Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES

Quelques mots aux parents qui envoient leurs enfants

à une école du dimanche.


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Nous avons résumé, dans un autre article, les principaux devoirs des instituteurs des écoles du dimanche. Mais les parents ont aussi des devoirs à remplir pour le même objet, et il ne sera pas inutile de les leur rappeler.

L’institution des écoles du dimanche est connue; les bienfaits qui en résultent sont généralement appréciés par les personnes pieuses. Des milliers d’enfants qui, si ces écoles n’existaient pas, auraient grandi dans l’ignorance et dans l’incrédulité, y ont appris à honorer leurs parents, à craindre Dieu, à connaître le Sauveur, à aimer la lecture de la bible, et à vivre en paix dans la condition où la Providence les avait placés.

On a vu sortir de ces écoles des jeunes gens préparés à embrasser la carrière ecclésiastique, et à devenir les apôtres de Jésus-Christ parmi les païens. Il y a des églises florissantes qui ont eu leur berceau dans ces écoles, et l’on ne dirait rien que de rigoureusement vrai en ajoutant que cette institution est l’une des principales causes du réveil religieux qui s’est manifesté de nos jours dans la plupart des pays protestants.

Mais l’utilité des écoles du dimanche, on ne saurait le mettre en doute, dépend beaucoup des parents; sans eux, sans leur concours, l’oeuvre ne produit pas le bien qu’elle peut produire, et demeure quelquefois complètement stérile.

On rencontre, d’abord, des parents qui semblent croire que c’est une faveur qu'ils accordent aux instituteurs, et non une faveur qu’ils reçoivent, lorsque leurs enfants vont à une école du dimanche.

Ils imiteraient volontiers la manière d’agir de ces habitants du nord de la France, qui vinrent demander, au bout de quelques jours, combien on leur donnerait pour assister au service religieux.

Mais il suffit d’un peu de réflexion pour détruire une si étrange erreur.

Qui est-ce qui profite, en effet, de l’enseignement de l’école du dimanche?

Ce sont vos enfants!

Quel avantage en retirent les instituteurs?

Aucun, sinon la satisfaction d'accomplir une œuvre de foi et d’amour. Les instituteurs font pour vos enfants ce que vous devriez faire vous-mêmes; ils prennent sur eux votre propre fardeau, et méritent dès lors la reconnaissance qui est due aux actes d’une pure et persévérante charité.

Toutefois, ce qu’ils attendent particulièrement de vous, ce n’est pas la reconnaissance (car ils cherchent leur salaire ailleurs), mais votre coopération et votre appui.

On a souvent observé dans les écoles ordinaires, qu’un élève ne fait pas de bonnes études qu’autant qu’il y est encouragé dans sa maison.

Ceci est encore plus vrai pour l’instruction religieuse, parce que si l’influence domestique ne lui est pas favorable, elle lui est funeste; quand on néglige de seconder les sentiments religieux des enfants, on contribue involontairement à les refroidir.


PARENTS, SOUVENEZ-VOUS QUE VOS ENFANTS REGARDENT À VOTRE EXEMPLE PLUS QU’À TOUTE AUTRE CHOSES! Ils ont les yeux fixés sur votre conduite, les oreilles ouvertes à vos paroles, et suivant ce que vous ferez et ce que vous leur direz quant à la sanctification du dimanche, à la Bible, au Sauveur, ils avanceront ou reculeront dans leur éducation chrétienne.

Entre les devoirs spéciaux des parents relativement à l’école du dimanche, il faut placer en première ligne la régularité, l'assiduité des enfants à suivre les leçons.

De fréquentes absences font oublier aux enfants ce qu’ils savent, et les empêchent d’apprendre ce qu’ils ne savent point.

Lorsqu’ils reparaissent à l’école après un intervalle de quelques semaines, ils y sont presque aussi étrangers que le premier jour; ils ne comprennent plus les explications du maître, parce qu’ils en ont perdu l’ordre et l'enchaînement; ils ne peuvent répondre à aucune question, et dès lors se fatiguent d'une instruction dans laquelle ils se trouvent si inférieurs à leurs condisciples.

