Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ETUDES CHRETIENNES

Quelques pensées sur la prédication


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Dans tout discours il faut que l’orateur se propose un objet distinct et bien défini; soit une erreucombattre , soit une vérité à enseigner, soit une difficulté à résoudre. Parler sans suite et sans but est une mauvaise chose, lors même qu’il dirait beaucoup de bonnes choses.

Tel prédicateur, tel troupeau. Quand le prédicateur se contente de prononcer de belles paroles sans les appliquer à la conscience de ceux qui l’écoutent, il forme de beaux discoureurs en religion, mais non des hommes religieux.

Méditez et écrivez avec le sentiment d’une entière dépendance du Seigneur. Composez et prononcez chaque sermon, comme s’il devait être votre dernier sermon.

Le bon style oratoire n'est pas celui qui est le plus admiré, mais celui qui pénètre le mieux dans les consciences. Attachez-vous moins à polir votre glaive qu’à l’aiguiser.

Pour exciter l'étonnement, il suffit de faire des appels courts et vifs aux passions; mais le prédicateur qui veut produire des effets durables retient longtemps le fer dans la plaie du péché; il sonde attentivement la blessure avant de chercher à la guérir, ou, comme s’exprime le prophète, il ne panse point à la légère la plaie de son peuple.

Voulez-vous devenir populaire près des hommes sages et sérieux? Ne cherchez pas à l’être.

On confond souvent ces deux choses: plaire à l’Église et plaire au monde. Mais il n’y a rien de plus différent.

Demandez à votre propre cœur le texte qu’il faut choisir. N’écrivez jamais un sermon par cela seul que vous devez l’écrire. Vivez de telle manière que vous ayez toujours un sujet qui occupe votre pensée, et prenez celui-là. Quand on

doit chercher longtemps la matière de son discours, on ne fera probablement qu’une œuvre sans saveur et sans vie.

Interrogez vos propres joies, vos craintes, vos espérances, vos besoins. Si vous ne savez rien vous dire à vous-même, vous ne saurez rien dire aux autres.

Ne tournez pas autour des questions, mais abordez-les franchement. Un rhéteur pourrait parler sur l'Évangile pendant un demi-siècle sans parler une seule fois de l’Évangile.

Ne cherchez pas de périphrases pour éviter le mot enfer.

Montrez, non de la crainte, mais de la compassion envers les pécheurs, et qu'ils voient que vous vous inquiétez de leur salut beaucoup plus que de leur approbation.

La doctrine de la justification par la foi a été, dans tous les temps, le sel de l’Évangile. Dès que cette doctrine est absente, la corruption se manifeste; lorsqu'elle revient, l’Église est vivifiée. Que la justification par la foi occupe donc la première place dans vos discours.


PRIEZ-VOUS POUR VOTRE PASTEUR?


Nous avons déjà dit quelques mots sur ce sujet; nous y revenons parce qu’il est important.

Beaucoup de gens se plaignent de ne retirer aucun profit de la prédication. À qui la faute? Elle est certainement à eux-mêmes, s’ils ne prient jamais pour leur pasteur.

L’apôtre, qui connaissait bien la nécessité de la prière, invitait souvent ses lecteurs à prier pour lui; il réclamait deux, en sa faveur, des requêtes cordiales, pressantes, continuelles, «afin que la parole eut un libre cours et fut glorifiée.» Il conjurait ses frères, pour l’amour du Seigneur Jésus, de combattre ensemble pour lui dans leurs supplications. L’apôtre Paul ne pensait donc pas pouvoir remplir le glorieux message de l'Évangile, s’il n'était soutenu par les prières de l’Église.

Eh bien! Si vous désirez que vos pasteurs soient revêtus du zèle et du dévouement des apôtres, si vous souhaitez de voir le vaste réveil d’une nouvelle Pentecôte, si vous gémissez sur la tiédeur de ceux qui vous entourent et sur la vôtre, suivez l'exemple des âmes qui avaient été converties par le ministère de Saint-Paul. «Priez sans cesse» pour vos guides spirituels; ne vous relâchez point, afin que Dieu leur donne une grande moisson à recueillir.

Souvenez-vous que c'est là une œuvre individuelle aussi bien qu’une œuvre collective. Il ne faut pas attendre que toute l'église soit réunie pour implorer les bénédictions de Dieu sur son pasteur.

Et que personne ne dise non plus: Je suis si faible, si petit! le Seigneur aurait-il égard à mes requêtes? Oui, sans doute, il y aura égard, si elles sont faites avec foi. Dieu se plaît à exaucer les plus petits, et à bénir les membres les plus obscurs de son église.

Qui sait si le moindre des fidèles ne sera pas l’instrument d’un grand réveil, en priant avec ferveur pour le ministre du troupeau?

Retenez cette espérance dans vos cœurs, et qu'elle vous encourage à remplir un devoir trop souvent négligé.

Archives du christianisme 1836 12 34b


 
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