos qui reste pour le peuple de Dieu.» «Nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu’il est!» «Nous connaîtrons comme nous avons été connus.»


Et quand notre cœur est attristé par l'affliction de bien-aimés amis: «Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.» «La douleur et le gémissement s’enfuiront;» belle image pour exprimer leur hâte de fuir les légions du bonheur.

Là, «l’habitant ne dira plus: Je suis malade.» «Il n’y aura plus de nuit.»

Si nous avons perdu un être chéri, méditons cette précieuse déclaration: «La mort ne sera plus.» «Voici, je vais faire toutes choses nouvelles.» «Le poids éternel d’une gloire infiniment excellente.» «Une couronne incorruptible de gloire.»

De telles méditations rafraîchiront doucement notre âme et nous animeront à courir avec une nouvelle vigueur, pendant la semaine suivante, dans la carrière placée devant nous.

Nous pouvons ainsi avoir, même sur cette terre misérable, un avant-goût de «ces joies qui sont à la droite de Dieu pour jamais

Nous pouvons nous désaltérer à ces fontaines d’eau vive, auxquelles le bon Berger conduit son troupeau dans les célestes pâturages et dont il rafraîchit quelquefois ses enfants déjà en deçà de la tombe.

Archives du christianisme 1836 05 28


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