Et puis, c’est les exciter à n’accorder qu'une médiocre importance à l'école que de leur permettre de s'en absenter si souvent; ils jugent que les leçons qu'ils y reçoivent ont bien peu de valeur, puisque leurs parents prennent si peu garde à les leur faire donner.

Enfin, il est d’un mauvais exemple pour toute une classe que plusieurs enfants, chaque dimanche, ne répondent pas à l'appel.

Que vos enfants soient donc assidus, exacts, réguliers à se rendre à l’école!

C'est votre devoir, à vous parents, et c’est le droit des instituteurs de le demander.

Mieux vaut ne pas envoyer du tout vos enfants à l’école du dimanche que de les envoyer de loin en loin, comme s’ils n’allaient là que lorsqu'ils ne savent absolument que faire pour passer leur temps.


Outre l’assiduité, nous recommandons la persévérance à suivre les leçons.

En général, les enfants quittent trop tôt l’école du dimanche. À peine ont-ils atteint l’âge de quatorze ou quinze ans qu'ils cessent d'y venir.

Pourquoi cette hâte, cette précipitation?

On sort de l'école précisément à l'époque où il serait le plus nécessaire d’y rester, à cet âge où les passions se développent, où le monde commence à entourer de pièges le cœur et la conduite des jeunes gens.

C’est alors, au contraire, qu’il faudrait cultiver avec le soin le plus attentif la bonne semence de l’Évangile; c'est alors qu’il faudrait entourer l'adolescent de la vigilance la plus constante, afin qu’il évitât deux écueils contre lesquels vont se briser des milliers de jeunes gens: la profanation du dimanche et les mauvaises compagnies.

Eh bien! la plupart des parents ne semblent prendre aucun souci de ces périls confirmés par tant de tristes expériences. Ils pourraient, s'ils le voulaient, imposer à leurs enfants l’obligation de suivre encore pendant deux ou trois ans l’école du dimanche; ils devraient du moins, et dans tous les cas, consulter l'instituteur pour savoir si leurs enfants sont suffisamment éclairés et affermis dans la religion.

Mais ils n’en font rien, et qu’arrive-t-il?

Un soleil ardent se lève sur l'âme de cette jeunesse à demi religieuse, et comme la plante n’a pas de racine, elle sèche, dépérit et meurt.

Nous conseillons aussi aux parents d’assister eux-mêmes, quand ils le peuvent, à l’instruction de l’école du dimanche.

C’est un encouragement pour les instituteurs et pour les élèves.

L’instituteur, voyant le père ou la mère de l’enfant qui lui est confié, se persuade avec raison que les parents attachent du prix à ses enseignements religieux, et qu'ils les rappellent à leurs enfants quand ils sont de retour au foyer domestique.

Cette pensée lui réchauffe le cœur, et le fortifie dans l’accomplissement de sa tâche, si ingrate parfois et souvent si pénible.

D’un autre côté, les enfants sont habituellement plus dociles, et plus attentifs à la voix du maître, quand ils ont leur père ou leur mère à côté d’eux; ils sentent davantage combien, l’instruction qu’on leur donne est précieuse, et comprennent qu’il ne s'agit pas dans l’école d’une étude d'enfants, mais d’une étude d'homme, qui doit influer sur tout le cours de leur vie.

Or, il importe essentiellement que cette idée soit toujours présente à l’esprit de l’enfance pour l’exciter à étudier avec zèle et avec amour.


Est-ce tout?

Non, car l’instruction de l’école du dimanche ne dure que deux ou trois heures par semaine, pendant six jours et plus, les instituteurs ne sont plus en rapport direct avec leurs élèves, et ne peuvent que prier pour eux. Mais les parents ne cessent pas d’être avec leurs enfants.

C'est donc a eux qu'il appartient de féconder les leçons du dimanche, en les développant, par des applications faciles, dans le cœur de ceux qui les ont reçues.

Une lecture, une promenade, un petit événement domestique, un fait accidentel, tout devient occasion pour expliquer les enseignements du maître, pour les graver dans la mémoire des enfants, et leur apprendre à en faire eux même usage dans les circonstances ordinaires de la vie.


