Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES

QUELQUES CAUSES QUI EMPÊCHENT LA PRIÈRE D’ÊTRE EXAUCÉE.

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Les promesses faites à la prière par Jésus-Christ sont CLAIRES et POSITIVES:

«Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.»

«Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et il vous sera accordé.»

«En vérité, en vérité, je vous dis que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera» (Jean XIV, 14; XV, 7; XVI, 23).

Comment donc arrive-t-il si souvent que nos prières ne sont pas exaucées?

Examinons en peu de mots cette importante question.


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Il y a d'abord des personnes qui DISENT leurs prières, mais qui NE LES PRIENT PAS.

La prière doit être priée. On regarde la prière comme un simple devoir, ou même comme une tâche pénible.

Je dois dire mes prières: c’est le mot habituel, et l'on prie, sinon avec une complète répugnance de cœur, du moins avec une grande inattention.

Le but de cet exercice n’est point d’obtenir ce qu'on demande, mais uniquement de le demander; quand le devoir légal est accompli, tout paraît accompli.

Nul désir, nul besoin d’être entendu de Dieu.

S’étonnera-t-on que les prières de ces personnes-là ne soient pas exaucées?

N'ont-elles pas obtenu dans l’acte même de la prière la seule récompense qui leur paraisse avoir quelque prix?

Si l’un de nos enfants venait nous demander une chose par l’unique motif de remplir un devoir, nous lui dirions: C’est bien, tu as fait ton devoir, tu peux t'en aller; et nous ne lui donnerions absolument rien.


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D’autres jugent, il est vrai, qu’ils ont besoin des bénédictions de Dieu, mais ils ne le sentent pas.

C’est une affaire de science, non de conscience.

L’esprit parle, mais le cœur est muet. Or, LA VRAIE PRIÈRE LA PRIÈRE QUE DIEU EXAUCÉ, DOIT SORTIR DU CŒUR.

Quelquefois le sentiment du besoin existe, mais le désir de voir ce besoin satisfait n'existe pas. On demande, par exemple, d’être délivré de tous ses péchés, mais on souhaite, au fond, d'en garder un ou deux.

Le cœur s’aperçoit qu’il fait mal, mais il se complaît, dans son mal. Il laisse les lèvres prier, et persiste dans son mauvais train.

Ne serait-il donc pas étrange que Dieu exauçât la requête de celui qui ne veut pas qu'elle soit exaucée?

La prière est dans le sens qu'on lui donne, et nullement dans les mots qui la composent. DIEU RÉPOND AU CŒUR; il ne répond point aux simples paroles.


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Mais accordons que le désir d’être entendu soit réel; encore faut-il que ce désir soit notre suprême et souverain désir.

Plusieurs chrétiens tombent en ceci dans une erreur trop commune. Ils souhaitent, à la vérité, recevoir ce qu’ils demandent, mais ILS NE LE SOUHAITENT POINT PAR-DESSUS TOUT.

Ils prient sincèrement pour croître dans la piété, mais ils veulent encore quelque chose qui est incompatible avec le progrès de la piété.

Ils prient pour l'avancement du règne de Dieu, mais ils tiennent encore plus à leurs aises, et à leur bourse.

Qu'ils se rappellent donc les exemples ou l’Écriture nous montre que la prière fut exaucée.

La femme de Canaan désirait profondément, souverainement, par-dessus tout d’obtenir ce qu’elle demandait. Jacob , de même; de même, le péager.


Quand le désir des biens spirituels ne l'emporte pas sur tout le reste,

cela prouve qu’on ne les apprécie point à leur juste valeur.


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Supposons plus: votre désir d’être exaucé est sincère, ardent, suprême; mais il vous manque peut-être la confiance.

Par une humilité mal entendue, qui n'est qu’une autre manière d’être incrédule, vous craignez d’avoir demandé au Seigneur de trop grandes bénédictions pour un être aussi indigne que vous. Et vous oubliez qu’il vous a déjà donné la plus excellente de toutes les grâces, à savoir son propre Fils, et QU’IL VEUT VOUS DONNER TOUTES CHOSES AVEC LUI?

Le manque de confiance est une des principales causes qui empêchent nos prières d’être exaucées. Il faut demander avec foi, dit l’apôtre, et sans hésiter.


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On oublie aussi trop souvent que la prière, pour être efficace, doit être accompagnée de ce qui est en rapport avec elle.

Ainsi, pour obtenir que Dieu nous pardonne nos offenses, il ne suffit pas de prier, on doit de même temps pardonner aux autres les offenses qu’ils ont commises envers nous.

Ainsi encore, pour être délivré de la tentation, il ne suffit pas de prier; on doit en même temps veiller.

Dieu se sert de nous pour exaucer nos prières, et nous emploie tout à la fois comme les instruments et les objets de ses bénédictions.

Prier d’une manière et agir d’une autre, c’est donc RENVERSER AVEC LA MAIN GAUCHE CE QU’ON A ÉDIFIÉ AVEC LA DROITE. C’est ce qui rend vaines un grand nombre de nos requêtes.


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Il convient peut-être de remarquer aussi que la prière est parfois inefficace, parce qu’elle est trop générale.

En demandant beaucoup de choses, il peut arriver facilement que nous n’en désirions aucune PROFONDÉMENT et SOUVERAINEMENT.

Notre cœur n'est pas assez vaste pour contenir tant d’objets en même temps, au degré de développement qu’ils doivent avoir. Les enfants de ce siècle peuvent ici nous servir d’exemple. Rarement ils mettent plus d'un sujet dans une pétition; leurs requêtes sont spéciales.

Lorsque l’apôtre Pierre était gardé dans la prison, et que l’Église faisait des prières à Dieu pour lui (Act. XII, 5), pense-t-on qu’elle priât pour mille choses diverses, et qu’elle prononçât seulement deux ou trois mots, à la fin de ses requêtes, pour l’apôtre persécuté?

Les prières générales sont bonnes, sans doute, mais les prières spéciales le sont également, et l’on ne doit pas les négliger.


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La persévérance est aussi un point essentiel dans la prière.

L’apôtre Saint-Paul écrit à plusieurs Églises qu’il prie continuellement pour elles, et il ordonne de persévérer dans la prière. Le Seigneur a promis d'exaucer les requêtes qui lui seraient adressées au nom de Jésus-Christ; mais c’est à lui seul qu’il appartient de fixer le jour et l’heure où il juge à propos de les exaucer.

Notre devoir, à nous, c’est de NE PAS NOUS RELÂCHER.

N’avons-nous pas maintes fois reconnu, par notre propre expérience, que telle demande, si elle eut été exaucée incontinent, nous aurait été plus nuisible que profitable?

Appliquons-nous donc à soumettre notre volonté à la volonté de Dieu, et si le Seigneur tarde à venir, rappelons-nous que ce retard même est une bénédiction; car:


«TOUTES CHOSES CONCOURENT ENSEMBLE

AU BIEN DE CEUX QUI AIMENT DIEU». (Rom; VIII, 28).


Archives du christianisme 1835 12 26b


 

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