À ces conseils nous joindrons celui d’adresser à Dieu de continuelles et ferventes prières pour l’éducation religieuse de vos enfants.

C’est une tâche si longue, si difficile, environnée de tant d’obstacles, que vous ne réussirez jamais à l'accomplir sans le secours du Seigneur.

Souvenez-vous que Dieu a fait les plus magnifiques promesses à la prière; que c’est lui, et lui seul, qui peut donner à vos enfants un nouveau cœur, un nouvel esprit, et les rendre sages à salut.

Mais comment obtiendrez-vous les bénédictions d'en haut, si vous ne les demandez pas?

Priez d’abord pour vos âmes, car vous êtes pécheurs, et vous avez besoin de la grâce qui est en Jésus-Christ; priez ensuite pour les âmes des enfants que Dieu vous a confiés; car vous êtes responsables devant le tribunal de l’Éternel, si vous n’avez pas fait tout ce que vous pouviez faire pour leur conversion.

Quelques parents diront peut-être, en lisant ceci, qu’il est plus aisé de donner ces conseils que de les suivre.

Eh! sans doute, vous rencontrerez des difficultés, mais efforcez-vous de les surmonter. Dieu vous a ordonné d'instruire et d'avertir vos enfants selon le Seigneur (Ephes. VI, 4) oseriez-vous désobéir, vous qui avez conservé des convictions religieuses, à la volonté du Maître souverain des cieux et de la terre?


Quand vos enfants vous offensent en quelque chose et négligent de remplir leurs devoirs envers vous, quel mécontentement quelle amertume s’élève dans votre cœur! et vous négligeriez de remplir vos devoirs envers Dieu, vous qui avez plus d’intelligence pour les connaître et pour en sentir le prix!

Considérez que ces enfants vous doivent le jour, après Dieu; qu’ils sont remis à votre garde, qu'ils grandissent au milieu des dangers et des tentations d'un monde corrompu, et que vous êtes chargés de veiller sur eux, de peur qu'ils n'entrent dans le chemin spacieux qui mène à la perdition (Matth. VII, 13).

Vous avez employé beaucoup de soins et de peines pour que la santé de leur corps ne fût pas altérée; ne ferez-vous donc rien pour la santé de leur âme?

Ne tâcherez-vous pas que leur vie, qui vous est plus précieuse que la vôtre, s'écoule en paix, dans la crainte de Dieu, dans la communion avec le Sauveur, et dans l'espérance d'une bienheureuse éternité?


Ces enfants seront la joie ou la douleur de votre vieillesse;

ils consoleront vos dernières années,

ou vous feront descendre avec angoisse au sépulcre.


Eh bien! tandis qu’il en est temps, lorsque vous avez encore sur eux une puissante influence, employez l’autorité paternelle à leur faire enseigner ces doctrines salutaires qui garantissent le repos et le bonheur des familles.

Vous n’avez eu que trop d'occasions de reconnaître que vos enfants ont hérité de vous une nature pervertie, corrompue, et si elle n’est pas contrebalancée par une éducation chrétienne, que peut-on attendre de ces enfants, sinon qu’ils s'enracineront dans le mal, n’ayant ni crainte de Dieu ni respect pour les hommes? Et, ce qui est infiniment plus triste, LE MAL PRODUIT LE MALHEUR ÉTERNEL DE L’ÂME.

Hélas! dans cet abîme d’où l’on ne remonte plus, dans ce lieu de ténèbres où il y a des pleurs et des grincements de dents, combien de misérables qui accusent leurs parents de ne les avoir pas préservés des mauvaises compagnies, ni de la profanation du dimanche, et d’avoir négligé de les instruire dans la connaissance du Dieu-Sauveur!

O parents, sentez bien votre immense responsabilité.

Remplissez fidèlement votre devoir, et remettez le reste à Dieu, qui ne laissera pas votre travail sans récompense.


«INSTRUIS LE JEUNE ENFANT À L’ENTRÉE DE SA VOIE,

ET LORS MÊME QU’IL SERA DEVENU VIEUX, IL NE S'EN ÉLOIGNERA POINT»

(Prov. XII, 6).


Archives du christianisme 1836 04 09


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